« Take him to Canada and tell him it’s « Bizarro America » ? » – Jimmy Olsen
- Scénario : Heath Corson Dessins : Gustavo Guarte – Couleurs : Peter Pantazis- Couverture : Gustavo Guarte
- DC You- Bizarro #1– 3 juin 2015 – 32 pages – 2,99 $ –
Quelle idée saugrenue que ce premier numéro de Bizzaro. DC comics n’était pas supposé être un éditeur sérieux et trop dark ? La concurrence à un raton laveur qui parle et un canard rigolo qui font rire les enfants mais ils ont aussi un Batman rouge qui est dark. Comment rivaliser, comment concilier les deux ? La situation devenait catastrophique. Dan Didio, le grand, du haut de sa tour surplombant désormais toute la côte ouest a eu une idée, et si on arrêtait pour quelques minutes les problèmes éditoriaux en mettant des pubs pour twix en plein milieu d’une page de comics ? Les gamins adorent les Twix et vu que la majorité des américains sont obèses comme moi ils seront comblés. Bon ça il le fera mais il eu aussi l’idée de lancer avec ses copains Jim Lee et Geoff Johns des nouveaux titres s’affranchissant un poil de la sacro sainte continuité. Le titre : DC YOU. On revient plus fort, pour vous. Fini les soucis on est sur tous les fronts, on a des titres girly, des titres funny, des titres badass et on a mis Scott Lobdell dans une zone de confinement.
Cette incroyable nouvelle approche éditoriale, les gens trainant sur les forums, tumblr et autres imageboards comme /co/ l’appellent « new fun comics » et elle n’aura jamais été aussi appropriée à ce titre atypique et poilant qu’est Bizarro.
Commençons par une précision, ce n’est pas le Bizarro créé par Luthor dans les new 52 mais bien celui du multiverse DC. Celui qui a été au centre d’un numéro assez dément d’Action Comics récemment. Bizarro est donc littéralement Superman à l’envers, quand il dit bonjour il faut comprendre au revoir, quand il veut bien faire il fait n’importe quoi. Qui plus est il s’exprime dans un langage bourré de fautes d’accords. Bref vous comprenez le concept. Son apparence de Superman mélangé à un Frankenstein gentil en font un personnage attachant et pas vraiment méchant dans le fond. En plus il a pour animal de compagnie un chupacabra mignon tout plein, non décidément il a tout pour lui.
Le numéro est écrit par Heath Corson (scénariste de quelques films animés DC Comics) qui prend littéralement une approche décomplexée, avec des enjeux minimes et rigolos rappelant les meilleurs moments des cartoons que l’on aimait tant. Tout le numéro est truffé de blagues, ce serait la sixième partie d’un arc par exemple. Un duo assez inattendu formé de notre balourd au grand cœur et de Jimmy Olsen, l’homme de ces damesn, se forme. Tout ça parce que Clark Kent cet homme perfide avec son mug Batman a envoyé Jimmy en mission pour exiler notre cher Bizarro. Et pourquoi pas au Canada (Bizarro America haha). Impossible de ne pas rire devant ce road trip bourré d’humour et de références sympathiques, du moins de ne pas avoir le sourire.
L’intrigue est plutôt basique mais jamais stupide et on enchaine les gags plus ou moins réussis. Le « vilain » du numéro est ridicule comme il le faut et le comique de situation continue sans lasser une seule seconde. Il est vrai que parfois il y a quelques petits soucis et qu’il faut se concentrer finalement pour comprendre ce qu’a voulu exprimer Bizarro, parfois même il ne s’exprime pas vraiment en énonçant le contraire de ce qu’il pense. Ce n’est pas vraiment gênant, ça pousse le lecteur à être attentif. Je dois aussi concéder que pour certains le personnage principal et sa façon de communiquer pourront vite déplaire, pourtant le récit progresse de façon suffisamment dynamique pour ne pas lasser par certains de ces gimmicks.
Ce pauvre Jimmy est vraiment attachant, lui qui rêve de belles nanas et d’une carrière florissante et qui se retrouve avec un nouvel ami bien étrange. Ce récit ne serait pas vraiment cohérent sans un univers graphique totalement cartoony du duo Gustavo Duarte & Bill Sienkiewicz. C’est vraiment parfait pour le titre, flashy, frais et tout simplement réussi.
Si ce numéro mérite la note suprême c’est bien parce qu’il fait preuve d’audace, qu’il emporte vraiment l’adhésion avec son univers unique et ce road movie super-héroique étrange mais diablement attachant. Un scénario plaisant qui assume tout et des dessins parfaitement adaptés. En somme un titre fun qui ne peut que vous faire passer un bon moment et assurément un hit en puissance. Espérons juste que le public suivra mais a priori beaucoup de personnes sont déjà conquis par ce premier numéro. Comme dirait Bizarro, ne l’achetez pas c’est très mauvais.
Vivement la sortie TPB !!!
Moi ai pas du tout aimé. Moi attends patiemment numéro #2.
Le numéro d’Action Comics consacré au personnage m’avait déjà bien plu et là je suis franchement emballé. Le graphisme est vraiment agréable et adapté, le duo Bizarro/Jimmy fonctionne bien et les autres personnages sont juste caricaturaux comme il faut pour être plaisant à souhait. Le road-movie est une approche qui devrait permettre à la série de fonctionner un moment tout en se renouvelant assez facilement. La menace qui pèse est tout à fait ridicule mais avec la petite once de sérieux nécessaire pour qu’une action héroïque soit nécessaire pour la contenir. Enfin, les dialogues ne sont pas toujours très simples à déchiffrer mais je rentre assez bien dans la logique du personnage principal. Et si je devais choisir, juste les 1er numéros, je préfère Bizarro à Bat-Mite, sans hésitation.
DC avait déjà commencé un peu sa diversification graphique et scénaristique à l’automne dernier avec la nouvelle version de Batgirl, et l’arrivée de Gotham Academy et Gotham by Midnight. L’éditeur continue sur cette voie et ça me parait une très bonne idée.