Les points positifs :
Les points négatifs :
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« Souvenez-vous : un paranoïaque n’est rien d’autre que quelqu’un qui est en possession de tous les faits. » – Spider Jerusalem
- Scénario : Warren Ellis – Dessins : Darick Robertson – Encrage : Rodney Ramos – Couleurs : Nathan Eyring
- Urban Comics – Transmetropolitan tome 3 – 06 février 2015 – 296 pages – 22,50€
Ce troisième tome de la réédition par Urban Comics de la mythique série Vertigo qu’est Transmetropolitan nous propose de découvrir ce que devient cette fameuse Ville, véritable métaphore de la mégalopole américaine, après l’élection à la fin de l’album précédent d’un nouveau président en la personne de Gary Callahan, aussi connu sous le nom du « Sourire« . Après avoir signé une brillante satire des campagnes présidentielles, Warren Ellis nous propose de nous intéresser cette fois-ci à un sujet tout aussi épineux, et qui semble étrangement être toujours d’actualité, puisqu’il s’agit de celui de la liberté de la presse.
Le tome commence par quelques épisodes qui servent à réintroduire le cadre spatio-temporel du récit, à savoir un futur dystopique totalement décadent, qui nous rappelle par bien des aspects le monde dans lequel nous vivons (Ellis a été sacrément doué pour prédire ce que deviendraient les médias avec l’avènement d’internet), et à développer un peu plus la caractérisation de son protagoniste au charisme ravageur, Spider Jerusalem. C’est quelques chapitres après le début du livre que nous découvrons ce qui servira de fil rouge à ce tome : une histoire de meurtre qui sera étouffée par un gouvernement qui a visiblement beaucoup de choses à cacher, et rétablit la censure. Rien que ça. Tout cela ne sera pas du goût de notre héros et de ses sordides assistantes et ils se mettront tous les trois dans des situations de plus en plus délicates, pour avoir la possibilité de révéler la vérité au peuple, parce que c’est ça, le journalisme.
Évidemment, avec Warren Ellis aux commandes du récit, on est loin d’être en face d’un récit moralisateur et tout cela est enrobé dans une épaisse couche de jurons et de blagues politiquement incorrectes, d’ambiances totalement crades et de visites d’endroits interlopes. C’est toujours un plaisir de découvrir l’univers que le scénariste à créé avec l’aide du dessinateur Darick Robertson qui n’a pas son pareil pour rendre justice aux lieux les plus sordides, aux ruelles les plus cradingues que cache la Ville. Et que dire des articles de Spider Jerusalem que l’on nous fait lire par moments ? Les mots trouvés par le protagoniste son d’une incroyable justesse, renforcée par des formules choc qui sont autant de coups de pieds dans la fourmilière, et on est loin d’être en face d’un simple brûlot anarchiste. Cela dit, les institutions en prennent pour leur grade, qu’il s’agisse d’églises, de partis politiques ou des médias, personne n’est épargné par le venin de Spider, et c’est assez jouissif.
L’auteur, à travers ces caricatures que sont la Ville et ses habitants, nous invite à réfléchir sur le monde et ses dérives, sur le rôle de la presse, sur l’emprise que peut avoir la télévision sur le peuple, sur les choses que peuvent nous cacher les différents gouvernements… Bref, sur tout ce qui nous entoure et fait partie de notre quotidien. Et tout cela se fait toujours dans le fun, et non sans cynisme. Si vous n’êtes pas trop sensibles (et si vous l’étiez, vous ne seriez pas arrivés jusqu’au troisième volume de la série, eh) vous apprécierez probablement ce récit dans toute sa splendeur. Je ne tiens pas à vous révéler ce qui se passe dans ce tome, mais sachez que cette troisième année de Transmetropolitan est un véritable game changer pour la série, et constitue un véritable tournant dans la carrière de Spider Jerusalem. L’histoire est de plus en plus trépidante et les personnages secondaires que sont les assistantes de notre héros gagnent en charisme au cours de l’arc qui nous est ici proposé, alors que demander de plus ?
Vous l’aurez compris, ce troisième tome de Transmetropolitan est une lecture absolument indispensable pour ceux qui ne sont pas rebutés par le style volontairement trash de Warren Ellis et Darick Robertson qui nous livrent une fois de plus un récit très abouti qui nous dépeint un univers futuriste et dystopique qui est suffisamment proche de celui dans lequel nous vivons actuellement pour nous mettre mal à l’aise, tout en nous proposant de bien nous marrer grâce à ce héros totalement cynique et déjanté qu’est Spider Jerusalem, ce journaliste qui aime l’humanité tout autant qu’il la déteste.
Warren Ellis. (4,) 5 étoiles.
Vraiment au top ce tome ! Le 2ème m’avait un peu déçu comparé au 1er qui était une grosse claque dans la guele, mais là ça envoie du lourd !
Je viens d’le finir , enfin ! Putain , c’toujours aussi bandantesque comme univers, assurément la série que je préfère en comics , tout genre confondu , c’est brut, dense, réfléchi, tordu, taré, instinctif . … . Ouais c’du putain d’rock en bulles et cases quoi :D :D