Et voilà, je suis joie, immense et ultime, American Vampire nous revient enfin avec le sixième numéro du second cycle. Dans ce numéro, on en apprend enfin encore plus sur le Gray Trader et le Mal qu’il protège. Autant vous le dire de suite, j’ai pris une petit claquounette. Scott Snyder parvient à réinventer l’Histoire avec sa propre mythologie, il mêle les évènements réels aux fictifs et invente sa propre ligne historique. Franchement, ça met sur les fesses. J’aime beaucoup les revisites de la sorte, et retrouver un tel fond dans American Vampire je ne pensais pas qu’il irait aussi loin : c’est dingue.

Côté planches, on retrouve Rafael Albuquerque qui fait du Rafael Albuquerque. Les personnages sont reconnaissables au premier coup d’oeil, et sont identiques à leurs premières apparitions au niveau des expressions. Il maîtrise vraiment ses personnages et respecte leurs caractères tout en sachant exagérer un peu au moment souhaité et travailler la retenue quand il faut. Maintenant, s’il faut encore poireauter autant entre deux numéros, je les kidnappe dans ma cave et je les force à travailler. On ne peut pas faire une pause dans une histoire comme ça pour en plus revenir en fanfare avec de la bombe atomique… Oui, de la Bombe Atomique.

Hinterkind, la série qui connait plein de bas et quelques hauts. Ce quinzième numéro nous permet de mieux comprendre la guerre qui se profile. Tous les personnages prennent enfin la place qui leur était destinée (ou presque). Mais on s’approche d’un combat qui s’annonce épique et aux enjeux très importants. Je ne m’attendais pas à ça et je suis plutôt contente du résultat. L’histoire prend le pas sur les planches parfois douteuses pour ce numéro et ça fait plaisir. Les traits sont toujours plutôt tremblants et j’aimerais toujours qu’il y ait un artiste différent, mais bon, on est encore parti pour un long moment avec Francesco Trifogli.

Du coup, je suis partagée parce que l’histoire est intéressante, mais il y a quand même quelque chose qui fait que je n’accroche pas tant que ça. Pourtant il y a tout pour me plaire, mais non, ça ne prend pas vraiment. Je suis très compliquée peut-être, peut-être un peu dure car je viens à peine de lire Wolf Moon qui est un pur plaisir, mais il manque quelque chose.

The Names prend un tournant. Après le retour de l’ex-femme, la mort de plein de gens riches et les petits pas timides d’un complot ultra-libéral devenu auto-suffisant (et donc : dangereux), la série de Peter Milligan progresse vers un brouillement des pistes. On pensait avoir affaire à un classique polar conspirationniste, façon Snapshot ou 100 Bullets, quand le récit va en fait creuser vers moins d’action et plus de théorie. On garde quand même l’ambiance policière, pour une histoire qui ne cesse de se densifier, avec rythme et rebondissements. Les dialogues toujours géniaux de Milligan font leur effet, on se plaît à contempler cette galerie de névrotiques tous un peu cinglés ou ultra violents, et évoluer un très bon récit – très classique, mais très efficace – au sein des publications Vertigo. Qui se recycle décidément dans les histoires policières, comme quoi, toute décennie a ses tendances.

Toujours un réel plaisir de retrouver la violence et le gore de Wolf Moon. Cette fois, on a pas vraiment droit à de grandes révélations, mais par contre on retrouve le loup, et on le retrouve en pleine forme à St Louis. D’une part il fait la misère à une première victime en dehors d’un club de strip-tease, puis dans un centre commercial. Ce que j’ai beaucoup apprécié c’est de voir la transformation de l’hôte en loup. C’est malsain, mais encore plus que d’habitude. On a droit à un festival de boyaux et d’hémoglobine, avec en prime un second chassseur.

Au fond, le loup est juste toujours terrible et immense, toujours aussi trash et heureusement que je ne suis pas facilement choquée car sinon ma compote serait restée de côté pendant la lecture. C’est toujours beau, si ce n’est quelques visages pas  assez travaillés. Mais dans l’ensemble ça reste de la bombe et la dernière case nous aguiche terriblement pour la suite. Sérieusement ? Mais sérieusement ?

Suite et fin de l’histoire sur la Suicide Squad version CW, qui nous offre un petit dépaysement d’action défoulée qui reste ma foi plaisante, avec John Diggle qui se porte caution politiquement correcte du groupe dont les méthodes sauraient effrayer les afficionados d’éthique que nous sommes. Reste que l’ensemble est emballé trop rapidement à mon goût, avec une impression de déjà-vu sur l’arrivée opportune de protagonistes en mode deus ex machina, et qu’il aurait peut-être été préférable d’allonger l’intrigue sur un troisième numéro. Surtout que les dessins de Kudranski sont vraiment appréciables, avec un Khem-Adam assez charismatique, et de l’action bien retranscrite. Au moins, on saura pourquoi l’un des membres de la Suicide Squad de la saison 2 ne sera plus présent dans cette troisième saison à la télé. Ce qui serait cool, c’est que les évènements de cet arc soient un jour mentionnés dans la série, histoire de donner un peu de poids au côté cross-média.

Ah quel plaisir de retrouver le dynamic duo toutes les deux semaines ! Une fois de plus, le titre Batman ‘66 nous propose une aventure palpitante et pleine de rebondissements. Rappelez-vous, nous avions laissé nos deux héros dans une bien fâcheuse posture puisque le Joker était devenu le nouveau héros de la ville. Eh ouais, rien que ça. Ce nouveau statu quo s’avère être assez intéressant et on se dit que Batman aura du fil à retordre. Cependant, son plan est très ingénieux, et il réussira à prendre son adversaire au piège grâce à celui-ci. Je ne vous révèle rien, mais sachez que cette petite “inversion des rôles” est très amusante, et j’aurais vraiment aimé voir ce type d’histoire sur le petit écran.

Vous le savez tous, je suis un fanboy du travail de Jiro Kuwata. Et ce n’est pas le numéro de cette semaine qui me fera changer d’avis. On a droit au début d’un nouvel arc qui nous propose de suivre Batman et Robin alors qu’ils affronteront un ennemi que l’on va nous révéler cette semaine. Quel choc que ce numéro ! Franchement, je ne m’attendais absolument pas à ce que l’on nous montre ici, et l’un des personnages les plus importants de la franchise va connaître un sort funeste. Je ne vous en dis pas plus. Le numéro est sombre, baigne dans des thèmes morbides et une ambiance “science fiction” d’antan, et le vilain que l’on nous montre a tout du savant fou dégénéré. Vivement la semaine prochaine, afin que l’on en sache plus sur le “monstre” que l’on voit en couverture.

Comme l’avait souligné mon collègue Corentin la semaine dernière, la série commence à se révéler et gagne en intérêt, même pour ceux qui ont déjà terminé le jeu vidéo. Cette semaine, nous retrouvons Bigby et Snow alors qu’ils interrogent le pauvre Toad, qui semble leur cacher quelque chose. L’interrogatoire sera assez intéressant et l’on retrouve un Bigby fort bien écrit, tout en nuances. C’est assez fin et j’ai pris plaisir à lire ce numéro, alors qu’il ne constituait en rien une surprise pour le gamer que je suis. Graphiquement, c’est tout à fait correct et le titre est agréable à regarder et la mise en scène rend justice au scénario bien adapté. La dernière page, qui est fort jolie, soit dit en passant, parvient à créer la surprise, surtout pour ceux qui découvrent cette histoire, et le suspense est à son comble, alors que la série est bel et bien lancée, et qu’il faut maintenant la considérer comme un ajout non-négligeable à toute la mythologie de Fables.

Infinite Crisis, c’est un peu comme les montagnes russes mais d’un genre particulier puisque les hauts ne vont jamais très haut alors qu’avec les bas, nous ne sommes jamais loin du crash. A la vue des derniers épisodes, on peut considérer ce nouveau numéro comme une réussite, mais vous l’aurez compris, tout est relatif. Au moins, l’histoire avance pour la première fois depuis longtemps et l’auteur ne perd pas son temps en détours inutiles et va à l’essentiel avec une certaine efficacité. Efficacité qu’il faut, là aussi, relativiser puisqu’il faut se contenter du strict minimum dans le développement de ses personnages qui, pour ne rien arranger, sont un peu plus nombreux à chaque fois. La partie artistique est aussi faite de haut et de bas. Alors que les personnages sont plutôt bien traités, c’est le style trop épuré d’Angel Hernandez qui pose problème puisqu’il permet difficilement de retransmettre le chaos de la situation. Malgré tout, Infinite Crisis #34 fait partie des, bien trop rares, épisodes de la série qui ne sont pas désagréables à lire. C’est déjà ça et vu de quoi on parle il faudra s’en contenter.

Le fight progresse alors que de nouveaux joueurs font leur apparition les uns après les autres. Vous savez ce truc dont je vous avais parlé la semaine dernière. Ce truc qui consiste simplement à ajouter des personnages sans que ceux-ci n’apportent quelques chose à l’histoire mais qui viennent simplement complexifier faussement une situation tout ce qu’il y a de plus simple. Le seul véritable point fort ici encore une fois, c’est cet exercice de funambule que la série a toujours très bien su faire. Marcher le long de cette fine ligne de moralité entre ce qui est bien et ce qui est mal. Remettre sans cesse en perspective des notions que l’on a pour beaucoup, complètement intégrées comme telles alors que le remettre en question n’est justement pas une mauvaise chose. On reste donc en terrain connu et rien n’est vraiment surprenant. Même ce gimmick d’apparition des personnages devient prévisible au point qu’à chaque nouveau chapitre, la seule question que l’on se pose vraiment c’est « qui c’est qui va débarquer à la dernière page ? ». Il ne faut quand même pas bouder son plaisir, Injustice ça reste vraiment divertissant.

Sensation Comcis Featuring Wonder Woman #23 est un numéro qui fait une nouvelle fois dans le mignon. On retrouve une Diana Prince de 15 ans qui vient donner un coup de main à une jeune fille en détresse en plein anniversaire. Ce numéro signe la première partie d’une histoire en deux épisodes écrite par James Tynion IV. Le tout se solde par une préparation à un concours de danse un peu comme dans Malcolm avec Hal et Greg. Mais le suspense est que l’épreuve en elle-même aura lieu au prochain numéro.

C’est sympathique, c’est mignon, ça fait sourire. C’est joli avec le travail de Noelle Stevenson. Je suis assez impatiente de voir Diana Prince s’en donner à coeur joie sur le support de danse.

Conclusion de l’arc post-doomed dans ce numéro #39 d’Action Comics. Pour ceux qui suivent les critiques chaque semaine, vous savez que le départ ne m’avait pas particulièrement emballé à cause du postulat de départ avec les zombies. Les choses ont vite pris une tournure différente pour nous offrir un récit un peu moins classique et téléphoné que prévu. Cette conclusion fait tout ce qu’il faut bien faire dans une conclusion. La menace que représente cette nouvelle version d’Ultra-Humanite n’est finalement qu’un prétexte pour faire tout un numéro sur ce qu’il se passe dans la tête de Clark. Plus précisément, ce sont ses peurs et ses sentiments qui sont passés au microscope et qui vont nous révéler les angoisses profondes du personnage. En soi, vous ne découvrirez pas grand-chose de nouveau si vous avez l’habitude de lire tout ce qui sort sur Superman. Toutefois, la manière dont l’ensemble est mis en scène permet de donner une vraie petite charge émotionnelle au lecteur qui ne peut que sympathiser avec Clark. L’empathie fonctionne à 200% dans ce cas et même qu’au lieu de sombrer dans cette espèce de torpeur générale, elle se permet même d’en devenir excitante, presqu’au point de vous mettre de bonne humeur. Dommage que tout le numéro ne soit pas dessiné par Aaron Kuder parce que même si Scott Kolins n’est pas un manche, il n’a pas la même patte que son pote et ça se voit beaucoup trop. En tout cas, Action Comics #39 ça déboite !

Aquaman and the Others est une série très décevante. On en attendait beaucoup, et l’équipe des Others avait tout pour plaire. Cependant, Dan Jurgens s’est perdu en route et l’on peine à s’attacher à ses personnages. De ce fait, cet épisode est aussi ennuyeux que ceux qui l’avaient précédé, on se retrouve face à une bande de héros dont on ne sait pas grand chose, et l’on a un peu rien à faire de leur sort. On avait cru Ya’Wara morte, eh bien non, elle revient comme si de rien n’était. Les conflits sont toujours en place et KGBeast continue son plan machiavélique, qui pourrait bien mettre la planète en danger (franchement, comment prendre au sérieux un titre dont le principal antagoniste est KGBeast ? Faut pas déconner, non plus). L’histoire se termine dans le prochain numéro, et j’imagine que ce sera un grand soulagement pour ceux qui, comme moi, s’infligent régulièrement cette lecture. Seuls les dessins de Medina parviennent à relever un peu le niveau, tant ils sont jolis et mettent bien en avant les combats.

Après la petite montée d’adrénaline de la semaine dernière, Batman Eternal repart dans ses travers des dernières semaines : on nous rebalance un méchant (vraiment quelconque pour le coup), contre lequel Batman va partir à la chasse, le tabasser et lui demander qui est derrière tout ça (alors qu’on le sait, enfin on croit le savoir, maintenant !)… sans obtenir de réponses. Et le lecteur non plus. Frustration ? Surtout que ce numéro fait du remplissage avec une longue scène d’action qui n’apporte rien, que l’interaction Spoiler/Bluebird tourne un peu bizarre par ici, et qu’on nous rappelle sur deux pages que oui, Batwing est bien présent dans la série. Quant à son intérêt. On le cherche encore je crois. Heureusement qu’au niveau des planches, Aco signe l’un de ses meilleurs travaux que j’ai vus de lui depuis son arrivée chez DC Comics. Je ne sais pas s’il profite de l’aide du coloriste, mais le gaillard livre de belles planches, avec de chouettes page pleines (qui, malgré tout, viennent aussi faire du remplissage), et avec quelques jolies idées de mise en page par moments ! On appréciera donc la partie artistique, c’est vraiment dommage que l’histoire se soit à nouveau essoufflée. Allez quoi, il reste huit numéros encore ? Faudrait penser à aborder la conclusion maintenant !

Bientôt dix numéros que le couple Manapul/Buccellato s’est installé dans la place vacante de Layman/Fabok sur la série Detective Comics. Dix et pas un faux pas, une performance réussie pour ce nouveau duo, qui a transformé la série en immanquable pour les amoureux de Gotham City et de ses combattants en cape. Un ton qui évoquerait Paul Dini et la série animée, parfois teintée des polars à la Jeph Loeb, le tout dans une ambiance graphique qui, pour le coup, n’évoque aucune comparaison possible, tant le dessin de Francis Manapul est unique et inimitable. Ici, le récit suit la quête de Batman et Bullock derrière les motivations du gang masqué qui sème le chaos dans les rues d’une Gotham City enneigée. Enquête qui les mènera dans une maison en périphérie et à un affrontement musclé avec les malfrats, dans une atmosphère glaciale et cinématographique de toute beauté. La série reste à un même niveau d’excellence, et prend peu à peu la tête des meilleurs titres de la ligne Batman. Le seul reproche objectif qui en ressort, c’est qu’à l’image des scénarios de Dini, Buccellato s’occupe principalement de raconter une bonne histoire, sans chercher à aller plus loin. On aimerait, au delà des très bons récits enchaînés, un peu plus d’implication, de prise de risques, et de changements dans le statu quo. La série Detective Comics porte ainsi bien son nom, étant devenue une sorte de série policière par épisodes – une excellente série, mais qui a peut être trop de respect pour toucher aux fondamentaux de son propre univers. Vous me direz d’autres s’en occupent, donc pourquoi bouder son plaisir ?

Ecrit par les trois auteurs de World’s End, on peut résumer Earth 2 par cette phrase en dernière page « To be continued in Earth 2 : World’s End ». Vous vous doutez donc bien que les scénaristes ne vont pas réaliser des choses d’une importance capitale dans cet épisode alors que la série hebdomadaire est déjà assez bordélique en terme de construction. A partir de là, cet épisode se découvre comme une petite parenthèse au milieu de la trame principale, centrée sur Doctor Fate. Au final, les auteurs utilisent ce numéro pour expliciter un peu plus la nature de Nabu même si c’est, hélas, réalisé sans beaucoup de finesse, tant le tout manque de préparation pour nous accrocher à l’intrigue. Reste donc une impression de lire un récit forcé, pas vraiment à sa place et qui apparait comme un chapitre plus que dispensable. Côté dessins, Andy Smith et Cliff Richards se partagent le numéro et réalisent tous les deux un travail correct. Le problème vient du changement parfois brutal de style entre les deux au détour d’une page. Cependant, ce sont bien les planches tantôt chargées, tantôt aérées des deux artistes qui relèvent le niveau d’une histoire pas forcément très captivante et qui sent un peu le réchauffé par moment.

Quel plaisir cette série! Chaque semaine apporte sont lot d’émotions fortes. Là où Futures End lutte à délivrer, World’s End nous le donne. Les différentes scènes qui composent cette grande guerre interplanétaire se mêlent et s’entremêlent parfaitement, composant un rythme qui ne laisse jamais vraiment sur sa faim. Tout en subtilité, les hauts des unes sont alors les bas des autres en gardant toujours un élément commun, le suspense. Et c’est pourquoi World’s End parvient à tenir son lectorat. Tout simplement parce que la série arrive à nous donner envie de suivre les personnages, de partager leurs souffrances, d’être témoins de leurs exploits. Et même si, oui, ce n’est pas l’histoire du siècle, on ne peut décemment dire que ce n’est pas bon. Ici il n’y a pas de star, il n’y a pas de personnage plus important qu’un autre, ou un quelconque élu. Non, le destin repose sur les épaules de tous tellement la menace est importante. C’est aussi ce sentiment de grandeur dans la menace qui fait qu’on accroche à cette série. On ne sait finalement jamais vraiment comment les choses vont se terminer, et ce jusqu’à la toute fin. Pour ça je tire mon chapeau, parce que les grands noms que l’on retrouve sur l’autre série hebdomadaire s’en tirent moins bien que les « petits » qui sont sur celle-ci.

Parfois loufoques, souvent excellentes, les aventures de Dick Grayson prennent cette semaine un tournant attendu, mais étrange, quand le récit géopolitique d’un groupuscule secret menaçant Israël se mue en concert de rock psyché où un team-up improbable casse la gueule du groupe. Problème : si on accepte un orc zombie avec des pates d’araignées robot pendant deux pages et demie – parce qu’on va se dire les choses : c’est la meilleure idée du monde – on renacle davantage à ce récit un peu absurde et qui contredit la promesse de la série : l’espionnage. Reste que le tout est franchement bien dialogué, donne une part d’importance au Midnighter (un plus pour les fans du personnage) et fait avancer un peu le fil rouge entre Matron et l’agent Grayson – qui a décidément un truc avec les filles de la bat-family. Un peu décevant sur la partie graphique, ce numéro garde les couleurs et l’encrage habituel, mais sans les crayonnés de Mikel Janin, s’avère moins percutant. On regrette (un peu), en attendant le retour aux affaires le mois prochain, et le plan promis par Tom King pour l’après numéro dix.

Je n’arrive pas à ne pas avoir une certaine sympathie pour le scénario de Kreisberg. Ce n’est pas transcendant pour un sou et il y a certaines lignes de dialogues qui sont ratées (comme cette référence forcée à Orange is the New Black), mais ! Même si l’intrigue de ce numéro fait un peu office de paravent (ou para-vide), on ne peut qu’apprécier l’envie de l’auteur d’apporter une certaine diversité aux personnages gravitant autour d’Oliver Queen (on ne se contente pas que d’une Team Arrow qui aurait vraiment été redondante avec la déclinaison tv), et de balancer certains personnages comme Cheetah dans le tas (po-po-po !) avec même quelques bribes d’explications pour lier la vilaine au reste du casting (on se rappellera un peu du lien de Queen avec la défunte Justice League of America). Pour le reste, la page finale fait office de caresse dans le sens du poil du fan (bien que, de tous les personnages présents, il y en a bien un qui n’aurait pas été nécessaire), et rappelle que l’auteur n’a pas oublié ce qu’a pu faire Lemire sur le personnage, et de la part de Kreisberg c’est quand même appréciable. Aux dessins, on reste avec du Sampere classique : une mise en scène correcte sans être extra-ordinaire, mais parfaitement lisible. Quelques visages disgracieux, un trait léger, et le tout qui n’a pas d’empreinte assez forte pour vraiment se démarquer – outre que des fois, c’est franchement pas joli. Mais dans l’ensemble, ça fait le job de divertir un petit peu. C’est déjà ça !

Mon ressenti est très mitigé sur ce numéro. Tout comme le précédent, Robert Venditti cherche clairement à trouver une voix à la série Green Lantern après l’énorme Godhead. Plus que cela, il apparait de toute évidence que l’auteur veut redonner un peu plus de calme à la série, lui donner des intrigues plus « normales » loin des gros event ou crossover dont a fait l’objet Green Lantern depuis son retour dans les New 52 et même avant. Et ça fait long. Malheureusement le flottement du tâtonnement de terrain ne donne pas la meilleure des possibilités d’expression d’un tel choix. Du coup on se retrouve avec un numéro où il ne se passe pas grand-chose et où le blabla ne débouche sur aucune réelle prise de décision. Pire, on ne sait pas ce que l’avenir va nous proposer, et je ne parle pas de prédire les choses mais bien de donner une direction claire pour la suite des aventures d’Hal et du reste du Green Lantern Corps. Il n’y a malheureusement pas grand-chose à dire de plus sur ce Green Lantern #39 qui sent très fort le chapitre de transition pour une série qui se cherche à nouveau. Pourvu que cette recherche ne dure pas trop longtemps.

J’ai pas compris. Enfin si, mais non. Lobo est toujours sur sa lancée pour dégommer les tueurs inscrits sur son contrat, toujours avec son équipe de secours derrière les fesses dans son vaisseau. Sur son chemin, il croise une sorcière qui n’en est pas une mais qui se tate en informatique. Puis Lobo se rend dans un open space avec un peu de débauche pour sa prochaine victime. Sauf qu’il tombe sur une autre légende qui se dresse sur son chemin et livre quelques informations rapides sur son histoire et remet en doute l’histoire de Lobo. On a enfin un combat tout sale et tout dégoulinant, mais par contre niveau fond d’histoire ça reste assez brouillon.

On a également droit à des flashbacks sur Czarnia, mais ça reste assez confus. Cependant, on a droit à une histoire assez intéressante car c’est nouveau et assez riche, bien que bancal (oui je suis bancale aussi dans ce que je dis). Sinon, il faut savoir que maintenant on a le nouveau Lobo qui est soit disant le vrai Lobo et pas Fobo pré-New 52, mais qui n’a pas tué la planète Czarnia puisque c’est la nouvelle venue de la planète Xrexia (planète soeur de Czarnia) qui en est responsable. Ouais, c’est brouillon hein ?

Bon, toute cette histoire avec Ulysses n’a pas du tout résonné en moi comme ça aurait dû le faire je pense. Parce que même si cette conclusion est relativement satisfaisante compte tenu de l’ensemble de l’histoire, on ne peut pas dire que le retour de Geoff Johns sur Superman soit éblouissant. Certes, c’est bien écrit et l’on trouve tout ce qu’il faut à une bonne histoire, mais j’en attendais tellement plus… sans doute trop. Cette déception ne doit pas non plus m’empêcher de dire plus objectivement qu’il s’agit quand même d’une bonne histoire pour Superman. Le nouveau pouvoir n’annonce pas grand chose et semble tout droit sorti d’un jeu vidéo ou d’un shonen en mode « je recharge ma barre de spécial pour lancer mon ultime attaque mais ça me laisse vulnérable un certain temps histoire de compenser le cheat ». Surtout que quand on lit la fin, on a vraiment l’impression que tout cela n’est qu’une diversion pour nous cacher ces 4 dernières pages. C’est ça la vraie grosse surprise du numéro. Et en plus d’être grosse, elle est bonne (cette phrase peut vous dévoiler une facette inconnue de vous-même en fonction des premières choses qui vous viennent à l’esprit après l’avoir lu.) ! Il ne faudra sûrement pas attendre grand-chose du numéro de la semaine prochaine puisque l’on va passer 24h aux côtés d’un Clark humain, à moins que Johns trouve un angle original ou qu’il se passe vraiment de quoi nous tenir en haleine. En fait, Superman #38 ce n’est pas vraiment de la bombe (…) mais ça se laisse lire avec une grande facilité et un certain plaisir. Un plaisir qui est surtout l’apanage de l’atmosphère “Daily Planet” qui manquait tant à certains.

Conclusion proche, on sort le champagne et les bougies. Swamp Thing s’arrête très prochainement, et prépare son bouquet final, dans un affrontement des élémentaux (élémentalistes ?) du Green contre l’entité toute puissante du métal. On finit donc sur les adieux d’Alec Holland dans ce numéro, et la préparation au combat – moins furieuse que dans son numéro de Five Years Later, qui restera comme la fin authentique du run de Charles Soule. Dès lors, un numéro sympa, mais qui n’ouvre pas de grandes portes vers une conclusion inattendue, on reste dans ce qu’on connaît de cette version de la créature du marais. C’est beau, propre, intelligent, bien dialogué – mais encore une fois, sans énorme prise de risque ou refonte totale de l’esprit de la série. Dommage ! On va laisser cette terre en friche pendant quelques temps, en l’attente de jeunes pousses qui reviendront fleurir, dans un avenir proche, l’esprit de cette immense personnage Vertigo.

WOUAH ! A l’inverse de sa comparse Eternal, The New 52 : Futures End a bien compris qu’il est temps d’accélérer les choses ! Ce qui est très bien dans ce numéro c’est que l’on vit le début de l’attaque de Brainiac (le vrai, le géant au design de fou) sur Terre et sa volonté d’accomplir son plan (je vous laisse l’apprécier à la lecture) jusqu’au bout ! On est en plein coeur de l’action, et la Justice League a à peine le temps de s’organiser. Pas de temps mort d’aucun côté, on laisse juste Constantine un peu trop en suspens au vu de sa condition, mais il n’y a pas une séquence pendant laquelle on s’ennuie, et ça fait rudement plaisir. On ressent aussi l’écriture de Lemire sur ce numéro (comme le prouve Equinox un peu mise en avant) et la dernière planche, ou les deux dernières, donnent clairement des frissons, et nous rappellent ce que c’est l’enthousiasme d’avoir une vraie figure super-héroïque, chose dont la série manquait fortement jusqu’à présent. J’espère que tout cela ne retombera pas pour la dernière ligne droite, mais le potentiel pour envoyer du pâté est clairement là !