Review VF – Batman : Sombre Reflet

Les points positifs: Une bonne histoire sur Dick Grayson Un scénario « thriller » qui nous tient en haleine La qualité de l’édition Le point négatif: La présence du Joker dans le Tome 2, insignifiante

Je viens te chercher, Barbara !

En cette période de Batmania, vous êtes sans doute nombreux à vous tourner vers les derniers volumes des aventures du Caped Crusader, édités chez Urban Comics. Parmi ces albums se trouve un arc composé de deux tomes, Batman : Sombre Reflet, écrit par Scott Snyder, scénariste qui vous est familier si vous vous êtes mis à Batman depuis le reboot « New 52 ». Découvrez le Tome 1 et le Tome 2 de Batman Sombre Reflet.

Attention, le Batman dont il est question dans cette histoire n’est pas Bruce Wayne, bien occupé dans la série Batman Incorporated, mais Richard « Dick » Grayson, premier Robin, qui campe un homme chauve-souris différent de celui dont on a l’habitude, étant beaucoup plus « aérien » dans ses déplacements, magnifiquement retranscrits sur le papier par le dessin de Jock.

Sombre Reflet nous livre une enquête passionnante, qui confrontera les deux personnages du récit, Dick et le commissaire Gordon, à leurs démons, dans une Gotham sombre à souhait, dont Snyder fait presque un « personnage » à part entière (ce qui sera d’ailleurs approfondi dans La cour des hiboux.) l’atmosphère y est plus oppressante que jamais, et la ville devient le cadre parfait pour le thriller, que l’on pourrait qualifier d’horrifique que l’on tient entre les mains. Nul doute que ce chef-d’œuvre de Snyder vous tienne en haleine de bout en bout.  Notons aussi les liens forts entretenus entre ces albums et Batman Année un de Frank Miller, l’intrigue concernant Jim Gordon découlant des événements survenus à la fin du récit du new yorkais.

Pour ce qui est du graphisme, c’est du grand art. L’idée d’associer un artiste différent aux « deux parties » de l’intrigue est excellente, et deux ambiances sont présentes tout au long de l’œuvre : Jock se charge de Batman, qui évolue dans un décor sombre, aux aspects géométriques qui peut rappeler les décors des films de Burton,  tandis que Francavilla nous livre les scènes consacrées à Gordon, d’un aspect graphique plus simple que celles de Dick, mais qui mettent bien en valeur le personnage du commissaire, ici confronté à son propre fils dont la nature ambigüe est bien mise en image par le dessinateur italien.

Si vous appréciez le travail de Snyder, ou si vous êtes, comme moi, un inconditionnel de Grayson, cette histoire est pour vous, et j’irai jusqu’à dire que la caractérisation de Dick en Batman est meilleure chez Snyder que chez Morrison (dont le run sur la série Batman & Robin paraitra en octobre prochain chez Urban Comics). Sombre Reflet est un très bon arc de Detective Comics, qui colle bien au titre de la série puisque c’est à un thriller impitoyable que nous avons affaire, si vous aimez le style « Grim and Gritty » initié par Miller à la fin des années 80, vous ne serez pas déçus. En ce qui concerne l’édition, Urban Comics, comme à leur habitude, nous livre des objets de bonne facture, avec un papier qui rend justice aux couleurs d’origine et une couverture cartonnée plutôt solide, qui toutefois semble sensible aux rayures.  Pour 15 € le tome (la série en compte deux) on ne pouvait pas demander mieux !