[Review VO] Nightwing #30, Dernier numéro

Preview Nightwing #30
Nightwing #30
Les points positifs :
  • La force de Dick Grayson bien représentée.
  • La construction du numéro.
  • Mikel Janin sur la dernière partie.
Les points négatifs :
  • Arrêtez de faire du mal à Dick maintenant, ça suffit !
  • La folie de Bruce Wayne peut-être extrapôlée…

« I’m who you need me to be. » – Dick Grayson

  • Scénario : Tim Seeley et Tom King – Dessins : Javier Garron, Jorge Lucas, Mikel Janin, Guillermo Ortego (encreur partie trois) – Couleurs : Jeromy Cox
  • DC Comics BATMAN – Nightwing #30 : « Setting Son » – 28 Mai 2014 – 40 pages – 3,99$

Dick Grayson est mort. Enfin, il paraît. Mais c’est pas bien grave. Faisons plutôt la connaissance de Leslie Thompkins, qui est quelque part en Afrique en train d’aider des enfants dans le besoin. Le problème, c’est qu’elle va se retrouver mêlée malgré elle à une situation assez moche. L’organisation du Fist of Cain va débarquer sur place et tuer tout le monde. Elle va réussir à s’enfuir pour tomber dans les filets d’une autre organisation, du nom de Spyral… Visiblement, ces gens là vont l’interroger en la soumettant à une sorte de drogue (même si ce n’est pas tout à fait clair dans l’esprit embué de Leslie) et elle leur parlera de plein de choses… Surtout d’un enfant dont les parents sont morts dans une ruelle de Gotham City…

Une approche intrigante mais une construction efficace.

Nightwing #30

Ce début de numéro de 40 pages était très étrange, mais il est important pour la suite et pour le destin de Dick Grayson. Un numéro de la série Nightwing qui ne vient non pas la conclure (le numéro #29 fait ça parfaitement bien), mais qui vient plutôt servir de Grayson #0. Car Dick n’a pas fini sa longue croisade dans les New 52 pour trouver une place stable et méritée. Le pauvre n’a que des malheurs ces derniers mois, et ça continue ici. Mais serait-ce pour le meilleur ? Tim Seeley et Tom Wolf installent les prémices et la base de leur intrigue sur la future série du personnage. Et je dois dire que, passé l’introduction avec Leslie (tout au mieux mystérieuse) ainsi que cet instant de pure torture pour qui est fan du personnage dans ses meilleurs jours avec le dialogue musclé entre Bruce et Dick, on arrive à la dernière partie et on tombe sur une idée que je trouve fort passionnante. On nous explique donc le rôle qu’aura Dick dans cette organisation, Spyral. On nous montre aussi ce qu’elle est actuellement (en reprenant la base de ce qu’a crée Morrison dans la série Batman Inc.) et quel est son but sous jacent. Kathie Kane ou Dedalus (mort dans Leviathan Strikes), connu pour être des agents de Spyral, ne sont pas mentionnés. Après, nous n’avons que l’écho de Batman sur le sujet, mais pour ma part, je le considère en général comme une source d’informations fiable. Ce découpage en trois parties est très pertinent et permet de mieux cerner l’intention des auteurs.

Le cas Leslie Thompkins.

Nightwing #30

Revenons en détail sur les trois parties du numéro. La première nous présente donc tout d’abord un personnage oublié des New 52 qui fait une petite entrée dans ce numéro : Leslie Thompkins. À mon sens, aucune hérésie notoire n’a été commise sur le personnage. Elle note cependant quelques différences avec l’ancienne version. Tout d’abord, elle est un peu plus jeune, comme le démontre sa couleur de cheveux. J’avais peur, au départ, que cela signifie qu’elle n’ait jamais aidé le jeune Bruce Wayne à se remettre de la mort de ses parents, mais il n’en est rien. Elle doit aller sur la cinquantaine et n’a visiblement pas encore laissé leur place aux cheveux blancs, j’imagine, même si il est difficile de réellement juger l’âge de la dame (à part en collant soi-même les morceaux) car les dessins n’aident pas à ce sujet, mais j’y reviens plus tard.

Le poing de la mort.

Nightwing #30

Cette première partie met aussi en lumière le groupe nommé Fist of Cain. Caïn, pour rappel, est, dans la Bible, le fils d’Adam et Eve qui a tué son frère Abel, se rendant coupable du premier meurtre de l’humanité. La mort et le meurtre semblent être les seules motivations de ce groupe hétéroclite composé de gens tous plus étranges les uns que les autres… Leur seul point commun, c’est la marque « Cain » imprimée sur leurs phalanges. Nous les voyons débarquer en voiture (la première page du numéro) sur laquelle est marqué en gros sur le capot « Un cheval pâle », en français. Cela fait directement référence aux cavaliers de l’Apocalypse, et celui de la Mort plus précisément. C’est ainsi qu’Agatha Christie en fait référence dans son roman avec le même titre. On reste dans le thème. Malheureusement, leur motivation restera dépeinte de manière manichéenne dans ce numéro, et permettront juste à Dick (dans la troisième partie) de se mettre bien en vue de Spyral.

La complexité d’une relation d’un « père » à son fils.

Nightwing #30

Dans le deuxième acte du numéro, nous apprenons ce qu’il en est pour Dick. Nous allons voir une discussion entre le jeune prodige et son mentor. Une discussion éprouvante, autant pour Dick et Bruce qu’elle ne l’est pour le lecteur amoureux du (ou des) personnage(s). Les poings et les coups pleuvent pendant que Bruce explique son plan pour le futur de Dick. À celui-ci de rétorquer et de lui rappeler ce qu’il est et qu’il ne veut pas « mourir ». Il lui en fait même la démonstration, lors d’une situation horrible pour le personnage qui ne veut pas faire souffrir ses proches après avoir tant perdu. L’écho de Death of the Family et de la mort de Damian résonnent encore tellement fort dans ce numéro, que cela devient douloureux, surtout quand Alfred est pris à partie pour exprimer toute cette douleur contenue par les autres protagonistes. Tandis que Bruce apparaît ici comme un véritable fou, exténué d’en arriver là, mais ne sachant s’exprimer qu’avec violence, cette même violence qui a fait naître le Batman. Même si je n’approuve pas le ton, c’est pourtant bien celui qu’on donne à ce justicier aujourd’hui, Seeley est raccord avec le personnage, tel qu’il nous est présenté depuis le début des New 52 (la majorité du temps du moins). Ces deux personnages évoluent dans un monde complètement fou lui aussi, qui n’a rien de réel, ils doivent s’adapter à cet environnement, et leur relation ici en est juste la représentation parfaite. Un moment complètement malsain, bizarre, violent, mais par certains aspects que je rechigne un peu à accepter : marquant, touchant et bien mis en scène. Si cette « conversation » est éprouvante et douloureuse (dans tous les sens du terme et pour les deux parties), Bruce n’a qu’un seul but, faire réagir Dick, lui ouvrir les yeux sur la réalité des faits. Dick n’aura pas d’espoir de retour tant qu’il n’aura pas accompli ce que Bruce lui demande. Je ne suis pas Bruce, et je n’aurais certainement pas opté pour la méthode brutale, mais Dick finira par comprendre, sans pour autant montrer de la joie sur cette idée. Mais un troisième acte et surtout une dernière phrase viendront retentir dans le numéro. La toute dernière phrase, celle que j’ai mise en citation, est sans équivoque et veut tout dire. Dick est et sera toujours, quoiqu’il en coûte, celui qui va de l’avant et n’oublie pas son rôle premier : assister Batman dans sa lutte contre le crime. Un nouveau chapitre s’ouvre pour ce héros qui accompagne le Chevalier Noir depuis 75 ans.

Trois touches artistiques pour le prix d’une.

Nightwing #30

Trois dessinateurs, pour trois actes aux intentions bien distinctes. Le premier acte, même si je retiendrais surtout le design complètement fou des membres du Fist of Cain (dont l’un opte visiblement pour un cosplay de Lobo version classique, amusant), j’ai eu un peu de peine sur les visages. Ils font tous une moue étrange. De plus, comme je le disais, si l’on en croit sa backstory écrite aussi dans cette partie, Leslie Thompkins a au minimum 40 ans. Elle en fait 30 tout au plus. Bien qu’il soit délicat d’affirmer ça avec précision, vu que de la précision justement, on en manque sur certains traits. La deuxième partie est quant à elle, bien plus percutante, est assuré aux dessins comme à l’encrage par Jorge Lucas. Il retranscrit admirablement bien l’ambiance sombre, triste, violente et injuste de cette scène. Je crois très clairement qu’il a su trouver le bon ton pour renforcer le mal causé par cette lecture. Et enfin, la dernière partie est assurée par Mikel Janin aux dessins et Guillermo Ortego à l’encrage. Un duo que l’on devrait retrouver sur la série Grayson et qui donne le la pour la suite. Et quelle plaisir ! Les visages de Janin sont toujours aussi chouettes (il manque pas mal dans Justice League Dark, il faut le dire), et Dick Grayson a une classe infinie ! De plus, on nous présente un nouveau personnage au début en fait (mais sous couverture) et à la fin du chapitre… Avec un nouveau design. Un personnage qu’on nous avait promis dans la série Grayson mais qui arrive dès ce numéro (pour voir ceux qui suivent). Bizarre, je n’ai pas encore entendu le cri des fans hurler à la mort… En tout cas, elle pète la classe quand même je trouve ! Reste le travail du coloriste Jeromy Cox qui arrive à rendre le tout homogène malgré les styles différents des dessinateurs, donnant forcément un plus terne à la partie du milieu, même si le rouge nous rappelle la couleur du sang et de la rage de Dick.

Une série s’achève mais une autre commence. La douleur n’implique pas, cette fois-ci, une fin de série, mais interpelle le lecteur pour d’autres raisons intimement liées au personnage (comme ce fut souvent le cas dans la série Nightwing finalement). Un personnage tellement positif que ça rend dingue Dan Didio (c’est forcément lui le coupable) qui veut en faire un martyr des temps modernes qui passe son temps à se sacrifier pour la cause, en dépit de ses sentiments et de celui des autres. Et si l’idée me chagrine, il faut avouer que l’exécution fait sens dans la continuité imposée au personnage. On peut ne pas être d’accord par la direction prise, mais Dick Grayson continue malgré tout d’agir comme Dick Grayson, et c’est ça que je vais retenir. Un numéro de transition, parfois dur à avaler, mais qui ouvre de belles perspectives pour l’avenir du personnage !

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Omega
Omega
9 années il y a

Très bon numéro, une belle conclusion et un départ prometteur pour grayson, la suite sera dure a attendre

BobCanne
BobCanne
9 années il y a

Nightwing le vrai le premier le plus grand sidekick, le premier robin. Le premier a s’émanciper. Le robin devenu Batman. Dick Grayson un monument. Dick Grayson meutrie par Tony Zuco. Dick Grayson, le rouge gorge qui déployé ses ailes pour devenir le grand et legendaire Nightwing.

666Raziel
Invité
666Raziel
9 années il y a

En fin de compte, Richard Grayson ne serait il pas le premier personnage à survivre à son alter ego ?

crazy-el
crazy-el
9 années il y a
Répondre à  666Raziel

C’est certain. Dick a tout appris de Batman, il a survécu à toutes les périodes, même à Dan Didio et Franck Miller lol J’oserais dire même à Damian, mais d’une autre façon. lol

J’ai trouvé ce numéro magnifique, il nous replonge dans ce que Batman a, justement, tout appris à Dick. C’est comme si Batman, plus fort que lui, a besoin de ce prolongement en Dick et lui en sait quelque chose. Pas de tout repos Batman, mais Dick est aussi conscient qu’il lui doit tout.

Vittorini
9 années il y a
Répondre à  Freytaw

Nan mais la théorie du complot, ça va bien 5mn les gars ! C’est quoi tout ce bashing gratuit contre Dan Didio ?! Ça me dégoûte, vous vous rendez compte qu’on parle du mec qui troll les fans de Dick en convention avec un t-shirt Nightwing ? Du mec qui aurait zigouillé John Stewart si Fialkov lui avait pas dit merde (nous privant accessoirement d’un écrivain qui fait apparemment des merveilles sur Ultimate FF) ? Du mec qui interdit à ses auteurs d’utiliser un personnage pour ensuite leur permettre son utilisation tout en interdisant de lui foutre des cheveux roux ? … Hum … Nan, je déconne, continuez :D
Comme Freytaw, je trouve que la série Nightwing aura été une lecture agréable, sans prise de tête, voire touchante par moment (si on fait abstraction des éléments sujets à controverse de Chicago et le fait que Dick soit passé du rang de 3ème plus grand leader du DCverse à simple inconnu). Par contre, cette issue laisse perplexe, impossible de ne pas penser à l’édito de Kikoo pendant la lecture ou de se poser des questions sur l’orientation actuelle de la batfamily. Ne serait-ce que Batman : est-ce que les auteurs ne vont pas un peu trop loin avec lui ? :/

crazy-el
crazy-el
9 années il y a
Répondre à  Vittorini

On a vu Batman dans le Golden Age jeté Dick dehors du Manoir avec sa petite valise, la même avec laquelle il était arrivé au Manoir. lol Batman est le plus beau personnage paradoxal de tous les super-héros, Dick l’a su à ses dépens. C’est pour ça dans ce numéro la polémique entre les 2 est houleuse. Elle reflète en quelque sorte les 75 ans de leurs relations modulé bien sûr selon le numéro que nous lisons.

Il a une scène dans le film d’animation  »Son of Batman », quand Damian s’entête sur une situation. Batman prend le meuble à côté de lui et le lance de toutes ses forces signifiant  »ça suffit ». Dick est présent lors de cette scène, il exprime la scène seulement que par une onomatopée: ‘,Oups! » Ce simple mot signifie beaucoup, il a passé par les colères de Batman, de sa personnalité instable et quand Batman est dans un tel état nous avons intérêt de pas seulement entendre ce qu’il a dit, mais écouter ce qu’il a à dire. Je conseil fortement le  »Teen Titans: Year One », la partie de Dick Grayson/Robin avec Batman: le modèle de l’âge moderne pour comprendre la personnalité instable de Batman vs Dick. Et quand je le vois dans ce dernier numéro de Dick, je ne suis pas vraiment surpris.

Vittorini
9 années il y a
Répondre à  Vittorini

Merci du conseil de lecture !

crazy-el
crazy-el
9 années il y a
Répondre à  Vittorini

Je ne le fais pas souvent, je sais. lol L’histoire du Golden vs Dick qui quitte le Manoir et le Teen Titans avec Batman/Dick sont sur le forum avec des extraits en plus. lol

Vittorini
9 années il y a
Répondre à  Vittorini

En fait, je viens de m’apercevoir que j’ai bien lu le titre dont tu parles : la série avec l’esthétique à mi-chemin entre le cartoonesque et le digital ? Mais du coup, on parle d’un numéro sorti en 2008. Je sais que Robin a déjà pris quelques taloches, mais est-ce qu’avec les années qui passent, on ne se dirige pas vers un Batman de plus en plus violent (limite à la Miller ou Knightfall-like) ? Sa relation à la Bat-family devient assez étrange, on passe de Damian qui tue un mec sans que ça fasse plus d’éclat, à Tim qui a une photo de Batsy et lui en train de voltiger (merci Lobdell ^^), jusqu’à un Dick éprouvé qui se prend un nouveau ravalement de façade. Enfin, ça dépendra surtout de l’écrivain au final ^^

crazy-el
crazy-el
9 années il y a
Répondre à  Vittorini

 »Enfin, ça dépendra surtout de l’écrivain au final » voilà, si bien dit comme tu le fais, même chose quand je dis  »modulé ». Mais dans ce dernier numéro de Dick, comme je le disais, on dénote cette relation de Dick et Batman depuis les 75 ans, bien sûr modulé selon l’auteur. Perso j’adore ce numéro final, il met en relief toute la dramaturgie de cette relation mythique.

crazy-el
crazy-el
9 années il y a
Répondre à  Vittorini

J’ai omis pour ton souvenir de ce No. des TT. Oui c’est ça, c’était le jeune Dick/Robin avant que les Teen Titans soient formé. Une fin très, très dure pour Dick.

spectra
spectra
9 années il y a

alors ça c’est chouette, ça donne bien envie de se lancer dans la future série Grayson. Je n’ai clairement pas aimé ce nightwing N52, j’espère que le renouveau lui fera du bien.

kasongo
9 années il y a

Je les hais ! è_é

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