Showcase #14 : The Brave and the Bold #108

Voilà, nous sommes le 8 mai, il est 10 heures et avec ce mois Batman, je n’ai toujours pas pu rentrer chez moi depuis hier. Sacrifiant mes trois enfants au bon déroulement de notre site. 10 heures donc et je m’apprête à prendre mon long manteau mauve quand je suis interpellé par Skeets !

– Monsieur Biggy, monsieur Biggy.

– Qu’y a-t-il Skeets ?

– Je m’excuse d’avance mais monsieur Freytaw désire que vous vous occupiez du Showcase de cette semaine. Il était attendu à Saint Barth et a dû partir… disons… précipitamment…

– Ben voyons. Cela ne m’arrange pas. Mais je vais pondre un truc vite fait sur un vieux Supe…

– … Batman ! C’est le mois Batman il a dit.

– Sur Batman donc, une bonne vieille histoire sur no…

– … la guerre ! Nous sommes le 8 mai il a dit.

– Une bonne vieille histoire avec un lien avec la guerre donc. Je pense au Detec…

– … The Brave and the Bold #108 ! Du 8 mai 1973 avec le Sergent Rock… Il a dit…

– Et bien allons-y pour ce numéro Skeets !

Prenant Skeets sous le bras je retourne à mon bureau chercher ce vieux numéro, pour écrire un showcase dessus, et bien décidé à fomenter une réplique cinglante à mon cher Freytaw en bidouillant son précieux Skeet… Niark, niark, niark !

Notre petit bond dans le temps nous emmène donc en 1973, le 8 mai précisément, (Joyeux V-E Day à tous, et petite pensée à tous ceux qui ont perdu la vie lors de ce conflit) et nous allons nous intéressé au numéro #108 de The Brave and the Bold. Le numéro est écrit par le grand Bob Haney et mis en image par l’inimitable Jim Aparo. (J’espère que comme moi vous appréciez cette série car mon ami TheRiddler vous prépare une surprise qui risque de vous ne mettre plein la vue^^)

Rapide retour sur les fondamentaux, The Brave and the Bold est une série qui a chaque épisode joint un Batman un autre personnage du DCverse comme partenaire d’affiche. L’occasion de retrouver notre héros favori accompagné de personnages comme Phantom Stranger, Swamp Thing, Kamandi, Mister Miracle, ou bien encore Sergent Rock, comme dans l’épisode qui nous intéresse aujourd’hui.

Ce qui est génial dans The Brave and the Bold, c’est le plaisir de suivre des aventures de Batman complètement loufoques, dans des genres inhabituels comme de l’horreur, de la science-fiction, du social. L’épisode du jour ne manque pas à la règle avec un petit aspect fantastique sur fond historique. Bob Haney s’éclate durant son long passage sur ce titre à mettre Batman dans des situations toujours plus extraordinaires, toujours plus surprenantes. Nous sommes loin du Batman infaillible que l’on peut rencontrer dans nos comics d’aujourd’hui. Non ! Dans ses histoires, Bob Haney, n’hésite pas à mettre des coups, à le laisser se faire avoir par l’ennemi, des ennemis toujours différents, souvent inattendus. Et il semblerait bien que dans ce numéro #108, Batman fasse face au mal personnifié !

Tout commence avec Batman qui poursuit un criminel lambda mais se faisant avoir comme un bleu, son ennemi inconnu le balance dans un puits. Batman, plutôt que d’utiliser son grappin, décide de vendre son âme au diable s’il est délivré de ce piège insoutenable, intenable et inoubliable. Il sera alors sauvé par un inconnu qui s’avère être très heureux de l’avoir sauvé…

Peu de temps après Bruce Wayne tombe sur une vieille connaissance, le Sergent Rock, le fameux sergent de la Easy Compagny que l’on doit à Robert Kanigher et Joe Kubert. Et ces retrouvailles ne se font pas dans la joie au départ, Bruce Wayne empêchant le Sergent Rock de tuer Hitler ! Oui ! Aussi surprenant que cela puisse paraître le Sergent Rock traque, depuis des années, Adolf Hitler, du moins il le pense. Car comme chacun sait le monstre nazi est mort depuis la fin de la guerre, en lâche qu’il était.

Bruce Wayne/Batman décide de tirer cette histoire au clair, le doute commençant à s’installer dans son esprit, suite aux histoires que lui raconte le Sergent Rock. Il tombe alors sur son mystérieux sauveur, lui expliquant que son âme lui appartient et qu’il ne doit pas l’oublier, surtout que les armées du mal ont besoin de bons et puissants soldats. Le doute n’est alors plus permis pour Batman, les deux histoires sont liées ! Et lors d’un terrible combat dans un train en Bavière, la vérité la plus violente va éclater aux yeux de Batman : Point d’Hitler, point de mystérieux inconnu. Juste le mal ! Le mal implacable et intouchable. Le mal à l’état pur. Et c’est lors de la dernière case de Jim Aparo que l’on comprendra qui est cet homme sans nom, sans visage, en découvrant avec horreur que son ombre est celle du diable !

Bref, c’est le genre d’épisode où Batman ne peut gagner. Comment un humain, même si c’est Batman, pourrait-il défaire le diable en personne, le mal absolu ? Il peut à la rigueur, comme dans cet épisode, le forcer à revoir ses plans, à fuir, mais il ne peut l’arrêter, on ne peut mettre le Mal en cage. Et c’est cette réflexion qui rend notre justicier encore davantage humain !

En bonus, il me paraît des plus logiques et des plus simples de partager un dessin de Joe Kubert afin de rendre hommage à cet artiste de talent et à tous les soldats que l’on fête aujourd’hui.