[Review VO] The Flash #30

Les points positifs : Du Flash comme on l’aime Sérieux mais pas sombre pour autant Un nouveau départ intriguant… Les points négatifs : …mais on en veut plus Du Post Forever Evil avant la fin de Forever Evil

« I promise Wally, I won’t ever be late again. » – Barry Allen

• Scénario : Robert Venditti, Van Jensen – Dessins : Brett Booth, Norm Rapmund  – Couleurs : Andrew Dalhouse – Couverture : Brett Booth, Norm Rapmund
  

• DC COMICS – The Flash #30  – 23 Avril 2014 – 32 pages – 2,99 $

Une nouvelle équipe créative, un environnement post-Forever Evil et l’introduction, ou plutôt, les prémisses de l’introduction d’un personnage cher aux fans, Flash #30 a de quoi faire couler beaucoup d’encre. Hélas peut-être pas pour les bonnes raisons. Avant donc que les forums du monde entier ne s’enflamment dans des discussions qui, pour le moment, n’ont pas lieu d’être, revenons sur un numéro qui mérite largement le coup d’oeil. Venditti et Van Jensen débarquent donc pour relancer un bolide en légère perte de vitesse depuis 2 ou 3 mois et semblent, en tout cas, avoir les idées claires pour ce premier arc. C’est, en effet, la première chose qui frappe à la lecture du numéro, l’impression d’assister au début de quelque chose d’excitant, important et qui va nous emmener faire un petit voyage à travers le temps. Le numéro se divise en effet en deux parties, le début et la fin qui nous amènent dans le futur, avec respectivement des bonds en avant de 5 ans (tiens, comme par hasard) et de 20 ans, et tout le reste dont l’action se déroule directement après les événements de Forever Evil. Tout ça va nous permettre d’en savoir un peu plus sur ce mystérieux Flash du futur ainsi que sur sa relation avec Wally West. Enfin quand je dis, en savoir plus, il faut bien reconnaitre que l’épisode apporte plus de questions que de réponses mais c’est de là aussi que naît l’intérêt pour la suite.

Pour la majeure partie du numéro, on se retrouve donc juste après les événements de Forever Evil et même si c’est forcément un peu dommage sachant que le gros event de DC n’est pas encore terminé, pas de craintes à ce sujet puisque ça ne gêne en rien la compréhension de l’histoire. Globalement les deux auteurs nous offrent un récit à la narration et au rythme maitrisé au sein d’une histoire de super-héros assez classique, puisqu’on nous montre le Flash au secours des habitants de Central City dans une ville qui se relève à peine du chaos. L’action est donc bien présente même si par moment, cela peut sembler un peu artificiel puisque le retrait de certaines scènes ne changerait en rien la nature de l’histoire. Les moments plus intimistes, quant à eux, sonnent justes mais on peut tout de même regretter que les dialogues insistent, par moment, un peu trop sur des éléments que l’on avait déjà bien compris, ce qui alourdit l’ensemble. Rien de bien méchant non plus puisque le numéro reste une lecture agréable et très intrigante pour la suite, surtout grâce à la scène finale qui vient faire écho à un événement qui semble anodin et qui annonce pourtant que les problèmes sont déjà bien présents pour le Flash. Cela semble, en plus, plus recherché qu’un simple affrontement classique entre un héros et un vilain et la thématique sur le temps qui risque d’avoir un rôle central pour la suite est déjà bien développée ici.

Tout comme pour le scénario, le traitement des personnages est également soigné et on retrouve le Barry Allen qu’on connait et qu’on aime. Il agit, en effet, naturellement comme un héros sans que les auteurs aient à forcer le trait et les répercussions psychologiques de Forever Evil sur le personnage ne sont pas passées aux oubliettes et on en ressort avec un vrai sentiment de continuité. De plus, les personnages secondaires ont, eux aussi, droit à un traitement efficace bien qu’un peu bref. Puisqu’on parle de personnages, je ne peux pas passer à côté de Wally West dont le retour annoncé a fait saliver plus d’un fan mais qui hélas va, à coup sûr, faire beaucoup parler pour de mauvaises raisons. Je ne vais pas donc pas entrer dans le débat qui agite déjà une partie de l’internet depuis l’apparition de ce Wally version New 52 et ce pour une bonne raison, on ne sait rien du personnage pour l’instant… Alors oui, c’est un fait, il a changé par rapport au Wally que l’on a tous connu. Malgré tout, il n’apparait que dans deux pages et jamais de façon active. Il est donc impossible pour l’instant d’avoir un vrai jugement sur le personnage.

Côté dessins, on retrouve Brett Booth accompagné à l’encrage par Norm Rapmund et aux couleurs par Andrew Dalhouse. Sans surprise Brett Booth fait du Brett Booth. Ses détracteurs ne devraient donc pas changer d’avis à son sujet. Il faut cependant bien lui reconnaitre une certaine efficacité dans la mise en page. Le tout est en effet très lisible et surtout vraiment fluide et vous en conviendrez, c’est quand même essentiel surtout pour Flash. Son style est même assez aérien quand l’histoire le permet, tout en parvenant à saisir la gravité de certaines situations. C’est donc une belle surprise et son coup de crayon convient même très bien au personnage. L’artiste se montre par contre assez brouillon sur certains arrière-plans et ses visages aux expressions parfois exagérées et aux dimensions un peu étranges peuvent gêner. Enfin les couleurs, sans être désagréables, ne dégagent rien de spécial et sont, bizarrement, parfois trop forcées et parfois pas assez. Par contre, il y a un réel travail sur ces même couleurs pour marquer la rupture entre les différentes époques du récit.

Au final, Flash #30 est un nouveau départ très intéressant pour le bolide écarlate. Très classique dans son déroulement global, le numéro prend une toute autre dimension à la lecture des dernières pages et devrait convaincre tous les amateurs du personnage de continuer l’aventure et même quelques nouveaux de prendre le train en marche tant le numéro offre une porte d’entrée facile dans cet univers. En tout cas, tous les ingrédients pour une bonne histoire du Flash se mettent en place sous nos yeux, alors vivement la suite.