Review VF – Batman Saga #23

Les points positifs : Le départ de l’An Zéro Les dessins de Greg Capullo Batman & Batgirl #21 Les points négatifs : La conclusion de Detective Comics #20 Detective Comics #21

Départ de Zero Year dans Batman Saga ! Notre justicier est toujours opposé au Pingouin Empereur dans Detective Comics, Batgirl rejoint Batman dans Batman et Batgirl, alors que cette dernière continue son combat contre la nouvelle Ventriloque dans sa propre série.

Ce numéro est disponible depuis le 28 Mars au prix habituel de 5,60 euros !

BATMAN #21

• Scénario : Scott Snyder — Dessins : Greg Capullo et Rafael Albuquerque

C’est parti pour le Zero Year ! On ne reviendra pas sur la nécessité ou la non-nécessité de réécrire les origines du Chevalier Noir, il n’empêche que, sans compter les flashbacks d’enfance, Snyder dépeint un Bruce Wayne déjà vachement expérimenté, bénéficiant d’une technologie qui n’a rien à envier à Cyborg et se montrant hyper casse-cou dans ses prémisses de lutte contre le crime. Rajoutez à cette expérience inattendue de la part d’un justicier en herbe la présence de deux quasi-villains, et le verdict tombe : ce Zero Year, là où il aurait dû nous emmener quelques années dans le passé, se place pour l’instant dans la continuité directe des arcs précédents de Snyder. Avec leurs défauts, avec leurs qualités, avec leurs exagérations et leurs scènes d’anthologie, et surtout avec les dessins de Capullo. Pour une bonne réécriture des origines, on attend de voir la suite ; pour du Snyder habituel, on est servi.

L’arc Zero Year commence dans ce numéro, qui nous présente d’abord une Gotham en ruine, ayant subi une catastrophe puis un Batman dans un costume endommagé, sur une moto, prêt à prendre d’assaut la ville. Après ce petit flashforward, nous revenons dans le passé pour découvrir un jeune Bruce Wayne hargneux, qui vient de rentrer chez lui après son fameux entraînement pour devenir le plus grand détective du monde, aux prises avec le gang du Red Hood, dont les origines sont totalement revues pour l’occasion.

Cet épisode lance un arc qui sera probablement le chef d’oeuvre de Scott Snyder, qui se permet de revisiter les origines du héros sans trop s’éloigner de l’ancienne continuité, tout en apportant de nouvelles choses. L’ambiance qui règne dans cette histoire est différente des numéros précédents de Batman, tant la ville que l’on nous présente semble lumineuse, et l’action s’y déroulant en plein jour. Capullo est étrangement à l’aise sur le dessin, bien que l’éclairage tranche radicalement avec son style habituel.

Si l’idée de donner de nouvelles origines à Batman, qui ne reprendront pas Year One, ne vous offusque pas, vous allez adorer cet “an Zéro”.

DETECTIVE COMICS #20

• Scénario : John Layman — Dessins : Jason Fabok

Dernière partie de l’arc consacré au Pingouin Empereur, ancien bras droit de Cobblebot qui a trahi son ancien patron, dont il est désormais à la tête de l’organisation. Ignatius Ogilvy défie Batman, alors que le Pingouin prépare, devant les tribunaux, sa vengeance contre son ancien homme de main. Le combat entre Batman et ce Pingouin Empereur (qui ressemble fort peu à un Pingouin dans ce numéro, compte tenu de ses nouvelles modifications) ne restera pas dans les mémoires, tant il est expédié par un John Layman probablement peu inspiré. Restent les dessins de Jason Fabok, toujours aussi bien adaptés à l’ambiance sombre du bat-verse.

Le Back-up est intéressant, et constitue pour moi la meilleure partie du numéro, en nous révélant quelques informations sur le passé d’Ogilvy ainsi que sur son avenir. Espérons que le personnage soit repris un jour ou l’autre, tant il a du potentiel.

Suite et fin de l’ascension et du règne du Pingouin Empereur, autrement dit Ignatius Ogilvy l’ancien bras droit qui a trahi et spolié le Pingouin. L’histoire commence par une énorme provocation de ce dernier envers le Batman, qui s’empresse d’accepter l’invitation. Nous assistons donc à l’affrontement, avec un Ogilvy légèrement changé. Un affrontement étrangement court et dont l’issue et les motivations sont pour le moins étranges voire un peu décevantes. L’ambition d’Ogilvy qui semblait sans limite est en fait un peu courte, surtout au vu des nouveaux moyens physiques qu’il s’est procurés.

Les dessins de Jason Fabok sont superbes, avec des effets de lumières sublimes, c’est vraiment du grand art ! C’est une bonne histoire qui vient conclure un arc intéressant même si on ne peut s’empêcher d’être un peu déçu par la conclusion.

Un petit back-up vient montrer la nouvelle ambition d’Ogilvy, tout en nous éclairant, un peu, sur les origines et l’ascension de celui-ci. C’est intéressant, les dessins sont très beaux et détaillés, un tout petit bémol sur une référence un peu lourdingue à l’histoire de Bruce Wayne. La qualité est au rendez-vous dans cette histoire en complément.

DETECTIVE COMICS  #21

• Scénario : John Layman — Dessins : Scott Eaton

Je sais que je vais m’attirer des ennemis, mais j’ai trouvé l’idée de faire revenir Harper Row dans Detective Comics plutôt intéressante. John Layman prouve qu’il s’appuie sur le travail de Snyder pour réaliser sa propre histoire, et c’est avec grand plaisir que j’ai retrouvée la petite punkette dans ces pages.

Malheureusement, l’histoire n’est pas du tout originale : Batman est confronté à une tueuse orientale, dont il était proche lors de son entraînement d’artiste martial. Le seul intérêt de cet épisode est son cliffhanger, qui annonce un ennemi de grande envergure pour Batman. Le tout est illustré par Scott Eaton, qui a la lourde tâche de passer après Jason Fabok : le résultat n’est pas mirobolant, mais le dessinateur parvient toutefois à rendre un travail propre, bien que bien inférieur à celui de son prédécesseur. Ajoutez à ce numéro un back-up de bonne facture, qui revient sur le personnage de Man-Bat, personnage évoqué lors du fameux numéro 900 de Detective Comics.

Harper Row revient dans les pages de Detective Comics… Je sais pas pour vous, mais pour moi ce n’est pas spécialement une bonne nouvelle. Je n’aime pas tellement ce personnage qui fourre son nez piercé partout. Par bonheur pour moi, elle n’est pas au centre de l’histoire, qui fait revenir une personne du passé de Bruce Wayne sous les traits de son adversaire du jour. C’est une ancienne partenaire d’entraînement devenue assassin qui affronte donc Batman, celui-ci protégeant le premier ministre du Bhoutan. L’histoire n’est pas fantastique, même si elle fait référence aux origines de Batman et offre la promesse d’un gros adversaire à venir pour Batman.

Les dessins eux sont moyens aussi et Scott Eaton souffre de la comparaison avec Fabok qui officiait sur l’épisode précédent. En un mot comme en cent, c’est moyen.

Paradoxalement, c’est presque le back-up qui est le plus intéressant, Layman continue d’explorer les tourments du Dr Kirk Langstrom, autrement dit Man-Bat, et de ce qu’il est advenu de lui et sa femme après l’ingestion de son sérum. Le sujet est intéressant et vraiment bien traité et les dessins d’Andy Clarke sont de bonne facture. j’ai vraiment hâte de connaître la suite. Je trouve que la façon pour Layman d’introduire les futurs adversaires de Batman par une série de back-up vraiment très maligne, cela ajoute vraiment de l’épaisseur à ceux ci.

BATMAN & BATGIRL #21

• Scénario : Peter J. Tomasi – Dessins : Cliff Richards

C’est au tour de Batgirl de faire “équipe” avec le chevalier noir depuis la disparition de Damian. En effet, avec les récents événements, notre belle rouquine souhaiterait s’entretenir avec Batman car elle s’inquiète des rumeurs qu’elle entend à son sujet. Ce numéro brille par sa sensibilité et la destruction du personnage de Batman. Chacun cherche la rédemption, mais ne sait comment l’obtenir. Barbara se confesse à la fenêtre de son père et Batman en enfermant tous les criminels à Blackgate. Batgirl a retiré son Bat-symbole et Batman considère cela comme officiel, elle ne fait plus partie de la famille. La scène finale ne laisse pas indifférente et marque un point de non-retour.

Artistiquement ça vaut le coup. Les dessins de Cliff Richards sont propres et la disposition des cases ainsi que la colorisation rendent le titre relativement vivant.

C’est maintenant à Batgirl que revient la tâche d’aider Bruce à faire le deuil de son fils, Damian. Barbara ne parvient pas à établir de dialogue avec Batman, mais essaie de lui montrer qu’elle le soutient, et cherche à s’expliquer avec son mentor, alors qu’elle prend de la distance vis-à-vis de lui, ayant abandonné le Bat-symbole. La série traite parfaitement les conséquences de Death of the Family et Batman Inc, ce que ne font pas assez les autres titres du Bat-Verse. La caractérisation des personnages est excellente, et on s’intéresse très vite à la psychologie de Bruce, brisé par la perte de son fils et l’abandon qu’il ressent, suite à l’explosion de la bat-family. L’épisode est superbement illustré par un Cliff Richards en grande forme.

BATGIRL  #21

• Scénario : Gail Simone — Dessins : Fernando Pasarin

On retrouve Batgirl dans ce numéro, en quête de la Ventriloque. Le numéro s’ouvre sur une apparition de Nightwing qui restera toutefois absent du reste du numéro. Barbara va rapidement être confrontée à son ennemie, qui détient une otage, et l’affrontement sera au centre de l’épisode. Rien de transcendant dans cette histoire, Gail Simone continue à nous livrer une série qui baigne dans une ambiance sombre et sale, que je trouve extrêmement caricaturale et qui relève de la série B, ce qui est d’ailleurs renforcé par le personnage de la Ventriloque et de son pantin. A réserver à ceux qui supportent encore la Barbara Gordon version New 52, qui fait face à toutes sortes de traumatismes d’épisode en épisode.

On continue avec notre belle rouquine cherchant de nouveau la piste du Ventriloque. Si le début de ce numéro commence avec Nightwing en conversation indirecte avec Barbara, les scènes ne sont pas forcément utiles sauf pour montrer les exploits de Dick. Après cet instant d’inquiétude de la part de Nightwing vis-à-vis du bien-être de Batgirl, cette dernière se remet en chasse pour récupérer la vedette de cinéma retenue en otage. Nous avons le droit à de belles scènes notamment quand Batgirl s’introduit dans la maison. À ce moment de l’histoire j’ai vraiment accroché au scénario de Gail Simone, dommage que ce soit si court, cette ambiance sombre était splendide.

Fernando Pasarin signe une nouvelle fois un très beau numéro, notamment les scènes dans la maison, les ombres encrées sont tout simplement magnifiques.