Les points positifs :
Les points négatifs :
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« They know the Society exists, they just don’t know why. » – The Outsider
- Scénario : Geoff Johns, Matt Kindt, Jeff Lemire – Dessins : David Finch, Brett Booth, Doug Mahnke et d’autres – Couleurs : Sonia Oback, Andrew Dalhouse et d’autres
- DC COMICS – Justice League of America Vol. 1 : World’s Most Dangerous – Contient : Justice League of America #1-7 – 6 Novembre 2013 – 224 pages – 24,99$
Sortie au mois de Novembre 2012, la série Justice League of America se présente comme le cheminement qui mènera à ce qui est annoncé alors comme ZE event de l’été Trinity War. Réunissant Geoff Johns au scénario et David Finch aux dessins, cette série de luxe se paie même pour son premier numéro 52 couvertures variantes (une pour chaque état des USA). Voici donc, un an plus tard, le premier TPB de la série qui débarque dans les comicshops avec au programme les 7 premiers numéros de la série (contre 5 initialement prévus, on y reviendra plus tard). Comment se présente cette introduction à Trinity War en édition collectée ? Réponse tout de suite !
Et avec Geoff Johns aux commandes, on mets directement les pieds dans le plat. Avec un numéro #1 qui sert clairement de présentation des différents éléments qui composeront cette nouvelle Justice League. C’est Amanda Waller qui s’occupe du recrutement avec Steve Trevor, et nous assistons à la présentation de Hawkman, Catwoman, Vibe, Katana, Stargirl, et aussi Martian Manhunter. Au même moment, un mystérieux individu masqué se fait poursuivre par ce qui semble être la Justice League. Ce qui forcément va aiguiller la curiosité du lecteur. Et dans l’ensemble, cette ambiance est maintenue tout du long. On découvre qui est cet individu masqué, par qui il était poursuivi, et on découvre une nouvelle organisation, la Secret Society of Super-Villains. C’est d’ailleurs cette dernière qui va devenir la première vraie mission de la JLA puisque Waller veut à tout prix découvrir quelles sont leurs intentions et qui se cache derrière…
Avec le recul, on se rend compte que Geoff Johns avait disséminé de nombreux indices tout au long du début de la série, notamment sur qui et d’où vient l’énigmatique leader de la Society. Pour les nouveaux arrivants, l’entrée en matière se révèlera bien ficelée, proposant certains passages vraiment furieux (un combat contre un ennemi titanesque) et UNE scène qui vous trouera les fesses en milieu de tome. Vraiment, un gros choc. Qui sera vite expliqué (et de façon assez bizarre) par la suite mais tout de même. Un autre bon point dans cette série est la caractérisation accordée aux membres de la JLA, puisque tous ou presque ont droit à leur part de gloire, Catwoman, Martian Manhunter et Stargirl en premier. L’une a l’air d’être plutôt là pour « s’amuser » alors que Manhunter a l’air d’avoir ses propres motivations, même s’il affirme vouloir apporter son aide à Trevor. Et Stargirl c’est la jeune ingénue du groupe, très motivée pour « faire le bien », aider les gens, super enthousiaste, presque naïve, diraient certains. Mais on se rendra compte que c’est loin d’être le cas. Et dans l’ombre, Amanda Waller est proprement agaçante, à toujours vouloir tout contrôler, à avoir des idées derrière la tête à chaque instant. On comprend qu’elle veut à tout prix garder la JLA pour ses plans, et à voir comment elle se comporte, elle en devient vite antipathique et on lui souhaite de ne pas réussir. En quelque sorte, si on arrive à éprouver des sentiments si divers pour les différents personnages, c’est qu’ils sont bien écrits, non ?
Parlons à présent du côté artistique, qui est globalement de bonne qualité. David Finch assure sur les premiers numéros avant que ce ne soit Brett Booth qui reprenne les dessins. Le premier offre un style plus sombre avec un encrage très présent ; on reconnaît bien la patte de Finch, qui a quelques soucis par moments avec les visages de ses héros ou encore avec la musculature de certains (observez les bras de Steve Trevor dans les premières pages de JLA#1, c’est par moment à la limite du grotesque). Cela dit, je n’ai pas boudé mon plaisir une seconde et encore moins lorsque c’est Brett Booth qui reprend la série. Son style est plus lisse et plus « clair » (ce qui est aussi dû au changement de colorisation) et l’artiste offre son lot de double-pages et de pages pleines complètement dingues. L’affrontement de la JLA contre le Shaggy Man est, par exemple, vraiment spectaculaire. Le troisième artiste présent est Doug Mahnke qui assure les numéros de la partie Trinity War. Là aussi, c’est franchement très beau et j’aime particulièrement sa Wonder Woman. On a là également droit à des doubles pages fantastiques avec tous les membres des Justice Leagues présents. J’avais déjà apprécié ces numéros lors de leur sortie en single et mon jugement n’a pas changé entre temps.
Maintenant qu’on parle de Trinity War il est pour moi important de soulever le très gros défaut de cet ouvrage, qui tient plus de la décision éditoriale de chez DC que de la qualité de l’oeuvre en soi. En effet, les 5 premiers numéros de la série consiste donc en l’introduction vers Trinity War. À la base, ces 5 numéros devaient être inclus seuls dans ce TPB – et vous aurez suivi que ce n’est plus le cas. D’un point de vue narratif, c’est catastrophique, puisqu’entre le #5 et le #6 (qui est le 2ème chapitre de Trinity War) il n’y a aucune transition, et du coup on se retrouve avec un Dr. Light qui appelle à l’aide, et en tournant la page avec deux Justice Leagues qui s’en foutent plein la gueule et on ne sait même pas pourquoi ! Pourquoi avoir inclus ces deux numéros ? C’était complètement logique de ne prendre que les 5 premiers et d’attendre le volume suivant pour faire un TPB spécial Trinity War, sachant que les épisodes des trois séries « Justice League » ne peuvent pas être lus indépendamment (il y a d’ailleurs un TPB Trinity War qui sortira et incluera l’event ainsi que les ties-in, au printemps 2014) !! Du coup on se retrouve avec quoi ? Avec deux morceaux d’un event qui ne sont même pas reliés, qu’on peut difficilement comprendre (et même si on comprend, c’est pas du tout agréable à la lecture), et pour connaître la suite (et le début !) il faudra attendre jusque Mars/Avril 2014 !! Si encore à la limite on pouvait se procurer les autres TPB tout de suite ! Mais non !! C’est quoi cette p*tain de logique ??? HAAAA.
Bon. Maintenant que j’ai pris mon valium pour me calmer, je vais finir par une note positive (bah oui, quand même). Ce sont les back-ups sur Martian Manhunter qui sont compilés en fin de volume, et permettent d’en apprendre plus sur le personnage, sur son passé, son histoire, sur le pourquoi du comment il est arrivé sur Terre. Et ça permet également de remplir certains trous scénaristiques (même si pour moi, le mic-mac avec Catwoman reste très incohérent). Il y a notamment un passage où Catwoman a un bref aperçu du passé de Martian Manhunter qui donne une classe absolument monstrueuse au personnage. Alors je suis peut-être en retard par rapport à ça mais j’espère que le personnage sera encore plus développé lorsque Forever Evil sera terminé, il le mérite vraiment ! En toute fin de volume, vous retrouverez les couvertures alternatives des numéros sortis (mais pas les 52 variantes du premier numéro) ainsi que les différents tryptiques qui avaient été réalisés pour Trinity War. Des jolis dessins certes, mais qui n’aident pas forcément à faire passer la pilule d’avant. Non. Non, je m’arrête là promis, je recommence pas.
Alors, que dire de ce Justice League of America ? Nous avons droit à une bonne histoire, entâchée de quelques incohérences et de soucis d’artistes qui ne nuisent heureusement pas à l’ensemble ; une histoire pleine de mystère, de scènes épiques et qui mène vers un gros affrontement. Un affrontement qui est « teasé » dans ce volume de façon complètement débile, comme si DC avait été impatient de compiler ces numéros pour s’en débarrasser. Mon conseil ? Achetez le tome, mais si vous n’avez pas encore lu Trinity War, ne lisez que les 5 premiers numéros et les back-ups. Le reste, ce sera au Printemps 2014 !
Les États-Unis comptent 50 états – 51 si on inclut le District of Columbia.
Tu es sûr de toi pour la référence du nombre de couvertures ?
Je pose la question.
Ils avaient compris les Etats-Unis en eux mêmes et le Canada il me semble
Oui oui j’en suis sûr. Le chiffre « 52 » n’était de toute façon pas anodin.
« http://www.dccomics.com/blog/2012/11/09/first-look-at-the-variant-covers-for-justice-league-of-america-1 »
Je cite, « one for each state, plus Washington, D.C. & Puerto Rico ».