Review VF – Justice League Aventures Volume 1

Après la sortie de cinq tomes consacrés aux adaptations comics de Batman : TAS et deux tomes pour Superman : TAS, il paraît tout naturel de voir arriver chez dans la collection Urban Kids un premier volume pour Justice League Aventures (et c’est de l’inédit !) qui reprend les personnages apparus dans la série d’animation qui a contribué à faire la gloire de DC dans le domaine du petit écran à la fin du XXe siècle.

Au programme donc, une équipe de super-héros et héroïnes, pour des histoires qui touchent un peu à tout, dans un univers graphique cohérent avec la série animée. Mais l’ensemble vaut-il le coup ?

Comprenant les onze premiers numéros de cette série de comics, ce tome souple et en format de petite taille séduit toujours, et aussi par un excellent rapport quantité/prix, et un enfant pourra passer pas mal de temps à la lecture de ces histoires. Ceci étant dit, il faut avoir conscience de ce qu’on lit, et si les « djeunz » ne s’ennuieront certainement pas, mon regard d’adulte (plus tout à fait jeune, mine de rien) viendra certainement apporter un jugement plus sévère sur l’ouvrage, même si j’ai bien conscience du public ciblé et que je ne veux pas intellectualiser à outrance.

« La Ligue de Justice est imbattable ! » – Flash

La Justice League est donc composée dès le départ (et l’historique en est retracé dans une introduction qui participe comme toujours à la grande qualité des efforts éditoriaux d’Urban Comics) et on nous plonge dans le bain dès l’ouverture du tome. Chacune des histoires abordera des menaces différentes, mettra en valeur plus ou moins d’autres personnages – avec notamment un focus sur Martian Manhunter à deux reprises, ce que les fans du personnage pourront apprécier – mais on peut déceler quelques tendances malgré tout. Déjà, c’est que l’esprit est réellement présent, et chacun apporte un petit quelque chose pour que l’ensemble fonctionne ; et quand l’un est en difficulté, les autres essaient d’apporter leur aide. Ca peut sembler trivial mais trop souvent on facilite les discordes dans les histoires d’équipe, alors qu’ici, malgré une leçon un peu enfantine en fin de numéro, on se rend vraiment compte pourquoi on a « la meilleure équipe de super-héros existante », et pourquoi elle est symbole d’espoir et d’optimisme. Des valeurs qui n’ont pas besoin d’un support dérivé de dessin animé pour être transmise, mais il faut avouer que c’est un peu plus facile de cette façon.

Comme toujours, avec des histoires aussi disparates, certains chapitre sortiront du lot. Et notamment ceux écrits par Dan Slott ; le premier offre un véritable jeu de dupes dans tous les sens alors que les World’s Finest sont mis aux enchères pour tous les super-vilains du DC Universe – un régal d’absurde et de retournement de situation qui ne perd jamais en mordant. Et la seconde histoire de l’auteur, qui vient conclure l’ouvrage est tout aussi plaisante, avec un enchaînement de boucles temporelles provoquée par un Chronos qui essaie tant bien que mal de se racheter. D’autres morceaux restent aussi plaisants ; je mentionnais les deux récits centrés sur Martian Manhunter et qui s’axent sur la perception de super-héros bien différents des autres, ou encore sur son utilité. Mais Flash a aussi droit à ses moments de bravoure avec le suivi d’une soirée à jongler entre les actions héroïques et un rendez-vous galant, ou un passage du Bolide Ecarlate en deux dimensions – histoire loufoque ultra bien fichue. En vérité, on pourrait presque considérer que ce sont les membres de la Trinité qui ont droit aux histoires les moins intéressantes.

Comme toujours, il ne faut pas s’attendre à une lecture de qualité complètement dingue, ce genre d’ouvrage, à notre niveau de lecture (donc : passé les douze ans), fait office d’un petit plaisir plutôt que d’un moment culturel véritablement fort. Quelques unes des histoires, avec une intrigue très classique, provoqueront presque l’ennui. On pourra aussi regretter des dessins un peu trop simples qui, s’ils respectent l’esprit du dessin animé, ne sont pas assez forts pour transcender l’idée d’un simple décalque sur le papier (puis cette colorisation sans nuances, c’est dommage tout de même). Enfin, relevons plusieurs coquilles d’impression sur l’ouvrage d’Urban – des erreurs de titres, des coquilles de crédits – qui viennent ternir l’ensemble. Rien de grave, et ce n’est sûrement pas la faute que de l’éditeur, mais aussi de ceux chargés de faire la relecture final.

Comme toujours avec les ouvrages « Aventures » de la gamme Urban Kids, il ne faut pas s’attendre à du monstre de chef d’oeuvre. Mais comme ses cousins consacrés à Batman et Superman, ce recueil réserve quelques très bonnes histoires sur nos héros et héroïnes préférées, et dans un format non seulement de bonne qualité, mais aussi ultra accessible. Alors ce serait vraiment dommage de ne pas se permettre un petit plaisir. Et puis, vous aurez bien un jour une personne de jeune âge dans votre entourage à qui vous aurez quelque chose à proposer pour découvrir l’univers DC !