Les points positifs :
Les points négatifs :
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« Alors il est mort pour rien. » – Batman
- Scénario : Brian Buccellato – Dessin : Bruno Redondo, Mike S. Miller, Xermanico, Tom Derenick – Couleur : J. Nanjan, Rex Lokus
- Urban Comics – Urban Games – Injustice Tome 7 – 17 Février 2017 – 168 pages – 15€ – Collectionne: Injustice Gods Among Us Year Four #1-7
Injustice, le comics bien entendu, c’est comme le petit feuilleton sympa qui reprend les personnages connus et qui, sans atteindre le statut de culte, reste toujours agréable à lire. On touche ici à la quatrième année avec beaucoup de changements en ce qui concerne le titre, mais qu’en sera-t-il de cet univers ?
Premier gros changement. Sortez les mouchoirs, Tom Taylor quitte le navire. A partir de ce volume, il sera remplacé par Brian Buccellato, qui a pu déjà signer quelques numéros dans le volume précédent. Gros changement puisque Buccellato n’a plus les rails dressées par Tom Taylor et n’a que le statut pesant entre les deux camps suite à la dernière bataille. L’artillerie artistique ne change pas en dehors du scénariste, on retrouve toute la garnison habituelle énumérée plus haut. On avait quitté notre futur dictateur et notre éternel réactionnaire suite à une bataille de taille contre Trigon, et le background du Dark-verse. On enchaîne en ce qui concerne la notion de thématique avec les dieux de l’Olympe. Entre Renée Montoya qui ne tient plus en place, et Batman se considérant définitivement bien dans la merde, Buccellato va défaire le nœud en tirant sur le fil qui n’est autre que ces quelques derniers mots prononcés par un certain John Constantine. Je n’en dis pas plus.
Toujours est-il que l’arrivée du thème se fait de manière simple mais efficace, à la Tom Taylor, la délicatesse en moins. On sent pourtant un effort fait de la part de Buccellato. Le scénariste s’efforce d’amener une profondeur par des rencontres, et réussit à ne délaisser que très peu de personnages, mais aussi (par miracle ?) à bien écrire le personnage de Harley Quinn. A la fois sexy et déjantée, parfois drôle, ce qui semble être très difficile quand on voit ce qui nous est livré dans son titre solo. Buccellato semble vouloir étouffer les personnages qui lui sont encombrant, et les expédie en quelques numéros. Comme s’il évitait une approche trop personnelle entre les personnages. Expédier, oui et non. Il passe rapidement dessus pour déboucher sur l’implication des dieux dans son premier arc. Ce qui est fort dommage, puisque cette approche personnelle pouvait se révéler bien plus intéressante. Une entrée très rapide donc dans cette quatrième année.
La première partie est un succès mitigé, par ce contraste entre les relations et cette arrivée très (trop ?) rapide des dieux dans ce conflit qui fait déjà rage depuis plusieurs années, mais qui reste justifié et donne une approche intéressante du statut actuel de Superman. Son évolution reste permanente et c’est bien là l’atout de Buccellato derrière des dialogues un peu faibles lorsqu’il s’agit de marquer un changement chez un personnage. Si chez Taylor le changement était un débat, c’est ici un fait amené violemment en une phrase, et le débat se change en constat de ce changement déjà réalisé sans que le lecteur ne l’eût su. La seconde partie marque encore plus le contraste, se limitant à une guerre nouvelle, dont on vient à peine de sortir. Les rencontres entre les personnages restent toujours pesantes, les face à face redoutés, mais on perd cette force à la fois dans les dialogues, ce qui agit également sur les combats, et donc sur l’attachement du lecteur quand à la tension que le scénariste pense créer. Je parle ici , plus particulièrement, de la relation Batman/Robin.
Les ficelles scénaristiques sont dressées, on peut dores et déjà imaginer le prochain volume et la conclusion par un superbe deus ex machina avec supplément, retour soi-disant inattendu. Ce qui fait que notre cliffhanger de fin fait un sacré flop et on referme cet album avec une étrange question qu’on ne pensait pas un jour se poser : dois-je vraiment continuer à lire Injustice ?
Au final cet album n’est pas mauvais, il tient seulement cette place de second à l’image de Brian Buccellato. Un volume qui n’est pas de trop, mais qui nous laisse sceptique quant à la suite du titre. Et qui laissera la conclusion aux lecteurs les plus intéressés. Le manque de finesse du scénariste et cette focalisation d’une action abondante et continue font que le titre perd sa capacité à travailler les sentiments de ses personnages (cf. Green Arrow, Black Canary, etc.). Il ne reste plus qu’à voir si l’impression que laisse cet album n’est pas faussée ou si elle se concrétise, au prochain volume.
J’ai l’impression que Buccellato est incapable de donner des motifs vraiment suffisants aux bastons entre les personnages. Franchement, Wonder Woman et Superman se battent comme s’ils étaient ennemis jurés, Wonder Woman n’arrête pas de crier « Je suis une Amazone, je n’abandonne pas ! » Alors qu’elle vient de les désavouer. Elle est beaucoup trop investie dans le fait de remporter le combat. Je veux bien qu’elle soit bornée de temps en temps, mais là… Le combat sonne vide, sans enjeu. Et ce cas se reproduit plusieurs fois dans l’album. On a un combat intense, mais motivé par des excuses trouvées à la dernière minute par le scénariste, et donc il sonne creux.
Ce tome est clairement en dessous des autres. Je regrette vraiment Tom Taylor.
Comme je disais sur un précédent commentaire, Injustice est fabuleux jusqu’au tome 4 soit les 2 premières années et que la qualité baisse ensuite. Ce sont les ecchos que j’avais eu en regardant les news US et cela se confirme.
J’aime toujours le côté méchant suprême de Superman intensifier par le fait qu’il est le seul quasi à pouvoir tuer de sang froid alors que c’est l’inverse dans l’univers classique.
Par contre il y a peu de place pour les personnages »secondaires », on reste sur les personnages principaux.
Ce tome reste une bonne lecture.
Lorsque j’ai lu dans la preview du Tome que Taylor n’était plus au scénario, j’ai eu peur du résultat. Tu viens de confirmer mes craintes :-/
De toute façon, je l’ai déjà mais pas encore eu le temps de le lire. J’appréhende un peu mais bon, mon côté complétiste ira sans doute jusqu’au bout de la série.
La lecture n’en est pas désagréable, mais je crains justement cette descente. Cette première partie tombe dans le principe de l’affrontement classique et idiot comme l’explique bien Leonidas. En tout cas, un collectionneur reste libre des composant de son trésor.
Lu aujourd’hui dans le train. Finalement, la lecture n’est pas désagréable, mais l’ensemble reste très bourrin et manque de subtilité et surtout d’émotions. Il y avait matière à faire quand même, par exemple dans les relations Diana/Hercule ou surtout Bruce/Damian, mais c’est un peu vite expédié au profit de l’action quasi non-stop.
Après, on reste toujours dans cette univers très différent et original que j’aime beaucoup et les dessins sont toujours aussi bons. On a vu pire comme publication.
Rdv le 7 Avril pour la suite.
J’ai trouvé que ça tenait le coup durant les 4 premiers chapitres, puis qu’après ça devient confus et un peu excessif dans les rebondissements. Clairement moins génial qu’avec Taylor, avec qui on avait vraiment l’impression de retrouver l’essence même des personnages DC de la grande époque; ici par exemple Harley Quinn est vraiment ratée: au lieu d’être fofolle elle est carrément conne, et non ce n’est pas la même chose. Par contre je trouve qu’au niveau dessin il y a une vraie constance dans la qualité cette fois. En bref, comme je n’ai pas la moindre idée de comment cette histoire peut bien finir, contrairement à l’auteur de l’article, j’achèterai automatiquement le tome 8, et le cliffhanger (assez pitoyable) n’a rien à voir là dedans !)
Salut à toi Watchful ! Petite question, Comment fait tu pour analyser ta lecture ? Relis-tu une deuxième fois le comics, quels sont les questions que tu te pose, qu’est ce que tu recherche dans une lecture (ici injustice) ? (Je pose la question à Watchful mais les autres peuvent bien évidemment prendre part aux réponses. Merci de ta/votre future réponse(s).
Hell-lo !
En général j’évoque le ressenti, ici pour Injustice c’est plus une comparaison (même si j’évite au possible cette comparaison, puisque j’ai tendance à partir dans le hors sujet). Tout d’abord parce qu’il s’agit du 7ème volume, mais aussi parce qu’il y a un changement de scénariste et donc d’écriture de l’univers qui était autrefois dirigé par Tom Taylor. Je me base en premier lieu sur les émotions en tant que lecteur, la capacité du scénariste à présenter son univers et à attirer le lecteur vers celui-ci, ou à l’intéresser progressivement.
J’évite au possible d’avoir des attentes (ce qui n’est pas toujours le cas) pour pouvoir être surpris ou déçu d’un titre sans jouer d’un scepticisme primaire. Et les questions que je me pose varies aussi du comics que j’ai entre les mains. Il y a une grande différence entre Dennis O’Neil et Scott Lobdell.
L’analyse dépend du ressenti, si le ressenti est fort, je pars souvent dans des thématiques qui se développent si le récit est justement riche. Après il y a pleins de manières de développer une critique et l’opération que je fais dépend de la lecture, mais le ressenti est la matière première (cf. Review VO Blue Beetle Vol.02).
La relecture n’est nécessaire que si on n’a pas compris ou si on pense être passé à côté du récit. L’analyse se fait d’elle-même après la lecture en pensant à ce que j’ai lu et à ce qui m’a intéressé ou non. La critique objective est un mythe auquel se cantonnent encore beaucoup de personnes.
J’espère avoir répondu à l’ensemble de tes questions.