Review VF – Wonder Woman Déesse de la Guerre Tome 3 : Résurrection

Les points positifs : C’est involontairement drôle Vous allez faire des économies C’est fini ! Les points négatifs : Plus jamais Meredith ! Plus jamais ! Incohérences et questions sans réponses Wonder Woman n’a jamais été aussi détestable

« Nous devons tous faire des sacrifices. » – Un type dont tout le monde se fout

• Scénario : Meredith Finch – Dessins : David Finch, Miguel Mendonça – Couleurs : Brad Anderson, Stephen Downer, Ulises Arreola

• Urban Comics – Wonder Woman Déesse de la Guerre Tome 3 – 13 Janvier 2017 – 152 pages – 15€ – Collectionne: Wonder Woman #48-52

On retrouve ce mois-ci Wonder Woman en librairie avec ce troisième et dernier tome du titre New 52, et de la collection Déesse de la Guerre, puisque le run du couple Finch touche à sa fin. Cet album, dont les causes de la réédition ne peuvent dépasser celle de la vente et d’un possible succès auprès du grand public, se doit de donner un sens à l’ensemble de ce run plus que douloureux tant Meredith roule sur l’univers du personnage avec sa moissonneuse batteuse pour transformer ce qu’il restait suite au départ de Brian Azzarello en rillettes. Bon appétit.

Zeke n’en a pas fini d’attirer des ennuis. Cet enfant doit certainement être le pire bambin au monde, remarque, c’est le fils de Zeus. Cet album se divise en deux parties. La première, une confrontation entre Wonder Woman et Docteur Poison qui se résume à une introduction. Une introduction assez drôle puisque Meredith essaie d’établir une forme de critique du terrorisme. Si les intentions sont les plus nobles, le discours qui en ressort est des plus ridicules, tant on a l’impression de lire une adaptation d’un quelconque nanar américain avec la morale cliché allant avec. On notera également l’organisation de ce groupe, plaçant leur drone à moins d’un mètre au dessus de la voiture de leur cible. Des détails de ce genre qui s’accumulent et rendent ce premier épisode dores et déjà ridicule avant même que l’intrigue principale ne soit lancée. Evidemment, Zeke va mal, et Wonder Woman va tout faire pour le sauver. Tout sauf ce qui semble être le plus judicieux.

J’ai rarement pu lire un album avec un personnage aussi influençable. Si bien que les personnages semblent étonnés de sa stupidité (les expressions faciales des personnages sont choisies complètement au hasard). Pourtant, les intentions, encore une fois, étaient bonnes. Meredith cherche à intégrer le bestiaire mythologique, ce qui a rarement été fait dernièrement. Il est juste dommage de limiter cela à un dragon et un cheval ailé. Wonder Woman croisera Hecate et son problème concernant sa circulation sanguine. Perdre trois litres de sang en s’ouvrant la main, on peut appeler ça un problème. Les passages censés développer les personnages se limitent à leurs intentions et une forme de justification placés aléatoirement dans le récit de telle sorte à ce qu’au final on se rende compte que si Meredith avait présenté normalement ses personnages, l’intrigue aurait été inexistante. On se rend compte ensuite que Wonder Woman fait absolument tout ce qu’on lui demande sans jamais se poser la moindre question concernant les personnages qu’elle rencontre, répétant à voix haute qu’il faut sauver Zeke.

Le final reste intéressant pour sa conséquence. Arrivé au bout du tome, on se demandera pourquoi avoir étalé toute cette histoire sur autant de pages alors qu’il aurait suffit de deux ou trois épisodes. On n’échappera pas aux défauts déjà remarqués dans les tomes précédents, ils me semblent ici encore plus prononcés qu’auparavant. Je ne saurais dire si c’est la lassitude de cette écriture du personnage, de voir une adolescente se remettre en question à chaque problème quelle rencontre. Le récit est rempli de longueurs. Meredith a voulu s’essayer à l’introspection mais ce voyage n’a fait que tourner en rond. Une introspection continue vu les interrogations permanentes du personnage. Et mention spéciale à Ares le Slender Man des neiges.

Pour ce qui est des dessins, comme toujours, David Finch qui ne signe que deux épisodes sur cinq, remplit son job avec un tas d’incohérences d’une page à l’autre. Les pages pleines sont soignées en général, mais le style de Finch semble trouver son équilibre en ce qui concerne la représentation de Wonder Woman. Dommage pour une fin d’arc. Il sera remplacé par Miguel Mendonça. Un artiste correct, aux représentations très attendues. Un encrage plus épais que Finch, il fait le travail mais rien de plus. Cet album est résolument un échec total.

Wonder Woman, Déesse de la Guerre Tome 3 n’a que cette qualité de nous annoncer la fin d’un run immonde, ne pouvant s’apprécier que par ces quelques rires provoqués par le ridicule du travail réalisé. N’est-ce pas de cette manière qu’un nanar s’apprécie au mieux ? Les Finch quittent le navire. Ce n’est pas à partir d’intentions qu’un récit est intéressant. Heureusement les conséquences ne sont que minimes, pour ne pas dire infimes. Reste à voir comment Greg Rucka va gérer son récit après ce run lorsque viendra Rebirth dans quelques mois. Spoiler, rien de ce qu’a pu faire Meredith ne sera conservé.