Review VF – Batman Tome 9 : la Relève, 2ème Partie

Les points positifs : Une qualité graphique excellente. Le #52, sympa et rafraîchissant. Les points négatifs : Pas vraiment d’élément original. Beaucoup de « pep-talk ».

« Batman est le super-héros qui distingue l’héroïsme potentiel en chacun de nous. » – Jim Gordon

• Scénario : Scott Snyder, James Tynion IV – Dessins : Greg Capullo, Yanick Paquette, Riley Rossmo – Couleurs : FCO Plascencia, Nathan Fairbairn, Ivan Plascencia, Jordan Boyd- Encrage additionnel: Danny Miki, Bryan Level
  

• Urban Comics – DC Renaissance – Batman tome 9 : La Relève (2e partie) – 10 novembre 2016 – 208 pages – 19 € – Contient: Batman #46-52

Et voilà, c’est la fin d’un cycle. Avec le #52, se termine le run de l’équipe créative dirigée par Scott Snyder et Greg Capullo sur la série Batman New 52. Un beau bouquet final, même si le scénario tombe dans le déjà-vu… mais c’est tout de même très agréable à lire. Et les dessins flattent toujours autant le noenoeil.

Un final flamboyant

On s’en souvient, depuis le tome précédent, c’est Jim Gordon qui a endossé le costume (un peu amélioré) de Batman puisque Bruce Wayne avait perdu la mémoire suite à l’attaque du Joker sur Gotham. Il s’était retrouvé face à l’étrange et terrifiant Mister Bloom (en gros Slender Man avec la main verte, quoi). Dans la deuxième partie de cet arc « la Relève » (rien à voir avec la série animée, ou presque), comme le disent nos amis les Anglais « the plot thickens » pour finalement se dénouer dans un final grandiose. Bloom et ses petits amis (des gothamiens à qui il avait donné une graine, capable de leur donner des pouvoirs) prennent Gotham d’assaut et même Jim et l’armée de mecha-Bats de Geri Powers ne viennent pas à bout des terrifiants hommes-plantes. C’est alors que Bruce Wayne, après avoir rencontré un homme bizarre ressemblant étrangement au Joker, regarde enfin la vérité qu’il avait essayé d’ignorer dans les yeux : dans sa vie avant son amnésie, c’était lui Batman. Il s’en va à toute vapeur convaincre ce pauvre Alfred de le laisser utiliser la machine que l’ancien Bruce (je sais, on dirait que Steven Moffat a écrit le scénario) avait construite pour synthétiser l’esprit du Batman. Il l’utilise, au péril de sa vie of course, et un Chevalier Noir tout neuf renaît de ses cendres. Et va mettre la pâtée à Bloom et ses amis, on s’en doutait… non sans quelques petits plot-twists et retournements pseudo-scientifiques digne des meilleurs films de science-fiction et que je vous laisse découvrir, sans quoi je vous spoilerais.

Bref, Capullo et Snyder mettent le paquet pour ce dernier arc… ce qui n’empêche pas le scénario de tomber dans la banalité. En effet, il n’y a malheureusement rien de surprenant dans ce tome, scénaristiquement parlant. Alors oui, c’est bien tourné, avec un découpage impeccable, ça claque même. Mais on s’attend à chaque retournement de situation : en fait, c’est un gentil qui est derrière le fléau Bloom. Cela ne partait pas d’une mauvaise attention mais ça a mal tourné. En fait, Bruce n’avait pas vraiment oublié qui il est et il estime ne pas avoir le choix de reprendre la cape du Caped Crusader. C’est très bien mais on l’a déjà lu/vu/entendu cent fois. Et c’est un peu dommage. Même si je ne m’attendais pas vraiment à beaucoup mieux de Snyder qui, à part ce qui concerne la Cour des Hiboux est resté relativement classique dans son traitement de Batman. Sans que ça soit mauvais. Je n’aimais pas l’idée de Gordon en Batman mais finalement c’était assez bien ficelé et ça passait. L’arc avec Bloom n’est pas du tout mauvais, si on élude le combat final un peu grandiloquent et pas franchement original non plus. Il vire presque au gigantisme avec Batman dans une armure qui se bat contre un Bloom géant. Je trouve dommage que, de nos jours, on se sentent obligé d’aller dans le très grand pour penser attirer le lecteur. Quoique, Snyder a aussi torturé psychologiquement son Batman dans d’autres arcs et nous a montré qu’il était capable de lui faire surmonter des épreuves physiques, comme psychologiques. Bref, vous l’aurez compris… ça se lit bien mais ce n’est pas transcendant ou original. Si pour autant il est encore possible de faire quelque chose de vraiment orignal et rafraîchissant avec les titres mainstream aujourd’hui.

Un dernier numéro touchant

En réalité, l’arc se termine avec #51, le #52 revient dans le passé, juste après le meurtre des Wayne, puis sur comment Bruce a fait le deuil de ses parents… un peu façon Batman Begins de Nolan où on est le témoin de certaines des étapes qu’il lui a fallu pour s’endurcir et devenir le Chevalier Noir. Cet épisode, scénarisé par James Tynion IV, met aussi en lumière le rôle qu’Alfred joue dans la vie de Bruce et c’est bien écrit, de manière touchante. Les dessins de Riley Rossmo sont excellents, très différents du style léché de Capullo et passent très bien sur cette petite histoire qui illustre la résilience de Bruce et son esprit inébranlable, ainsi que la tendresse avec lequel Alfred considère son maître. Très honnêtement, Alfred est le personnage que j’ai trouvé le mieux écrit dans cet arc, avec Jim Gordon qui me plaît en ancien marine têtu. J’ai failli chouiner quand Bruce revient vers son fidèle ami et que se dernier le supplie de tout son cœur de ne pas reprendre le service.

Des artistes d’exception au rendez-vous

Pour ce qui est des dessins, que ce soit chez Yanick Paquette qui apporte un vent frais bienvenu, ou chez l’excellent Capullo, on se régale toujours autant. Je l’ai déjà écrit plus d’une fois, la colorisation est particulièrement réussie dans cette série et là, encore une fois, je suis sous le charme. Le découpage est toujours très bon, avec des transitions fluides et les scènes d’actions vraiment bien rendues, qui nous laissent imaginer tous les mouvements des personnages. Rien que pour ça, ça vaudrait la peine de lire ce tome. Ou de le regarder, si vous ne voulez pas savoir l’histoire.

Je conclus en vous enjoignant de lire ce dernier tome de la série Batman New 52, ne serait-ce que pour avoir le goût de terminer cette ongoing, une des seules des New 52 qui vaille la peine, même si la qualité des différents arcs est inégale. Les dessins sont, je trouve, de très belle facture et valent aussi le coup d’oeil. Le scénario, malheureusement tombe parfois dans la banalité et le déjà-vu et c’est quelque peu décevant, sans toutefois rendre l’œuvre désagréable.