Les points positifs :
Les points négatifs :
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« I AM BAYTOR ! » Baytor
- Scénario : Garth Ennis – Dessins : Russ Braun – Couleurs : John Kalisz – Couverture : Steve Dillon, John Kalisz
- DC Comics – Sixpack & Dogwelder : Hard-Travelin Heroz #1 – 24 août 2016 – 32 pages – 2.99$
Bien avant les relaunchs et les reboots (enfin, dans les années ’90 quoi), il y avait Hitman, de Garth Ennis. Pas assez de place dans ce maigre paragraphe d’intro’ pour vous répéter à quel point la première série de l’auteur, en partenariat avec John McCrea était réussie, véritable sans faute d’un auteur à l’époque au pic de ses meilleurs moments d’écriture. Après quoi, le temps (souvent cruel avec les génies du passé) a eu son effet sur Ennis et sur DC, qui cherche dans l’exploitation nostalgique une fois encore avec une seconde série consacrée à la Section 8. En marge du DC You, cette équipe de super-héros losers et parodiques apparue dans les pages du Hitman original avait déjà droit à une première mini en six, ici enrichie d’une suite (directe et chronologique).
On y retrouve l’alcoolique délirant Sixpack et les derniers membres du groupe : Baytor, Excellente, Dogwelder et Guts, un amas féminin d’organes sans corps, visages ou cordes vocales. Après être tombée amoureuse d’Excellente, pervers notoire dont le super-pouvoir consiste en une capacité incroyable à violer toute forme de vie, Guts a rejoint la Section 8 et quelques aventures semblent s’être déroulées. L’équipe aurait vécu sa propre version de Secret Wars, Convergence ou de Sandman, directement référencée avec le même esprit de parodie cher à l’auteur, qui glisse une tonne de références ou de versions grotesques du DC original. Cette partie là du numéro est réussie, quoi que tout ne soit pas aussi marrant qu’on le voudrait.
Avec plus d’efforts que sur la dernière série, Ennis essaye néanmoins de donner corps à ses personnages et à bâtir un arc scénaristique propre. La promesse est donc plus alléchante que la promesse facile de numéros centrés uniquement sur l’humour. Néanmoins, on peine tout de même à voir l’intérêt de cette sortie, en plein DC Rebirth et après l’accueil mitigé du premier essai. L’éditeur semble tirer sur la corde, soit parce que le scénariste a accepté de scénariser une autre série Satanas & Diabolo (faut bien payer le loyer), soit pour « le prestige » d’avoir un Garth Ennis encore actif chez l’éditeur.
Le trait est assez épais, comme le bouquin lui même : quelques blagues réussies, d’autres moins, et une série à réserver aux fans hardcore du scénariste ou de la première Hitman, décidément lointaine aujourd’hui. Sans être mauvaise, cette intro’ est à ranger dans la catégorie « sympa sans plus », on attendra cependant la suite pour savoir si Ennis peut sortir de ces quelques années de sommeil rarement inspirées.
Sans explications ou véritable raison d’être, la Section 8 revient pour une série a priori un peu meilleure que la dernière mais pas fantastique non plus. Cette conclusion ne sera donc pas un « excellente », plutôt un timide « I AM BAYTOR ! » – faites en ce que vous voulez.
C’est un des grands travers de Ellis, il a tendance à parfois délaisser la subtilité pour rentrer dans le trashouille total à l’image de The Boys qui était excellent la plupart du temps mais restait en dent de scie à cause de certains tomes.