Review TV – Gotham S02E21 « A Legion of Horribles »

« Strange is out of control. We need to gather the Court. »

• Gotham Saison 02 – Episode 21 – Titre : A Legion of Horribles

• Réalisé par : Rob Bailey – Écrit par : Jordan Harper – 16 mai 2016

Nous voilà donc arrivés à l’avant-dernier épisode de cette seconde saison de Gotham. Au fur et à mesure de l’avancée, on aura pu constater que la direction prise est réellement différente de celle de la première, avec un ton beaucoup plus loufoque et, quoi que l’on puisse en dire, résolument plus comicbook, ce qui n’est pas forcément une bonne chose quand c’est exécuté sans une certaine direction.

Dans cet épisode, tout converge vers l’Asile d’Arkham, centre névralgique des intrigues de cette seconde moitié de saison. Bruce Wayne, Gordon et Lucius Fox s’associent pour essayer de retrouver Selina Kyle, coincée là-bas face à Firefly. De son côté, Hugo Strange continue d’accroître le nombre de vilains avec ses expériences, jusqu’à l’overdose, et commence à s’attirer quelques réprimandes de la part… de nouveaux vilains, oui, qui prennent une inspiration assez récente dans les comics Batman (et, pour le coup, une inspiration bien plus légitime que la plupart des bad guys qu’on nous montre depuis le début). Bullock tente d’aider son ex-partenaire en tant que chef improvisé du GCPD et il y a encore beaucoup de zones d’ombre sur pas mal de personnages laissés de côté par ici, alors qu’on en fait revenir un qu’on n’avait pas forcément envie de revoir.

Je le répète depuis maintenant trois semaines, on ne peut pas reprocher à Gotham un certain ennui. Les scènes s’enchaînent dans une sorte d’hystérie générale, avec l’impression que la moitié du casting marche sous acides, peut-être pour se convaincre de jouer selon le script qui a été dopé à je ne sais quoi. Je parlais en début de review d’une ambiance plus comicbookienne, j’irais jusqu’à dire qu’on se rapproche presque d’un cartoon survolté tant l’histoire et les personnages partent dans toutes les directions. Ca gesticule, ça crie beaucoup, tout le monde fait des grimaces, et il faut avouer que le tout est assez indigeste ; surtout qu’il y a beaucoup trop de vilains à l’écran et qu’on se demande bien ce que la série va pouvoir en faire. La révélation concernant les directives d’Hugo Strange pose plus de questions sur ses motivations qu’autre chose, tout le délire autour des façonnement de personnalités est super lourd (Firefly et son discours de déesse du feu, au secours). En termes de kitsch et d’hystérie, j’ai l’impression qu’on se rapproche du Batman & Robin de Schumacher, les répliques nazes et les couleurs criardes en moins. Encore que. Reconnaissons qu’en termes d’éclairage et d’image, la série garde toujours un certain standing.

Il y a également une scène qui est plutôt bien posée : c’est le face à face entre Bruce Wayne et Hugo Strange. Un vrai jeu de dupes assez tendu pendant lequel chacun des deux se retient de dévoiler ses cartes avant que tout explose. Même si on pourra toujours questionner la maturité de Bruce face à un type qui a trois fois son âge, mais si vous regardez toujours la série, vous vous y êtes habitué… Mais posons nous malgré tout la question : quels sont les véritables enjeux de cette fin de saison ? On suit quantité de personnages avec des objectifs qui, s’ils ne sont pas flous, n’arrivent pas non plus à réellement mobiliser l’attention du spectateur. On n’arrive pas à ressentir de vraie tension, une vraie montée pour un climax tonitruant de fin de saison. Il y a beaucoup de n’importe quoi, beaucoup de revirements de situation, mais à quoi bon tout ce cirque si l’on n’arrive pas à s’intéresser réellement à de quelconques enjeux ? Alors oui on pourra me traiter d’éternel insatisfait, mais j’aimerais juste un peu plus de consistance dans cette histoire. Regardez tout le chemin parcouru depuis le début de cette seconde saison, on est passé par vraiment tout et n’importe quoi et à ce rythme là, je commence à me demander comment la 3ème saison va faire pour essayer de calibrer tout ça.

Il devient de plus en plus difficile d’apposer une note aux épisodes de Gotham, tant la série s’est transformée en véritable ovni télévisuel. La multiplication des vilains en fin de saison, alors que d’autres personnages auraient mérité plus d’exposition, les acteurs qui sont tous en roue libre, l’hystérie générale, tout ce cirque et le manque d’enjeux font que le spectateur se distancie de plus en plus de l’intrigue racontée. Et on se demande vraiment comme les 40 prochaines minutes vont pouvoir apporter une conclusion un tant soit peu tangible à tout ça sans faire passer par dessus bord le minimum syndical d’écriture et de mise en scène pour que ça ne continue pas de ressembler à un gros bordel. Entre consternation et fascination morbide, Gotham n’a pas fini de m’interloquer.