Review TV – Gotham S02E19 « Azrael »

« There are time when breaking the law is the right thing to do.  » – James Gordon

• Gotham Saison 02 – Episode 19 – Titre : Azrael

• Réalisé par : Larysa Kondracki – Écrit par : Megan Mostyn-Brown – 2 mai 2016

Une nouvelle semaine synonyme d’un nouvel épisode de Gotham, qui continue sa seconde saison tranquillement, alors qu’on commence à en voir le bout, tout doucement (mais le chemin reste encore long à parcourir). Depuis quelques semaines je suis souvent assez, surpris va-t-on dire, de voir à quel point tout part dans tous les sens dans cette série. Et au moins, on ne pourra pas reprocher de s’ennuyer. Mais l’absence d’ennui justifie-t-elle le plus grand des n’importe quoi ? Gotham essaye de repousser les limites encore plus loin cette semaine pour répondre à cette question.

Inutile de vous mettre un spoiler alert normalement puisque si vous lisez cet article, vous avez au moins regardé l’épisode de la semaine dernière (sinon, c’est que vous vous en battez joyeusement de cette série, Ô que je vous envie) ; alors qu’on le croyait mort, Theo Galavan est revenu à la vie (ou est-ce un clone ? Je n’arrive plus à m’en souvenir), grâce aux expérimentations du Dr. Hugo Strange (B.D. Wong, assez juste physiquement, mais dont l’écriture commence à laisser voir les limites du personnage) ; problème, il a des soucis de mémoire (ça peut arriver, quand on passe de vie à trépas, puis à vie de nouveau) et grâce à la magie de Gotham et de ses scénaristes qui ont lu plein de comics Batman, il s’avère que les Galavan sont liés encore plus directement à l’ordre de St. Dumas qu’on pouvait le penser puisqu’ils en sont des descendants directs.

Alors que ces thématiques de familles anciennes pourraient être la base pour de bonnes intrigues mi-mafieuses, mi-fantastiques à la Cour des Hiboux, la psyché de Theo va être modulée pour en faire un Azrael – mais que les fans du personnage se rassurent : à part le nom et le costume (pas trop mal fichu, en plus), il n’y a pas vraiment de rapport. Forcément, sans Batman, toute la quête de justice et le côté borderline du personnage n’est pas exploitable. On en garde ce qu’on peut : le côté chevalier dans le look, dans le langage, et dans sa quête qui en devient très chevaleresque (mais très conne aussi) et… Et des postures à la Batman du coup car oui, on peut se le permettre apparemment. Mes aïeux…

En vérité, on ne va même pas commencer à pester contre l’utilisation d’un personnage du Bat-verse de plus tant ça a été fait à présent, ni contre le sur-jeu assez hallucinant de James Frain qui doit quand même se demander ce qu’on est en train de lui faire faire, ni contre l’omniprésence de Hugo Strange qui est en fait derrière tous les sales coups de Gotham City (et le meurtre des Wayne aussi, allez, pourquoi pas), ni les références pas subtiles au Mad Hatter – on se demande même pourquoi ils n’en avaient pas fait avant. Gotham saison 2, c’est devenu un tel bordel que j’ai cessé de réellement me poser des questions, et je suis simplement surpris de voir chaque semaine jusqu’où la consommation de drogue et le j’en men foutisme des comics peut aller. Sincèrement, si j’étais un acteur de Gotham, j’aurais du mal à lire mes comics Batman après le tournage d’un épisode. On se demande où sont les garde-fous (peut-être enfermés dans l’Asile aussi, ça expliquerait des choses).

Les défauts de la série restent donc les mêmes, avec une écriture qui part en roue libre pour tous les personnages (mention spéciale à Barbara Kean et au couple Butch/Tabitha), une réalisation toujours quelconque malgré la présence ici de quelques effets bien sentis. En vérité, deux épingles se tirent du jeu cette semaine : la première c’est que mine de rien, l’histoire fait un sacré bond en avant. Le retour de Theo est un poil médiatisé et agit comme électrochoc sur une bonne partie des personnages que nous suivons, ce qui enclenche la dynamique de dernière ligne droite ; on passera les rapports de Jim Gordon avec le reste du GCPD, mais sachez qu’il y a aussi du rebondissement de ce côté là. On ne voit pas trop Bruce et c’est tant mieux. Enfin, une bonne partie de l’épisode se concentre sur Edward Nygma et c’est appréciable, tant Cory Michael Smith est le seul qui semble garder un peu de stabilité dans cette série de dingues (je parle en terme de continuité d’écriture, le personnage est un peu fou aussi). Et son jeu colle très bien avec l’ambiance de l’Asile dans lequel il est.

Voilà, j’ai préféré terminer par les points positifs pour la bonne impression. Si vous suivez toujours Gotham, ne pensez pas aux cadavres violés de tous vos personnages préférés qui gisent à vos côtés, mais continuez de vous demander quelle drogue la production prend pour produire et valider cette série, et quand vous l’aurez trouvé : donnez m’en un peu, s’il vous plaît.