Showcase #110 – El Diablo #2

On connait tous El Diablo aujourd’hui, ou du moins on s’apprête à le connaitre, grâce à l’interprétation qu’en fera l’acteur Jay Hernandez prochainement dans le film Suicide Squad de David Ayer. Cependant, ce personnage n’est pas le seul à avoir porter le doux nom de El Diablo chez DC Comics. A l’origine, la première version a même été créé en 1970 dans les pages de All-Star Western #2 par Robert Kanigher et Gray Morrow. El Diablo des origines était donc Lazarus Lane un employé de banque qui est tombé dans un coma après une attaque de gang. Sa malchance ne s’est pas arrêtée là puisque durant son coma, il a été frappé par la foudre et a été « ressuscité » par un shaman amérindien avant devenir un justicier aux méthodes expéditives. Bien que tombé un peu dans l’oubli, cette version a été remise sur le devant de la scène, en 2001, par Brian Azzarello et Danijel Zezelj dans une mini-série publiée par Vertigo. C’est bien cette mini qui nous intéresse aujourd’hui et plus particulièrement son second numéro.

Avant de nous attaquer à cet épisode un petit retour sur le chapitre d’introduction s’impose. Moses Stone est un ancien chasseur de prime, devenu shérif dans une petite ville du Nouveau Mexique. Le jour où un gang débarque dans sa ville, El Diablo fait aussi son apparition, commettant un véritable massacre avant de quitter les lieux. Ni une ni deux, Moses se décide à reprendre du service et à pourchasser le justicier avec une équipe qu’il a rapidement mise en place. C’est ici que ce deuxième épisode reprend les choses et on retrouve notre équipe de chasseurs de prime au beau milieu de nul part dans le désert autour d’un feu de camp. La réputation de El Diablo a précédé ses dernières actions et chacun des hommes se décident à livrer leur interprétation de la nature du personnages. Un simple cowboy en quête de vengeance pour certains, un esprit qui ne peut trouver le repos avant d’avoir retrouver les hommes responsables de sa condition pour d’autres ou tout simplement le diable en personne pour une petite minorité. Après ce petit débat, tout ce beau monde décide finalement que, peu importe, il doit mourir et ils seront ceux qui le mettront six pieds sous terre pour de bon. C’est pile à ce moment que El Diablo apparaît subitement face à eux sans qu’ils puissent expliquer ce qui vient de se passer. En bons cowboys, les chasseurs de primes ne perdent pas de temps et dégainent leurs armes, vidant leurs chargeurs sur le corps du « Diable ». Seulement voilà, El Diablo disparait aussi vite qu’il est apparu, laissant à sa place le corps criblés de balles d’un des leurs.

Pas le temps pour un enterrement, les hommes de Moses Stone montent à cheval et couvrent le désert à la recherche d’une trace de leur proie. Après une discussion, durant laquelle le shérif apprend que sa femme est une ex-prostituée, qui a fait une fausse couche à 14 ans, dont je vous épargnerais les détails, le groupe de chasseurs tombent finalement sur un saloon isolé avec le cheval de El Diablo attelé à l’entrée. Stone organise alors son embuscade et entre, seul, dans le saloon. Il y découvre trois hommes, mais pas sa cible, qui lui disent qu’il n’y a qu’eux ici. L’un d’entre eux croit même reconnaitre Stone mais lui donne un autre nom, sans réfléchir le shérif dégaine et exécute les trois individus à bout portant sans expliquer son geste à ses hommes. En sortant du saloon, une nouvelle surprise les attend puisqu’ils découvrent un des leurs pendu à un arbre avec ses propres intestins, une affiche plantée sur son dos indiquant « Recherché mort ou vif : El Diablo » signée par Lazarus Lane.

Des cowboys, du mystère et un aspect surnaturel plutôt agréable donc, voici la recette du El Diablo version Azzarello. Néanmoins, et même si on retrouve le savoir faire de l’auteur en matière de dialogues qui posent une ambiance très rapidement, il est difficile d’ignorer l’aspect très anecdotique de l’histoire au sens large. En livrant un récit trop classique dans la forme et qui verse dans la facilité et le gore trop souvent, Azzarello n’est pas vraiment parvenu à atteindre le niveau d’écriture dont il est capable sur ses plus grandes réussites. En plus de ça, le El Diablo du titre n’est finalement présent physiquement que dans une seule case de ce chapitre.