Review VO – Sensation Comics Featuring Wonder Woman Vol. 1

Les points positifs : Qualité générale élevée Wonder Woman sous toutes ses formes Solidité et diversité artistique Les points négatifs : Certaines histoires vous plairont moins que d’autres

« Well, I’m here. » – Wonder Woman

• Scénario : Gail Simone, Gilbert Hernandez  et autres – Dessins : Ethan Van Sciver, Marcus To et autres – Couverture : Phil Jimenez

• DC Comics – Sensation Comics Feat. Wonder Woman Vol. 1 – 08 avril 2015 – 168 pages – 14,99$

Commencée il y a deux bonnes années, la série Sensation Comics Featuring Wonder Woman avait débarqué dans l’offre Digital First de DC Comics comme étant le successeur des séries parues avant et qui s’articulaient autour de Batman puis Superman, c’est à dire Legends of the Dark Knight et Adventures of Superman. Le concept en restait donc le même : des équipes créatrices (avec autant de grands noms que possibles) qui tournent pour délivrer des histoires hors-continuité sur le personnage, avec une liberté d’approche et de ton très grande, pour ne pas dire infinie. A l’occasion de notre thématique spéciale Wonder Woman, je vous propose de revenir sur le premier tome de cette série, qui regroupe les 5 premiers numéros papier (soit une quinzaine de numéros en Digital First).

Le problème dans ce genre d’ouvrage, c’est qu’en définitive on pourra toujours résumer le propos par « y a du bon et du moins bon » ; ce serait plutôt vrai dans ce cas, à cette nuance près que ce premier tome ne contient quasiment pas d’histoires décevantes, la qualité générale étant vraiment haute. Outre ce fait, c’est la diversité des histoires qui va retenir l’attention. Si vous n’êtes pas un grand connaisseur de Wonder Woman (ce que j’ai tendance à me considérer), alors vous aurez un aperçu de toutes les facettes du personnage. Nous y retrouvons en effet l’Amazone guerroyante, ou au contraire la pacifiste avant tout, mais aussi la diplomate, la femme forte, la féministe, l’ambassadrice de paix, celle qui défend le peuple, et pas forcément le sien. Toute une palette d’approche est abordée dans chacune des histoires, et chacun devrait normalement y trouver son compte. Sans vouloir toutes les énumérer, je vous parlerai de l’histoire d’ouverture, par Gail Simone et Ethan Van Sciver qui nous montre comment Wonder Woman s’y prend pour protéger Gotham City alors que Batman a dû quitter la ville. Dans une autre, Wonder Woman tient des propos sur ses dieux à la télévision qui lui font ensuite perdre ses pouvoirs, la rendant humaine (une thématique déjà utilisée de nombreuses fois, aussi pour Superman) ; dans une autre enfin, elle partira sur Apokolips pour aller sauver deux Amazons qui ont été envoyées en mission là-bas par sa mère.

Il y en a vraiment pour tous les goûts, et de nombreuses thématiques inhérentes au personnage sont abordées : la mythologie grecque tient une place importante, on fait également pas mal de références à l’histoire de Wonder Woman (on revient à l’époque où elle était Ambassadrice de Themyscira aux US) et au cours d’une histoire où l’amazone est transformée en star de rock, on a droit à un discours sur la féminité et le harcèlement de rue qui est très actuel ; preuve est, s’il fallait encore le prouver, que Wonder Woman est porteuse de valeurs et d’un message en plus d’être une super-héroïne. Dans le ton des histoires également, il n’y a pas un récit qui se ressemble, certains étant relativement premier degré, d’autres jouant sur le mystère, ou un côté très porté mythologique, alors qu’ailleurs, on aura droit à quelque chose de complètement loufoque avec des extra-terrestres et une narration à l’ancienne qui transpire le Silver Age.

Du côté des dessins également, vous serez transportés par les différents artistes qui contribuent à la réussite de cet ouvrage. Avec Ethan Van Sciver ou Marcus To, vous baignerez dans un style mainstream très solide ; avec Marguerite Sauvage, l’ambiance est beaucoup plus glamour, le trait de l’artiste profitant de plus d’une colorisation pastel des plus enivrantes. Avec Cat Staggs  la composition se veut plus recherchée, plus organique, tout comme avec Gabriel Hardman. Et il y a des histoires qui adoptent des styles complètement différents, à l’image d’Amy Mebberson qui s’éclate avec des personnages très cartoon, presque dans un style chibi, Gilbert Hernandez (qui graphiquement, sera peut-être le seul à diviser les lecteurs) avec un style enfantin mais qui se lie très bien à l’absurde de son histoire, ou encore Dean Haspiel qui offre un rendu de BD indé’ avec des personnages aux traits arrondis et une colorisation vive qui me fait penser à du Art Baltazar et ses fameux Tiny Titans (bon, ce n’est pas non plus à cet extrême).

En définitive, dans les sorties récentes sur Wonder Woman, Sensation Comics s’impose comme l’alternative parfaite si vous ne voulez pas de la catastrophe délivrée par les Finch, ou que le côté très mythologique du run d’Azzarello vous rebute (sinon, il y a aussi The Legend of Wonder Woman mais ce n’est pas encore en TPB). Une belle brochette d’auteurs et artistes talentueux vous livrent des histoires très variées, sur tous les plans (narratif, thématique, artistique et visuel), et si vous aimez l’Amazone ou que vous voulez avoir un aperçu global de tout ce que l’on peut raconter sur le personnage, alors il n’y a pas de raison pour que vous ne passiez pas le cap et alliez lire ce TPB – disponible en outre à petit prix. A découvrir, vraiment !