Review TV – iZombie S02E08 « The Hurt Stalker »

« Che dothras. Che drivos. » –  Ravi

• iZombie Saison 02 – Épisode : 08 – The Hurt Stalker

• Réalisé par Michael Wale – Écrit par Sara Saedi – 1er décembre 2015

Remonter la colline iZombie parce que le rédac’ chef le demande, c’est comme rattraper trois saisons de 90210 pour faire plaisir à sa nana. Au début on se force, en milieu de course on trouve des qualités, et en définitive on s’invente l’excuse d’avoir passé un moment pas si désagréable. Exception faite de quelques gros ratés, la série en tant que telle reste le même composé de matériaux mainstreams en décomposition, mais où quelques occurrences de second degré ou un acteur du troupeau arrive à justifier que tout ça ne soit pas qu’une farce commerciale de plus dans le paysage télévisuel. Cet épisode fait plutôt partie des ratés, en sautant à pieds joints dans le talon d’Achille alpha des séries CW : les fameuses relations humaines, la problématique du couple, tout ça tout ça.

Au coeur de l’intrigue, Clive Babineaux, le flic random qui se retrouve accusé de meurtre, après que le corps d’une admiratrices (ou autre traduction potentielle de « stalker » en Français) et ex-compagne du policier soit retrouvé mort près de son arme. Liv et Ravi vont mener l’enquête de leur côté, tandis que légiste se retrouve habitée par la personnalité de la défunte, et devient à son tour elle aussi tourmentée par le harcèlement, la jalousie et l’aspect ultra-caricatural du personnage féminin fragile de série TV. L’écriture glisse çà et là les habituels moments d’humour de Ravi, toujours bien servis par l’ironie amusée de l’acteur britannique. Quelques références à Game of Thrones et à la cuisine cajun, autant de moments à ranger dans la catégorie des sursauts sympatoches (voir ci-dessus).

Voyons les choses sous cet angle : donnez à Geoff Johns l’opportunité d’écrire sur les New Gods, l’exercice est intéressant. Le scénariste sort de sa zone de confort, son aspect day-by-day et sa décompression de série TV, pour se diriger vers quelque chose de plus grandiloquent où il devra s’appliquer. A l’inverse, mettez Frank Miller sur une série Deathstroke, il y a peu de chances que l’auteur ne tombe pas dans ses propres clichés. La CW, c’est un peu pareil (sans le talent). Sur l’amour, la série brasse en boucle les mêmes ressorts depuis des années, depuis le cliché de l’ex jalouse jusqu’à celui de l’ex assassinée. La relation Liv/Major prend des allures d’énorme running gag de scénariste sans idées, qui bouche les trous de l’intrigue en soupirant. Plus de café ? Oh, bon. Allez. On va les séparer encore une fois.

Difficile d’être plus éloquent sur la réalisation ou le jeu d’acteur. Quand les épisodes font le choix de mettre en avant les plus mauvais de leurs acteurs (au hasard, le vilain et sa fille), le niveau général diminue, et la caméra n’aide pas nécessairement. Fidèle à son rendu impersonnel et froid, peu d’effets passent les mailles du filet, en dehors de la guimauve et des sentiments larmoyants filmés à l’identique d’autres productions de la chaîne – un surplus bien dispensable.

Bref, un épisode pas terrible pour une série pas top. Rétrospectivement, je me demande si Gossip Girl ou Beverly Hills n’étaient pas plus authentique dans leur va et viens romantiques crédibles de bande de jeunes un peu neuneus, là où les enquêtes policières et les zombies semblent ici inopportunes. Enfin bref, c’est pas de la grande télévision quoi. Je pourrais commencer et arrêter toutes mes reviews comme ça, mais bon, faut bien justifier la carte de presse (ça se donne à n’importe qui de nos jours).