Review VF – Batman Saga Hors Série #8

Les points positifs : Une ambiance plus légère que dans les autres séries Batman. Un retour au format : Une intrigue, un numéro. Une version alternative des méchants. Les points négatifs : Où est passée l’ambiance délirante de la série TV ? Mazette et vieille branche ne sont pas spécialement des expressions que j’associerai avec les années 60. Finalement assez peut intéressant.

« Sale félon fanatique ! » – Batman

• Scénario : Jeff Parker – Dessin : Jonathan Case, Ty Templeton, Joe Quinones, Sandy Jarrel – Couleur : Jonathan Case, Wes Hartman, Maris Wicks, Rico Renzi

• Batman Saga Hors Série #8 – 23 octobre 2015 – 136 pages –  5,60€ – DC Presse

Du pop, de la couleur, de l’humour, du Bat-Spray à requin mais aussi pas mal de kitsch et de portnawak, c’est en général ce à quoi on pense en général quand on parle de la série Batman aujourd’hui cinquantenaire, maintenant couramment dénommé Batman ’66. Les scénaristes était, (fort) probablement, inspirés par les substances qui circulaient à l’époque, donnant cette ambiance délirante aux antipodes de la vision actuelle de Batman. J’étais donc curieux de découvrir cette série qui promettait de dénoter fortement avec les autres séries du chiroptère.

Mais le temps est passé et la cocaïne a remplacé les acides des années 60 chez les scénaristes et cela se ressent. Trêve de plaisanterie, de la série Jeff Parker à conservé les personnages un peu hauts-en-couleur et une ou deux expressions ringardes (dont je doute qu’elles aient été utilisées à l’époque), mais a mis à la poubelle l’ambiance sixties, les situations wtfuckesque, les onomatopées ultra visibles et l’humour.

D’ailleurs on en vient à se demander à quelle époque se déroule réellement la série puisque le scénario évite toute situation pouvant un peu trop situer l’action dans les sixties. Il me semble même qu’il y a plusieurs anachronismes notamment au niveau des vêtements puisque certains hommes de mains ont des vêtements qui me semblent clairement dater plutôt des années 80, 90, et notamment des casquettes de « trucker » plutôt eighties. Un humour discret est présent, mais il est bien loin de l’humour décalé qui tache de la série TV et là encore je pense qu’on passe à coté de quelque chose de sympathique. Passons aussi sur les deux expressions qui servent de caution sixties à ce comics, à savoir : mazette et vieille branche dont je ne suis pas totalement sûr qu’elles soit réellement très emblématiques de l’époque. Reste des personnages et situations issues de ladite série.

Et c’est ce qui fait tout l’intérêt de ce comics, des méchants bien moins féroces et plus farfelues que réellement inquiétants et des intrigues plus légères que celles auxquelles nous sommes habitués. Nous retrouvons Le Sphinx (un hommage à la série TV puisque c’est le premier ennemi avec lequel Batman a maille à partir dans le show), Le Pingouin et Mr Freeze, Le Joker (avec la moustache maquillée), Tête d’Oeuf (un peu lourd avec ses jeux de mots à base d’œufs), le Chapelier fou et l’Horloger. Le tout dans des versions plus loufoques et folkloriques qu’actuellement où ils sont bien plus tragiques, chacun étant prisonnier de ses obsessions. D’ailleurs il est rafraîchissant de retrouver un Joker ayant le sens de l’humour (autre qu’en découpant des membres de majordome, je veux dire) et d’ailleurs sa scène d’introduction et un des rares passages à m’avoir tiré un sourire.

Car l’humour de la série est fort peu présent et parfois hésite à aller franchement dans le grand-guignolesque du média dont il s’inspire. Par exemple, s’il est lourdement fait référence au « Batusi », la fameuse danse (un peu ridicule) de Batman, à aucun moment un pas de danse n’est esquissé par les protagonistes, on a presque l’impression que Parker n’assume pas l’héritage kitsch de la série. Autre oubli de poids, ce sont les gigantesques onomatopées qui barraient l’écran lors de la série et qui en sont un élément culte, n’apparaissent absolument pas, c’est dommage !

Passons aux dessins : j’aime bien le style de Jonathan Case et de ses homologues dessinateurs dont le style est épuré et un peu rétro, collant donc plutôt bien à l’ambiance que l’on attend d’une série Batman ’66. Néanmoins  les couleurs de Jonathan Case, très pastels et franchement délavés, ne sont pas terribles on a parfois l’impression qu’elles bavent et je me suis parfois demandé si il n’y avait pas un problème d’impression (je me le demande d’ailleurs toujours). Pour le reste les colorisations sont bien dans l’ambiance.

Au moment du bilan, celui-ci est plutôt mitigé. Je tiens à préciser que je n’ai pas vu l’intégralité de la série d’origine, mais quelques épisodes, ce qui a peut-être faussé ma vision de la série, mais on est très loin de l’idée que je me fais de l’idée de la série et de ce qui fait son intérêt et son charme ! Pas de délire, pas de sixties, pas de danse, pas de Bat spray à requin ou Bat-échelle. Cette série a le cul entre deux chaise, entre le kitsch de la série originale et le sérieux actuel. Ce qui en fait une série boiteuse. Ceci dit Zepelli grand fan de la série télé pense le plus grand bien de ce comics, peut être que la vérité est ailleurs au fond.