Faux Raccords #2 – Gotham Central Tome 2

Bonsoir et bienvenue dans le 2ème numéro de cette toute nouvelle rubrique Faux Raccords ! Je le rappelle, cette rubrique regroupera des dossiers comme celui-ci, listant le plus exhaustivement possible les erreurs, faux raccords, anachronisme et autres tirés d’une ou plusieurs œuvres.

Aujourd’hui nous allons nous attaquer à Gotham Central tome 2, regroupant les numéros Gotham Central #11-22, paru chez Urban Comics le 24 octobre 2014. Les dessins sont majoritairement de Michael Lark. C’est parti !

On va commencer sur du léger : sur cette image, vous voyez bien que le tableau est noir (ou brun, à moins que ce ne soit une illusion d’optique) et que la craie dessus est blanche.

Eh ben 2 pages plus loins…

La craie est devenue noire et le tableau blanc (ou gris) !

J’espère que tu as du plus lourd pour la suite, parce que si on commence comme ça…

Patience, Ce n’est que le début.

Ben tiens, du lourd, en voulez-vous, en voilà ! Un prisonnier s’échappe en volant un corbillard, qui contient un cadavre. S’il contient un cadavre, c’est qu’il va l’enterrer. Le corbillard est donc dirigé vers la tombe, et non vers la sortie. Les voitures marquées sont donc entre le corbillard et la sortie. Pigé ?

Pour commencer je trouve étrange qu’il y ait autant de voitures dans un cimetière.

Bah, ce sont ceux qui vont à l’enterrement.

Bien vu, je n’y avais pas pensé.

Poursuivons : lorsque le malfrat se dirige vers la sortie…

Toute la file de voitures a disparue ! Volatilisée !

Ah ça j’aime bien : 2 faux raccords pour le prix d’un !

Sur cette image, on constate bien que le Batsignal est tout au bord du bâtiment.

Donc, sur cette image…

Stacy et Gordon sont en train de léviter dans le vide !

Et, pourquoi il y a le petit muret qui est marqué sur la 2ème images ?

Parce que, quelques pages plus loins…

Le « petit muret » s’est transformé en barrière.

Ils ont peut-être tourné le Batsignal dans l’autre direction

Ah vous m’aviez manqué… Regardez la première image de plus près et expliquez-moi comment vous pouvez bouger un truc pareil !

Là j’ai un petit truc classique, mais efficace.

Ici, lorsque le commissaire discute avec le maire, le gros plan sur ce dernier nous permet de bien observez son veston. Notez ceci : il est rouge.

Et ici, lorsque le maire se fait abattre, le veston est devenu blanc ! Et je me réjouis que ce ne soit pas le contraire, comme ça vous ne pouvez pas dire « Eh le veston est peut- être taché de sang ! ».

Ah, là j’ai quelque chose de très sympa. Selon vous, dans quel pays se déroule la série Gotham Central ?

Ben, aux États-Unis.

Alors les fonctionnaires sont vraiment des boulets ! Sur cette image, on voit bien que le petit drapeau comporte 6 bandes rouges, alors que le drapeau américain en a 7 !

Mais revenons un peu en arrière, lors de la conversation. Si l’on observe l’arrière-plan, on constate qu’il y a un arbre à gauche de la porte, et qu’il y a un tableau entre deux.

Et lorsque le GCPD arrive après l’attentat…

Ils se sont pas gênés et se sont permis de déplacer cet arbre.

Attendez ! Qu’ils le fassent une fois pour chercher des indices, je pourrais comprendre (mais ça reste un faux raccord, hein).

Mais un peu plus loin, il y en a un qui a recommencé !

Sur cette image, on constate qu’il y a désormais 2 tableaux entre la porte et l’arbre.

Mais, ça veut donc dire que, sur la première image, le maire a placé son arbre juste devant un de ses tableaux !

Effectivement, où est le problème ?

Ben… c’est étrange, non ? En général les gens, ils cachent pas le mobilier avec un arbre.

Si vous aviez mieux observé au lieu de vous attarder là-dessus, vous auriez pu constater qu’il y a un flic qui a piqué un tableau !

Qu’est-ce que tu as encore inventé là ?

Je n’invente rien, je constate. Sur cette image on voit très bien que dans cet angle, il y a à droite une bibliothèque, et à gauche deux tableaux.

Et plus loin…

Il y a un tableau qui manque ! Et il ne s’est pas volatilisé tout seul, contrairement à la file de voitures lors de l’enterrement.

C’est peut-être pas le même angle de la pièce qui est « filmé ».

Je m’y attendais à celle-là. Si vous observez bien le commissaire, qui est sur le fauteuil rouge sur les deux images, vous constaterez qu’on le voit du même côté à chaque fois. La « caméra » est donc posée au même endroit sur les deux images (elle est juste un peu plus éloignée sur la deuxième).

Boum, nous revoilà à la centrale. Allen et Montaya s’apprêtent à partir (ou ils viennent d’arriver, je sais plus trop). Le bureau de Allen semble un peu en désordre, mais nous noterons la présence d’au moins deux journaux dessus.

Vous les regardez bien ? 3… 2… 1…

Pouf, plus de journaux !

Euh, ils ont peut-être fondu ?

De votre part, j’ai vu mieux comme explication.

Cependant, peu après la mort du maire, on apprend qu’un intendant a été abattu. Voici une image qui nous offre un beau plan sur le lieu du drame.

De tous les éléments sur cette image, j’ai pris soin de vous mettre en évidence celui qui va nous intéresser : l’escalier. En effet celui-ci comporte 6 marches sur cette image.

Or, lorsque les policiers arrivent sur place pour emporter le cadavres…

L’escalier se retrouve affublé de plusieurs marches supplémentaires.

Alors, vous avez une explication ? Dommage, parce que moi j’en ai une : c’est un bon gros faux raccord.

Je vais vous demander de bien observer cette image. Déjà, retenez à peu près à quoi ressemble les murs. Mais surtout, regardez dans quel sens tourne l’escalier : l’escalier MONTE dans le sens horaire (et je précise monte, car forcément en descendant il tourne dans l’autre sens).

C’est bon, c’est noté ?

Bien, maintenant regardez cette image.

De notre point de vue, l’escalier DESCEND dans le sens horaire… Donc il MONTE dans le sens anti-horaire, ce qui n’était pas le cas dans la première image. Donc en fait, les escaliers des bâtiments du GCPD sont comme ceux de Poudlard.

Et regardez les murs, ils ne se ressemblent même pas. Et bim, deux faux raccords.

C’est peut-être pas évident, mais en observant bien aux endroits indiqués, on constate des formes vagues, qui ressembleraient à des rectangle. Peu importe à quoi ils ressemblent, le fait est que, un peu plus tôt…

Il n’y avait absolument rien sur ce mur ! Avouez que c’est quand même étrange.

Ils sont peut-être tombés ?

Et non ! Car, chronologiquement parlant, la deuxième image se situe avant la première ! Les tableaux (pour autant que ce soit des tableaux) seraient donc remontés sur le mur.

Là j’ai quelque chose d’assez flagrant : vous voyez le type au milieu de l’image ? Ben en fait, il ne nous intéresse pas. Ce qui nous intéresse, c’est ce qui a derrière lui, par exemple des gens, un comptoir…

Ou un énorme mur vert qui apparaît tout seul d’un coup !

Mais non, j’avais déjà dit dans le précédent épisode, les coloristes font souvent un fond unicolore pour mettre en avant l’élément central !

Mais vous allez arrêter de me contredire ! Il y a pas d’histoire de choix esthétique qui tienne, le fond n’est pas le même, c’est un faux raccord, point !

Pour cette erreur, j’ai été obligé de me procurer les scans en VF, par Urban. Je m’excuse donc à l’avance de la qualité médiocre des images.

Tout d’abord, je tiens à applaudir le superbe travail de Urban. Mais c’est pas une raison pour les épargner !

Lorsqu’un vilain pop-up apparaît sur tous les écrans de la centrale, un gros plan nous permet de bien voir ce qu’il affiche, à savoir « Où est Joke-o ? »

Mais vous voyez que sur l’écran que j’ai entouré qu’il y est écrit « Where’ … Jok … », soit la version originale du pop-up ! Urban a donc omis de traduire cet écran.

Et c’est aussi le cas pour l’écran indiqué d’une flèche, sur lequel il y est écrit « It’s sniper time ! » au lieu de « C’est l’heure du sniper ! », mais on ne le distingue pas sur les scans. J’invite ceux qui possèdent l’album à jeter un coup d’œil à cette image, page 78.

Allez, on repart sur quelque chose d’assez léger : ce gros plan sur ce personnage nous fait remarquer que, comme tout bon flic il a mis sa ceinture. Mais franchement, ça sert à rien de mettre sa ceinture…

Si c’est pour l’enlever la seconde d’après, non mais franchement.

Celui-là aussi il est léger : le Joker a laissé un petit message sur sa bombe. Vous le savez tous, ce personnage est un gros farceur. Mais c’est aussi un sacré magicien, voir un sorcier ! Il n’est même pas dans la même pièce…

Qu’il arrive à faire disparaître le papier !

C’est peut-être un des flics qui…

Tatata non, c’est un faux raccord.

Ici, ils sont dans une sorte de camion de flics, qui peut entre autre capter la télé. Le technicien, celui qui est assis, a divers dossier qui traînent sur son bureau. Et si on observe bien la zone entourée, on voit bien qu’elle n’est pas très raccord sur cette image…

Et sur celle-ci ! Les dossier ne sont pas exactement rangés de la même manière.

Franchement c’est tiré par les cheveux, ça.

Oui, désolé, ça faisait au moins 100 pages que j’ai trouvé aucune erreur, j’ai du faire avec ce que j’avais.

Bon, allez, là j’en ai un bon. Lorsque le mec avec la casquette sort pour s’adresser à Driver avec un otage dans les mains, on constate bien qu’à droite de la fenêtre qu’il a cassée, la présence d’un mur de brique.

Mur de brique qui sera remplacé par…

Une porte ! Une simple porte.

J’aurais aussi pu mentionner que la fenêtre cassée n’est pas exactement identique sur les deux images, mais ça ne vous aurait pas plu du tout.

L’erreur suivante n’est pas vraiment une erreur à proprement parler. Dans le sens où c’est quelque chose qui pourrait très bien arriver pour de vrai, et ce n’est pas non plus un faux raccord. Mais je trouve quand même intéressant de soulever ceci. Encore une fois je devrai utiliser les scans en VF, juste par souci de compréhension par ceux qui ne parlent pas très bien anglais. L’erreur n’est pas d’Urban.

Durant sa prise d’otages, le type dit clairement « Dis juste aux autres flics de reculer ! »

Maintenant je vous laisse observer les images, avant et après la scène.

Vous trouvez qu’ils ont beaucoup reculé ? Je dirais même qu’il se sont rapprochés.

Une fois encore (mais la dernière, c’est promis), je devrai utiliser les scans en VF. Cette image est tirée de la première page d’un numéro qui raconte ce qui s’est passé dans le numéro précédent, une sorte de récap en une page. Cette image montre Driver et Josie dans une salle sombre avec plein de cartons, probablement celle des archives. Notez bien les paroles de Josie, que je m’éviterai de retranscrire.

Mais, si je regarde dans le numéro précédent et que je cherche l’endroit où Josie prononce cette phrase…

La salle n’est en réalité pas celle des archives, mais celle des pièces à conviction ! Une petite erreur d’inattention de la part d’Urban.

Ici, on a un gros plan sur le bureau du lieutenant. Il y a un petit écriteau à son nom, sur lequel on distingue très clairement « Lt. DAVID CORNWELL ».

Mais si je vais à la case suivante…

Le petit écriteau est toujours là, mais il n’y a rien écrit dessus.

Non mais franchement là tu exagères ! Elle est clairement sous-entendue, l’inscription, vu que l’écriteau est quand même présent ! Il y a juste rien d’écrit par ce que c’est trop petit ! Et puis je peux aussi…

Ça va, du calme, j’ai juste fais ça pour voir si vous alliez réagir, ça fait quelques temps que vous n’avez rien dit, je pensais que vous vous étiez endormi.

Là encore, 2 faux raccords en 1 image ! Si on regarde bien Harvey Dent… pardon, Harvey Bullock, au centre de l’image, on constate qu’à sa gauche, il y a au moins deux tabourets, et à sa droite, trois chaise plus loin, il y a un type avec une chemise rouge.

Et page suivante, abracadabra…

Tadaaa ! Les tabourets se sont fait remplacés par des chaises, et le type en chemise rouge s’est volatilisé.

Allez, le précédent était léger, on continue sur du léger. Dans cette scène, Josie et Driver sont en train d’interroger deux geeks qu’ils soupçonnent être responsables de l’attentat des Hawks.

Driver a les bras croisés sur la poitrine. On remarque un petit badge vert ou bleu, sur son côté gauche.

On avance un petit peu et…

Boum, plus de badge !

Ici, Driver et Josie (toujours eux) sont en train de faire leur rapport à Cornwell, si ma mémoire est bien bonne. En arrière plan, on distingue un meuble qui ressemble beaucoup à une bibliothèque, ou à une étagère avec des livres. C’est surtout la présence des livres qui importe, car, plus loin…

Les livres se sont faits remplacer par des tiroirs !

Le dessus du meuble n’est aussi pas très raccord sur les deux images, mais de toute façon, le meuble lui-même n’est pas identique, donc ça peux sembler normal que le dessus soit aussi un peu différent.

Cette erreur vous rappellera une qu’on a vue plus haut. Encore une fois vous devrez faire attention au sens dans lequel tourne l’escalier. Sur cette image, il monte dans le sens horaire.

Et après il monte dans le sens anti-horaire, je présume ?

La vache, vous avez un esprit de déduction stupéfiant !

Effectivement, si j’avance un peu, on constate que l’escalier a changé de sens de rotation

J’aurais aimé finir en beauté avec quelque chose de lourd, hélas je n’avais que ça sous la main. On va donc se quitter sur un truc des plus classiques.

Ici, la voiture est noire, ou grise. Prêt ? Ouvrez bien vos yeux.

Changement de couleur ! La voiture a quitté son noir pour un orange assez clair.

Bilan : 27 erreurs dans cet album de 12 numéros, soit 2,3 erreurs par numéros. C’est un peu mieux que le premier tome de Geoff Johns présente Green Lantern. Merci à tous pour votre lecture, on se revoit prochainement pour un nouveau Faux Raccords !