Les points positifs :
Les points négatifs :
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« Est-ce mon châtiment de devoir plonger en enfer pour tout arranger ? » – Catwoman
- Scénario : Ann Nocenti, Scott McDaniel – Dessins : Rafa Sandoval,Cliff Richards, Stefano Mortino, Diogenes Neves, Mateus Santolouco, Christian Duce, Aaron Lopresti – Couleurs : Sonia Oback, Guy Major, Andrew Dalhouse, Matt Yackey – Encrage : Jordi Tarragona, Walden Wong, Taylor Esposito
- Urban Comics – Catwoman tome 4- 12 juin 2015 – 224 pages – 19€
Ah la série Catwoman ! Depuis le lancement des New 52, elle n’a cessé de faire parler d’elle, mais pas toujours en bien (voire jamais, en fait). Entre la polémique du premier numéro et les critiques enflammées sur l’écriture d’Ann Nocenti, on ne sait où donner de la tête … Le tome précédent s’était révélé être un ramassis de clichés insupportables concernant le personnage éponyme, et son scénario était digne d’une série B direct to video des années 90. Mais qu’en est-il de cet ouvrage ? Est-il meilleur que son prédécesseur ? Faut-il l’enterrer dans le Nevada avec les cartouches du jeu E.T ? Eh bien nous allons répondre à toutes ces questions.
Je ne vais pas vous faire attendre : ce tome est clairement supérieur au précédent. Cela suffit-il pour en faire un bon comic-book ? Absolument pas. Mais on sent qu’Ann Nocenti a davantage travaillé son scénario et qu’elle n’était pas contrainte par un gros event dans l’univers Batman, comme l’était Death of the Family, que l’on peut tenir pour responsable du naufrage total qu’était le livre précédent. Cette fois-ci, la scénariste tient compte du statu quo de son héroïne et l’ouvrage s’ouvre sur une mission d’infiltration de l’asile d’Arkham, commanditée par la Justice League of America, dont fait désormais partie notre chère Selina Kyle. On sent une volonté de mieux ancrer le récit dans la continuité, et de donner un peu plus d’épaisseur à la ville de Gotham, afin de donner une petite dimension gothique à ce titre, notamment grâce à une bien belle (à l’échelle de ce run, s’entend) intervention du Pingouin, qui reste probablement la meilleur partie de ce volume. Cependant, il ne s’agit pas d’une histoire extraordinaire, et elle ne constitue qu’un fragment de ce qui est contenu dans ce quatrième numéro…
En effet, on a droit à une superbe histoire de guerre de gangs dont on n’a rien à faire, avec des clans qui n’ont jamais été évoqués précédemment dans le Bat-Verse (à moins que je ne me trompe). Et l’on découvre que ces fameux gangs, qui vivent sous la terre (on se croirait dans les années 90, je vous le dis, et que dire de ces incroyables designs…) vivent sur un modèle social hérité du Moyen-Âge, avec des chefs qui font office de seigneurs, et des questions de mariage arrangé (les féministes apprécieront le personnage de « Poudrière« , qui veut se marier avec n’importe qui, quitte à se faire battre, c’est écrit noir sur blanc dans le livre, je vous le jure. Et j’imagine que c’est pensé comme une réplique comique. C’est hilarant, les violences conjugales, en fait). Ajoutez à cela, une histoire de « gentil gang des bas-fonds » à laquelle je n’ai pas pigé grand-chose, et vous obtenez l’essence de quatrième tome, qui, pris au second degré, peut devenir assez drôle.
Cette partie de l’histoire est aussi l’occasion pour la scénariste d’introduire une nouvelle venue de l’univers New 52, la Joker’s Daughter, une nouvelle version de Duela, plus trash, plus punk, plus stupide et moins bien écrite (mais elle a envoyé son chat espionner notre héroïne, quel plan incroyable et ingénieux !). Et quoi de mieux pour la présenter que d’introduire son numéro du villains month dans le livre ? Vous en rêviez tous, hein ? Comment ça, non ? Les interventions de cette ennemie sont toutes plus prévisibles les unes que les autres, et elle ne semble pas aussi dangereuse qu’on semble vouloir nous le faire penser. Le tout reste totalement « PG-13 » comme diraient nos amis d’outre-Atlantique, et c’est bien dommage quand on parle d’une ado cinglée qui se balade avec le visage du Joker sur la face… Mais que voulez-vous…
Tout ce que l’on peut sauver, c’est le travail de Rafa Sandoval (et, dans une moindre mesure, de tous les autres artistes qui ont participé à ce tome), qui nous livre des planches très propres, qui mettent bien en valeur le personnage de Selina Kyle, son allure féline, son agilité et sa malice sont très bien représentées, mais ça ne suffit pas à rattraper un scénario bancal. De plus, on pourra tout de même reprocher aux dessinateurs un character design improbable en ce qui concerne les personnages secondaires, qui ont quelques décennies de retard… Mais rassurez-vous, les dessins sont assez solides pour vous faire terminer la lecture, alors que demander de plus ?
Ce quatrième tome de Catwoman pourrait être qualifié de « moins pire » que le précédent, mais ne parvient cependant pas à un niveau de qualité suffisant pour mériter une lecture au premier degré. Si vous avez dix-neuf euros à dépenser, le catalogue d’Urban Comis a bien mieux en réserve, et il serait dommage de passer à côté d’un bon titre pour lire cette série catastrophique. Rassurez-vous cependant, un « relaunch français » du titre est prévu, sous le nom de « Catwoman Eternal », afin de publier le run suivant, bien plus réussi et nous proposant un statu quo bien original, déjà connu de ceux qui ont lu le fameux Batman « spoiler issue » qui se passait durant les événements de Batman Eternal.
« Faut-il l’enterrer dans le Nevada avec les cartouches du jeu E.T ? »
Les dites cartouches ont été retrouvées d’ailleurs il y a donc de la place pour qu’Urban « écoule » ses stocks!
Je me demande bien pourquoi Urban souhaite faire comme si Catwoman Eternal était à part…
Pour essayer de se détacher de la mauvaise réputation de la première série.
C’était ironique. ^^
Je me demande quand même comment cette série a réussie à ne pas être annulée…
N’aimant pas qu’il manque un tome dans une série commencée, je me le suis quand même procuré.
idem… je vais quand même l’acheter… mais il n’est vraiment pas dans mes priorités…
Sincèrement essayé de renouveler une série comme Catwoman en mettant un nouveau nom et une nouvelle série me saoule… Surtout que le premier tome de catwoman eternal contiendra les derniers numéros de la série new 52 (35 à 40 + annual 2)… la logique de Urban Comics sur se sujet me semble plus que douteuse…
Dis toi que c’est toujours mieux que de ne pas avoir la suite (cf. Ed Brubacker Présente Catwoman).
Je comprends pas vraiment ce qui peut déranger (sans ironie). Moi-même je suis plutôt content, parce que n’étant pas intéressé par le travail de Nocenti, je pourrais commencer avec le Catwoman « Eternal » sans me coltiner un tome 6 isolé.
Personnellement, j’ai trouvé que la première partie du tome était un peu lourdingue avec cette guerre urbaine contre le Pingouin, et ça me fait du mal de dire ça parce que je suis un fan de Catwoman. L' »acte final » a néanmoins permis de rattraper tout ça même si la « fin » manquait de finalité. J’ai plutôt bien apprécié la « fille » du Joker mais ce que j’ai le plus apprécié, c’était son passé et la façon dont elle le racontait aux autres.
En conclusion, même si j’ai été un peu déçu par ce tome, je ne manquerai pas le prochain et j’espère qu’ils arriveront à se rattraper.