Les points positifs :
Les points négatifs :
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« Please ! Just tell me what I’m supposed to do ! » – Tefé Holland
- Scénario : Brian K. Vaughan – Dessins : Giuseppe Camuncoli, Mark Hempel, Cameron Stewart, Roger Peterson, Cliff Chiang et autres – Encrage : Rick Magyar et autres – Couleurs : Alex Sinclair, Chris Chuckry – Couverture : Phil Hale
- VERTIGO – Swamp Thing by Brian K. Vaughan Vol. 2 – Contient : Swamp Thing (2000) #11-20 – 29 juillet 2014 – 264 pages – 19,99$
Tefé Holland is back ! Nous l’avions laissée il y a quelques temps dans le premier volume de ses aventures, critiqué par votre dévoué rédacteur ici même, et alors que cette première partie nous exposait des sortes de mini-histoires à caractère de fable pour nous dépeindre la personnalité de Tefé, et surtout lui apporter son équipage de soutien, Brian K. Vaughan nous emmène à présent dans les grandes lignes de son histoire, avec ce qui était en fait le but premier de Tefé dès son « réveil » : la quête de l’Arbre de la Connaissance !
Le tome s’ouvre avec une première nouvelle rencontre entre Tefé et John Constantine pour un premier face à face qui se montre très riches en révélations concernant ce qui entoure la naissance de Tefé et surtout le moment où elle a dû « changer » de famille. D’emblée, les faits sont graves, les personnages impliqués sont cruels et l’ambiance se veut pesante après seulement une dizaine de pages, Vaughan restant dans un ton sérieux, et il est sûr qu’on ne va pas beaucoup rigoler pendant tout le reste de l’histoire. En effet, alors que Tefé va partir en quête de ce fameux Arbre, elle va d’abord enlever la fille d’un sénateur important, car elle est persuadée que cette personne pourra l’aider dans sa quête personnelle : à savoir, doit-elle sauver le monde des humains ou des plantes. Ce qui va forcément lui amener moult ennuis et la liste des personnes à ses trousses ne fait que s’allonger. On assiste donc en vérité à une longue course-poursuite entre Tefé et ceux qui veulent la retrouver, tous n’ayant pas les mêmes motivations que d’autres. Mais de façon générale, on ne lui veut pas vraiment du bien. C’est personnellement ce qui fait la force de cet ouvrage qui arrive à maintenir le suspense sur de très nombreux chapitres.
Alors bien sûr, le périple de Tefé s’accompagnera à nouveaux de quelques rencontres avec des personnages atypiques qui permettront à nouveau à l’auteur d’exploiter la dualité intérieure de son personnage principal, et de donner le point de vue sur l’affrontement entre règne végétal et règne « animal » au travers de multiples points de vue, comme cet ancien samouraï reconverti en agent du Green. L’agent fédéral lancé aux trousses de Tefé, et sous les ordres d’une directrice très inquiétante (et dont l’identité se révèlera être des plus surprenantes) nous montre également l’être humain sous ses pires moments. Et même Tefé se laissera à nouveau aller à des actes d’une violence inouïe, dictés par ses émotions. Et le tout gagnant en intensité jusqu’à un climax final qui nous explose à la figure en gerbes de sans. Oui, les affrontements entre les protagonistes sont très brutaux (âmes sensibles s’abstenir) et nous donnent droit à de très grands moments de bd. Pourtant, le tout va s’essouffler rapidement dans le dernier cinquième de l’histoire, ce qui est d’autant plus curieux car cette partie commence avec les retrouvailles de Tefé avec son père, le véritable Swamp Thing (qui commençait quand même à nous manquer depuis le début de ce run).
Car dans cette dernière partie, qui semble lancée à la va-vite, ou du moins un peu brusquée, beaucoup de choses qui faisaient pourtant partie intégrante de l’histoire sont littéralement écartées (par des moyens scénaristiques divers et variés), la palme revenant à, justement, la fille du sénateur, qui semblait si importante pour l’histoire. Mais en fait vous comprendrez que non. Le soufflé retombe donc une première fois, et ça ne finira pas après. Il y a pourtant une dernière séquence très intéressante à la toute fin du récit – dire de vous en dire plus sans spoiler, disons qu’on nous montre ce que pourrait être le futur pour Tefé en fonction de certains choix dans sa vie – avec des images vraiment radicales, et pourtant la conclusion s’effondre sur elle même, dans une non-prise de position de la part de l’auteur qui se veut à l’encontre de la radicalité affirmée sur le reste de son run, que j’ai trouvée vraiment facile, presque fainéante. C’est vraiment là que le récit m’a déçu. Pour le reste, dans sa partie graphique, j’ai trouvé que c’était plus agréable à suivre que dans le premier volume (la galerie d’artistes étant plus diversifiées, avec néanmoins une certaine unité graphique. Et je le répète, quelques gros moments de violence qui pourraient vous effrayer (mais moi j’aime ça, puis on est chez Vertigo donc techniquement, vous en lisez en tant que lecteur averti).
Le ressenti est donc mitigé pour cette seconde et dernière partie du run de Vaughan sur Swamp Thing. Le récit principal est assez énorme dans son cheminement, dans les révélations qui sont montrées à chaque chapitre, dans la violence qui découle des évènements… puis tout retombe d’une façon abrupte, trop abrupte, décevante même. Après un tel brio d’écriture, conclure sur quelque chose d’aussi simple, évident, restera le seul véritable faux pas de Vaughan dans cette histoire.