[Review VO] Trinity of Sin : Pandora : Futures End #1

Trinity of Sin : Pandora : Futures End #1
Les points positifs :
  • On revient ENFIN au personnage
  • Les réponses apportées…
  • Un potentiel à exploiter
  • Bonne conclusion pour la série
Les points négatifs :
  • … qui soulèvent d’autres questions
  • Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
  • Visuellement pas folichon

« I have lived three million days to bring my story to you. And this is how it ends. » – Pandora


  • Scénario : Ray Fawkes – Dessins : Tom Derenick, Francis Portela  Couleurs : Andrew Dalhouse – Couverture Guillem March

Avant d’entamer cette review, je préviens tout le monde qu’elle contiendra des spoilers sur l’intrigue et le contenu du numéro. Car plus que de faire une simple critique du numéro, c’est sur ce qu’il nous apprend que je souhaiterais m’étendre, et c’est chose quasi impossible à faire sans vous révéler de quoi il en retourne, afin de vous expliquer pourquoi il nous a semblé nécessaire de faire une critique dédiée pour Pandora.

Non parce que je m’imagine très bien votre tête en voyant cet article apparaître dans le fil d’actualité de votre site préféré. Quoi, encore Pandora ? Mais elle est toujours pas crevée cette gourde ? Y a-t-il encore quelque chose d’intéressant à raconter sur le personnage dont le potentiel a été parmi les plus gâchés des New 52 ? Hé bien figurez-vous que contre attente, il y a des choses importantes révélées. Ou en tout cas, qui nous semblent importantes, même si ça reste peut-être relatif, mais j’y reviendrai à la fin, alors n’essayez pas d’aller trop vite et de m’embrouiller, et commençons par le commencement.

Lorsque Pandora a fait son entrée dans les New 52 avec sa série, tout le monde se rappelait d’elle comme le personnage énigmatique venu comme un cheveu sur la soupe à la fin de Flashpoint, et qui s’incrustait dans tous les #1 du relaunch en septembre 2011. Mais dans les pages écrites par Ray Fawkes, point de tout cela, la Pandora que nous connaissons tient plus de celle que nous connaissons de la mythologie grecque, avec la fameuse boîte qui est montrée comme un artefact majeur, responsable de la libération des Seven Deadly Sins. Une intrigue un peu plus banale, qui peut avoir son potentiel, mais qui n’aura jamais été vraiment exploitée à cause de la manie des éditeurs de DC à vouloir employer Trinity of Sin : Pandora comme le tie-in qu’on balance pour tous les events en cours. De Trinity War à Forever Evil puis Blight, le personnage aura eu du mal à s’affirmer et la plus grande chose qui lui soit arrivée, c’est la découverte de sa capacité à trouver le (peu de) bien enfoui au fond de chacun, et de devenir l’avatar de l’espoir, de la lumière que chacun de nous porte, en devenant l’antagoniste parfait de Blight. Pour les quelques numéros post-Forever EvilRay Fawkes aura légèrement changé de ton avec une Pandora souhaitant utiliser ses nouvelles capacités dans une voie super-héroïque des plus banales, puis en concluant avec des vampires nawaks et un Andrew Bennett qui se demandait bien ce qu’il pouvait foutre là.

Ray Fawkes avait-il prévu de raconter tout cela et de s’égarer à ce point de l’aspect premier du personnage ? Le numéro spécial Futures End tombait-il à point nommé pour essayer de réparer les errances commises et de rendre le personnage intéressant ? Ou bien n’a-t-il eu aucune décision à prendre et s’est-il contenté de suivre les directives éditoriales ? Nul ne le sait, mais on est certainement en droit de se poser les questions au vu de ce numéro. Et j’y viens, chers lecteurs, j’y viens ! Cinq ans dans le futur, alors que le ciel est d’un rouge des plus menaçants et qu’il n’annonce rien de bon, Pandora retrouve les débris de sa fameuse boîte et, à la surprise du lecteur, réussit à la reconstruire. Il lui aura fallu 5 ans pour comprendre qu’elle seule avait la capacité de la reconstruire. Et en l’ouvrant à nouveau, elle libère les Seven Deadly Sins, qui étaient à nouveau enfermés dedans, alors qu’elle les avait éliminés il y a 5 ans de cela. Et c’est ensuite l’heure de révélation, à coup de face morphing du tonnerre, qui nous révèle l’incroyable vérité. Les Deadly Sins ne sont pas étrangers à Pandora, ils sont simplement une partie d’elle : sa colère, son avarice, sa luxure, sa gourmandise, sa paresse, son envie, et son orgueil. Les facettes d’une même entité qui s’affrontent depuis la nuit des temps, et ce de façon cyclique. Car c’est qu’il se passe dans le Multivers : les huit parties de Pandora s’affrontent pendant des millénaires, et à la fin du combat, il n’en reste qu’un qui reste debout. Et c’est cette partie qui façonne l’univers à son image, et finit par le détruire. Et lorsque l’univers renaît, tout recommence. Pandora et ses 7 compagnons sont à nouveau là, mais perdent la mémoire jusqu’au moment voulu, et l’affrontement recommence. Et ce cycle de destruction/reconstruction se fait depuis pas mal de temps, puisqu’on nous montre au long du numéro différentes fins de l’univers ayant eu lieu lorsqu’un des péchés de Pandora l’emportait sur les autres.

Ce cycle va maintenant pourtant prendre fin. Car ce qui n’était jamais arrivé avant est arrivé. Dans ce cycle auquel nous avons assisté, Pandora est devenue l’Avatar de l’espoir, et le combat a été gagné à ce moment là. Pourquoi rappelle-t-elle donc ses sept pêchés donc ? Simplement pour les ramener à elle et les unifier à sa personne, afin de rompre l’éternel recommencement. Car un monde dominé par l’avarice, la colère ou la paresse est destiné à s’effondre sur lui-même. Mais ici, l’espoir change la donne. Si le monde n’est pas forcément plus parfait qu’il ne l’était avant, l’espoir fait qu’il mérite de vivre. Point de destruction pour cette fois. Et Pandora de fusionner avec ses 7 autres parties, et de disparaître, la Boîte s’effaçant aussi, avec en image finale un soleil rayonnant, annonciateur d’une aube nouvelle, porteuse d’espoir justement…

S’il était bien quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’est qu’on revienne sur le rôle de Pandora par rapport au reste du Multivers, et la révélation est pour moi énorme. Parce que ce que Fawkes nous explique, c’est que Pandora doit être un des personnages les plus puissants du DC Universe. Une sorte de Deus Ex Machina qui était jusque là en dormance, mais qui surpasse tous les héros que nous connaissons (et c’est montré à plusieurs reprises, que lorsque le moment de détruire l’univers vient, Pandora réussit à éliminer tous les super-héros s’opposant à elle). Et si d’un côté ça entraîne un étrange sentiment de fascination pour elle – car on se dit qu’on comprend ce qu’il s’est passé à la fin de Flashpoint – ça laisse un brin perplexe.

Considérons Flashpoint. Pouvons nous supposer que la fusion des 3 univers à laquelle nous avons assisté était en fait le début d’un de ces recommencement ? Je ne pense pas, puisque nous avions certains éléments gardés (comme la lettre de Thomas Wayne) qui auraient dû disparaître dans ce cas. Pourtant, Pandora ne se souviendra plus de rien après (du moins, pas de ce qu’elle a fait), ce qui va dans le sens d’un « recommencement » au début duquel Pandora est censée être amnésique. L’ouverture de la Boîte dans ToS : Pandora #1 était en fait toute naturelle, élément récurrent de son parcours qui ouvrait pour le combat entre les huit au bout duquel la destruction du Multivers a lieu. Le truc c’est que cette amnésie n’est que passagère puisqu’au bout d’un moment (au plus tard, 5 ans par rapport au présent du DCU, mais des millions d’années dans la pratique) la mémoire va lui revenir, sur ce qu’elle est, et sur son rôle. On peut donc penser, en passant sur quelques détails, que Pandora a bien recyclé le Multivers lors de Flashpoint, ce qui explique pourquoi elle est « éclatée » avec ses sept pêchés, comme à chaque fois. Et concernant sa mémoire, lorsqu’elle lui reviendra, cela signifie-t-il qu’elle se rappellera de l’ancien Multivers DC ? Et peut-être de tous ceux avant ? On aurait dans ce cas l’un des personnages les plus mystiques du DCU, qui pourrait aisément faire le lien avec tout ce qui a été créé dans le DCU auparavant. Un potentiel gigantesque, à l’image des pouvoirs que détient le personnage, qui ne demande qu’à être exploité par DeMatteis lorsqu’il reprendra la série Trinity of Sin dès le mois prochain. Mais ne mettons pas nos attentes trop haut.

Et si ces explications redonnent un vrai coup de fouet à la série, il est vraiment rageant de voir que tout cela est fait dans le véritable dernier numéro de la série qui conclut vraiment l’histoire de Pandora. Encore faut-il se rappeler que nous nous situons dans un futur possible, et que la note d’espoir à laquelle nous avons droit (et qui tranche radicalement avec quasiment tout ce que j’ai pu lire des one-shots de ce mois-ci) n’arrive pas, et que le Multivers reste pour le moment condamné à cet éternel recommencement. Enfin, on pourrait en douter, puisque Pandora dans le présent est déjà l’avatar de l’espoir… Mais il est très difficile que la dernière page de ce numéro puisse se passer dans la même timeline qui aboutira à Futures End #0 30 ans plus tard. Il y a ensuite quelques problèmes dans le numéro en lui-même, comme une fin de combat entre Pandora et ses pêchés qui est un peu abrupte, Pandora décidant de stopper le dit combat simplement en leur disant « nan mé en fait j’ai déjà gagné lol ». Et la façon dont les explications sont données, si elles suscitent notre intérêt, ne donnent pas plus d’empathie au personnage, qui donne l’impression de réciter un texte devant une salle de classe plus qu’autre chose. Rah, et puis ce ciel rouge, ça signifie quoi ? Nous l’associons d’habitude à un autre personnage bien connu du DCU, mais on pourrait à présent s’imaginer qu’à chaque fois que nous y avons eu droit, c’était en fait Pandora qui commençait son processus de recyclage. En tous points, les fans de spéculations (un peu comme mon camarade Freytaw ou moi-même) seront aux anges, car si le numéro apporte quelques réponses, il soulève encore beaucoup de questions. Quoi qu’il en soit, DC a les cartes en main à présent, avec un personnage qui a le potentiel de pouvoir faire le lien avec tous les Multivers que nous avons connus, et il ne reste que les bons auteurs, et une histoire justifiée pour exploiter tout cela (et aussi que l’éditorial y mette du sien). Alors oui, je n’y crois pas tellement, mais l’espoir fait vivre, non ? Et cette formule est en adéquation parfaite avec le personnage de Pandora. Ha, que ma prose me fascine, des fois…

Mettons quand même un petit mot sur les dessins assurés par Francis Portela, artiste sur la série depuis pas mal de temps. Autant vous dire que si vous n’aimiez pas, rien ne va changer. Mais le contenu du numéro permet à l’artiste de nous proposer quelques plans intéressants. Comme toutes ces images de fin du monde se déroulant dans un Multivers différent avec l’un des Pêchés qui le détruit. L’idée de remodéliser chacun des Seven Deadly Sins à l’image de Pandora est également une bonne trouvaille visuelle. Le combat, malgré son arrêt abrupt, est plutôt bien mis en scène, et dans l’ensemble ce n’est pas vilain. Après personnellement j’ai toujours un petit problème avec les dessins de Portela que je trouve trop lisses et pas assez beaux pour que ce côté lisse en soit pardonné. Et son encrage, assez discret, participe à cette impression de trop propre. Les Seven Deadly Sins sont bien trop jolis par rapport à leur apparence, et j’aurais aimé (mais ce, depuis le début), un artiste avec un trait plus appuyé, plus sale, pour rendre justice à ce qui est tout de même à la base un titre estampillé « Dark » de DC Comics.

Si ce numéro de Trinity of Sin : Pandora spécial Futures End n’est pas excellent (de toute façon, c’est vraiment pour disserter sur le contenu que je fais cette review, plus que de vous livrer un avis sur le numéro), il n’en reste pas d’une étonnante qualité vis-à-vis du reste de la série. On pourra d’ailleurs pester qu’il aura fallu attendre la fin de la série et sa conclusion véritable pour enfin revenir à ce qui rendait le personnage de Pandora intéressant. Car intéressant, elle le redevient grâce aux explications données dans ce numéro, qui ont pour autant le défaut de soulever d’autres questions et de laisser dubitatif quant à l’énorme potentiel que représente à nouveau Pandora. Et que j’espère voir exploiter, mais genre, VRAIMENT, dans Trinity of Sin. Alors DeMatteis, tu sais ce qu’il te reste à faire ! 

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ArnoKikoo

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Aquaman
Invité
9 années il y a

Je pense que Arno a menacé les patwons de faire sauté l’immeuble et dans points positifs, j’aurais mis enfin la fin de la série trololol

Vittorini
9 années il y a

Mouai …
Dans tous les cas, merci beaucoup pour cette review détaillée !

crazy-el
crazy-el
9 années il y a

La création de Pandora dans l’Univers de DC est plus qu’une question d’être fan ou pas. Pandora est le personnage type de l’Univers de DC. On dit souvent que DC recré ses personnages dans cette vision mythologique de l’ère moderne, Pandora représente en quelque sorte la boîte à Idée de DC, car oui elle est une Idée, au-delà de toutes considérations scénaristiques et artistiques.

Nous sommes habitué de vivre les grands boulversements du Multiverse/Timestream de DC venant du Cosmos, un événement sans mesure issu de l’Univers amenant des changements énormes, en y ajoutant une vision cosmogonique à ces changements. Cette fois, avec Pandora, un processus créatif s’est opéré pour expliquer ces boulversements par une explicatrion, comment dire, Théologique/mystique. C’est l’explication de ce combat universel entre le Bien et le Mal, on a l’habitude de croire ce combat extérieur de nous, mais le véritable combat se trouve à l’intérieur de nous. Selon moi, le génie de DC, on nous représente spécifiquement ce que représente la vision du S-H chez DC(un Luthor qui croit en sa rédemption, par exemple, effet de ce boulversement). De là à dire que Pandora serait le personnage clé de tout DC il a une marge, disons, pour continuer ma réflexion qu’elle est une  »Idée », Pandora serait un véhicule pour contenir cette idée. Un peu comme le Superman dans  »Kingdom » de Ross, Superman est plus l’idée des valeurs, que d’un personnage plein de pouvoirs, il est l’Espoir revenu dans ce monde perdu de super-héros qui ont fait disparaître cette idée de l’Espoir. Le combat viendrait plus de l’intérieur de soi, qu’à l’extérieur de soi pour ainsi dire.

Il ne faut pas oublié qu’on est dans le monde du Comics Book et non dans un traité de Théologie/Mystique/philo. Pour le moment je ne crois pas qu’il est utile d’avoir toutes les réponses à nos questions. Comme nous sommes dans le Comic Book, je suis convaincu que ces questions demeurées en suspens seront données dans une édition spéciale, un numéro spécial qui reviendront sur ces événements, ou bien une minie-série. C’est souvent la façon de faire de DC.

Harley
Éditeur
9 années il y a

Oula, ça fait bizarre de voir autant d’étoiles pour Pandora ! Va falloir lire ça !

Herbefol
9 années il y a

J’avoue, j’ai vérifié les crédits une fois arrivé à la fin pour m’assurer que le numéro est bien écrit par Ray Fawkes. A mon avis, il a suivi le canevas filé par la direction. D’ailleurs, ça se ressent un peu parce qu’au final ce numéro est essentiellement composé d’explication, un peu comme si on lisait la fin d’un Agatha Christie, ce moment où l’on explique tout. Du coup, les 7 Péchés Capitaux (ouais, je traduis en français, moi :p) ont un rôle un peu limité dans l’affrontement et tout ça est plié à la vitesse de l’éclair pour avoir le temps de donner quelques explications. Mais ce n’est pas plus mal, tant les précédents numéros, post Forever Evil, étaient à la limite de l’indigence.
Après, ne connaissant pas grand chose de Flashpoint, à part le fait que Flash met tout par terre et que Pandora semblait y faire une apparition, je suis un peu moins lancé dans les conjectures que Arnokikoo, mais ça interpelle quand même et j’ai aussi ce sentiment de voir passer un truc assez énorme sur l’univers DC. Enfin, si ça se maintient et si ça ne finit pas d’ici un an définitivement rangé dans la case « futur qui était possible, mais en fait non, faut pas déconner ». :-)

crazy-el
crazy-el
9 années il y a
Répondre à  Herbefol

C’était déjà préparé depuis 2 mois et demi environ, enfin révélé dans l’entrevue, mais souvent ces événements sont préparés 1 an d’avance, du moins l’idée. Ray Fawkes avait été interviewé pour CBR, on lui a demandé si on aura une explication du New 52 par Pandora amorcé dans Flashpoint. Il avait dit oui c’est prévu, mais il avait pas dit quand.

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