[Review VO] Forever Evil #7

Les points positifs : Les Luthor au premier plan Les deux dernières pages Des enjeux pour la suite Les points négatifs : Finch, tes visages… Pas assez épique Le retard qui gâche la conclusion Et la faille, elle est où la faille ?

« Grid had a bad day. Cyborg’s back. »

• Scénario : Geoff Johns – Dessins : David Finch, Richard Friend – Couleurs : Sonia Oback – Couverture : David Finch

• DC Comics New 52 – Forever Evil #7 – 21 Mai 2014 – 48 pages – 4,99$

Dire que la fin de Forever Evil était attendue relèverait de l’euphémisme, même si pour ma part le fait d’avoir lu plusieurs numéros se passant après cette conclusion, et le fait d’avoir lu les sollicitations de certains numéros, m’avait fait perdre quelque peu mon enthousiasme pour découvrir ces 48 pages censées conclure un crossover-event lancé il y a si longtemps. L’attente en valait-elle donc la chandelle ou pas ? Sans plus attendre, voilà la réponse.

Vous aurez peut-être envie de vous relire Forever Evil #6 avant d’entamer la lecture de cet ultime numéro. Nous retrouvons Lex Luthor et sa bande de héros/vilains contre le Crime Syndicate alors qu’Alexander Luthor a été libéré et que nous avions laissé un Dick Grayson apparemment décédé. Bon, de toute façon les sollicitations nous ont déjà tout spoilé, mais en plus, Johns résout cette histoire dès les premières pages, on avait décidément pas à s’en faire pour ce personnage là. Alexander Luthor se révèle être encore plus méchant que tous les méchants qu’on avait pu voir, et a la capacité intéressante, quoiqu’un peu cheatée, de s’approprier les pouvoirs des méta-humains qu’il tue. L’urgence est donc à son comble pour tenter de l’arrêter. Nous allons donc avoir droit à un combat où super-héros et super-vilains (qu’ils soient de notre Terre ou d’Earth 3) se jettent à corps perdu, avec un Lex Luthor qui s’impose en fin stratège. L’accent est en fait mis sur les deux Luthor, avec le notre qui reste un personnage très ambigu. On a envie de croire à sa transformation en héros, mais on s’aperçoit au final que ses agissements ne sont intéressés que par ce qu’il pourra en retirer. Alors oui, dans les apparences, c’est Lex qui va vraiment sauver le monde (avec ses super-vilains de copains), mais à plusieurs reprises on remarquera que cette apparence est décidément trompeuse. Et sa façon d’agir est assez amusante ; vous comprendrez en voyant ce qu’il décide de faire à Ultraman et Atomica…

Le numéro a profité de son malheureux retard pour s’allonger de 32 à 48 pages ; ce qui en soi n’est pas malvenu puisque l’histoire de Johns est plutôt bien racontée, même si certaines ficelles tirées sont un peu grosses ; il y a certains « retournements » de situation qu’on attendait pas forcément et qui font un peu forcé. Bizarro apporte une touche d’humour dans toute la noirceur des évènements, une touche pas forcément mauvaise, mais qui a du mal à vraiment s’imposer ; en revanche la relation entre Bizarro et Lex est vraiment agréable à suivre. Autrement, malgré un long affrontement contre Alexander Luthor (avec une stratégie bien trouvée), j’ai trouvé que le numéro manquait de punch ; j’ai eu beaucoup de mal à ressentir un quelconque sentiment d’urgence malgré la gravité de la situation (Firestorm sur le point d’exploser alors que toutes les Leagues sont encore enfermées dedans, par exemple), et il faut bien avouer que le retard du numéro joue, pour moi du moins, beaucoup sur le ressenti à la lecture. D’autant plus que certains éléments qu’on nous faisait miroiter sont laissés tombés ; je pense évidemment à cette faille qui traversait le ciel. On nous annonçait que la créature avait retrouvé le Crime Syndicate et était donc sur le point d’arriver… mais en fait non, ce sera pour plus tard (gné, c’est frustrant !). Il est d’ailleurs amusant de voir que Superman semble se tromper sur l’origine de ce qui a causé cette faille, il risque d’être surpris. De même, je n’ai pas compris les agissements d’Owlman, assez en retrait sur le numéro d’ailleurs.

Reste qu’au final, les pistes les plus intéressantes sont celles laissées après la fin du combat et la défaite (oh, c’est pas un spoiler, vous vous en doutiez bien !) du Crime Syndicate. Déjà parce que tous ne sont pas morts, ce qui nous laisse la possibilité de les revoir un jour. Enfin, il y en a certainement qu’on sera amenés à revoir, mais je n’en dis pas plus. Concernant le destin de nos super-héros également il y a des pistes à explorer puisque tous ne sont pas vraiment de retour. Lex Luthor va vraiment prendre l’importance au vu de tout ce qu’il a fait, et j’ai hâte de voir comment son intégration dans la Justice League se fera. Enfin, comme il l’avait été annoncé, Ted Kord fait son retour dans les New 52, et je me demande dans quelle direction ira le personnage. Reste que les deux dernières pages contiennent deux grosses révélations vraiment excitantes qui donnent envie de voir ce que DC a comme idées pour la suite de cette histoire. Si l’une des deux révélation pourra décevoir, à base d’un « j’en étais sûr » doublé par « c’est pas original », l’autre amène des perspectives réellement intéressantes, si toutefois elles sont bien exploitées. Affaire à suivre, donc.

Au niveau des dessins, David Finch livre un numéro somme toute correct. L’action est plutôt lisible, le découpage n’est pas extra-ordinaire ; je n’ai pas vraiment été emballé par l’aspect visuel, ça manquait un peu de splash page ou de scènes grandiloquantes. Bon il y a quelques passages un peu foufous, je vous l’accorderai, mais on avait été mieux servis dans certains numéros précédents. Mais le vrai problème de Finch, et ce n’est pas la première fois qu’on le lui reproche, c’est le travail sur ses visages. Il y a plein de fois où nos héros et vilains préférés se retrouvent avec des visages d’enfants : c’est très frappant avec Dick, Lex et Superman ; et ça casse l’ambiance, il faut le dire. Et par moment il faut avouer que son trait est plutôt imprécis ; quant à l’encrage de Friend, il n’y a pas grand chose à redire dessus. Sonia Oback livre aussi un travail de colorisation correct, avec toutefois quelques réserves sur certains choix de couleurs, et notamment le visage de Superman qui est d’un vert affreux ; au départ j’ai cru que c’était Martian Manhunter (ce qui à l’évidence était absurde, mais c’est pour vous dire).

La fin de Forever Evil souffre du retard de publication qu’elle a eue, gâchant certaines surprises, et amenuisant le sentiment d’urgence qu’on aurait du ressentir à sa lecture si on avait eu le numéro à temps. Les Luthor sont bien mis en avant, et c’est surtout Lex Luthor qui mène toute l’aventure avec lui, et si le numéro manque de punch (la faute à une partie visuelle correcte mais sans plus), les quelques révélations disséminées dans les dernières pages laissent entrevoir des pistes accrocheuses pour le futur du DC Universe. Mais un conseil, DC : pour le prochain event, ne nous refaites pas ce coup là ! 

UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!

Il fallait bien un numéro d’une quarantaine de pages pour avoir un final explosif digne de ce nom. C’est le Lex Luthor show, le ton est donné et on ne nous avais pas menti sur les intentions de cet event… Mettre en avant les super-vilains. Pari réussi de bout en bout, ce numéro est super dense et reste très éloigné des quelques passage décomplexés des numéros précédents. Pour autant, cela ne donne pas cette sensation de bâclage que nous donne parfois Johns dans ses plus mauvais jours. Non, tout y est, tout trouve une conclusion et tout fait sens, mêlant humour, tristesse et émotions diverses. La caractérisation est un quasi-sans faute, et il faudra bien comprendre le jeu de dupe auquel s’amusent les personnages. Un ensemble réellement passionnant avec des révélations absolument décisives sur l’avenir des New 52… Et une suprise finale que certains d’entre-nous ont effectivement pu deviner… Finch est à mon sens, égal au reste de son travail sur la série. Sans être parfait, il fait un travail juste qui correspond parfaitement au propos. Une belle « fin », à n’en pas douter.

– Freytaw