Dossier – Les Elseworlds de Batman

Les Elseworlds de Batman
Sommaire

Afin de compléter notre dossier Par où commencer Batman, nous avons jugé utile de sélectionner les meilleurs Elseworlds consacrés au Chevalier Noir, qui souffle cette année ses soixante-quinze bougies. Choisir parmi toutes les publications disponibles les histoires qui méritent d’être retenues n’est pas une tâche facile, et mon camarade Freytaw et moi-même avons sélectionné celles qui, à notre sens, se doivent d’être connues de tout lecteur de l’univers DC qui se respecte.

Elseworlds, pour ceux qui l’ignorent, est un label de chez DC Comics qui regroupe des histoires qui ne font pas partie du canon officiel de la compagnie. Les histoires qui y sont présentées se situe en dehors de la continuité et se déroulent très souvent dans des lignes temporelles alternatives. Le nom d’Elseworlds apparait pour la première fois en 1989 et remplace le terme “d’Imaginary Stories” qui remplissait la même fonction depuis les années 1940.

Attention, nous ne prétendons pas être exhaustifs, et beaucoup d’elseworlds sont donc volontairement oubliés par ce dossier, car ils sont anecdotiques où traitent d’un sujet similaire à ceux qui sont ici présents, mais avec moins de réussite. De plus, nous ne citerons pas toute les version de Batman plus ou moins canonique comme le tout premier Batman, considéré aujourd’hui comme la Terre 2 pré-crisis, et ni celui de la Terre-2 canonique des New 52, sinon, on ne s’en sortirait évidemment pas ! On fera peut-être une ou deux exceptions, juste pour se contredire.

Nous avons décidé de classer les histoires retenues par thèmes, plutôt que dans l’ordre chronologique, car cela nous a semblé plus efficace et permet de faire de ce dossier un « Guide de Lecture » facilement abordable par ceux qui souhaitent découvrir ou redécouvrir les différentes itérations du personnage de Batman.

Un Batman plus sombre

Batman : The Dark Knight Returns (1986)

Dossier Elworlds - Batman : The Dark Knight Returns

Vous n’attendiez que celui-ci alors que vous le connaissez plus ou moins tous, mais il est évident qu’en terme d’Elseworld, l’oeuvre majeure de Frank Miller (du moins avec Year One) sur la franchise Batman est très importante pour l’évolution du personnage. Comment ne pas évoquer ce revirement incroyable dans l’histoire du Chevalier Noir ? Considéré à l’époque plus comme un futur possible qu’un véritable elseworld (ce qui a sans doute aussi participé à son succès), le Dark Knight Returns dépeint donc, comme son titre l’indique, un Batman qui, à la retraite, décide de revenir combattre le crime face à la levée d’un groupe appelé les « Mutants » qui se déchaîne sur la ville de Gotham. Miller dépeint un monde plus ou moins futuriste, archi pourri, avec un gouvernement laxiste et des médias absolument à vomir (à noter qu’on s’en rapproche de plus en plus, c’est assez flippant). Et tout part en cacahuètes quand le commissaire Gordon part à la retraite… Donnant un grand coup de pied dans la fourmilière, Miller dépeint un Batman plus violent et plus fou que jamais, qui atteindra plus ou moins son apothéose quand, dans cette même BD, il affrontera et battra Superman, ici présenté comme le boy scout aveugle et défenseur de son pays. C’est une image fantasmée des personnages comme ils étaient perçus à l’époque, Batman de plus en plus dur, et Superman, revenant sur un passé de niaiseries et de bon sentiments écœurants et trop patriotique. On y retrouvera aussi une nouvelle Robin, au féminin, peu entraînée, que Batman, dans sa folie, prendra sous son aile. Le Joker trouvera aussi sa place dans le titre de fort belle manière, donnant une conclusion forte aux deux personnages. Un cri du cœur qui aura à juste titre marqué les esprits. Le titre frappera tellement fort que DC Comics appellera de nouveau Frank Miller, deux ans plus tard pour réécrire les origines de Batman, qui resteront canoniques jusqu’à l’arrivée de Zero Year en 2013…

Batman : The Dark Knight Stikes Again (2001)

Dossier Elseworlds - Batman : The Dark Knight Stikes Again

Où le début du « craquage » de Frank Miller. Il écrira cette histoire dans la même période que ce triste jour du 11 septembre 2001, ce qui se fera ressentir énormément sur cette histoire qui est bien plus controversé que sa préquelle (mais peut-être un peu moins que l’oeuvre dont on vous parle juste après). L’histoire fait bel et bien suite à Returns, et le Batman (ainsi que toute sa troupe) vont devoir intervenir une fois de plus pour « sauver Gotham » des fous qui l’habitent. Violent, sale, caricatural, cette oeuvre est souvent considérée comme un crachat gigantesque sur la société avec pour porte parole, des personnages DC caricaturés au possible et un contexte politique absolument délirant. Le titre devient très vite une galerie grotesque et là aussi, hyper fantasmée, de ce que sont chaque super héros DC connus. Suite logique de la folie grandissante du personnage Batman et de son univers, Miller ne renie rien et assume totalement cette histoire. Pour la curiosité et pour comprendre l’ensemble de l’oeuvre de l’auteur, vous pouvez bien sûr vous penchez sur cette histoire, mais dites vous bien que c’est un Miller déjà en roue libre et qui n’a que peu de respect pour les fondements de l’univers DC ou de ses personnages, il en fait son terrain de jeu violent et fou, sans aucune retenue.

All Star Batman & Robin, the Boy Wonder (2005-2008)

Dossier Elseworlds - All Star Batman & Robin, the Boy Wonder

Série inachevée, réalisée par une équipe créative de renom, All Star Batman & Robin est une œuvre qui a fait couler beaucoup d’encre, tant elle est controversée. Toutefois, ne pas la lire serait une grave erreur, tant cela s’avère amusant si on prend cela au second degré. Le récit s’intéresse sur les origines de Robin, ici recruté de force par un « Goddamn Batman » un peu chtarbé qui le kidnappe, le jette dans sa « Goddamn Batmobile » en lui disant qu’il doit participer à une guerre contre le crime, alors qu’il vient de voir ses parents se faire assassiner. Et ce n’est pas tout, puisque Bruce, en bon père de famille, le laissera dans la batcave et lui dira de manger des rats s’il a faim. Ajoutons à tout cela des versions étranges de personnages familiers, écrites par un Frank Miller en roue libre : Superman et Wonder Woman forment une sorte de couple SM, le Joker est une espèce de Yakuza, Batgirl est une ado rebelle accro au mot « bullshit » et Alfred est une montagne de muscle sous son costume de majordome. La série ne plaira pas à tout le monde mais force est d’avouer que la confrontation entre Batman et Robin, peints en jaunes dans une pièce jaune, avec Hal Jordan, est magique, et restera à tout jamais l’une des plus drôles que j’aie lue dans l’univers DC .

Si vous voulez encore du Miller, mais dans un registre qui n’est plus vraiment Batman, même si à la base, l’auteur l’aurait souhaité très fort (et ça se ressent bien à la lecture), vous avez le titre Holy Terror (2011) chez Legendary Comics, qui raconte la croisade d’un héros bad ass (the Fixer) contre Al Quaïda. Miller décrit lui même l’oeuvre comme « une pièce de propagande qui est là pour offenser à peu près tout le monde ». Le ton est donné…

Batman et le fantastique

Trilogie Batman & Dracula (1991 – 1999)

Dossier Elseworlds - Trilogie Batman & Dracula

L’image de la chauve-souris étant intimement liée à celle du vampire, il était inévitable que Batman connaisse un jour un crossover avec Dracula, ce qui a été réalisé par Doug Moench et Kelley Jones, équipe créative mythique des années 90. C’est dans ces années que l’on a vu évoluer l’image des super-héros vers quelque chose de plus sombre et plus violent, suite à l’apparition d’Image Comics. Quoi de mieux qu’un Batman assoiffé de sang pour symboliser ce changement ? Dans le premier graphic novel de la série, Batman & Dracula : Red Rain, notre héros se retrouve embarqué dans une traque au seigneur des vampires, alors qu’il s’allie à Tanya, une succube qui avait appartenu aux sbires de Dracula et qui est à présent une rebelle. Cette dernière fera de Bruce un vampire afin qu’il puisse vaincre le fameux aristocrate des Carpates. L’album ayant connu un franc succès, il connaîtra deux suites, La première, intitulée Bloodstorm, paraît en 1994 et insère la rogue-gallery classique de Batman dans l’univers fantastique de la trilogie : on y retrouve le Joker à la tête d’une horde de vampires et une Catwoman qui est maintenant une sorte de chatte-garou. Ajoutons à cela une partie du GCPD qui fait office de groupe de chasseurs de vampire, dirigé par le commissaire Gordon et Alfred. Batman devenu vampire a de plus en plus de mal à respecter son code d’honneur et sa soif de sang le pousse à devenir plus extrême, ce qui le conduira à commettre un acte irréparable. C’est dans Crimson Mist, publié en 1999, que l’histoire de ce Batman vampirique se termine, dans un carnage total, alors qu’Alfred décide d’avoir recours à l’aide de notre héros, en dépit du danger qu’il représente, afin d’éradiquer le crime à Gotham City, ou la criminalité a une fois de plus explosé. On y trouvera de nombreux ex-pensionnaires d’Arkham prêts à en découdre avec le chevalier noir, et qui serviront surtout de cocktail façon « bloody mary » à ce dernier, tant l’album est une boucherie sans nom, le nombre de morts étant à peine calculable. Ce dernier tome n’est pas le meilleur du lot, mais l’ensemble mérite toutefois qu’on y jette un œil, par curiosité.

Arkham Asylum : A serious House on a Serious Earth (1989)

Dossier Elseworlds - Arkham Asylum : A serious House on a Serious Earth

Écrit pas Grant Morrison, on a longtemps hésité sur la présence de ce titre dans ce dossier. Techniquement non Elseworld, Grant Morrison a tout de même écrit ce graphic novel pour fêter l’anniversaire des 50 ans de Batman. Et c’est une oeuvre terriblement intemporelle qui fait honneur à la fois à la folie du Chevalier Noir, mais aussi et surtout à sa galerie de vilains. Oeuvre ovni incontournable (un peu comme tout ce que fait Morrison), l’oeuvre prend des racines fantastiques surtout à travers ses dessins complètement fous eux aussi, véritable galerie d’art par l’illustrateur Dave McKean. Le commissaire Gordon fait appel à Batman car l’Asile est pris par ses patients, menés par le Joker. Ils ont des otages et la situation est critique. En s’enfonçant de plus en plus dans l’asile, Batman va peu à peu s’enfoncer dans la folie ambiante en écoutant et vivant chacune des histoires des patients qu’ils croisent. On se souviendra notamment de ce Two-Face avec son dé à six face et son jeu de carte qui lui offre plus de choix possible qu’une simple pièce à deux faces, et de ce Joker répugnant, qui invitera le justicier à visiter Arkham et découvrir (littéralement) tous ses secrets. Une histoire sombre, glauque, terrifiante et fantastique, où seule la folie est omniprésente.

Dans un thème plus science-fiction que fantastique, vous pourrez aussi vous tourner vers Batman : Castle of the Bat (1994), qui dépeint un Bruce Wayne scientifique qui, à la manière d’un docteur Frankenstein, tente de ramener son père Thomas Wayne, à la vie, sous la forme d’un Bat-Man vengeur. Et si vous voulez un peu de Mignola (créateur d’Hellboy), vous avez aussi Batman : The Doom That Came to Gotham (2000), où le justicier affronte des créatures toutes droit sorties de l’esprit de Lovecraft… le même genre de choses que côtoie Hellboy en fait.

L’amalgame entre Batman et d’autres héros

Batman : In Darkest Knight (1994)

Dossier Elseworlds - Batman : In Darkest Knight

Bruce Wayne, dès son retour à Gotham, se met en tête de lutter contre le crime et y met toute sa volonté, comme on peut le voir dans le fameux Year One de Frank Miller (ou dans l’un des épisodes des années 40, pour les puristes) et après un premier échec, il se retrouve devant le buste de son père et réfléchit à sa future identité . C’est sur cette scène que Mike W Barr et Jerry Bingham ouvrent leur one-shot In Darkest Knight dans lequel l’image d’Abin Sur, mourant, apparaît devant Wayne et l’emporte devant la carcasse de son vaisseau, ou il lui confie son fameux anneau. Notre milliardaire combattant du crime ne sera donc pas une chauve-souris, mais un Green Lantern. Faire de Batman l’un des flics de l’espace de l’univers DC n’est pas une mauvaise idée et l’histoire est plutôt agréable à lire, bien qu’elle soit assez convenue. On y trouve un Sinestro qui rappelle le Joker et qui donnera beaucoup de fil à retordre à cette nouvelle version du Batman, ainsi que d’autres membres classiques de la Justice League qui deviendront à leur tour des Green Lanterns. Rien de bien original, mais l’idée a peut-être inspiré le crossover Blackest Knight, dans lequel de nombreux héros de l’univers DC reçoivent des anneaux de pouvoir.

Superman : Speeding Bullets (1993)

Dossier Elseworlds - Superman : Speeding Bullets

Et si Superman était Batman ? C’est le postulat de départ de cet elseworld écrit par le fameux J.M. DeMatteis et dessiné par Eduardo Barreto. L’histoire commence alors que le vaisseau du petit Kal-El s’écrase sur terre, l’enfant est découvert par un couple, les Wayne, qui décident de l’adopter et le prénomment Bruce. Les Wayne connaîtront un destin tragique, se faisant assassiner dans une ruelle, alors que leur fils résistera aux coups de feu de leur agresseur et réduira ce dernier en cendre grâce à sa vision calorifique, découvrant alors qu’il possède des pouvoirs, qu’il gardera secret jusqu’à l’âge adulte où il décidera d’endosser le costume de la chauve-souris afin de combattre le crime. L’histoire est parfaitement écrite, et joue bien avec la mythologie des deux plus grands héros de l’univers DC. On se réjouira aussi de la présence d’un Lex Luthor devenu le Joker, qui est probablement l’un des plus grands méchants de tous les elseworlds.

Batman à une autre époque

Gotham by Gaslight (1989)

Dossier Elseworlds - Gotham by Gaslight

Considérée comme étant la première histoire à pouvoir être qualifiée d’elseworld, Gotham by Gaslight transpose les aventures du chevalier noir au XIXème siècle. Nous y découvrons un Bruce Wayne en voyage en Europe, alors qu’il rend visite à Freud, à qui il parle d’un rêve qu’il fait chaque jour, où il revoit la mort de ses parents. Décidant de rentrer à Gotham City, il retrouvera son « oncle » Jacob Packer, un ami des Wayne, revenant lui-même d’Europe. Bruce Wayne prend bien vite l’identité de Batman et commence à enquêter sur une série de meurtres rappelant celle de Jack l’éventreur, qui serait venu à Gotham. S’ensuit alors une enquête aux multiples rebondissements qui donnera beaucoup de fil à retordre au chevalier noir. Outre l’écriture de Brian Augustyn, plutôt efficace au demeurant, c’est surtout pour sa partie graphique que ce one-shot est apprécié : c’est en effet Mike Mignola, créateur du célèbre Hellboy, qui s’en charge. L’ambiance y est donc gothique à souhait et c’est probablement le dessin qui fait de cet album un indispensable, contrairement à sa suite, Batman : Master of the Future, beaucoup plus anecdotique.

Batman Year 100 (2006)

Dossier Elseworlds - Batman Year 100

Ah Paul Pope ! S’il est un artiste au style reconnaissable au premier coup d’œil, c’est bien lui. Il n’a pas son pareil pour installer une ambiance. Et c’est ce qu’il parvient à faire en quelques pages dans sa mini-série Batman Year 100, dont le ton est très particulier. L’histoire se situe en 2039, cent ans après le Detective Comics #27, donc, et on y retrouve un Batman traqué par la police, alors qu’il poursuit sa lutte contre le crime. Bien évidemment, l’auteur ne tombe pas dans la facilité et son récit ne se limite pas à de la simple science-fiction : le contexte fait de nombreuses références à l’univers du chevalier noir qui n’a pas vraiment changé et l’on y retrouve tout ce qui fait le charme du héros, ses gadgets improbables, ses talents hors du commun pour mettre en déroute des hordes d’ennemis et son entourage, notamment Jim Gordon ainsi qu’un nouveau Robin. Si le scénario est intéressant, le traitement du personnage de Batman que Pope définit comme quelqu’un avec le corps de Beckham, le cerveau de Tesla et la richesse d’Howard Hughes alors qu’il se prend pour Nosferatu, est excellent et l’enquête qu’il mène est haletante et agrémentée de très bonnes scènes d’action, c’est surtout l’aspect graphique de ce Year 100 qui en fait un must-read. Le style très organique de Pope est parfaitement adapté à Batman, et à l’aspect très physique de ses prouesses, on le voit saigner et suer lors de ses exploits et le design de son équipement est une grande réussite. Je ne vous gâcherai pas le plaisir en vous révélant les trouvailles de l’auteur, mais croyez-moi, nous tenons-là un grand elseworld, écrit et dessiné par Paul Pope dont l’art est sublimé par une colorisation de José Villarrubia.

Batman : Thrillkiller et Thrillkiller ’62 (1998-1999)

Dossier Elseworlds - Batman : Thrillkiller et Thrillkiller '62

Récit signé Howard Chaykin, peint par Dan Brereton, Batman : Thrillkiller est assurément une œuvre qui mérite d’être lue. L’histoire se déroule au début des années 60, sous la présidence de Kennedy et deux justiciers, Batgirl et Robin combattent le crime et les flics corrompus à Gotham. De son côté, Bruce Wayne, dont les parents ont été assassinés, est devenu inspecteur de police et a vendu son manoir à Barbara Gordon qui a hérité d’une fortune suite au meurtre de sa mère. Thrillkiller revisite intelligemment les origines de Batman, tout en nous plongeant dans une ambiance polar plus que réussie, et confronte ses héros à une toute nouvelle version du Joker, qui compte parmi les plus originales. La suite, Batman Thrillkiller ’62, voit Bruce Wayne endosser enfin le costume du Chevalier Noir, pour lutter contre le crime. La partie graphique contribue grandement à l’ambiance de ce récit, les couleurs pétantes mélangées à l’aspect sombre de Gotham créant quelque chose d’unique. Reste un design des personnages féminins qui divisera, tant leurs formes sont parfois exagérées.

Au delà de ces trois titres, il faut savoir que Batman a été expédié dans pas mal d’époques sous différents rôles plus moins pertinents avec des histoires de plus ou moins bonne qualité. Pour les plus curieux vous trouverez Batman : Leatherwing (1994) où Batman est capitaine d’un navire sous l’autorité de la couronne d’Angleterre. Nous avons aussi Batman Berlin (publié dans The Batman Chronicles #11 en 1998), où Batman est un baron Allemand dans les années 30-40. Il y a Batman : Dark Knight Dynasty, où la famille Wayne combat l’immortel Vandal Savage à travers les âges. Batman : Holy Terror (1991), où Batman est un révérend qui affront le mal dans un régime théocrate. Et plein d’autres qu’on ne cite pas !

Un Batman plus moderne

Dossier Elseworlds - Batman Earth One (2012)

Batman Earth One (2012)

Tout comme Superman, Batman a récemment connu sa version Earth One, qui situe ses origines à une époque proche de la notre, dans une démarche proche de ce que Marvel a fait avec son univers Ultimate. Écrit par Geoff Johns et illustré par Gary Frank, équipe créative efficace à l’origine de très bons arcs de Superman. Leur travail sur le chevalier noir n’est pas apprécié de tout le monde, mais force est d’apprécier qu’il a le mérite d’être original. Nous y retrouvons un jeune Bruce Wayne qui se retrouve sous la tutelle d’un Alfred Pennyworth militaire vétéran, après la mort de ses parents. Le jeune homme, décidant d’enquêter sur la mort de Thomas et Martha Wayne, se fera initier aux arts martiaux par son majordome et revêtira le costume de Batman pour se renseigner sur Oswald Cobblepot, maire de Gotham, qui ne serait pas étranger à ce crime, Thomas étant son ancien rival politique. Johns joue habilement avec tout ce que nous connaissons de l’univers du chevalier noir : Alfred , Harvey Bullock, le pingouin, l’asile d’Arkham et même Batman lui-même, tout est revu sous un angle différent et découvrir cette version Earth One s’avère aussi plaisant pour les vieux routards du comics que pour les néophytes.

Dans un genre tout aussi moderne (ou plutôt futuriste) mais vachement moins connu, il y a Batman : Digital Justice (1990), dans un futur où le numérique à pris le pas sur tout, avec un Batman descendant de notre héros qui affronte un Joker hackeur ! Oui bon… on fait ce qu’on peut hein ! Sinon, on pourrait éventuellement détailler les comics Batman Beyond (1999), qui évolue techniquement dans un elseworld, celui de l’univers de TAS, mais bon, ça serait nous couper l’herbe sous le pied…

Batman chez les autres

Dossier Elseworlds - Red Son Batman

Batman est aussi apparu dans des elseworlds consacrés à d’autres personnages de l’univers DC, deux versions du chevalier noir sont très marquantes :

Dans Superman : Red Son, Batman est le fils d’un couple de dissidents politiques, assassinés par les forces de police aux ordres de Staline. Il décide de venger la mort de ses parents en s’en prenant au régime totalitaire de Superman, et devient populaire auprès du peuple. Il deviendra l’un des ennemis les plus dangereux du Kal-El de cet univers et parviendra à changer la vision du monde du nouveau leader de l’U.R.S.S.

Dans Kingdom Come, Bruce Wayne possède un nouveau Bat-costume qui ressemble beaucoup à un exosquelette, équipé de nombreux gadgets qui compensent l’état physique plutôt faible d’un héros âgé et un peu diminué suite aux combats qu’il a menés pendant des années, notamment un combat dans la Batcave alors qu’il fut attaqué par Bane et Double-Face, suite à la révélation publique de son identité. Ce Batman est un véritable stratège, à la tête d’une armé de « Bat-Knights », des robots à l’effigie du héros qui protègent Gotham City. Idée qui sera d’ailleurs reprise plus tard dans la continuité classique.

Batman chez Amalgam Comics

Dossier Elseworlds - Batman Amalgam

Dans les années 90, Marvel et DC se sont associés pour créer une ligne intitulée « Amalgam Comics » dans laquelle sont apparus des personnages issus du mélange entre un personnage de la maison des idées et un autre tiré de la Distinguée Concurrence. Batman n’a évidemment pas été épargné par ce traitement. Résultant d’un amalgame entre le chevalier noir et Wolverine, Logan Wayne, est donc un « métamutant » canadien possédant un squelette recouvert d’adamantium, suite à l’expérience Weapon X, qui décide de venger ses parents en combattant le crime sous le costume de Dark Claw. Je ne vous recommande pas la lecture des aventures de ce héros, le seul intérêt de celles-ci étant de retrouver les éléments empruntés au background de l’un ou l’autre de ces deux fameux héros.

Une autre version du héros est présente dans cet univers Amalgam, dans Bruce Wayne agent of S.H.I.E.L.D. , où nous découvrons le jeune homme devenu un agent entraîné par Nick Fury et le Sgt. Rock, alors qu’il compte se venger de l’HYDRA, organisation criminelle bien connue de l’univers Marvel, qui est à l’origine du meurtre de ses parents, à travers la personne du Green Skull, un mélange de Lex Luthor et de Red Skull. La lecture de ce comic-book est toujours aussi dispensable, à ranger avec les bizarreries issues de l’univers des comics.

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Corentin
10 années il y a

Sans oublier un moment d’anthologie où Batman s’envoie Black Canary dans un cimetière sous la pluie… J’adore All-Star, c’est un Robert Rodriguez dans l’univers de Gotham ^^
MERCI POUR CE BEAU DOSSIER (tout les participants sont englobés dans cette déclaration solennelle!). Avec ça et le Par Où Commencer, je pense renoncer à tout espoir de vie sociale pendant quelques temps.

Joke
10 années il y a

Yeah !! Un bon dossier, encore une fois ;)

Bon, j’imagine que ç’aurait été précisé dans l’article, mais à tout hasard, j’pose la question quand même, Urban Comics a-t-il annoncé la parution d’un d’ces albumz ?

Corentin
10 années il y a
Répondre à  Joke

Arkham Asylum de Morrison, oui. Sinon, tu peux déjà trouver Dark Knight Returns et Strike Again. Mais Urban va a priori se focaliser d’abord sur les histoires en continuité (déjà, le temps qu’on ait fini No Man’s Land…)

Joke
10 années il y a
Répondre à  Corentin

Ah yes !! J’vais m’offrir Arkham Asylum et TDKR *-* Merci mecz ;)

Corentin
10 années il y a

Je rajoute juste un commentaire pour déclarer ma flamme au Batman de Kingdom Come, peut être mon itération elseworld préférée avec DKR (on voit d’ailleurs assez clairement la filiation). Le charisme de ce Batman en exosquelette, souriant et inquiétant, charismatique et tendancieux, est juste extraordinaire. Ajouté aux designs des armures et Bat-Robots signés Alex Ross, et au reste du bouquin absolument fantastique (d’ailleurs tiens, j’ai envie de dire un truc: Shazam. Voilà, c’est tout^^), il faut le lire, c’est du bonheur.

crazy-el
crazy-el
10 années il y a

Très beau choix. Merci de cette magnifique rédaction. De même à vous deux pour le choix.

Strax
Strax
10 années il y a

On va pas tortiller, c’est une habitude avec DC Planet, vous faites de très bons dossiers ! ^^
J’aimerais néanmoins ajouter un titre à cette liste !
On peut parler aussi d’un Elseword, puisqu’il s’agit d’une version manga de Batman, réalisée par Asamiya Kia (auteur plus célèbre aux états-unis qu’en France, même si quelques titres de l’auteur nous sont parvenus dans les années 90).
Il s’agit de « L’enfant des Rêves », titre en deux volumes sorti en France au tout début des années 2000 chez Semic, en format comic (et aussi malheureusement dans le sens de lecture occidental).
L’histoire se déroule à Gotham puis à Tokyo. On suit le parcours d’une journaliste japonaise, Yuko, personnage central de l’histoire, et l’intrigue tourne autour d’une nouvelle drogue nommée « Otaku ».
On croisera Double-Face, le Sphinx, le Pingouin, le Joker, etc… et bien sûr Batman.
C’est une histoire qui manque de punch, je trouve, et qui verse dans la redondance (sans vous gâcher le plaisir, une fois qu’on a compris ce qu’il se passe, et ce n’est pas difficile, on verse dans la routine, sans jamais être surpris), et le final est assez prévisible. Mais bon, c’est une version manga de Batman, c’est une histoire complète en deux volumes, et c’est sorti chez nous, contrairement à Death Mask de Yoshinori Natsume (ou alors j’étais malade quand c’est arrivé, ou sur une autre planète).
Le dessin de Asamiya Kia est facilement reconnaissable, et si dans les illustrations de couverture, et dans l’histoire, son Batman est classe, ses autres personnages manquent de diversité, surtout niveau visage.

Bon, pour le trouver aujourd’hui, faut se lever de bonne heure, ou avoir un beau coup de bol et trouver les deux volumes en bon état dans un magasin d’occaz !

crazy-el
crazy-el
10 années il y a
Répondre à  Strax

En effet. Je l’ai déjà lu, merci de le rappeler.

Freytaw
10 années il y a
Répondre à  Strax

Merci Strax pour cette idée de lecture ! Clairement, celui là, je n’y aurais JAMAIS pensé ^^

pioupiou
pioupiou
10 années il y a
Répondre à  Strax

J’ai réussi à me procurer les deux tomes de Batman  » l’Enfant de rêves  » que j’ai reçu et lu aujourd’hui ! Et en plus à l’état neuf. J’ai trouvé le tome 2 plus captivant que le premier.

anarchynpp
Invité
anarchynpp
10 années il y a

Très bon dossier !

clomanthis
clomanthis
10 années il y a

Dispo sur les sites de ventes d’occas (Priceminister entre autres ^^)

Freytaw
10 années il y a

Merci à tous pour vos petits commentaire !

Destroyer
Destroyer
10 années il y a

Bravo à la redac’ pour ce super dossier ! (comme d’hab quoi ^^)

Mouetteman
10 années il y a

Super dossier, je viens d’en commander quelques-uns en VO grâce à vous :D

Azrael
Azrael
10 années il y a

Dossier très complet. J’ai découvert des nouveaux titres, merci !

CaptainMasked
10 années il y a

Super dossier très intéressant. Merci.

Marky
Marky
10 années il y a

Excellent dossier qui m’a donné envie de me pencher sur plusieurs Elseworld que je ne connaissais pas =D

Crane
Crane
10 années il y a

C’est irresponsable de conseiller All star Batman and Robin the Boy Wonder XD
Enfin c’est vrai que ça constitue un elseworld  »intéressant » et qu’il possède son lot de scene culte à la manière du Batman de 66^^

Par contre par rapport à Kingdom Come, mon ouvrage urban comics dit qu’il a été blessé suite à l’assaut mené par double faces et Bane, ce qui me semblait logique vu qu’il a été blessé au dos. Après c’est peut être la traduction Urban qui laisse à désirer?!

En tout cas très bon dossier, vraiment passionnant et instructif! Mais j’ai bien l’impression que c’est la norme à Dcplanet d’avoir des super dossier :)

Crane
Crane
10 années il y a

C’est pas grave vu le dossier c’est juste une petite coquille^^
Par contre j’avais cru avoir un bug ce qui fait que j’ai j’ai envoyé trois fois le même message :/ si y avait moyen de faire le ménage ^^ désolé d’avoir polluer

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