Showcase #12 : Action Comics #424 – Gorilla Grodd’s Grandstand Play

Me revoilà seul dans les bureaux. Mouhahaha, c’est comme quand mes parents me laissaient seul à la maison dans ma jeunesse : je lâchais mes mots-croisés et je filais faire des bêtises ! Plutôt que d’aller me promener dans les bureaux des boss et de risquer de me faire surprendre par une des caméras parlantes de Edge, je vais jeter un œil dans le bureau de Freytaw et MFW. Oho, mais qui voilà !

– Salut Skeets, dis-je sur un ton qui n’a rien de suspect.
– Oh ! Monsieur le Riddler ! Je ne savais pas que vous étiez encore dans les bureaux à cette heure !
– De même pour toi, tu sais que ce n’est pas sûr de traîner seul le soir…
– Mais ? Mais ? Que me voulez-vous ?

Ni une, ni deux, je le saisis avec le point d’interrogation de ma canne et je le traîne dans la Time Sphere. « On va faire ce Showcase ensemble ! » que je grogne.

Nous atterrissons en 1973, sur les rues de Metropolis, et devant moi un homme dans la force de l’âge dont le visage m’est vaguement familier essaie de vendre dans son kiosque des exemplaires du Action Comics #424, datant de juin 1973 mais sorti en vérité le 29 mars de la même année, grâce à une pirouette temporelle dont les éditeurs ont le secret. Je lui en pique un numéro avant de filer au pas de course et le bougre me crie « Foi de Savage, je me vengerai un jour ou l’autre ! Même si je dois attendre l’éternité pour ça ! ». Le malheureux ne doit pas avoir toute sa tête…

Et là vous vous dites : « Ah mais quel demeuré ce Riddler, on est en avril et il nous parle d’un numéro dont on devrait traiter au mois de mars ! Voire au mois de juin, à la limite ! » et vous avez tout faux, une fois de plus, alors à votre place, je ferais pas le malin, parce que ça voudrait dire que vous n’avez pas résolu mon énigme. Ainsi je vous la pose de manière plus évidente : pourquoi donc vous parler de cet Action Comics #424 en ce 24 avril 2014 ? Allez, je vous donnerai la solution à la fin de mon article, ça vous occupera s’il ne vous intéresse pas.

Nous sommes en 1973 après Jésus-Christ. Toute l’Afrique est occupée par les humains. Toute ? Non ! Une cité d’irréductibles gorilles résiste encore et toujours à l’envahisseur… C’est en effet à Gorilla City que démarre notre histoire, présentant le duo de choc Solovar – Grodd qui va avoir la vedette dans ce numéro. Ni une, ni deux, nous voilà à New York en compagnie de Clark Kent et Loïs Lane, chargés de couvrir une assemblée exceptionnelle de l’ONU, réunie d’urgence par un événement de nature exceptionnelle : la révélation d’une cité peuplée par des gorilles intelligents à la civilisation humaine ! Et c’est Solovar en personne qui représente les couleurs de sa glorieuse ville d’origine, partageant ses inquiétudes vis-à-vis des intentions belliqueuses des nations voisines à Gorilla City.

Mais ces discours pacifiques sont rapidement troublés par un Gorilla Grodd pas content qui relève avec justesse : « It’s time for action around here ! And Grodd knows how to make action !« . C’est vrai quoi, on est dans un Action Comics, ces niaiseux de l’ONU semblent l’avoir oublié. Heureusement qu’il y a Grodd pour frapper sur le sol de ses deux poings, générant un tremblement de terre qui fait s’effondrer le bâtiment de l’ONU, ainsi qu’un job pour Superman !

En effet l’Homme d’Acier, tandis que Clark Kent s’éclipse, débarque devant Grodd, excusant son collègue Flash indisposé et expliquant qu’il fera office d’adversaire de remplacement. Grodd a l’air particulièrement déçu de ne pas voir le héros dont il est le némésis, à tel point qu’il projette Superman… dans l’eau. C’est vrai quoi, même si c’est Superman on est jamais trop prudent, faudrait pas le rendre paraplégique, il en faut si peu parfois ! Une chute à cheval, et hop, fini de voler dans les airs ! Quelques tourbillons et péripéties plus tard, Grodd est déclaré vainqueur par K.O. et on emmène Superman, apparemment au seuil de la mort, sur un brancard. Solovar, profondément attristé par le sort de son copain Superman, déboule en trombe et mate Grodd en deux trois mouvements, s’attirant ainsi tout le mérite de la victoire, et le statut symbolique de garant de la paix dans le monde.

Pendant que tout le monde acclame Solovar qui vient de sauver le monde de la fureur de Grodd, Loïs Lane minaude : « Quoi ? Comment pouvez-vous être content alors que Superman est sur un lit d’hôpital en train de mourir ?« . Heureusement, Clark, en bon collègue, réapparaît subitement et réconforte la belle journaliste qui se cramponne à lui, en larmes. Tiens, mais ça veut dire que … ? C’est exact, perspicace lecteur ! Superman n’était pas vraiment mourant ! Quel talent de détective vous avez là !

De talent de détective, Superman n’en est d’ailleurs pas exempt, puisqu’il lui faut à peine quelques cases pour découvrir la supercherie : en fait Solovar n’était pas Solovar mais c’était Grodd dans le corps de Solovar contrôlant télépathiquement Solovar dans le corps de Grodd afin de lui faire faire des bêtises, de sorte à pouvoir l’arrêter et de devenir un héros aux yeux du monde, oho ! La résolution de l’intrigue s’achève sur un enlisement dans la friendzone de Clark qui apprend de Loïs Lane que maintenant que Sup’ n’est plus mourant, Clark et elle ne sont rien de plus que des amis. Mais, bon perdant, le gaillard part d’un franc éclat de rire, qui a de quoi faire craindre pour sa santé mentale.

Cette fantastique aventure nous a été amenée par des mastodontes de Superman : Elliot (S!) Maggin et Curt Swan ! Et si l’on devait retenir un scénariste et un dessinateur pour l’Homme d’Acier, c’est probablement ces deux artistes qu ‘on citerait, ça en dit beaucoup sur la qualité de ce numéro ! Sans Curt Swan, Elliot Maggin conclut le numéro avec un back-up de Green Arrow qui oppose l’Archer Vert à un gang de trafiquants de diamants. Ça cause pauvreté et chocolat, avec les traditionnels flèches gadgets qui font le succès des aventures de Green Arrow. Cool ! Ah, je vous dois la solution à mon énigme : c’est le Action Comics #424, si l’on écrit à l’américaine, ça fait 4/24, soit 24 avril, soit aujourd’hui ! Subtil hein ? Je l’ai trouvé tout seul, parfaitement !

En bonus, la preuve en image que la schizophrénie de Clark Kent dépasse sa double-identité. En cinq cases  nous avons : triste ; triste ; triste ; triste ; mort de rire !