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Les points négatifs :
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« Alors, c’est deux mecs dans un asile de fous… » – Joker
- Scénario : Alan Moore – Dessins : Brian Bolland – Couleurs : Brian Bolland
- Killing Joke – 7 mars 2014 – 72 pages – 13€ – DC Deluxe
Je vais vous emmener dans les coulisses de DC Planet, les vraies hein, pas celles à peine fantasmées de « La vie à DC Planet ». Au moment du partage, il y a une règle immuable, quand un bouquin que tout le monde a lu se pointe en VF, toutes les têtes se tournent vers moi. Bon, je ne peux pas leur en vouloir puisqu’en général, je me garde la surprise pour la sortie Urban, histoire d’être parfaitement neutre. N’empêche, c’est toujours un peu casse gueule de donner son avis quand tout le monde s’est déjà fait le sien depuis des années. Bref, je rassemble mon courage et je me jette. Quelques jours avant de lire la bête, j’ai fait quelques recherches, j’y ai notamment appris que « Killing Joke » ne faisait que 46 pages. Fichtre, me suis-je dit en mon for intérieur (car oui j’utilise des mots ringards pour me parler à moi-même), Moore et Bolland sont un peu pingre. De plus je m’étais dit que même si tout le monde tenait ce bouquin en haute estime, je me réservais le droit de détester !
Oubliez tout ce que vous venez de lire, le livre fait pile la bonne taille et il est excellent. C’est énervant de n’avoir rien d’autre à dire que ce que tout le monde dit déjà depuis des années, mais je pense que c’est la grande force de certains chefs-d’œuvre que d’être universels. Que dire sur le scénario de ce « one-shot » sorti en 1988 sans vous spoiler quoi que ce soit, pas grand-chose si ce n’est que le Joker trouve le moyen de sortir du gruyère qui sert d’asile à Gotham et choisit Jim Gordon comme cobaye afin de mettre à l’épreuve une de ses théories, selon laquelle la folie peut être la conséquence d’une seule mauvaise journée. Parallèlement Moore nous offre une vision des origines du Joker qui fait aujourd’hui référence et étaye la théorie du clown du crime.
C’est dingue comme chacun trouve un sous texte différent à cette histoire, et finalement peut être qu’il n’y en a pas, mais je vais vous livrer mon sentiment, cette histoire ne fait que mettre en lumière la relation fusionnelle entre deux vieux ennemis et j’ai été très surpris de découvrir dernièrement que Grant Morrisson avait choqué tout le monde en livrant une théorie sur ce récit, alors que c’est exactement ce que j’avais moi-même conclu à la fin de ma lecture… Les dessins de Bolland, ici dans la version colorisée par ses soins, sont vraiment superbes, soignés proches de la perfection, le sublime côtoie le glauque à chaque page ! Je pense que ces dessins participent amplement à la renommée du récit tellement la qualité est au rendez-vous !
Pour infos, Urban a fait du remplissage en adjoignant un récit nommé « Un parfait innocent », scénarisé et écrit par Bolland, et si la qualité graphique est toujours là, force est de constater que le scénario, lui, souffre de la comparaison avec « Killing Joke » avec lequel il n’a aucun rapport sinon la présence de Bolland.
Si je devais résumer tout cela en une phrase, ce serait : Si vous n’avez jamais lu « Killing Joke », mais alors qu’est-ce que vous attendez ?
UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!
Il aura seulement suffit de 46 petites pages à Alan Moore pour nous offrir l’un des plus géniaux tête-à-tête entre Batman et son meilleur ennemi le Joker. Comme bien souvent, le Joker s’est évadé d’Arkham. Comme bien souvent Batman se lance à sa poursuite dans leur éternel jeu du chat et de la souris. Mais cette fois-ci Batman s’interroge sur la chute de leur histoire. Il se demande où leur affrontement perpétuel va les conduire. Si cela est différent pour Batman, à cause de ses interrogations, cela l’est tout autant pour le Joker. Il est en effet bien décidé à montrer à tous que sa condition, ce qu’il est, ne résulte que d’une simple p***** de mauvaise journée !
À travers des flashbacks nous découvrons le jour fatidique où l’homme qu’il était avant est devenu le Joker. Véritables origines ? Nouveau fantasme ? La question restera sans réponse comme à chaque fois. Toujours est-il que le Joker décide de s’en prendre à Gordon et ainsi prouver que le grand commissaire de Gotham peut devenir comme lui, si lui aussi vit une p***** de mauvaise journée. Et on peut dire que le Joker ne va pas lésiner sur les moyens. Il tire sur Barbara puis fait vivre à Gordon une expérience traumatisante, dérangeante, tellement insoutenable pour un père, humiliante pour un homme.
Gordon peut cependant compter sur Batman, et ce sera au tour du Chevalier Noir de subir les attaques du clown, qui lors d’un long monologue laisse sous entendre que Batman est tout aussi fou que lui mais ne l’accepte pas à l’inverse de lui ! L’histoire se termine sur une blague du Joker à laquelle les deux hommes rient de bon cœur ! Alan Moore laissant tout le loisir au lecteur d’imaginer la chute de son histoire. Pour Morrison, Batman tuerait le Joker ! Je ne sais pas si c’est concevable, bien que cela colle avec les interrogations de Batman au début.
Aux dessins, Brian Bolland nous signe un chef-d’œuvre ! Que ce soient les scènes de flashbacks en noir et blanc avec juste une pointe de rouge pour rappeler le masque de Red Hood, ou la mise en scène criante et dérangeante de vérité lors de l’attaque de Barbara, ou encore tout simplement l’aspect déjanté voire possédé de son Joker ! Bref, Killing Joke est un classique, un must have absolu ! Un récit intense et malsain où le Joker n’a jamais été aussi fou, mais aussi et surtout, selon moi, où il n’a jamais été aussi triste.
– Biggy
Beaucoup trop cher pour seulement 72 pages. J’vous laisse faire le ratio par rapport à un long Halloween … ça fait chère la page :(
Why so serious?
Compare avec le prix de la franco-belge l’ami ! Ces dernières tournent autour des 48 pages et du même prix !
A l’échelle Urban, un TP de 4 à 6 chapitres est facturé 15 euros, donc tu peux comprendre la grogne au fait de lâcher 13 euros pour 48 pages (après, ils ont surement blindé de bonus comme pour Kingdom Come, et j’imagine que le prix de revient de la page est sensiblement équivalent).
Mais de toutes façons, 13, 15 ou 20 euros, un incontournable reste un incontournable. Si Year One coûtait 40 euros, je le prendrais à 40 euros, et après, je vendrais un rein pour pouvoir acheter à manger.
C’est surtout qu’à ce nombre de page, c’est le prix moyen de l’impression (rapport prix/court du papier/encre etc). Il n’y aucun ouvrage Urban en dessous de 13 euro (surtout un classique qui comprends en plus une réedition d’après colo numérique). C’est tout simplement le prix le plus bas de la collection, en dessous l’éditeur marge plus du tout. Donc il y a aussi la réalité du marché de l’imprimerie à prendre en compte (et en fonction du nombre d’exemplaires imprimés).
Seconde review de DCP sur Killing Joke et les choses restent telles qu’elles sur le fond. Un très bon comics que tout le monde se doit d’avoir dans sa collection. Le traitement du Joker dans ce comics est particulièrement propre au style de Moore. J’ai lu d’ailleurs que plusieurs réalisateurs et scénaristes de cinéma s’inspirent de cette histoire pour certains traitements de personnages presque similaire au Joker. D’après Tim Burton « C’est la meilleure histoire du Joker. »… Sinon pour revenir au comics, personnellement j’ai la version V.O et je me demandais si la traduction française produite par Urban était de bonne qualité ? Sachant que le titre de base du comics est « The Killing Joke » et non « Killing Joke » Pour revenir au problème de la pagination, je trouve que jugé un comics par son nombre de pages (72) c’est un peu gros… Les BD franco-belges, Blacksad par exemple (:D), les 5 premiers albums publiés par Dargaud ne sont épais que de 65 pages au maximum. Chaque tome est vendu 14€ et les histoires sont excellentes. Pas de problème de ce côté là, les gens achètent pourtant. Alors je pense qu’il ne faut vraiment pas jugé un comics par sa taille ou son poids mais par son vraiment par son contenu.
Pour revenir à la critique, j’aime beaucoup tes commentaires Darthfry. Bonne critique, bon contenu mais pour moi tu as quand même oublié de précisé que le contenu de ce comics est quelque-peu violent par rapport à la plupart des Batman qu’on publié Urban et qu’il est quand même réservé à un public averti.
En tout cas j’ai hâte de lire d’autres de tes critiques.
Ça fait beaucoup de « pour revenir »… x)
j’ai découvert ce one-shot avec laparution urban, et je sui sloin d’être déçu ! n’en déplaise à certains, je préfère payer 13€ pour 46 pages de grande qualité, plutôt que 28€ pour 372 totalement indigestes (qui a dit knightfall ? ).
La grande force de l’ouvrage est je trouve le sentiment d’empathie que j’ai ressenti pour le joker, car oui, ses origines, elles se trouvent vraiment dans une sacrée journée de m…..
Evidemment, c’est toujours le classique des classiques pour celui qui aime le Joker.
Mais comme mon super pouvoir à moi c’est de voir le mal dans le bien (on apprend ça en école de journalisme^^), je vais en profiter pour souligner quelques défauts.
Je n’ai pas lu cette édition Urban, mais dans celle que j’ai eu entre les mains (une VO), le récit s’accompagnait de quelques pages « bonus » où un jeune aux tendances psychopathologiques plus ou moins définies fantasmait sur l’idée de tuer Batman, à peu près gratuitement (c’est peut être à ça que fait référence Darthfry dans le récit de Bolland). Je ne comprends pas ce que ça vient foutre là, vu que ça n’enrichit pas vraiment le chef d’oeuvre Killing Joke, et que la morale est assez dégueulasse^^
Ensuite, ça m’énerve que le récit laisse une place telle à l’implicite, puisqu’au final d’aucun vont dire que le Joker n’a jamais violé Barbara (ça a été plus ou moins dit officiellement d’ailleurs), là où on peut retrouver la page originale de Bolland, beaucoup plus explicite sur la question, et qui n’a pas été retenue.
Et surtout, mais là ça ne porte pas sur l’oeuvre en soi, mais sa récupération. Quand on voit ce qui a été fait de ses origines – supposément non canoniques – du Joker (là où l’un des intérêts profonds de ce personnage est de n’avoir aucune origine, comme le souligne Morrison dans Arkham Asylum), que certains auteurs se sont appropriés pour justifier des trucs bizarres, comme Zero Year, où la version New 52 de Harley Quinn. Je pense qu’on a eu tort de prendre pour acquise l’idée de Killing Joke, qui tend plus à la relation Batman/Joker qu’à définir comment le Joker est devenu qui il est.
Bref, c’est vraiment juste pour être relou, puisque la qualité profonde de Killing Joke n’est plus à remettre en question, c’est évidemment un chef d’oeuvre et évidemment un bon investissement (même à 13 euros), alors si on peut trouver un ou deux trucs à redire, avec le regard du présent sur une oeuvre qui a traversé les ans, voilà.
(Et puis sur DCP, on a le droit de critiquer Dark Knight Returns, donc pourquoi pas Killing Joke? ^^)
Le récit de Batman Black and White (1996 il me semble) est là pour densifier le one-shot, et pour célébrer Bolland, un dessinateur somme toute assez rare. Le fait que les pages en question soient aussi colorisées (par l’auteur vraisemblablement, comme pour The Killing Joke), me font pencher pour cette hypothèse.
En soi ça n’éclaire pas du tout le The Killing Joke, mais si on peut avoir pour le même prix « l’intégrale Batman par Bolland » tout en augmentant un tome maigrelet, on va pas chialer non plus. Ce n’est pas comme pour l’édition de Hellbazer : Pandemonium.
Oui mais bon, si tu n’es pas forcément fan du style de Bolland (c’est beau, je ne dis pas le contraire. Mais de là à chercher à avoir l’intégrale de son travail sur la chauve souris, je ne suis pas convaincu), et ça encombre un peu, finalement, un récit quasi irréprochable.
Honnêtement, moi, voire Batman se prendre un headshot par un cinglé, je trouve que ça fait tâche. D’autant que j’aurais payé le même prix avec ou sans ce rajout (et je pense qu’on est nombreux dans ce cas là, vu qu’Urban fait un gros forcing sur le Joker en surfant sur la vague Death of the Family).
A mon avis, tu pinailles pour rien du tout. The Killing Joke et « An Innocent Guy » sont séparés par une postface de l’auteur, donc franchement rajouter dix pages, niveau encombrement, il y a eu pire. Si en plus le gars a colorisé exprès son récit pour l’occasion d’une nouvelle édition, franchement, il y a là aussi eu pire comme attitude.
Reste que je maintiens que pour le même prix, tu as un récit annexe de Bolland, et pourquoi pas ? Tu aurais fait toi le geste de te retrouver le single issue parce que tu aimes bien son dessin ?
Toujours ce problème de lecture apparemment. J’ai dit plus haut (ou même plus bas) que je ne pinaillais pas, que ce soit sur le prix ou sur autre chose. Killing Joke est un classique. Ils pourraient coller un numéro de Teen Titans par Scott Lobdell en appendice que je le prendrais quand même.
Simplement, étant donné que je trouve cette histoire hors sujet et assez naze, je ne comprends pas son ajout (vu que je doute qu’il existe tant de fans de Bolland que ça dans le monde), et en l’occurrence j’aurais préféré le récit simple, sans besoin d’ajouter pour doser.
J’avais lu cette BD parmi mes premières lectures Batman. Mais ayant lu Arkham Asylum avant, qui approfondi encore plus la relation Batman/Joker, je n’y ai rien de trouvé de franchement nouveau dans Killing Joke, qui était toutefois très sympathique, bien qu’un peu court. En fait le problème des récits Batman/Joker c’est qu’une fois que le résumé au dos du bouquin où quelqu’un à dit « la relation Batman/Joker est fusionnelle », je trouve que les récits comme Killing Joke ou Arkham Asylum n’apportent rien de plus niveau scénar’ (Pour AA, le résumé c’est plutôt « et si Batman était aussi fou voire encore plus fou que ses ennemis ? » une fois que tu sais ça, il ne reste plus qu’à regarder les dessins de Dave McKean, ce qui est déjà pas mal).
Bref, deux lectures qui ne m’ont pas réellement satisfait, marqué, à l’époque. Peut être qu’il faudrait que je les relise maintenant, surtout que j’ai l’impression que j’étais plus exigeant en terme de récits héroïques à l’époque. J’apprécierais certainement plus les titres à leur juste valeur…
Ah, et j’ajouterais que ce qui est rigolo avec cette oeuvre, c’est que tout le monde la considère comme un des chefs d’oeuvre de Moore alors que lui ne l’aime pas du tout et trouve qu’il a été trop loin dans le sombre avec ce récit. Il faut dire qu’Alan Moore se sent plutôt coupable d’avoir lancé la mode du grim & gritty chez les super-héros…
Je ne suis pas certain qu’il soit l’instigateur de cette mode, mais de toutes façons Alan Moore selon Alan Moore, c’est « j’aime ce que je fais, mais vous, je vous aime pas ». Ce serait le genre à renier une de ses oeuvres à partir du moment où elle lui échappe et obtient un minimum de succès grand public (les adaptations en étant le meilleur exemple).
Et la richesse de Killing Joke et Arkham Asylum ne se trouvent pas dans la charge scénaristique. C’est pas des histoires à rebondissement ou à surprises. Quand tu lis au dos du bouquin « Batman est fou », ok, moi personnellement je ne suis pas d’accord. Ce qui va m’intéresser, c’est de voir comment l’auteur va justifier ce point de vue. Qui reste d’ailleurs un point de vue, et pas nécessairement une vérité canonique (Arkham Asylum, en l’occurrence, c’est une vision de Batman, pas le Batman universel qu’on connaît tous).
Son Marvelman, son Watchen et ce Killing Joke ont en tout cas bien poussés la tendance du grim & gritty à s’installer, on ne peut le nier. Moore est en partie responsable du grim & gritty, c’est une évidence. Mais ça n’enlève en rien la qualité de ses récits, bien entendu.
Et Alan Moore a le droit de ne pas aimer les adaptations qui sont faites de ces œuvres. Quant bien même elles seraient bien (ce qui est sujet à caution), c’est normal que l’auteur original d’une oeuvre ait toujours du mal avec une transposition de ce qu’il a écrit sur un autre support fait par un tierce. Il n’est pas le seul auteur à ne pas aimer les adaptations de ses œuvres, loin de là. Lui il le dit haut et fort car c’est Alan Moore, c’es tout.
Et Killing Joke était, il me semble, je n’en suis pas certain, un boulot de commande qu’il avait à faire pour DC, il n’a peut être pas réussi à trouver un truc qui lui plaisait vraiment, et avec le recul, ce sentiment s’est amplifié. Surtout qu’Alan Moore est aussi un grand amateur des premiers comics, du ton tout-public, et Killing Joke n’est pas forcément adapté à ça, ce qui peut expliquer son sentiment vis à vis de son oeuvre. N’avait-il pas fait une déclaration provoc’ il y a quelques temps en disant que les adultes qui lisaient encore des comics étaient des abrutis ou un truc du genre ? Ça collerait plutôt bien avec ce qu’il pense de Killing Joke.
Il faudra que je relise Arkham Asylum et Killing Joke de toute manière, avec un peu plus de recul désormais et d’expérience en comics, peut être que je les apprécierais d’avantage. Je les avais déjà trouvés fort sympathiques à l’époque, mais pas à s’en relever la nuit. Peut être que ce sentiment changera à la relecture, on ne sait jamais.
Oui enfin c’était aussi une question d’époque (d’ailleurs ça se retrouve dans bien d’autres médias que les comics. Au cinéma, le cynisme et l’ultra violence ont commencé à pointer à cette époque également), et comme il a été dit plus bas, la tendance Gritty je la vois beaucoup plus cher Miller avec son DKR + Daredevil Born Again. Après, je n’ai pas lu Marvelman, mais Watchmen ne me semble pas si poussif que ça dans l’obscur ou le désespoir (comparativement à l’autre grand de l’époque, évidemment).
Concernant le rejet de son oeuvre, tu as raison, il a parfaitement le droit. Ca n’enlève cependant rien à la qualité de son bouquin (à titre de comparaison, Tchaïkovski n’aimait pas son Casse Noisettes. Pour autant, ça reste l’une de ses plus grandes oeuvres).
Le problème de Moore, c’est qu’il s’enfonce chaque année un peu plus dans l’auto-caricature, ce qui devient absurde avec le temps. Certes, il peut ne pas aimer l’adaptation de Watchmen. Mais lui même a dit ne jamais l’avoir regardée. Il insulte périodiquement les lecteurs et les auteurs de comics, affirme que tout ce qui se fait aujourd’hui est merdique – en précisant, une phrase plus loin, qu’il ne lit rien de ce qui sort actuellement (il a même dit que le dernier comics qu’il avait lu était: Watchmen).
Et s’il regrette tant que ça d’avoir été dans le sombre avec Watchmen, faut m’expliquer. Parce qu’après, il a fait Lost Girls et Neonomicon, qui sont à un niveau supérieur de « anti-grand public », plutôt trash et encore assez tendancieux sur le thème du viol.
Donc papy Moore il est bien gentil, mais par moment faudrait juste qu’il arrête de… Ben, de parler en fait ^^ il écrit, et il retourne se coucher, voilà. Jusqu’à sa mort. xD
En ce qui concerne Arkham Asylum, c’est l’un des rares trucs de Morrison sur Batman que j’arrive à lire avec un peu d’admiration, mais faut aussi le lire détaché de toute hype, de savoir si d’aucun le qualifient de chef d’oeuvre ou pas. T’as parfaitement le droit de trouver ça bien mais sans plus, c’est pas parce que la critique dit que c’est génial que c’est forcément le cas.
Clairement, il peut se sentir responsable du Grim & Gritty, mais il n’était pas tout seul… Qui a dit Miller ?
De plus, ce passage ne s’est pas fait en un jour, comme on veut nous le faire croire… Ce sont des années d’évolution sur le personnage, qui au sortir du silver age, a été largement transformé par des Infantino, des O’Neil ou des Adams qui ont donné un ton naturellement plus sombre pour le personnage… Les autres n’ont fait que récolter les graines qui les autres ont semés avant eux :)
Oui, bien entendu qu’Alan Moore n’a pas été le seul à faire rentrer, progressivement en effet, les comics dans un age sombre. De toute manière le grim & gritty est un tendance, un style qu’on pris certains comics de super héros mais ça n’a jamais été réellement tout les comics. Certains auteurs ont dû trouvé ça chouette et s’y sont mis, certains responsables éditoriaux ont dû poussé certains auteurs à aller par là (je suppose, j’en sais rien), mais forcément ça ne s’est pas appliqué à tout le monde ni en un instant.
Et oui, Miller est en grande partie responsable du grim & gritty aussi, bien entendu. Et il n’avait pas tout à fait la même démarche que Moore, Moore a été dans cette direction pour essayer des choses nouvelles sur les héros (sûrement inspiré par ce qu’Infantino, O’Neil et Adams faisait déjà légèrement, en effet) plus que par amour des histoires sombres, là où Miller en fan de polar noir et de super héros à voulu mixer les deux genres (en tout cas c’est comme ça que je vois les choses).
Mais Miller a cette écriture typique du sombre, là où Moore a aussi rendu des oeuvres oscillant entre les genres. Le polar version Moore, c’est From Hell. Une quête psychologique très symbolique et « réaliste ». Le polar version Miller, c’est Sin City. Une vision apocalyptique de la civilisation, hyper violente et désespérée.
D’ailleurs Miller lui même fait souvent référence dans ses oeuvres à Dirty Harry (All-Star Batman & Robin notamment), ainsi qu’aux histoires de l’Antiquité. C’est cet héritage du cinéma des années 70/80, où on a commencé à s’interroger sur la criminalité, les ghettos, le rôle de la police (Miller est d’ailleurs impliqué dans la saga Robocop, qui traite de ce sujet avec force d’anticipation), la vague de pessimisme qui a suivi la défaite du vietnam, etc.
Honnêtement, on pointe Moore et Miller du doigt parce qu’ils ont écrit les deux comics les plus marquants de leur époque (voire même de tous les temps… Quoi? Comment ça « fanboy aveuglé »? Demandez à Freytaw de vous expliquer le génie de Booster Gold, vous allez voir ce que c’est, un fanboy ^^), mais ils étaient aussi la voix d’une période. Dans les comics, Moore est aussi l’un des symboles de l’anglicisation des comics, avec les débuts de Vertigo, un ton plus horrifique et mature dans l’industrie, etc. En clair, le grim & gritty est arrivé parce qu’il est arrivé, c’était dans l’air du temps et c’est passé par deux grands comme ç’aurait pu passer par d’autres.
(mais en fait il est complètement hors sujet ce débat xD)
Oh oui, ça fait cher la page, mais finalement avec la nouvelle colorisation, le petit récit en plus de Killing Joke, on fait contre mauvaise fortune bon coeur. Pour une fois qu’Urban fait un prix Panini…
Je ne peux que plussoier !!
Un chef d’oeuvre, qu’il faut avoir sur son étagère.
Quand Urban l’ a réédité, je ne me suis pas fait prier (cette fois-ci).
Par contre par moment, le dérangé est un peu dérangeant oO.
(surtout ne pas spoiler…)
Ah bah pour ma part, j’pense que Batou est un grand cinglé qui aurait pu très facilement sombre du côté obscur et devenir un grand criminel plutôt qu’un grand héros :D Imaginez, si Alfred n’avait pas été et que le petit Bruce s’était retrouvé seul, sans guide moral . . … .. J’sais pas si ça a déjà été traité comme histoire mais ça pourrait faire un « What if ? » sympatoche :p
Pour en revenir à « The Killing Joke », c’est un album que j’adore. Il a cette qualité essentielle que je recherche quand j’ouvre un comics, et une BD en générale, une histoire qui ne me donne pas l’impression de voir mon intelligence se faire insulter *-*
Donc un très bon polar pour moi, j’ai adoré chaque page, chaque case, c’juste un bijou.
Quant à l’interprétation de la fin. . … Je m’étais fait la même que Morrison, mais à la 2e lecture seulement. .. . Et du coup, quand j’me suis payé « Joker » de Azzarello, j’ai pas pu m’empêcher de faire la même analyse pour le final.. . .. Mais inversé. .. . .J’ai bien l’impression que Batou s’fait planter par le clown. . .. Et sur la planche finale, on peut voir le(s) (?) voir tomber du pont. Alors, chutent-ils ensemble pour continuer leur affrontement même dans la mort ? Ou est-ce que seul le héros décède ?
J’en sais rien, et j’adore ça :D
Je l’ai acheter il’y a peut, et il est génial ! Et sérieusement, pour le prix heu… c’est vraiment, c’est vraiment peut comparer à ces comics en N&B à 30 € (alors que ceux en couleurs coûtent 25 € WTF) inutile !
Oui, « chef d’œuvre » c’est le bon terme pour cette histoire, c’est vraiment un Joker au mieux de sa forme qui y est présenté. Déjà que je suis très rarement déçu par ce personnage, alors avec en plus une superbe histoire et de beaux dessins bien retravailler, je ne peux qu’adoré !
Certes l’histoire est courte, on a envie d’en voir d’avantage, mais trop en faire autour d’une histoire peut la tuer, alors je me contente de cette petite perle sans en redemander…
Bien sur je vous le conseille vivement !