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Les points positifs :
Les points négatifs :
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« But we’re always here for you, Bruce. Just let us in, and we’ll all help each other, okay ? » – Thomas Wayne
- Scénario : Scott Snyder – Dessins : Greg Capullo – Encrage : Danny Miki – Couleurs : FCO Placensia
- DC Comics BATMAN – Batman #29 : « Zero Year : Dark City » – 12 Mars 2014 – 43 pages – 4,99$
Dark City, période sombre pour Gotham. Le Riddler menace une fois de plus la ville (quel naze celui-là, après il veut qu’on lui fasse confiance, genre !). Et Batman, qui vient juste de se faire piéger, faute de tout avoir compris dans les temps, est en passe de perdre beaucoup plus s’il ne l’arrête pas à temps. Que faut-il faire pour sauver la ville ? Batman a la solution, mais arrivera-t-il à résoudre l’énigme à temps ?
Et c’est là que je vais ouvrir cette critique par un petit bémol. Ne vous affolez pas, mais il fallait bien que je trouve un peu à redire, sinon on va me dire que… enfin laissez tomber ! Le problème avec le terme « d’énigmes », c’est qu’on a toujours eu l’habitude (ou presque) d’avoir un Riddler qui pose réellement des devinettes. Ici, il place un contexte, une sorte de puzzle géant mais sans réellement donner de questions ou de points de départ à celui-ci. J’ai essayé de comprendre la logique derrière le cheminement du personnage, mais c’est la pièce qu’il me manque… Ca ressemble à une énigme, mais je ne vois pas de méthode de résolution, à part trouver la simple vérité comme l’a fait Batman dans le précédent numéro. Du coup bon, la ville de Gotham part un peu biaisée. Ce petit côté d’énigmes qui n’en est une qu’à moitié m’a un peu dérangé et perturbé dans ma lecture. Mais fort heureusement, la force de cet épisode ne dépend pas entièrement de cet aspect. Et pour le reste, je dois m’incliner, parce que Snyder maitrise de bout en bout sa mise en scène.
Je ne vais pas vous spoiler l’intrigue, mais sachez que ce second arc de Zero Year ne va certainement pas se terminer de la façon dont vous l’attendez. Autant nous pouvions deviner à des kilomètres le destin du Red Hood dans le premier arc, autant ici, ce qui arrive est suffisamment violent et efficace pour nous surprendre. Toutes les petites pièces placées ça et là par Snyder dans son run sont utilisées avec brio pendant le développement de ce numéro, et si les choses tournent ainsi, c’est qu’il y a une raison. Je vous passe les détails concernant Gordon, mais Batman va devoir affronter une nouvelle fois le Docteur Death, le dernier rempart entre le chevalier noir et la sauvegarde de la ville. Ce combat, assez impressionnant en terme de tension, et avec un rendu proprement admirable de Greg Capullo, est parfaitement orchestré et supplanté par un dialogue poignant faisant écho au thème et au symbole des origines de Batman. Et tout le reste du numéro vibre au rythme effréné de la course contre la montre que mène Bruce pour stopper le problème, sachant qu’il a plusieurs solutions en tête et qu’il compte aussi sur la réussite de Gordon, le tout se jouant en même temps, sur une note apocalyptique d’une Gotham qui pleure littéralement sous nos yeux. Et en plus, je suis très loin de tout vous dire ! Y’a du fun caché dans les pages du titre ! Libre à l’appréciation de chacun…
Pour la profondeur du thème des origines de Batman, j’ai peur, bien peur qu’elle soit vraiment trop distillée dans les dialogues pour être clairement perçue sur le vif par tout le monde, et je pense que c’est ce qu’il me manquait jusque là dans ma lecture de Zero Year, mais maintenant le message est clair. Thème déjà placé dans les numéros précédent, surtout avec les interventions d’Alfred. Et avec toute la symbolique expliquée ici, je pense que l’ensemble peut être vraiment très très fort si Snyder continue une exécution aussi propre que celle-ci. Cependant, il est à noter que le passage que nous connaissons tous sur les origines de Bruce est lui aussi ici placé sur la fin du numéro. Cette action est on ne peut plus pertinente et dérangeante quand on le rapporte aux évènements du présent. Simplement, je dois dire qu’on voit ces cases tellement souvent, que ça m’a quelque peu atténué son effet dramatique. C’est un peu dommage car clairement, l’intention y est, et pour un nouveau lecteur, je pense que ça pourrait faire mouche.
Comme évoqué plus haut, les dessins de Capullo sont justes parfaits. Le jeu de couleur de Placensia s’atténuant et tournant on ne peut plus vers le noir (et vers le « Dark Knight » en passant), référence là aussi à la période de trouble dans laquelle se trouve le héros. À travers ses dessins, Capullo continue de nous raconter l’histoire de Batman à travers les âges, qui s’annoncent de plus en plus sombre… Si les auteurs suivent cette logique, le dernier arc s’annonce terriblement glauque pour le héros, même si je présage forcément d’une fin positive… puisqu’on sait que le chevalier noir va finir par s’imposer à la ville (enfin presque…). Et que dire de ces pages qui claquent et qui sonnent terriblement juste ? Que dire de cet horrible Doctor Death, parfaitement magnifié et horrible dans ce numéro ? C’est vraiment un artiste complet qui reste d’une constance assez magistrale tout en tenant les délais qui lui sont imposés.
Même si je suis le premier à admettre que j’ai toujours un peu de mal avec le manque d’audace sur Zero Year et les conclusions de Snyder, il faut tout de même dire qu’ici, il nous livre un travail maitrisé, surprenant et arrive au final à rendre le personnage de Doctor Death très intéressant (alors que jusque là, honnêtement, j’en avais un peu rien à faire). Tout en se payant le luxe de multiplier les références (parfois drôles) à divers oeuvres variées (de Frank Miller à Batman Begins en passant par l’auto-référencement). On pourra toujours lui reprocher de faire de très longs runs, mais quand cela aboutit à des numéros comme celui-ci, c’est vraiment du tout bon. Reste les énigmes du Riddler qui ne correspondent pas à ce que j’attends du personnage (même si ça a un côté très Batman Arkham j’ai trouvé). Mais on a quelques surprises, des caméos dont je n’ai pas parlé, une « fin » inattendue, des dialogues superbes, un message pertinent sur le personnage principal qu’il va finir de distiller dans son dernier arc de Zero Year… et surtout des dessins magnifiques. Difficile de présenter ce numéro autrement. Ou alors, une fois de plus, je ne comprends rien de rien au comics.
UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!
On reprend les évènements là où Batman #27 nous avait laissé. Doctor Death a réussi à neutraliser (temporairement) Batman et Nygma profite de la tempête qui rage sur Gotham pour assouvir son plan. Contre toute attente, Gordon et Batman essaient de l’en empêcher… Je dois avouer que sur le plan de l’histoire, tout ne m’a pas transporté ; le numéro est un peu plus long que d’habitude et sur certains passages Snyder m’a un peu perdu avec des bavardages dont l’utilité ne me semble pas si pertinente que ça. Reste que l’auteur sait faire progressivement grimper la tension et qu’on lit ce numéro avec des mains de plus en plus crispées. Ceci étant bien évidemment aidé par la partie artistiques, fabuleuse, de Greg Capullo et Danny Miki. Et à ce titre, je ne retiendrais que deux scènes : le combat contre Death sur le ballon, en pleine tempête ; et les pages finales. Les deux constituent un véritable trésor de découpage, de lisibilité, qui nous font ressentir les évènements contés au plus proche de nos yeux ; on ne lit pas ces passages, on les vit. Et ça, ça force le respect. Capullo fait également un clin d’oeil à TDKR, rien d’exceptionnel mais ça fera toujours plaisir pour le fan-service. Un numéro franchement bon à lire, même si j’en attends plus pour la suite, du coup.
– ArnoKikoo
J’espère que l’édition urban arrivera vite :D
Je dirai Fin Octobre, si Urban saute le #28
Le passage hommage à TDKR est sublime. Capullo my love.
J’ai trouvé magnifique la façon dont les dessins et l’encrage et même la colo arrivent vers le poisseux. Y’a un côté Spawn là derrière et sérieusement effectivement on dit que Snyder ne sait pas conclure ses arcs… Et bien cette fin de Dark City est le numéro le plus osé, le mieux écrit et le plus ébouriffant de Zero Year. Une vraie grande réussite.
Le seul bémol c’est un Riddler qui n’est pas assez bien traité, soit on nous cache un truc et c’est possible, mais c’est beaucoup trop flou son plan.
mouais ce n’est pas le méchant le plus simple à utiliser. En tout cas ce numéro est le meilleur de zero year pour le moment, les couleurs sont de moins en moins présentes, le tableau s’assombrit… Et cette fin!! Cela amorce aussi un probable changement dans le comportement de « badass Bruce »… well done Snyder, Batman reprend de la valeur.
Ne serait-ce que pour l’aspect visuel, cet arc n’est pas dépourvu d’intérêt. Vivement l’édition librairie d’Urban. Cela devrait moins me décevoir que le deuil dans la famille.