Les points positifs :
Les points négatifs :
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« Viens Yorick. Il faut qu’on parte à l’aventure. »
– Héro Brown, enfant
- Scénario : Brian K. Vaughan – Dessins : Pia Guerra, Goran Sudzuka, José Marzan Jr. – Couleurs : Zylonol – Couverture : Massimo Carneval
- Urban Comics Vertigo Essentiels – Y, Le Dernier Homme Tome 3 – 25 Octobre 2013 – 320 pages – 28€ – Hardcover – Collectionne : Y, The Last Man #24-36
Yorick continue son périple à travers les USA pour atteindre le laboratoire du Docteur Mann, qui pourrait, éventuellement, cloner les gènes masculins de Yorick et sauver la race humaine. Le périple ne se fera pas sans encombre (une fois de plus), mais peut-être qu’une pause salutaire attends notre héros en bout de course, et une nana ou deux au passage en prime ? Ce ne sera que pour mieux se replonger dans l’aventure !
J’étais très dérangé, dans le tome précédent, par le traitement des sous-intrigues, contournant ou prenant partie dans des messages auquels j’avais du mal à m’identifier ou que j’avais simplement du mal à comprendre, Vaughan n’allant, à mon sens, pas au bout de son idée. Et il me donne plus ou moins raison car ici, j’ai ressenti une pause dans les thèmes gênants que l’auteur ne maîtrise pas totalement, comme le féminisme et autres communautés « rebelles » (enfin presque). D’ailleurs, le plus gros symbole de ça, c’est le revirement de Héro, la soeur de Yorick, qui, malgré une schizophrénie latente, a visiblement décidé d’abandonner son côté amazone. Au delà de cet aspect, ce numéro se concentre avant tout sur l’intrigue sans en rajouter (trop) de couches tordues sur les personnages que je ne trouve toujours pas totalement crédibles, mais soit. Et l’intrigue, encore une fois, c’est le point fort du titre. Je parle de la principale, quand elle ne part pas sur des sentiers houleux. Ce qui a amené Yorick a être le dernier homme sur Terre (lui et son singe) et à potentiellement devoir sauver le monde. Et son rythme entraînant, il se passe toujours quelque chose et on avance en même temps que le héros.
Et avoir l’impression d’avancer, dans une histoire, ça fait du bien. Surtout que là, des révélations sont faites, et le Docteur Mann, sans vous expliquer le pourquoi du comment, va faire des progrès sur la possibilité ou non de sauver le monde, trouvant peut-être aussi une explication logique à la survie de Yorick et son singe Esperluette. De plus, l’histoire se permet un peu plus « d’écartade » en visitant un peu Beth, en Australie, faisant doucement le rapprochement entre les deux amoureux, qui ne vont certainement pas tarder à se rencontrer. À côté de ça, il y a Héro, et c’est finalement la première fois que je vois un personnage réellement intéressant sur la longueur de cette série. Comme je le mentionne plus haut, elle a entamé son chemin de rédemption ! Alors bon, à mon sens, c’est toujours un peu maladroit dans le développement, car le revirement est un peu trop rapide, et donc forcément peu crédible. Mais après, il faut aussi considérer les ellipses temporelles propres à l’histoire. Du coup, quand on se pose trop de questions comme moi, on jongle un peu avec ce que nous raconte Vaughan. Mais dans l’absolu, ce personnage me plaît de par sa dualité. Tandis que Yorick commence doucement à me sortir par les yeux. C’est la vie, et le destin n’est que foutaises (du moins, c’est ce qu’on essaye de nous raconter ici, plus ou moins), et Yorick ne fait finalement que subir les événements, quand il ne se fout pas tout seul dans la panade. Bref, je me suis fait un nombre incalculable de facepalms pendant la lecture, mais bon, j’imagine qu’être le dernier homme sur Terre, c’est lourd à porter pour n’importe qui !
Il reste cette dernière partie, qui bien sûr vient mettre des bâtons dans les roues des personnage. Et ce passage sur le bateau qui, comme par hasard, est tenu par des … oui bon non, je ne vais rien dire, si tant est qu’il en existe encore parmi vous qui n’ont jamais lu ce titre ! Toujours est-il que les mauvaises surprises sont toujours à portée pour les protagonistes, ce qui n’est vraiment pas de bol ! Vous allez me dire, sans ça, l’histoire serait beaucoup plus chiante à lire ! Parce que si il y a un défaut qu’elle n’a pas, c’est qu’au final, même si on peut éventuellement trouver les personnages idiots et les situations absurdes (du moins, si on est trop regardant comme moi), on ne s’ennuie jamais ! Mais je me répète un peu. Cela prouve sans doute que j’ai fais le tour. En fait, pour moi, tout cette histoire à des proportions dantesques et limite prétentieuses, pour un traitement que je trouve certes entraînant, mais super banal. Ça manque de conviction. Toujours… C’est dommage. Et je passe sur les évidences que nous sort l’auteur dans ce numéro, dont les conséquences tournent un peu en ridicule (une fois de plus). Le personnage de Yorick, comme ses amourettes de passage ou le trip lesbien inévitable entre deux autres protagonistes qu’on a vu venir gros comme une maison. Rien de choquant, c’est juste que c’est traité de manière un peu bas du front, sans doute par peur de trop en faire, je suppose. En fait, le truc, c’est qu’une fois de plus, en conséquence, les personnages réagissent juste de façons stupides (Yorick le premier, alors qu’il est normalement le dernier concerné). Et alors que pendant le premier tome, je trouvais tout ce petit monde tout à fait crédible, je réalise petit à petit qu’au delà de l’intrigue qui connait un bon regain malgré tout dans ce volume, c’est la caractérisation qui est de plus en plus poussive et mauvaise et vient contrarier la fluidité de la lecture.
Les dessins de Pia Guerra sont fidèles à eux même et n’ont pas bougés d’un iota par rapport aux tomes précédents. Cela reste toujours très agréable à regarder sans nous transporter vers le nirvana, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. Je ne sais plus si j’avais déjà fait la réflexion, je trouve cependant le ton des couleurs un peu terne, contrastant finalement avec la cadence haletante de la série. Ça veut allez vite, mais ça reste plus ou moins calme, en apparences (même si ce tome est, soyons honnête, un peu plus calme que le précédent tout de même, non pas qu’il ne s’y passe rien, loin de là). À noter que les images de l’article sont tirées des couvertures de la série dessinées par Massimo Carnevale qui a fait un travail vraiment superbe sur chacune d’entre elles. N’hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir.
En résumé, et ceci malgré un bon départ, on peut dire que j’ai toujours du mal avec cette série. L’intrigue est intéressante, on a envie de savoir, vraiment. Mais j’ai tellement de mal avec ces personnages. D’ailleurs, j’ai même de la peine à en parler. 355 (dont je n’ai toujours pas parlé de manière directe) est trop mystérieuse et fait à mon sens office de coquille vide. Le Docteur Mann pas assez extravertie par rapport à ce qu’elle est, une scientifique en passe de sauver le monde, bon sang de bois, un peu plus de punch que diable ! Reste Héro qui passe du statut de insupportable à réellement intéressante et intrigante, mais cela ne fait pas tout. Et Yorick, je l’ai déjà dit, il finit de me saoûler, et c’est un comble. Faute à un manque global de cohésion dans la caractérisation, trop simpliste à mon goût, et parfois sonnant très faux. Tout me paraît trop forcé. Je crois que j’aurai cette sensation jusqu’à la fin, hélas. Mais j’irai jusqu’à celle-ci, car malgré tout, Vaughan arrive à attiser ma curiosité ! Et n’est-ce pas le principal ? Du moins ça peut l’être, quand on est pas aussi pointilleux sur la caractérisation que moi…
J’ai très récemment lu les trois derniers tomes de Y the Last Man (par trois derniers, je veux dire 3, 4 et 5) et en toute honnêteté, je ne comprends pas trop d’où vient toute cette hype. C’est sympathique, ça change fréquemment de localisation et ça montre des scènes assez diverses mais au fond, les personnages sont pas particulièrement intéressants et l’histoire n’a vraiment pour elle que son concept parce qu’au delà, il n’y a pas grand chose.
Je vois qu’on a le même senti sur cette histoire. Evidemment, je n’en ai pas fini la lecture, j’attend les prochaines publications Urban, mais pour moi, les personnages sont vraiment le point faible de cette série. Je n’accroche pas… Et je les trouve bien souvent idiots. Du coup, je ne comprend pas trop non plus cette hype autour du titre.
je sens moi aussi un essoufflement et j’ai peur que la suite et la fin ne soit pas à la hauteur. C’est sans doute trop étiré pour être prenant tout le long. cela dit est-ce surestimé pour autant ? Quelle autre série US bénéficie d’un aussi simple dessin élégant, presque ligne claire, d’un scénario original, mi-road-movie mi-SF à énigme, sans super-héros ni violence excessive, laissant la part belle à de nombreux personnages féminins ?
Chez Vertigo et DC? il n’y a effectivement aucune concurrence à ce niveau en tout cas, c’est vrai. Cela peut s’expiiquer ainsi, en effet..
Ce que tu te contentes de dire ici, c’est qu’il est le seul dans sa catégorie mais ça n’informe en rien sur sa qualité intrinsèque.
ça fait quand même pas mal d’années que cette oeuvre est parue et elle a célébrée partout depuis à chaque réédition;
pour moi une oeuvre surestimée par la « hype » c’est le contraire: un engouement temporaire et panurgesque des « branchés » au moment de la sortie d’une oeuvre qui a une petite originalité mais qui ne tient pas la distance et s’oublie très vite
(ex récemment le délire sur la série « Hawkeye » de Fraction et Aja qui a quelques petites audaces formelles mais qui ne raconte rien et dont on se lasse déjà.)
Enfin, ça ne serait pas la première oeuvre à être plus célébrée qu’elle ne le mérite, d’autant plus que la célébration vient pour partie des rééditions justement.
Ca ne fait pas tout mais une des raisons pour lesquelles l’oeuvre est célébrée est qu’elle est rééditée, et ce dans des éditions Deluxe, ce qui est un choix de la part de DC. Un exemple très simple d’un autre « big seller » de DC qui est sans cesse réimprimé et érigé au rang de « grand classique », c’est Hush.
Après, je ne dis pas que Y est une mauvaise série, loin s’en faut. Je l’aurais pas finie si je n’y trouvais pas de la qualité. C’est généralement bien écrit, il y a de bons moments, les dialogues sont solides, le dessin est agréable. Maintenant, pour moi c’est pas génial pour autant.