Review VF – Superman Saga #1

Les points positifs : Bon départ pour ce nouveau mensuel La nouvelle équipe artistique d’Action Comics Les points négatifs : Scott Lobdell Les dessins de Young Romance

Un nouveau mensuel, cela se fête ! Et en plus il est sur Superman. Le film Man of Steel a eu un certain succès, mérité ou non là n’est pas la question. Urban surfe donc sur la vague et nous propose un mensuel pour accueillir les meilleures publications sur l’homme d’acier. Au programme nous retrouvons donc la suite de la série Superman, un petit bond en avant pour Action Comics, mais les têtes d’affiche sont les nouvelles séries Superman Unchained de Scott Snyder et Jim Lee, et Batman/Superman de Greg Pak et Jae Lee. À ce sommaire se joindra Supergirl le mois prochain pour une touche de féminité.

Le sommaire est en plus ponctué de nombreux dossiers, pas moins de quatre, pour vous permettre de vous resituer. Ce premier numéro, avec deux couvertures au choix, est disponible à la vente depuis le 17 janvier, au prix habituel de 5,60 euros (ou 6,50 la variante).

SUPERMAN UNCHAINED #1

• Scénario : Scott Snyder — Dessins : Jim Lee

Voilà un titre qui, sur le papier a de quoi faire saliver. Avec Snyder au scénario, qui fascine et emballe sur la série Batman, et Jim Lee qui possède un gros fan club dans le microvers du comics, les voir ensemble sur un titre Superman laissait espérer quelque chose de grand.

J’utilise l’imparfait, car dès le premier chapitre, pour ma part, c’est une véritable déception. Déjà que je ne suis pas fan de Jim Lee, mais si en plus le monsieur n’est pas en forme, c’est la cata. Peut-être pas à ce point là, mais ce n’est vraiment pas folichon folichon. Des dessins sans saveurs, peu de détails, brouillons par moment.

Au niveau de l’histoire, ça sent le vu et revu. Oui cette histoire de véritable Superman peut être plaisante, mais franchement, il n’y a rien de transcendant, rien d’innovant, et surtout ça démarre pépère quand même. Ce n’est pas gênant en soi, mais on parle quand même d’une grosse machine de guerre comme série, et j’ai la vilaine impression qu’il y a tromperie sur la marchandise.

Ne parlons pas de Superman en lui-même, terriblement insipide, ne brillant que lorsqu’il cogne et qu’il se tait.

Bref, déçu, j’attendais un truc énorme, avec un Superman bourré de charisme, j’ai un truc énorme niveau déception et un Superman fade.

Voilà une série, lancée pour les 75 ans de Superman, dont le casting a fait saliver pas mal de monde (sauf probablement Biggy). Snyder et Lee sur la même série, peut-être enfin une bonne série Superman dans les new 52 ? Sera-t-elle à la hauteur ? De toute façon, le numéro 1 ne répondra pas à  la question mais apportera des pistes.

Après une introduction très énigmatique, on plonge directement dans l’action avec un Superman en plein boulot : en effet huit satellites sont en train de tomber sur terre et il s’efforce de limiter les dégâts. Un seul coupable semble probable et notre super-héros est bien décidé à le faire parler…

Le début de scénario est intéressant et nous plonge directement dans la série, néanmoins comme nous n’avons pas toutes les données du problème, cela parait confus. C’est aussi la rançon quand on veut faire une intrigue un peu complexe dans un single. Le cliffhanger nous soulève un coin du voile qui nous met la bave aux lèvres et rebondit sur l’anniversaire commémoré.  C’est prometteur, attendons la suite.

Passons aux dessins de Lee. C’est superbe, plein de détails avec notamment deux double-pages superbes. Le style “viril mais correct” de Lee correspond bien au déferlement d’action de ce numéro, tout ce que j’aime.

Pour conclure, on est pas tellement plus avancé sur la qualité générale de la série mais il semble qu’elle prenne un bon chemin.

BATMAN/SUPERMAN #1

• Scénario : Greg Pak  – Dessins : Jae Lee

Deuxième nouveauté de ce nouveau mensuel, et seconde grosse attente. Et j’avoue qu’en commençant cette série j’avais peur d’être aussi déçu que sur Unchained.

Mais Ô joie ! Il suffit de lire les premières pages pour être rassuré. Rien que par les dessins Ô combien visuels de Lee talentueux Jae Lee (oui elle est facile celle-là). L’artiste nous dépeint une Gotham sombre, oppressante, presque glauque, collant à la noirceur de Batman. Toujours avec une mise en page tellement originale et réfléchie. Alors que quelques pages plus loin, les dessins de Ben Oliver sur la partie Smallville sont lumineux et nous donnent l’impression de pouvoir briser les barrières. Mais les dessins d’Oliver sont très largement en dessous de ceux de Jae Lee, malheureusement. Méthode très intelligente d’opposer, déjà rien que par les dessins, Batman et Superman.

Greg Pak au scénario fait des merveilles, on ressent de suite les différences entre les deux protagonistes, qu’ils viennent de deux mondes totalement différents. Tout les oppose et pourtant, dès le premier chapitre on sent que quelque chose de fort va s’installer entre les deux.

La bonne idée de cette toute première rencontre, c’est qu’elle concerne non pas Batman et Superman, mais Bruce Wayne et Clark Kent. Et cette première rencontre à Gotham fait saliver. Malheureusement, un peu comme pour les dessins, la seconde partie à Smallville est un poil en dessous, la faute à un manque d’explications pour le moment, sur le pourquoi de ce bond temporel, on est un peu perdu.

Bref, cette nouvelle série démarre fort, très fort. L’opposition Clark/Bruce à travers la narration de Pak et les différents styles graphiques prennent de suite. L’équipe créatrice a su me prendre à la gorge dès le départ, je n’attends qu’une chose : découvrir la suite !

Quand j’ai vu la news d’une nouvelle série réunissant “The world’s finest”, j’ai évidement été plutôt enthousiaste, mais quand j’ai pris conscience que les dessins seraient signés Jae Lee, j’ai grimacé. Il faut dire que le style du bonhomme est particulier, à base de personnage pâle, voire transparent, et de décors vide. Mais bon, laissons sa chance au produit.

Le début de l’histoire nous narre une rencontre en Bruce Wayne et Clark Kent et met en lumière les différences d’approches des deux héros. Le journaliste interroge le milliardaire sur des employés de sa sociétés mort ces huit dernières heures. C’est alors que logiquement Batman et Superman se retrouvent sur les lieux du crime.

Le scénario de Greg Pak ne m’a pas impressionné, il est un peu classique et semble manquer un poil d’inspiration, et même le retournement de situation des dernières pages laisse une impression de déjà vu.

Parlons de Lee… Bon ses dessins m’ont moins dérangé que d’habitude, notamment à Gotham ou son style renforce le côté gothique de la ville (même un peu trop quand Bruce est assis sur un banc qui ressemble un peu à un trône de maître du monde démoniaque). Mais cela reste désespérément vide, surtout dans les décors urbains et les personnages semblent tout droit sortis d’un film de vampire. La partie dessinée par Ben Oliver ne fait pas mieux et renforce le coté vide et fade sans avoir la touche graphique de Lee…

Un début qui m’enthousiasme pas vraiment, mais ce n’est pas complètement nul et la barre peut être redressée, espérons que la suite sera meilleure…

ACTION COMICS #19

• Scénario : Andy Diggle — Dessins : Tony S. Daniel

Nouvelle équipe créative pour cette série mettant en scène Superman. Présent en tant que reporter sur un théâtre de guerre, Clark va mettre ses pouvoirs au service de la paix, en essayant d’empêcher une livraison d’armes. Hélas, il va tomber dans une embuscade et dans une partie de billard à plusieurs bandes mise en place par sa némésis : Lex Luthor.

Le scénario de Diggle réussit a mettre en place un scénario prenant et à donner l’eau à la bouche tout en prenant son temps et sans tomber dans le piège de l’action bourrine. De plus le piège de Luthor est bien retors à souhait et prouve l’intelligence de cette mise en bouche, pourvu que ça dure  !

Les dessins de Daniel sont réussis, détaillés, bien qu’un poil anguleux. Un bémol sur Superman qui se retrouve avec la musculature de Goku en mode Super-Sayan, c’est pas très adapté. A part ça l’impression générale est largement positive, c’est du bon boulot.

Voilà quelques pages qui devraient figurer dans le manuel d’apprenti scénariste de comics, ou comment commencer un arc quasi-parfaitement. Vite, la suite !

Je dis un grand oui à ce numéro d’Action Comics ! Enfin nous retrouvons un Superman dynamique, puissant et haut en couleurs ! Andy Diggle (succédant à G. Morrison) arrive et nous gâte d’une mise en bouche sur une mystérieuse attaque de méchas contrôlés par des humains.

Outre le personnage de Superman qui est excellent et que l’on aimerait qu’il soit toujours comme ça, Clark Kent est lui aussi intéressant surtout quand il s’agit de la relation avec Loïs Lane. En effet ce dernier ne fait pas office de raté, mais plutôt d’une personne sûre de lui qui sait prendre les choses en main. Loïs est égale à elle même, une reporter prête à tout pour la vérité.

Là ou j’apprécie le plus, c’est l’arrivé de Lex Luthor dans l’histoire avec la phase psychanalyste, une bonne entrée en scène pour notre sociopathe.

L’artiste Tony S.Daniel nous en met plein la vue, très détaillés, les personnages sont bien mis en valeur. La scène entre Clark et Loïs se lançant un regard (séducteur ?) est très bien mise en valeur surtout sur la couleur de l’iris. Quand Clark intègre son costume grâce à la technologie kryptonniene c’est une claque totale. Les combats sont très propres et Lex Luthor s’approprie très bien le vert. Vivement le prochain numéro.

YOUNG ROMANCE SPECIAL #1

• Scénario : Andy Diggle — Dessins : Robson Rocha

Dc Comics se la joue Valentine’s Day avec se numéro spécialement centré sur la romance entre Diana et Clark. Au programme petit déjeuner aux chandelles en Toscane grâce au cousin Éros de Diana, mais bien évidemment même le soir de la Saint-Valentin nos deux amoureux ne seront pas en paix et ne vivront pas une nuit remplie d’amour et d’eau fraiche. Je trouve le concept intéressant de montrer les héros pendant un court événement loin de leur routine de héros sauvant une ville de la destruction par je ne sais quel détraqué. Cela permet aussi de poser les bases du couple le plus glamour de la sphère comics.

L’ambiance Saint Valentin sur une terrasse en haut d’une montagne en Toscane, c’est le pied surtout quand c’est bien dessiné. Bien que l’environnement soit agréable, les personnages quant à eux auraient pu être mieux travaillés, je n’aime pas tellement la tête de Clark, et encore moins celle de Diana, le reste des personnages sont plutôt bien réussis notamment les soeurs Mantic.

Bon, bon, bon…. Quand on m’a demandé de reviewer une histoire nommée Young romance, je me suis dit que je n’étais probablement pas la cible idéale. Ben ça se confirme, l’histoire est inepte, les dessins pas toujours à la hauteur. Clark et Diana goûtent aux joies d’un de ces moments romantiques qui ne demandent qu’à être gâchés par l’intervention d’un méchant, dans un restaurant recommandé par Eros (dieu du Viagra pour ceux qui ne le remettent pas). Quand soudain… le moment est gâché par le groupe de musique qui se retourne contre eux. Déjà petit un : laissez manger Clark et Diana tranquille parce que c’est déjà la deuxième fois qu’on les interrompt en plein dîner aux chandelles alors qu’ils ne sont ensemble que depuis quelques numéros et que vu les raclées qu’ils doivent mettre, ils ont besoin de calories. Et petit deux : c’est pas intéressant.

Alors certes je caricature un poil le scénario de Diggle et de plus ce n’est pas évident de torcher une histoire complète en huit pages mais on le sent pas franchement inspiré par la situation et du coup nous non plus.

Les dessins de Rocha, eux, pourraient être bien s’il n’avait pas un fâcheux défaut, les yeux sont mal placés, ça peut sembler anecdotique, mais ça flingue carrément tout le travail sur l’expression que l’on veut donner aux personnages, j’en veux pour preuve, le moment où Diana redevient Wonder Woman, qui devrait être un moment fort de l’histoire, est complètement gâché par ses yeux dirigé vers le haut qui lui donne un air complètement stone (ou alors Clark a tenté de saouler Diana ce coquinou).

Inutile d’en rajouter sur cette histoire courte parue pour la saint Valentin dernière, je n’ai pas aimé, mais alors pas du tout, pourtant je ne fais pas partie des détracteurs de l’histoire entre l’Amazone et le Kryptonien, loin s’en faut, mais là c’est franchement bâclé.

SUPERMAN#18

• Scénario : Scott Lobdell — Dessins : Aaron Kuder, Tyler Kirkham et Robson Rocha

Ce numéro intronise grâce à un prologue le néo-dieu Orion dans l’aventure Superman. Pour l’instant la raison de sa venue n’est pas encore dévoilée. Après ce prologue nous nous retrouvons avec notre Superman invité à comparaitre devant le sénat sur les événements d’H’el On Earth.

Cette comparution a pour but de surveiller Superman et sa Forteresse de Solitude qui était encore jusque là inconnue du gouvernement. Scott Lobdell nous livre une histoire un peu brouillon, nous passons du coq à l’âne sans vraiment savoir le pourquoi du comment. Je pense que Lobdell veut nous faire passer un message, mais que seul lui-même peut comprendre.

Le plus amusant reste l’apparition de personnages ne servant à pas grand-chose à part combler les meubles.

Au niveau du style graphique, trois dessinateurs se sont réunis pour ce numéro. J’apprécie moyennement les dessins d’Aaron Kuder, les détails sont assez affreux.

Tyler Kirkham rassure en proposant des dessins beaucoup plus attrayants avec une Loïs Lane embellie d’un sourire radieux… malheureusement cela ne dure que quelques pages. Le troisième artiste n’est autre que Robson Rocha (dessinateur du Young romance de ce kiosque) et là, pareil, une irrégularité au niveau des visages, Clark n’est pas très séduisant, mais quand il passe en Superman le charme revient… enfin presque.

Bon, soyons franc de suite, cet épisode est graphiquement très mauvais. Aucun des dessinateurs ne sauve l’autre.

Sans être passionnant (qui a dit Scott Lobdell inside ?), cet épisode nous offre néanmoins quelques scènes intéressantes. La fermeté surprenante de Superman au Sénat des Etats-Unis. Et même s’il se montre intransigeant, je ne suis pas sûr que cela en reste là, je l’espère surtout. L’arrivée d’Orion dans l’univers de Superman après être venu dans Wonder Woman. Et la présentation d’un nouveau méchant, que l’on connaît plus pour ses oppositions à Green Lantern.

Après, pas grand-chose d’autre. Un peu d’action, une proposition de travail dans l’air du temps, mais terriblement bidon pour Clark.

Bref, un épisode qui sert un peu d’introduction. De nouveaux protagonistes, un Clark qui doit rebondir, et un Superman qui doit surtout absolument effacer cette daube de H’el on Earth…

SUPERMAN#19

• Scénario : Scott Lobdell — Dessins : Kenneth Rocafort

Scott Lobdell a enfin réussi à nous faire comprendre Superman #18 grâce à ce numéro ! C’était tellement simple ! Oui je suis un piètre menteur et surtout mon ironie est trop flagrante. Au diable le système de chapitre ainsi que de prologue-épilogue, ce n’était valable que pour un unique numéro, peut-être que Scott Lobdell s’était perdu en route en relisant son script et pour que nous comprenions mieux l’histoire il nous a gentiment rajouté des repaires, merci Scott, mais on en a encore besoin pour ce numéro. Hélas, c’est comme le précédent : dénué de sens. L’histoire commence là ou elle ne s’est pas arrêtée, car notre ami Superman est en effet en mauvaise posture face à des ennemis inconnus. Ma théorie est que Lobdell a voulu créer une excuse  pour que Clark ne soit pas trop en avance à la fête de Loïs Lane.

Ce numéro n’est pas très concluant et la fin est complètement What-The-Fuck.

Le point positif de ce numéro réside dans les dessins et encrages de Kenneth Rocafort qui nous offre de quoi sécher nos larmes devant un script aussi catastrophique. Cependant je n’accroche pas avec Diana en tenue de soirée ; à contrario Loïs n’est pas désagréable.

Déjà, c’est un plaisir de voir réapparaître Rocafort aux dessins ! Toujours un plaisir de suivre ses scènes d’action, d’admirer ses personnages. Et il y a de quoi faire avec sa Diana Prince ! Elle est juste à tomber. Lorsqu’on la voit apparaître, cela calme tout de suite.

Passons vite sur l’anecdotique combat du début de chapitre en Superman et les Sunturions (oui le nom prête à sourire, pas seulement le nom d’ailleurs…), pour en arriver à l’attrait de ce chapitre, la rencontre en Lois et Diana, niark, niark, niark. Malheureusement, même si je ne m’attendais pas à un catfight, je suis un poil déçu qu’il n’y ait pas la moindre petite pique. La faute à un contrôle mental détraquant tous les invités de la fête. Pas de catfight mais de drôles de situations. Lois en Wonder Woman, Lois qui demande à Clark s’il veut qu’elle l’embrasse…

Mais ce contrôle mental mystérieux n’est pas le seul problème pour Clark, car un Néo-Dieu a décidé de le tuer…

Bref, une histoire qui prend forme et devient intéressante (sûr que c’est Lobdell qui écrit ??), de l’humour, de magnifiques dessins, un excellent chapitre qui donne envie pour la suite. Prions pour que Lobdell ne gâche pas tout…