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« Azrael ne sauve pas ! Azrael –hyeh– venge ! » – Nomoz
- Scénario : Dennis O’Neil, Doug Moench – Dessin : Joe Quesada, Jim Aparo
- DC Nemesis – La Lame d’Azrael – 24 janvier 2014 – 144 pages – 15€
Le 17 janvier dernier (mon anniversaire !), la saga Knightfall s’est achevée en librairie avec la parution du cinquième et dernier tome de la série. Comment ça « Enfin ! » ? Vous n’aimiez pas Jean-Paul Valley ? Ni ses méthodes expéditives, ni son caractère arrogant, ni son costume ? Quelles mauvaises langues vous faites, il était super son costume, on peut au moins lui laisser ça. Quoi qu’il en soit, Urban redonne une seconde chance à Jean-Paul de séduire vos cœurs de lecteur en revenant sur ses origines le temps d’un volume estampillé DC Nemesis, troisième opus de cette collection après La Splendeur du Pingouin et La Revanche de Bane.
Réparti sur les quatre numéros parus fin 1992 de la mini-série Sword of Azrael, ce récit raconte les origines de Jean-Paul Valley. On y voit la passation du flambeau à la mort de son père, puis son initiation auprès de Nomoz, un des rares survivants du mystérieux Ordre de St-Dumas. La survie de cette société secrète est d’ailleurs mise en péril par la trahison d’un de ses membres, le vil LeHah. Ce sera l’occasion pour Jean-Paul Valley de tester les nouveaux pouvoirs qu’il se découvre sous l’emprise du démon Azrael, tandis que Batman et Alfred suivent dans son sillage de mort.
La narration ne se perd pas en explications de fond, privilégiant l’action. D’une enquête sur une mystérieuse tentative de meurtre, on transite bien vite vers une chasse à l’homme à travers l’Europe riche en fights et en explosions. Afin de ne pas perdre le lecteur dans une galerie de nouveaux visages, Dennis O’Neil choisit avec sagesse d’emmener Bruce Wayne et son majordome sur les traces de Jean-Paul Valley lorsque celui-ci quitte Gotham. Le procédé permet de placer Jean-Paul Valley entre deux idéaux : d’un côté le regard d’Alfred, de l’autre celui de l’Ordre de St-Dumas, appuyé par des années de conditionnement. Valley y gagne une ambiguïté, et se balance sur le fil du rasoir entre ses phases de possession, de conscience, de cruauté et d’empathie. En une centaine de pages, on en vient à éprouver une relative sympathie pour un personnage qui massacre d’honnêtes gardes du corps sans état d’âme, c’est pas mal.
Après, il reste ce feeling nineties qui grince bruyamment. Le villain de l’intrigue par exemple fait des débuts encourageants en se trouvant éborgné par Azrael Senior. Bedonnant, poilu et balafré, il a fière allure. Hélas, lorsqu’il se mettra à vénérer le démon Biis, il troque son costard pour une armure démoniaque et deux énormes guns ridicules qui, à côté des vagues de flamme qui accompagnent chaque apparition d’Azrael, donnent à cette mini-série des airs de Spawn plutôt malvenus. La manière dont la transformation de LeHah est amenée laisse de plus à désirer. Ses motivations de départ, expliquées au fil du récit, sont limpides et cohérentes, mais en l’affaire d’une page et d’un coup de théâtre douteux carrément sorti de nulle part, il se mue en une sorte de guerrier de l’apocalypse ultra bad-ass. Et trop de bad-assitude tue la bad-assitude…
Du reste, ça se lit plutôt vite. Batman se tient au second plan mais c’était presque inévitable pour pouvoir donner de l’ampleur à Jean-Paul Valley. Ampleur qu’il ne gagne pas vraiment, la faute à une caractérisation au final simpliste du type « Non, je ne suis pas un ange vengeur, je suis un homme ! ». Mais le peu de profondeur du personnage, et de la mini-série en générale, ne lui donne que plus d’accessibilité et, si on aborde le récit à la légère, on sera sans doute capable de passer un bon moment, en se concentrant sur les rares cases où Jean-Paul Valley fait preuve d’un peu de charisme au milieu de ses apparitions dans le DC Universe.
Aux dessins, Joe Quesada se débrouille bien, mais davantage de personnalité n’aurait pas fait de mal à sont trait. Les premières pages de l’histoire laissent une excellente impression, spectaculaires dans la mise en scène et chargées d’une sur-abondance réjouissante de couleurs. Mais la lecture avançant, l’œil se fatigue à grands renforts de gros plans étouffants. Quant aux couleurs de Kevin Nowlan, elles glissent peu à peu dans une monotonie, à peine troublée par les irruptions rougeoyantes d’Azrael. L’ensemble n’est pas décevant mais reste, à l’image du scénario, pas vraiment mémorable.
En revanche, belle mention pour le Batman #488, qui apporte un double-vent de fraîcheur. C’est une détente visuelle premièrement, car le style de Jim Aparo, moins moderniste, se marie aisément avec les couleurs plus gaies de Adrienne Roy (merci le costume de Robin au passage). D’autre part, le scénario dégage également une atmosphère plus « aérée », puisque l’action se redéplace en terrain connu à Gotham, le villain exagéré a disparu au profit de malfrats plus crédibles et Robin apporte une touche de légèreté bienvenue après cette cascade de violence. Le récit, très court, rivalise d’efficacité avec l’entièreté de la mini-série qui le précède, et fait office de pont idéal entre les origines d’Azrael et le début de la saga Knightfall. On y voit d’ailleurs déjà des signes de fatigue chez le Chevalier Noir !
Impression neutre à la sortie de cette mini-série. La brièveté du récit empêche probablement d’être écoeuré par le personnage de Jean-Paul Valley comme on pouvait l’être au bout de quelques tomes de Knightfall. Mais ça manque autant d’ambition que d’originalité pour présenter un intérêt plus grand que celui d’apprendre les origines de Jean-Paul Valley. Et pour le peu qu’on découvre sur le personnage, à moins d’apprécier la saga Knightfall, auquel cas ce volume s’en fait un préambule presque indispensable, on déconseille plutôt.
UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!
La Lame D’Azrael est un récit très fort. Mais fort, pas pour Batman, en fait ici Batman n’est qu’une victime. Le pion majeur de l’histoire est bel et bien Azrael. On assiste à une passation de costume et de pouvoir. Un costume mystique, et du coup de l’autre côté on se retrouve avec un mafieux gras à gros pistolet qui lui aussi enfilera un costume mystique -hyeh- mais du mauvais côté bien sûr. Franchement ça casse pas trois pattes à un canard l’histoire, certains points sont pas très bien développés, on esquive pas mal de détails sur l’histoire d’Azrael qui auraient eu toute leur importance. Mais ça reste fort grâce au personnage d’Azrael -hyeh- avec le petit nom qui tombe en fin d’histoire. Mais pour être honnête, même si c’est pas parfait, j’adore ! Même s’il y a quelques rapidités, ces deux armures avec esprits mystiques qui les habitent, tout ça, bah ça me botte beaucoup beaucoup. Les planches 90’s mais pas trop aident aussi (la partie de Jim Aparo n’aide pas par contre, je n’adhère pas trop) –hyeh– .
– Harley
Pas un super lancement donc pour cette année « DC Némésis », mais bon ils font aussi ce qu’ils peuvent, j’imagine. :-)
bonjour, concernant Azrael je possède cet ouvrage : http://www.amazon.fr/Batman-Azrael-Joe-Quesada/dp/2876952084
Est-ce le même svp ? Peut-être y’a-t-il du contenu en plus ?
En plus du contenu de l’édition que vous mentionnez, il y a dans celle d’Urban le Batman #488, qui est un court numéro de transition vers la saga Knightfall et au cours duquel on voit Robin s’entraîner avec Jean-Paul Valley.
merci pour cette précision ^^