[Review VO] I, Vampire Vol. 3 : Wave of Mutilation

Critique I Vampire Vol. 3
I, Vampire Vol. 3 : Wave of Mutilation
Les points positifs :
  • Une intrigue à 100 à l’heure
  • Des bouleversements à n’en plus finir
  • Andrea Sorrentino aux dessins
Les points négatifs :
  • Un peu trop de WTF sur les derniers numéros
  • Une fin ouverte à peine satisfaisante
  • C’est fini !

« I love you. » – Andrew Bennett


  • Scénario : Joshua Hale Fialkov – Dessins : Andrea Sorrentino, Fernando Blanco et d’autres –  Couverture Andrea Sorrentino


Attention, cette review peut contenir quelques spoilers mineurs. Vous êtes prévenus.

Qu’on se le dise, et je pense que vous serez tous d’accord avec mes propos. Au lancement des New 52, lorsque DC avait annoncé la série I, Vampire, nous étions en pleine Twilight-mania et beaucoup d’entre nous ont pesté de voir un sous-genre de cette horreur (ces propos n’engagent que moi bien sûr) débarquer dans nos comic-shops. Fort heureusement, la surprise fut de taille puisque de vampires à paillettes il n’en était point question (on a de toute façon « Vampire Diaries » en comics maintenant, au cas où). Nous avons eu droit à la place à une série vraiment sombre, où il est aussi question d’une relation amoureuse, mais de celles qui menacent l’équilibre du monde, de celles qui engendrent des guerres sanglantes à l’échelle planétaire, de celles dont l’issue reste pour toujours incertaine. Et ce sera bien le cas avec ce troisième et dernier volume de la série qui regroupe la fin du chassé-croisé amoureux entre Andrew Bennett et Mary Seward.

Mais avant de reprendre là où le second volume s’achevait, un petit retour en arrière s’impose, pour un numéro #0 qui remonte il y a plus de 400 ans en arrière, alors qu’Andrew Bennett n’était alors qu’un simple fils d’aristocrate épris d’amour pour Mary Seward, une pauvresse n’ayant pas eu la chance de recevoir une naissance de noble famille. Qu’importe, puis que le jeune homme en pince tellement qu’il décide de la retrouver en cachette, à l’abri de la poigne de son père. Mais en chemin, un accident survient et Andrew se retrouve face à Cain, le premier des vampires. Un face à face bien mené laisse place à la conclusion que l’on connaît, et qui explique pourquoi Cain était revenu sur Terre lorsqu’Andrew fut tué à la fin du volume 1 de la série. Un numéro qui en dévoile aussi sur la réaction d’Andrew après sa transformation, et notamment par rapport à Mary. Même si tous les trous narratifs ne sont pas encore comblés. Il manque quelques zones d’ombre pour expliquer comment les deux tourtereaux en sont venus à la situation qu’on a connu au début de la série. Mais on y reviendra peut-être plus tard. En guise d’introduction en tout cas, ce #0 est efficace !

Nous en revenons au présent. Andrew a absorbé toutes les forces vampiriques en lui, redonnant forme humaine à tous ceux qu’il avait vampirisés, et devenant un être aussi puissant que maléfique. Le comble pour celui qu’on prenait pour le gentil depuis le départ ! Le comble également pour Mary qui, après 400 ans de débauche sanguinolente, reprend forme humaine. Quant à Cain, cela semble aussi être le cas. Curieux, me direz-vous. Mais ne nous hâtons pas trop vite. Alors que Mary et le professeur John Troughton essaient de comprendre comment arrêter Andrew, ce dernier et Tig ont d’autres plans en tête, et recrutent un magicien ambitieux pour aller… attaquer le château des Van Helsing, accessoirement la dynastie des plus grands chasseurs de vampires. Mais quelle idée peut donc bien se cacher devant cette apparente mission suicide ? Si vous vous étonnez déjà à ce niveau là, vous n’avez pas fini de pas en croire vos yeux.

Car en effet ce qui fait la grande force de cet ouvrage, c’est la façon qu’a Joshua Hale Fialkov de toujours nous surprendre à chaque recoin de son histoire. C’est très simple, au fur et à mesure qu’avancent les choses, on s’attend à voir un gros chamboulement débarquer à chaque fin de chapitre, voire plus. De nouveaux personnages apparaissent, les intentions de chacun changent à tout moment (mention particulière à Tig, véritable électron libre), les alliances se font et se défont. Constantine, la grosse guest-star de l’histoire, est égal à lui-même, et ne pense qu’à sa pomme. Et vaguement à ce que le monde ne disparaisse pas. Mais son caractère égoïste et lâche est dépeint en long et en large, avec cette phrase qu’il a alors qu’il voit deux vampires (Ô combien dangereux, mais je ne vous dévoile pas leur identité bande de galopins) s’échapper pour aller se rassasier : « Screw it. Vampires in love… Andrew’s problem ». Un parfait salaud qui reste dans ce trait tout au long de sa présence dans l’intrigue. Une autre chose que j’ai bien aimé c’est l’utilisation de flash-backs pour raconter l’histoire de Cain : comment il est devenu ce qu’il est principalement, mais aussi ses rapports avec les Van Helsing et son histoire intime avec un autre personnage plutôt important… Mais revenons en aux surprises qui vous attendront encore : là où Fialkov ne se prive pas non plus, et ce depuis le début de I, Vampire, c’est de faire mourir ses personnages, même les plus importants. Et ici encore, vous serez servis – mais je ne vous en dis pas plus, sinon qu’il faut tout de même faire attention avec la notion de « mort » quand on se trouve dans un bouquin qui, je le rappelle, parle de vampires.

Si je fais l’éloge de la narration de Fialkov, il ne faut pas croire que tout est parfait non plus. La débauche de retournements de situations, et la situation elle même commence à ressembler à du n’importe quoi sur les deux derniers numéros qui signent la fin de la série (pour l’anecdote, le #19 a été accordé à Fialkov de justesse, alors que la série été censée s’annuler au #18). On mélange vampires/Van Helsing, le mystique et magique avec les portes du Paradis et de l’Enfer, Lucifer et Dieu qui viennent se mêler à tout ça – puis on se retrouve également dans la House of Mystery de Constantine dans laquelle n’importe quoi peut arriver, ça n’aide pas – et comme ça va littéralement à 100 à l’heure, on a par moment un impression de too much, ou que certains passages sont vraiment faits à la va-vite parce que bon, il fallait boucler l’histoire en 20 pages. Avec une mention particulière pour la résolution du sort de Cain, ce gros, gros foutage de gueule. J’ai dû relire ces deux pages pour être bien sûr de ce que j’avais vu. On pourra dire que le numéro de fin était sorti durant le mois « WTF » de DC Comics, et pour le coup le WTF est réussi. Mais pas dans le bon sens du terme. Puis parlons-en, de cette fin. Une fin qui est donc assez vite expédiée, avec tout ce qu’il faut pour justifier que la série s’arrête en elle-même, mais une fin aussi un brin ouverte pour pouvoir ré-utiliser le personnage d’Andrew Bennett ailleurs par la suite. J’ai été au final un peu déçu de ne pas savoir sur quel pied danser, surtout qu’on finit vraiment la série par un dernier flashback qui fait le pont entre ce qu’on voyait en début de volume dans le #0 et la situation présentée au début de la série. En soi, la boucle est bouclée, et c’est une légère consolation. On a aussi droit à une page pleine magnifique qui reste le point culminant de la relation entre Andrew et Mary qui n’auront, au final, jamais cessé de s’aimer. C’est juste beau. Cliquez donc ci-dessous pour l’admirer !

Et j’en viens donc aux qualités artistiques de ce livre. On retrouve au départ l’incontournable Andrea Sorrentino qui assure toujours autant sur la série depuis ses débuts, avec cette ambiance très sombre, un peu sale, toute empreinte d’horreur et de quelques touches de romantisme. C’est une patte à laquelle j’ai été accroché dès le départ et je m’en suis jamais lassé. Le problème, c’est que Sorrentino s’en va pour presque tout le reste de l’ouvrage (il continue néanmoins de signer la plupart des somptueuses couvertures qui parsèment les pages) – il reviendra en fait sur le dernier chapitre. Il est donc remplacé par une tripotée d’artistes, dont le plus important (en terme de travail j’entends) est Fernando Blanco. Si l’artiste essaie vraiment de coller à ce que faisait Sorrentino, on voit bien qu’ici il n’arrive pas à égaler le maître. Cela dit il ne s’en sort pas si mal que ça (cf la pleine page dont je parlais avant), et malgré les changements d’artistes, il y a une continuité graphique bien présente. On a juste un numéro où il y a trois ou plus artistes qui s’enchaînent et là on a quand même des problèmes pour la lecture, les styles sont bien différentes et parfois ça devient même carrément brouillon. Et c’est fort dommage. Sorrentino revient donc sur le dernier numéro, hélas seulement pour les flash-backs, et on referme le bouquin avec un petit sourire mitigé, content d’avoir lu quelque chose de bon, mais triste également de devoir quitter Fialkov et sa série. Enfin non ! Pas tout de suite ! On a droit à quelques pages de bonus, avec des sketchs de couvertures et de pages qui sont pour certaines commentées par l’éditeur de la série – chose assez rare pour pouvoir le noter ! Est également présente la couverture du #19 dans son format double pour l’effet « WTF ». Une couverture magnifique d’ailleurs.

Au revoir, I, Vampire ! Tu auras su me séduire et m’emporter dans cette histoire d’amour (oui, parce que malgré tout ça en reste le thème) Ô combien violente, sombre, sanglante, torturée, et pleine de rebondissement en tous genres. J’ai été captivé par les talents de ton auteur qui a su maintenir un rythme effréné et plein de surprises, malgré le grand n’importe quoi de fin (mais c’est pas de sa faute, d’abord). J’ai été subjugué par la patte de ton artiste principal, inégalée par ceux qui ont également contribué sur la série. J’espère vraiment que tous ceux qui n’ont pas pris le temps ni le plaisir de te découvrir rattraperont leur erreur et s’empresseront de te parcourir de leurs yeux innocents. Qui ne le resteront plus très longtemps… 

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ArnoKikoo

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