[Review VO] Forever Evil #4

Les points positifs : Le developpement des personnages La scène Luthor/Bizarro Les débuts de l’Injustice League Le Crime Syndicate Les points négatifs : Inconstance de David Finch Pas mal de frustration Ça n’avance pas vraiment…

« Beware your power ? Time to beware mine ! » – Batman

• Scénario : Geoff Johns – Dessins : David Finch
  

• DC COMICS – Forever Evil #4 – 24 Décembre 2013 – 27 pages – 3,99$

Avec quelques semaines de retard, Forever Evil #4 est enfin disponible et marque le passage à la deuxième moitié du récit. Une étape importante dans les gros crossovers de ce genre puisqu’il permet de plus ou moins préfigurer de l’ambition et des aboutissants de ce début de fin. Jusqu’ici là le récit a été très divertissant même si les défauts inhérents au style de Johns de ces derniers temps sont bien présents. L’histoire avance doucement mais sûrement, plaçant petit-à-petit ses différents éléments pour nous préparer lentement à la révolution de la conclusion. Maintenant il faut à tout prix que Geoff Johns donne un gros coup de fouet à ce Forever Evil pour ne pas tomber dans le syndrome ultra frustrant de Trinity War.

Dans le dernier numéro, Batman s’apprêtait à faire découvrir son repère à Catwoman, endroit que peu peuvent se targuer de connaître. Si ce moment de partage entre les deux personnages permet de redonner un peu d’intérêt à ce qui pourrait être une très belle relation entre Batman et Catwoman (oui il faut supprimer de votre mémoire l’épisode de sexe sur les toits de Gotham qui était à vomir) je ne peux m’empêcher de penser que le potentiel réel de cette scène a été gâché. Elle ne va clairement pas au bout de son objectif, remettre l’humain et les relations « normales » sur le devant de la scène, apporter un peu d’humanité à cette histoire où les pouvoirs ont une (trop) grande place. Trop brève, elle ne fait que survoler la possibilité de reforger la place de Catwoman dans l’univers de la Chauve-Souris.

De leurs côtés, Lex Luthor et sa bande montent eux aussi un plan pour reprendre le contrôle de la situation. Sur cette partie, le plus intéressant est de commencer à voir un début de ce que peut donner une Injustice League puisque la place est surtout faite aux dialogues et autres interactions. D’ailleurs la caractérisation est maîtrisée, et Geoff Johns se sert des différences et des particularités de chacun pour parfaire la personnalité de Lex Luthor. Un Lex Luthor qui commence clairement à prendre plus d’envergure que prévu, puisque cela passe par autre chose que de simplement le faire devenir un sauveur ou un leader. Chacun d’entre eux a une voie particulière et distincte. Ainsi Black Manta est le tueur silencieux qui ne montre aucune émotion, Black Adam est un peu la caution humour du numéro de par sa mâchoire cassée et Captain Cold reste ce vilain qui travaille dur pour être celui qu’il est malgré ses difficultés. La scène avec Bizarro était presque touchante. Je dis presque parce que je ne pense pas vraiment que Luthor pensait vraiment ce qu’il était en train de dire. Peut-être que si, mais j’ai besoin d’en voir plus et plus concrètement pour y croire totalement. Cela étant dit, c’est clairement le rendre encore plus pluridimensionnel que de lui avoir donné une telle scène, voire même culotté de la part de l’auteur. Et c’est pareil pour Bizarro que j’ai d’ailleurs vraiment hâte de voir plus développé puisqu’elle le pousse au-delà du simple « zombie-superman » un peu bête. À elle seule cette scène me donne envie d’en voir beaucoup plus sur lui.

La dynamique au sein du Crime Syndicate change de manière subtile et progressive, laissant transparaitre à quel point chacun des membres de ce groupe est en réalité complètement seul et isolé. Un petit twist apparait également du côté du super faux couple que Geoff Johns se fera un plaisir de réutiliser plus tard au moment opportun.

Heureusement l’action n’est pas oubliée dans ce Forever Evil #4 puisque les 3 groupes se pointent tous au même endroit. Forcément la confrontation est inévitable. C’est un moment que j’attendais personnellement avec une très grande impatience et je reste littéralement sur ma faim. Batman et Luthor n’interagissent que très peu et l’un des passages teasé par l’usage de l’anneau jaune est bien trop court pour procurer un quelconque sentiment d’accomplissement. Pire, il me fruste horriblement, surtout par rapport à la dernière page du numéro. Bon, cela permet, pour la première fois, de voir la future Injustice League interagir avec une partie du Crime Syndicate sous une forme très intéressante.

Comme pour chaque épisode depuis le début, David Finch, l’artiste attitré de la série, ne parvient jamais réellement à nous exploser les rétines. Il souffle toujours le chaud et le froid dans un même numéro et c’est ici encore une fois le cas. Si l’artiste a définitivement trouvé l’histoire qui convient à son style, il n’a soit clairement pas assez de temps pour faire correctement toutes ses planches, ou il a du mal à dessiner la multitude de personnages. Toujours est-il que pour une fois, lors de la scène entre Luthor et Bizarro, j’ai trouvé les visages suffisamment expressifs et justes pour ne pas soulever un sourcil de perplexité. Toutefois, et la toute dernière page en est le parfait exemple, les proportions des protagonistes sont surréalistes jusqu’à l’absurde et le moche !

Forever Evil #4 commençait justement à devenir ce que je craignais qu’il devienne mais Geoff Johns parvient au dernier moment à insuffler l’étincelle d’intérêt nécessaire à son renouvellement. Il faut maintenant que l’histoire avance et surtout que Johns nous montre clairement là où il compte nous emmener. L’ambition du titre et surtout l’échelle du conflit prend également une nouvelle dimension et c’est tant mieux. Ce n’est toujours pas parfait, mais Forever Evil continue d’avancer dans la bonne direction tout en étant une vraie bonne lecture.

UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!

Ce numéro démarre avec une petite déconvenue sur la révélation de la Batcave à Catwoman. Non pas que la scène soit inintéressante, mais disons qu’elle n’apporte pas tous les élements que l’on aurait souhaité. La relation Batman/Catwoman fleurte avec le changement de statu quo sans vraiment nous montrer ou nous dire des choses que nous ne savions pas déjà. Maintenant, sur l’intrigue en elle-même, les choses « bougent » et la League des vilains de Luthor va enfin passer à l’action, un peu malgré elle aussi car Power Ring et l’équipe de Deathstroke (encore oui…) leur tombe dessus pendant leur préparation. Les choses ne se passent pas comme prévu et même Batman, qui se retrouve entre deux feux, ne fera pas la différence dans le combat. Un remous plutôt violent mais qui au final, ne sert qu’à poser un cliffhanger de fou pour patienter jusqu’au numéro #5. C’est ça qui me frustre un peu avec les récit décomplexé de Johns, c’est qu’il semble rassembler dix mille éléments intéressant dans son intrigue pour finalement ne pas s’en servir. Même si ici, l’interaction Bizarro/Luthor se démarque encore un peu et prend une tournure bien étrange ! En somme, un numéro qui se lit d’une traite et qui ne fait hélas pas avancer grand chose et se contente de proposer du fan service. Contrairement je pense aux autres numéros qui faisaient vraiment (à mon sens) avancer le schmilblik. Dommage. Ça passera sans doute une fois de plus mieux en TPB…

– Freytaw