Review VF – Green Arrow : Année Un

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Les points positifs :
  • Origin story définitive (… pour l’instant)
  • Duo d’auteurs qui cartonne
  • Jolis jeux de lumière
Les points négatifs :
  • À peine commencé… déjà terminé
  • Du playboy au ranger en deux pages
  • Pas de milieu urbain

« … je suis mort ? » – Oliver Queen


  • Scénario : Andy Diggle – Dessins : Jock – Couleur : David Baron

On vous vantait récemment les mérites de Diggle et Jock avec la review des Losers, dont le premier tome avait été publié par Urban il y a peu. Le duo semble aussi avoir conquis les pontes d’Urban puisqu’ils sont sur toutes les lèvres du planning de ce mois de Novembre  : Losers (en deux tomes), Snapshot et maintenant Green Arrow – Année Un. Ce dernier est une grosse sortie pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’Archer Vert doit être un des héros DC les plus boudés par les éditeurs francophones, et rien ne vaut un public affamé pour faire le succès d’un titre. Une faim accentuée par le succès de la série Arrow, succès qui n’est pas sans lien avec la décision d‘Urban de publier ce titre, comme le montre un gros autocollant très laid sur la couverture « Le comics qui a inspiré la série Arrow ! » (sticker à double-tranchant soi-dit en passant, vu les reproches que récolte parfois la série de la CW). Et enfin Diggle et Jock sont loin d’être les artistes les plus dépréciés de l’industrie américaine, de quoi ajouter un argument de poids à l’objet.

Critique de Green Arrow - Anne Un

Le gros de l’histoire est connu par beaucoup. Oliver Queen est un jeune bourge parvenu sans grand charisme dont le yacht en or coule au large du Pacifique. Par miracle il échoue, à moitié mort, sur une île ne figurant sur aucune carte, où il se rappellera avec soulagement ses vieux cours de tirs à l’arc et ses heures passées dans la forêt avec ses copains scouts quand il était gosse. Puisqu’un heureux hasard arrive toujours accompagné, il n’est pas le seul sur l’île. Dans la lignée des Far Cry, King Kong et autres îles tranquilles de prime abord qui révèlent des secrets tandis que les malheureux héros s’enfoncent dans la jungle, Ollie en aura aussi pour son pesant d’or en embûches. Et c’est face à la double-hostilité de la faune et des habitants qu’il va développer ses aptitudes de ranger des bois, qu’il va devenir… someone else. Qu’il va devenir… something else.

Si vous avez saisi l’allusion, ou si vous avez lu le premier paragraphe (effort pour lequel je vous en suis très reconnaissant :) j’espère que vous l’avez apprécié), vous aurez deviné que Green Arrow – Année Un a fortement inspiré la série Arrow, qui a fait de la fameuse île un élément central de ses deux saisons. Toutefois, sachez que les scénaristes de CW ont largement brodé autour de l’esquisse dépeinte ici. Tant mieux si vous accrochez à Arrow, si ce n’est pas le cas, la parenté entre la série et l’oeuvre de Diggle et Jock est plutôt légère, pas de quoi embêter un réfractaire au jeu de Stephen Amell. Comme dans les Losers, Green Arrow – Année Un s’inscrit dans un contexte moderne. China White, par exemple, introduite ici pour la première fois dans la mythologie de l’Archer Vert, y est une vilaine réaliste en dépit de sa froideur, notamment à travers ses affaires dans la drogue. Les réactions sont voulues crédibles, le ton n’est pas déjanté, mais garde toutefois une légèreté dans sa profusion de flingues et de répliques cinglantes.

Critique de Green Arrow - Anne Un

En revanche, c’est court !  Six numéros pour lancer l’intrigue, faire d’Oliver Queen un Robinson Crusoé moderne, monter un scénario, et consacrer Green Arrow dans un final explosif. Si c’est deux numéros de plus que le Batman – Année Un de Frank Miller, on a l’impression qu’il en compte la moitié tant le rythme est nerveux. Il faut dire que Jock se montre très à l’aise lorsqu’il s’agit de retranscrire des scènes d’action, usant de découpages inventifs et de gros plans débordant d’une tension soutenue par son trait sec et agressif. Une demi-heure à peine sera nécessaire pour venir à bout de cette grosse centaine de pages, dire qu’on en reste sur sa faim est un euphémisme. De fait, si on se plaît à suivre les péripéties de Oliver Queen encapuchonné (pour se protéger du soleil, c’est que ça tape sur cette île!), son statut de « vigilant » ne lui est acquis que lors de la dernière case de l’ouvrage et c’est au moment où la « légende » commence que les auteurs nous abandonnent, les salauds! Ceci dit leur souhait de ne pas faire passer leur personnage principal pour un super-héros classique en collants est visible, le terme « héros » lui-même n’apparaît jamais, et un dialogue entre Ollie et sa pote (ex-) enceinte sur la fin du tome témoigne de la distance que Green Arrow prend avec cette tendance super-héroïque… héritage du rôle de rebelle qu’il a toujours tenu dans le panthéon de DC ? N’allons pas trop loin.

Ouais, des reproches qui au final n’en sont pas vraiment, car sans mentir, c’est une lecture fluide, sans temps mort à l’exception d’une scène d’accouchement un tantinet niaise et qui tombe aussi inopinément qu’inutilement. Pour le reste, si le scénario s’en tient à l’essentiel et ne développe que peu de personnages, il n’en gagne qu’en efficacité en évitant de se perdre en enjeux secondaires superflus. Il y a Oliver Queen, son ancien pote de Star City, la vilaine, et l’indigène enceinte sympa. Punkt schluss. Le reste, c’est du menu fretin tout bon à se prendre des flèches-gants-de-boxe (je déconne, on y a pas droit). Même sans se montrer brillant d’originalité, Diggle donne des leçons d’écriture qui auraient profité à bien des auteurs du villain’s month, de ceux qui ont loupé leurs origin stories lamentablement pour des personnages moins difficiles à traiter que Oliver Queen. On pourrait reprocher à Diggle d’avoir choisi de ne pas développer ce qui différenciait nettement Green Arrow des autres super-héros, ce qui constituait son identité au-delà de son arc et de son carquois, à savoir ses opinions politiques de gauche. Mais cet aspect a été (trop?) souligné, usé et exploité depuis son introduction au début des années ’70 (suite à la refonte du personnage par Neil Adams), et son absence nous épargne des digressions politiques au mieux amusantes, mais souvent inintéressantes faut d’être explorées avec sérieux. Pour les fans hardcore de Ollie le communiste (ou de communisme tout simplement), on pourrait leur rétorquer en restant terre-à-terre que les convictions d’Oliver Queen attendent son retour à Star City loin des dangers de l’île pour se forger définitivement, et que ce titre faisant office de genèse du personnage, les opinions politiques de l’Archer Vert n’en sont pas encore à leurs balbutiements. Enfin, visuellement personne ne viendra râler, car non seulement le style de Jock rend justice à l’artiste, mais la mise en couleurs mérite aussi des éloges, offrant un rendu bluffant de l’éclat du soleil ou de la moiteur des nuits équatoriales passées sur l’île.

Critique de Green Arrow - Anne Un

Moins mythique (et moins sombre) que le Year One de Frank Miller à la comparaison duquel il ne pouvait que s’avancer au vu du titre choisi, Green Arrow – Année Un n’en est pas moins une histoire réussie des débuts de Green Arrow dans l’archerie. Comme pour leurs autres collaborations, Diggle et Jock allient un scénario rythmé et fun à un trait haché et badass. Un beau mariage qui n’a donné jusque là que de beaux enfants, réjouissons-nous. Adeptes francophones d’Oliver Queen, vous savez que vous ne devez pas manquer cette sortie. Pour les autres, il y a là assez de guns, de drogue et d’os brisés pour vous rassasier, les cartes sont dans votre main.

Un deuxième avis c’est bien aussi !

Depuis son annonce, il me tardait de mettre la main sur ce Year One de Green Arrow, car en plus d’être le comics qui a inspiré la série TV Arrow, il s’agit de l’archer vert, le mal aimé des New 52 ! Quelle joie de connaître les origines du playboy narcissique Justin Hartley… pardon Oliver Queen et de le voir à l’état sauvage. L’histoire commence avec Oliver en quête d’un but pour combler sa vie de riche héritier. Mais en attendant, accompagné de son garde du corps, il enchaîne les périples et sensations fortes. Jusqu’au jour où la trahison rôde autour de notre blondinet, il se retrouve laissé pour mort dans les îles Fidji. Et là commence l’ascension de notre futur homme à la capuche, sur l’île comme dans « Seul au monde » mais sans Wilson. Pour la première fois de sa vie, Oliver se sent vivant entre la faune et la flore, mais une menace se profile à l’horizon… Je fus agréablement surpris de la qualité du livre et de l’histoire. Tout est bien orchestré, mais hélas c’est trop court ! On aurait voulu voir plus que l’île, les premiers pas du justicier dans Starling City. Pour moi le terme Year One n’est pas approprié si on le compare à celui de Batman, Selon mon point de vue, “Origins” serait un titre plus adapté. Les dessins et l’encrage sont vraiment cool. On comprend vite les scènes, ce n’est pas brouillon ni chargé. Mais le style de Jock ne plaira pas à tout le monde malheureusement. Le tandem Diggle/Jock est en osmose complète, on sent une réelle compréhension entre les deux. Que l’on soit néophyte ou un lecteur aguerri, Green Arrow Year One est un comics à lire et à ne pas rater, surtout quand on voit l’ascension d’Oliver, ses choix et ses capacités.

 -Deiimo

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BRISAK
10 années il y a

Merci pour la review.
Je l’attendait ! :-D
Je pense me l’acheter….

Julien
Administrateur
10 années il y a

Entièrement d’accord avec cette review. L’édition d’Urban est très sympa en plus !

Crane
Crane
10 années il y a

Bonne review :) je suis d’accord avec tout ce que tu dis, et franchement je ne me rappel pas avoir lu 6 chapitre de suite d’une traite comme ça, le livre se laisse dévorer sans difficultés. Du coup la scène de l’accouchement ne m’a pas vraiment gêné vu que l’on ne s’y éternise pas trop(même si la scène se laisse deviner dès l’apparition du personnage hélas). Par contre j’aurais bien aimé un chapitre supplémentaire sur l’évolution de Ollie sur l’île, de son naufrage à sa rencontre avec les « habitants ».
N’empêche quelle pied de lire du Green Arrow en français!

DarkChap
DarkChap
10 années il y a

Un comic book absolument fantastique en effet.

DarkChap
DarkChap
10 années il y a
Répondre à  TheRiddler

Ca dépend ce que tu veux dire par traditionnel. Il est forcément très différent du héros du Golden-Silver mais ici, je le trouve plutôt dans la lignée naturelle du tournant plus réaliste et plus violent qu’il a pris depuis le début du Bronze puis à travers le modern avec Mike Grell.
Le truc, c’est que contrairement à pas mal de personnages, pour Green Arrow, les choix de caractérisation et de ton ne sont pas nécessairement des plus stables et qu’ils changent quand même pas mal d’un auteur à l’autre.

archibald911
Invité
archibald911
10 années il y a

Bon bah hop ! Dans la liste de cadeau de Noël ! (Avec l’intégrale VO de Green Arrow depuis ses débuts avec GL dans le run de Neil. Trop hâte de recevoir tout ça)

Pipadou
10 années il y a

Pfiou, ce fut une belle claque…ce fut court mais la marque reste plus longtemps encore! Gros coup de coeur pour la colorisation, un véritable régal du début à la fin. N’ayant jamais lu d’oeuvre de ce duo, je redoutais un peu les dessins de Jock qui avaient l’air particuliers (tout comme je redoutais ceux de Tim Sales à la couverture de Kryptonite), mais une fois dans l’histoire, c’est juste « parfait », le style colle magnifiquement avec l’histoire et je me suis régalé (pages bonus d’Urban forts sympathiques à la fin de l’ouvrage)

Pipadou
10 années il y a
Répondre à  Pipadou

Et merci TheRiddler pour cette excellente review, là où mon opinion a vraiment divergé du tien concernait l’accouchement qui donnait une touche positive contrastant avec les évènements précédents sur l’île. Je n’ai pas trouvé que ça gênait malgré la rapidité de l’histoire (et je te rejoins quand même sur le niais, car on se serait bien passé du fait qu’elle soit enceinte)

Sasahara
Sasahara
10 années il y a

Lu aussi, d’une traite, et c’est formidable.
Dommage que ce ne soit qu’un one-shot! Arrivé à la dernière image, le retour en ville, on se dit que tout commence ! il faudrait enchainer avec une série régulière Green Arrow ! Mais toujours rien de prévu chez nous ?

Pipadou
10 années il y a
Répondre à  Sasahara

Peut etre mal compris la question mais pour une série régulière Green Arrow en VF, il faut se tourner vers le Justice League Saga (#1) pour commencer par Green Arrow #17 (début du run de Lemire si je ne dis pas de bétise)

Sasahara
Sasahara
10 années il y a

Très juste ! je l’ai donc déjà lue … et aussitôt oubliée (aïe ! mauvais signe !)
je vais la relire, donc !

Sasahara
Sasahara
10 années il y a

ça je l’ai lu (en bibliothèque) c’est pas mal c’est vrai, mais ça sert avant tout à expliquer le retour du personnage après sa mort dans un épisode précédent !

…j’aimerais une série comics comme la série tv, axée avant tout sur son activité de justicier urbain !

tchopanda
tchopanda
10 années il y a

Je me suis mis aussi a jl saga du coup l’histoire de jl saga est juste aprés ce tome GA année un sa ne s’entrecoupe pas ou ne fais pas doublon ?

BlueWarth
BlueWarth
10 années il y a

mmmm j’hésitais à le prendre, mais vu la review, et l’avis général, je vais peut être craquer!!!

anarchynpp
Invité
anarchynpp
10 années il y a

Bonne review pour un comic que j’ai bien aimé ! Malgré les dessins que je trouvais trop centrès sur Oliver Queen et donc les arrières plans assez vides.

SwampThing
SwampThing
9 années il y a

Beaucoup de point commun avec Far cry 3 et tant mieux car j’ai aimé les deux oeuvres!

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