[Review VO] Forever Evil : A.R.G.U.S. #1

Les points positifs: Une belle surprise globale Le développement lié à Steve Trevor Les guests et les ponts fait avec le reste de l’univers DC Les points négatifs: Trop de dessinateurs tuent le dessin… (ou lui font mal en tout cas) Une attente forte pour chacun des développements qui faciliteront une éventuelle déception pour la suite.

« We’re going to look A.R.G.U.S., in their « all-seeing eye »… » – Personnage mystérieux

• Scénario : Sterling Gates – Dessins : Philip Tan, Neil Edwards, Javier Pina, Jason Paz, Jay Leinsten – Couleurs : Nathan Eyering, Romulo Falardo Jr., Hi-Fi-Colorists

• DC Comics FOREVER EVIL – Forever Evil : A.R.G.U.S. #1 : « Part One : Issue of trust » – 30 Octobre 2013 – 32 pages – 2,99$

Petit focus sur A.R.G.U.S.. Pour ceux qui ne savent pas, c’est l’Advanced Research Group Uniting Superhumans. Un groupe servant officiellement de liaison entre les Etats-Unis et la Justice League. Officieusement, il s’agit d’un centre de recherche militaire qui étudie les faits et gestes des méta-humains et ce depuis peu après l’invasion de Darkseid. Cette histoire nous plonge donc au cœur de l’organisation, où ce qu’il en reste, après les mystérieux évènements qui ont provoqué la disparition de la Justice League lors de la Trinity War. Mais pas seulement, car à travers les yeux de Steve Trevor, qui a réussi à échapper (grâce à Zatanna, pour les détails de quand et comment, je vous laisse la surprise, mais c’est totalement prenant et intéressant), nous allons revivre son propre passé (avec du Wonder Woman dedans) et celui de la naissance de l’organisation, puisqu’ils sont étroitement liés. Derrière tout ça, pendant que le monde et A.R.G.U.S. essayent de se relever de cette situation dramatique, des complots se soulèvent pour profiter de la situation.

Je n’attendais pas grand chose de ce titre. La raison qui me l’ont fait acheter, c’est Steve Trevor et le tag Forever Evil en gros. Je ne voyais pas trop quel serait l’axe de développement de cette mini-série ni le lien avec l’event principal. Et quelle fut ma surprise de découvrir des choses réellement inattendues dans ce premier numéro. Tout d’abord, le pitch est clair : A.R.G.U.S. est en perdition totale suite aux évènement décrits dans Forever Evil, mais est-ce vraiment lié ? Rien n’est moins sûr. Amada Waller est introuvable, Steve Trevor est retrouvé blessé au milieu de décombres dans une position à laquelle il n’était pas attendu, la plupart des agents de l’A.R.G.U.S. ont été débusqués et tués par leurs ennemis, c’est l’hécatombe générale. Il reste Etta Candy qui essaye de soutenir le tout jusqu’au réveil de Steve. Et c’est là que cela devient très intéressant. Au vu du scénariste, monsieur Sterling Gates, qui n’a rien livré de formidable jusque là dans les New 52 (j’ai encore le souvenir de l’horreur qu’était Hawk & Dove), je ne m’attendais pas à lire une intrigue bien pensée qui aille plus loin que le crossover et qui ne se résume pas à de l’action bourrine et sans intérêt. Et ma bonne surprise se tient aussi à ce niveau, des flash-backs (qui ne sont certes pas l’idée révolutionnaire du siècle non plus) font leur apparition et sont formellement intéressants et utiles au développement de l’intrigue posée ici (comprendre les motivations de Steve et le fonctionnement de l’A.R.G.U.S.) mais aussi de l’univers DC dans sa globalité. On va de la naissance d’A.R.G.U.S. aux origines de la relation entre Steve Trevor et Wonder Woman. Le second élément manquera probablement encore d’une partie de développement, mais elle fait intelligemment le lien entre le premier arc de la Justice League, Wonder Woman et son côté naïf, et justement, Steve Trevor. Le tout, sans prendre de risques, respectant globalement les canons connus de cette histoire. Le premier élément lui, fait le pont entre l’A.R.G.U.S., la Team 7 (rapidement) et Steve Trevor, toujours, qui s’affirme vraiment ici comme un élément central de la mythologie DC Comics dans les New 52.

Au delà de cet aspect large qui touche à l’univers DC, le reste n’est pas à jeter non plus. Bien au contraire. Les auteurs effectuent ici un double-combo des plus appréciables car l’avancée sur l’intrigue de Forever Evil est pertinente et semble (jusque là) importante. La situation présente de Steve déjà, commence à mettre en lumière ce qui s’est passé au moment où la (et les) Justice League est confrontée à vous-savez-qui, et donc pointant sur la fin de Trinity War. Ensuite, il y a d’autres liens comme avec l’intervention du Doctor Light qui sont rattachés à cette mini-série et qui permettent (ou permettront, on a plus de la promesse à ce niveau là pour l’instant) de mettre en lumière les différents acteurs et enjeux qui ont conduit à la situation courante. Enfin, le tout est embarqué dans une intrigue captivante qui ramène Deathstroke sur le devant de la scène dans une mission que je vous laisserai découvrir aussi par vous même. Oui, beaucoup de noms, beaucoup de faits marquant, beaucoup de développement. J’ ai été surpris, intéressé, amusé, il y a énormément d’éléments dans ce premier numéro qui sont très prometteurs. A fortiori, cela implique donc maintenant beaucoup d’attente sur la suite, ce qui n’était pas le cas auparavant (en ce qui me concerne). Et c’est à double tranchant, car la déception peut être aussi énorme si ce n’est plus que la bonne surprise de ce premier numéro. Personnellement, j’aime bien les surprises, mais je n’aime pas être déçu, ce qui peut s’avérer problématique et contradictoire. Comme quand, tout heureux d’avoir reçu ma pochette surprise quand j’étais gamin, j’étais d’autant plus frustré d’avoir un pauvre jouet en plastique ressemblant vaguement à une toupie mais incapable d’en imiter les atouts. Bref, que de mauvais souvenirs tout ça ! Surtout qu’ici, on nous tease dès la toute première page, l’implication d’un troisième parti, celui qui compte profiter de la situation, et qu’on espère bien encore être agréablement surpris à ce niveau là ! Et là, pour le moment, à part un ou deux noms fantasmés qui me viennent à l’esprit, je ne vois pas qui ils peuvent être !

Il reste maintenant la question du dessin qui peut s’avérer ici être un petit défaut du numéro. En effet, il y a trois dessinateurs attitrés (et autant d’encreurs), dont l’excellent Philip Tan (et Brett Booth n’est que sur la couverture, je vous rassure), et les changements se remarquent notamment entre les scènes de temps présent et les flashbacks. C’est cependant une force sur l’apparence générale, en effet, les dessins de l’instant présent sont sombres et reflètent bien le côté dramatique de la situation, tandis que les dessins du passé sont clairs et moins encrés, c’est lumineux et positif. Jusque là pas de problème. Mais autant je trouve que les dessins des flashbacks sont globalement bons (quoique certains visages sont étranges par moment même ici), autant je trouve le reste un peu en dessous et c’est assez frustrant (et là, y’a des visages vraiment moches, pas seulement étranges). Rien de véritablement horrible en soi, il ne faut rien exagérer, mais cette inégalité dans la qualité peut poser un souci aux plus pointilleux d’entre nous, surtout quand une page sur l’autre, outre les cinq ans qui les séparent, les personnages changent de tronche du tout au tout (et des fois c’est entre deux pages du présent). Et c’est complètement déroutant.

Un premier numéro qui reste très positif de par la surprise qu’il a su créer chez moi. Qui continue de nous laisser penser que cet event est bien maîtrisé. La perfection n’est pas de ce monde, mais en relativisant un poil, on se rend compte ne serait-ce que par ce numéro, de la cohésion entre l’event principal et ses mini-séries, grandement confirmée par ce Forever Evil : A.R.G.U.S. #1 ! Un plaisir qui j’espère se poursuivra le mois prochain, avec moins de bazar sur le dessin pour cette série là.