Review VF – La Mort de Superman Tome 2 : Le Règne des Supermen

Review La Mort de Superman T.2 : Le Règne des Supermen
Critique La Mort de Superman T.2 : Le Règne des Supermen
Les points positifs:
  • L’évolution de Superboy
  • Premiers pas de Steel
  • Plus digeste que le premier tome…
Les points négatifs:
  • …mais reste quand même sur l’estomac
  • Des désastres sans conséquence ?
  • Épilogue trop long

« Superman ou pas, il est peut-être le héros dont Metropolis  a besoin. »  – Lois Lane


  • Scénario : Dan Jurgens, Karl Kesel, Roger Stern, Louise Simonson Dessin : Jon Bogdanove, Tom Grummett, Jackson Guice

Cet énorme volume avait de quoi faire peur, avec sa couverture menaçante montrant le double mécano-maléfique de Superman, mais surtout avec un prédécesseur interminable qu’il traînait comme un séjour en prison sur son CV. Dans Un Monde sans Superman, le premier volume, on avait pu effectivement assister avec douleur au trépas du plus grand des héros sous les coups de Doomsday, la monstrueuse créature préhistorique originaire de Krypton. Mais hélas, une fois l’enterrement bouclé et les papiers administratifs signés, ce n’était plus qu’un méli-mélo d’intrigues secondaires fadasses que le lecteur avait pour mission d’engloutir en attendant le retour de l’Homme d’Acier (oh zut le spoil, je viens de vous dire qu’il allait revenir). C’était si pénible, qu’on pouvait réellement sentir en lisant ces histoires à quel point la perspective d’un monde sans Superman pourrait être effrayante. D’un côté, les objectifs des auteurs furent peut-être atteints, faut se dire. Mais heureusement, la deuxième moitié de La Mort de Superman s’est avérée (un tout petit peu moins) éprouvante.

La Mort de Superman Tome 2 : Le Règne des Supermen

Comme le titre l’annonce, Le Règne des Supermen se concentre largement sur les efforts de quatre hommes pour, apparemment, redonner à Metropolis le justicier qu’elle mérite. Il y a Superboy, le mystérieux clone de Superman issu des labos de Cadmus ; l’Homme d’Acier, alias Steel, un black en armure se tournant vers une quête de justice afin de réparer des erreurs de son passé ; Cyborg Superman, une version à moitié robotique du Superman que l’on connaît aux origines mystérieuses ; et enfin ce qui semble être le vrai Superman, ressuscité bizarrement et recourant depuis son retour à des méthodes nettement plus expéditives. Durant la première moitié de l’histoire, le scénario tourne autour de ces quatre personnages, ainsi que de la manière dont le monde et les figures importantes de Metropolis (Luthor, Supergirl/Matrix, Lois Lane) composent avec ces ‘Supermen’ dans leur sillage.

Évidemment, entre ces prétendants au titre de l‘Homme de Demain, les conflits seront inévitables et aboutissent à des combats à armes plus ou moins égales, à travers desquelles la question de ‘Qu’est-ce qui fait l’essence de Superman?’ est soulevée sans être sérieusement approfondie. En effet on oppose un gamin frivole plus intéressé par les pizzas, les nanas, et l’éclat des projecteurs que par la justice, la vérité et l’idéal américain, à un Superman/Punisher sans compassion ni amour qui sert le refrain habituel de ‘je tue pour éviter que le mal ne prolifère’ avant d’être décrédibilisé par les auteurs pour montrer aux lecteurs patauds que Superman il est quand même plus sympa. À côté de ces deux concurrents fragiles, on trouve Cyborg Superman qui non seulement a une réputation sinistre qui le précède lorsqu’on lit le récit vingt ans après sa publication, mais qui véhicule une aura inquiétante qui n’inspire pas confiance. Au fond le seul type en lice avec des sérieuses chances de s’imposer en nouvel Ange de Metropolis est John Henry Irons, alias Steel, mais vu qu’il est black, on se doute qu’il ne s’agit pas de Clark Kent.

 La Mort de Superman T.2 : Le Règne des Supermen

Si Superboy s’améliore au fur et à mesure que ses aspirations héroïques sont approfondies, et si John Henry Irons devient lentement un personnage secondaire au charisme conséquent, on se contente surtout durant la première moitié d’attendre le retour du vrai, de l’unique Superman, et c’est avec un soupir de soulagement qu’on l’accueille au bout de quelques centaines de pages, les cheveux longs, le costume différent, et dénué de pouvoirs, mais de retour quand même. Ce retour se fait au moment où les deux grands méchants de l’intrigue se sont révélés au lecteur, non sans avoir au préalable (attention SPOILER jusqu’à la fin du paragraphe pour les lecteurs francophones !) détruit la ville de Coast City. Événement titanesque qui, malgré une mise en scène efficace dans sa réalisation directe, n’apporte des conséquences perceptibles que sur le mental d’Hal Jordan (et encore !), et n’empêchera pas le scénario de s’achever sur une note joyeuse, dans un happy end sans fausse note où Clark Kent retrouve ses parents dans des effusions de bonheur compréhensibles. Mais tout de même, on parle de la mort de sept millions de personnes (hey, c’est l’équivalent de toute la Suisse !), sept millions qui disparaissent dans un anonymat total et une indifférence quasi-générale, rendue possible par l’absence fortuite de Carol Ferris au moment du cataclysme. L’ampleur de la catastrophe se trouve affectée par le syndrome Man of Steel : on casse tout mais c’est pas grave parce qu’on voit pas les morts.

Une première moitié avec quatre Supermen qui se disputent, une seconde où ils se réunissent contre les grands méchants, ce n’est qu’après la défaite de ces derniers que le récit perd à nouveau douloureusement en vitesse, renouant avec les mauvaises habitudes qui avaient alourdi la saga dans le premier tome, tandis que les auteurs ramènent gentiment le statu quo en ressuscitant Clark Kent et en proposant des explications multiples et bancales au retour de Superman d’entre les morts. D’une manière générale, le scénario n’est pas une merveille mais soutient bien davantage l’attention que dans le volume précédent, surtout grâce aux montées en puissance de personnages comme Superboy, Steel ou même Lois Lane qui se « réveillent » au fil des pages. L’histoire souffre inévitablement de son étalage sur plusieurs séries, et l’action avance parfois à un rythme d’escargot entre les titres Action Comics, Superman, The Man of Steel et Adventures of Superman. Cet étirement d’intrigues sur autant de séries amène à quelques répétitions narratives qui alourdissent une lecture en édition collectée. Les efforts des gars de DC pour dégoûter le public des justiciers aux méthodes expéditives sont également trop évidents pour ne pas se coincer dans la gorge du lecteur, faisant écho de manière trop insistante à la saga Knightfall (allant jusqu’à mettre un cameo de Jean-Paul Valley !). Mais outre ces deux gros défauts, le demi-millier de pages contenu ici est largement franchissable pour peu qu’on manifeste un peu de curiosité à l’égard du sort de Superman depuis sa défaite contre Doomsday (et au moins on se tape pas les aventures du peuple d’en bas ou les insipides conflits intérieurs du Gardien).

 La Mort de Superman T.2 : Le Règne des Supermen

Au niveau des dessins, sans surprise c’est un sentiment d’inégalité qui domine. Tom Grummett et Dan Jurgens, respectivement sur les numéros d’Adventures of Superman et Superman, s’en sortent avec honneur, dans un style très 90’s mais propre. Jon Bogdanove, quant à lui sur Man of Steel, se montre plus audacieux et fait preuve de davantage de personnalité dans son trait, mais à quel prix ? Il renvoie en effet une forte impression de travail bâclé et brouillon, loupant trop souvent les proportions des visages. Paradoxalement son style haché apporte un peu de frais dans les pages, peut-être que certains y trouveront leur compte.

Sans parler d’une bonne surprise, on aurait pu s’attendre à pire en se demandant quand est-ce qu’on en aurait fini avec les mésaventures du peuple d’en-bas dans le premier volume. Cette suite, en plus de souffrir de l’absence de Superman, est alourdie par des bons sentiments un peu trop visibles dans la caractérisation des remplaçants de Superman, ainsi que par un rythme vraiment pas pressé, traînant un épilogue sur un dernier quart qu’on aurait souhaité plus court. Mais au-delà de ces quelques faiblesses, l’arc de La Mort de Superman ne s’achève pas dans la boue, ramenant dans la lumière l’Homme d’Acier pour qu’il y reste à jamais ! Enfin !

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TheRiddler

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DarkChap
DarkChap
10 années il y a

Bonne critique d’un comic book affreusement long et poussif.
Par contre, je sais pas si le rapprochement à Knightfall est bien pensé.
Pour Knightfall, Dennis O’Neil a créé un personnage d’excès pour que les fans arrêtent de dire que Batman devrait être plus violent. Ils détesteraient AzBats et demanderaient le retour du vrai et noble Batman.
Pour Superman, c’est pas pareil. Les quatre nouveaux Supermen, en particulier Steel et Superboy, ne sont pas des parodies comme AzBats, ce sont des nouveaux personnages écrits sérieusement et pensés pour durer. Le pire, c’est que les scénaristes pensaient vraiment que Superman devrait devenir plus cool, qu’il n’était pas assez 90’s et Il suffit de voir comment Superman nous reviens pour le réaliser, habillé en noir, avec un mullet sur la tête et un flingue dans chaque main. Quelques années plus tard, rebelote avec le Superman électrique, une autre tentative de rendre l’homme d’acier plus « keeeewwwl ».

DarkChap
DarkChap
10 années il y a
Répondre à  TheRiddler

Je pense tout simplement pas que c’était là l’intention des auteurs. Guy Gardner le trouve très cool et au final, il est détruit dans un combat héroïque contre Cyborg-Superman, à la différence d’AzBats, le villain de KnightsEnd. Et surtout, les scénaristes pensaient vraiment que Superman devait devenir plus cool, plus 90’s, là où pour Batman, O’Neil ne comptait pas toucher au personnage. KnightsEnd, c’est Batman battant un personnage incarnant excès des 90’s tandis que Return of Superman nous montre un Superman revenant façon Rob Liefeld, flingues démesurés, cartouchière et bandoulière inclus.

noaneo
Invité
noaneo
10 années il y a

Bonjour,
Les images auraient eu besoin d’un petit passage par un logiciel de retouche de photos, pour améliorer la netteté et le niveau lumière/contraste.

Sasahara
Sasahara
10 années il y a

l’adaptation animée, bien que datée 60’s n’était pas ennuyeuse du tout (à voir dans le DVD « le meilleur de Superman ») mais racontait tout ça en mois d’une heure !

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