[Review VO] Forever Evil : Arkham War #1

Les points positifs : Ce bon vieux Pf. Pyg Bane, implacable C’est fort beau… Les points négatifs : … mais un peu trop propre Beaucoup trop court !

« So, any other fools yet to challenge my authority ? » – Bane

• Scénario : Peter J. Tomasi – Dessins : Scot Eaton – Encrage : Jaime Mendoza, Norm Rapmund, Mick Gray – Colorisation : Andrew Dalhouse – Couverture : Jason Fabok 
  

• DC COMICS – Forever Evil : Arkham War #1 – 09 Octobre 2013 – 32 pages – 2,99$

Forever Evil : Arkham War, c’est la première des trois mini-séries qui vont suivre de près (ou de loin ?) les évènements de l’event principal, tout en se focalisant sur un groupe de personnages en particulier. Comme vous aurez pu le deviner, ici on se plongera dans Gotham City, en proie à une guerre sauvage entre les détenus d’Arkham et les prisonniers de Blackgate sous la gouverne de Bane. La guerre a été annoncée par Peter J. Tomasi par trois fois au cours du Villains Month, et maintenant elle peut enfin commencer !

Petite ellipse temporelle, nous retrouvons le commissaire Gordon et la jeune Detective Pierce sur un toit de Gotham, cette dernière résumant brièvement la situation dans la ville. Bane est donc bien parti de Santa Prisca avec son armée et s’est introduit dans la prison de Blackgate, dans laquelle une émeute a par ailleurs eu lieu. Autant vous dire que ce n’est pas une résistance policière que l’homme – je marque une pause là pour souligner qu’à ce stade, Bane est surdopé au Titan et n’a vraiment plus rien d’humain, il est mon-stru-eux – a dû affronter. Mais peut-on vraiment parler de résistance face à Bane, qui domine complètement ce chapitre, écrasant tout sur son passage, et récoltant en prime une armée bien curieuse qui était cachée dans Blackgate ?

Pourtant, Bane n’est pas le seul vilain présent, et on est en droit d’attendre à ce que soit le cas au vu de la série ! Nous retrouvons également le Pf. Pyg, toujours aussi délicieusement dingue, et qui n’a que faire des conseils de Scarecrow qui, inlassablement, essaie de prévenir ses ex-codétenus de la menace qui approche, essaie d’unifier tous ces tarés d’Arkham, de les rassembler pour un même combat. Il ira jusqu’à porter sa requête au nouveau maire de Gotham – qui a ses propres idées pour le coup. J’espère par ailleurs que la galerie s’étoffera de plus belle au fil des 5 numéros restants. Et malgré tout cela, on ne retient que Bane à qui rien ne résiste. Son emprise semble inéluctable et au final, il ne reste lui. Pas lui l’homme, non, mais lui, le fléau qui s’abat littéralement sur la ville.

Un fléau mis en valeur par Scot Eaton qui nous en met plein les yeux, avec (rappel) ce Bane ahurissant, un Scarecrow avec un design ma foi sympathique et un Pingouin un peu trop coquet à mon goût – j’veux dire, il est pas ultra moche là. Normalement, ce mec est repoussant, là ça va il est juste moyennement pas beau. Et tant que je parle de beauté, autant j’ai trouvé que les dessins étaient beaux (avec quelques découpages par-ci par-là astucieux), autant l’encrage (assuré par un trio) et la colorisation (Andrew Dalhouse) rendent le tout bien trop « propre » pour le ton de la série. J’aurais aimé quelque chose de plus sombre, de plus sale, quelque chose qui ferait bien ressentir la poisse et la violence dans laquelle baigne Gotham City. Pour autant, le numéro se laisse apprécier, et c’est également grâce au talent de Peter J. Tomasi, qui m’a complètement entraîné dans son histoire. Pour peu que vous soyez fans des vilains du Batverse, vous serez satisfaits ! La contrepartie de cet engouement est ensuite inéluctable : on dévore les pages bien trop vite, et c’est déjà fini !! Diantre, qu’il sera long d’attendre le mois prochain…

Mettre une note plus haute serait risqué (et pas forcément justifié) puisqu’on est en droit d’attendre quelque chose d’épique de cette Arkham War. Peter J. Tomasi harponne le lecteur dans cette guerre et ne le lâche qu’à la dernière page. Un rythme entraînant aidé par des dessins de bonne qualité, si ce n’est un encrage et une colorisation, bien réalisée, mais beaucoup trop proprette pour la teneur des évènements. Il y a quelque chose à travailler de ce côté là, mais une chose est sûre : je reviendrai pour le #2 !

UN SECOND AVIS C’EST BIEN AUSSI !

Bonjour le malaise. Les vilains contrôlent l’intégralité de Gotham City, chaque grande figure d’Akham contrôlant un disctrict de la ville. Gordon est complètement dépassé par les évènements. Le Penguin est nommé maire de la ville et il a chargé Scarecrow de contrôler un peu ce petit monde, tandis que Bane prépare son coup « d’état » pour reprendre la ville (il commence par Blackgate). Je suis partagé. C’est très prenant, les personnages sont bien écrits et la situation est réellement incroyable (et rappelle un peu No Man’s Land, en pire). Seulement voilà, quel est le degré de crédibilité de cette situation ? Des fous contrôlent la ville, au profit d’un mec mégalo qui n’a cure que de lui même ? Et un autre veut en prendre le contrôle, juste par principe ? Je ne sais pas. Si chaque élément pris à part, chaque personnage, a du sens. Le tout ne tient pas. Il manque à ce premier épisode, une dimension humaine. Il y a bien Gordon qui la donne au tout début, mais cela reste tellement détaché de l’intrigue que je n’ai pas réussi à m’identifier à lui. C’est malsain, bizarre, les gens souffrent et meurent à la pelle, sans aucune considération, par la simple folie des protagonistes (Pyg est vraiment dérangeant, même s’il ne fait pas grand chose). J’ai, pour le moment, du mal  à me situer par rapport à l’intrigue. Pourtant oui, c’est bien écrit. L’enjeu est aussi clairement énoncé, mais ignorer tout ce malaise derrière, faire comme si ce n’était que secondaire, ça me fait penser à un mauvais scénar’ de film catastrophe, où la vie humaine n’a plus aucun sens et j’ai à titre personnel, du mal avec ça. Je lirai tout de même la suite, car ce qui se passe est très important et non négligeable et toute cette horreur ne peut que conduire à un statu quo plus… friendly. Mais, waouh, je suis tout perturbé !

– Freytaw