[Review VO] Necessary Evil : Super-Villains of DC Comics

Les points positifs : Les sélections d’histoires à lire Le compagnon du documentaire du même nom Quelques histoires vraiment bien fichues Les points négatifs : Très (trop ?) axé Bat-vilains Traitement un peu léger par endroits Pas de vieilles histoires Au final, pas si indispensable

« Without darkness, there would be no light. »

• Scénario : Collectif – Dessins : Collectif
  

• DC COMICS – Necessary Evil : Super-Villains of DC Comics – 04 Septembre 2013 – 192 pages – 16,99$

Necessary Evil : Super-Villains of DC Comics se présente comme le compagnon, le guide du documentaire du même nom qui sortira chez nous le 25 Octobre, et qui présente un panel d’interviews d’auteurs, dessinateurs, etc… sur les méchants les plus emblématiques du DC Universe. Curieusement, ce compagnon est sorti un peu plus d’un mois avant le documentaire pré-cité. Un choix qui peut paraître un peu particulier. Particulier, c’est également le mot que j’utiliserais pour qualifier cette critique puisqu’il ne s’agit pas vraiment ici de critiquer la qualité des histoires (nombreuses), et des dessins (avec un nombre d’artistes tout aussi important), mais plutôt le choix des histoires présentées, des vilains présents dans l’ouvrage, de l’exhaustivité de cette galerie. Comme vous pouvez le pressentir, il y a un peu de travail, alors planchons !!

Un petit mot assez évident pour commencer. L’ensemble des origines ou des moments importants traités dans cet ouvrage sont pré-New 52. Pour les origines New 52, techniquement, nous avons eu droit au Villains Month pour ça – même si le terme d’origines n’est pas forcément approprié, mais ce n’est pas là le débat. Une grande majorité (17 sur 27) des pièces choisies sont de court résumés sur deux pages d’un super-vilain. Ces histoires, appelées simplement « The Origin of … » ont été initialement publiées dans les numéros de la série Countdown et sont tous écrits par Scott Beaty et dessinés par des artistes différents selon le vilain choisi – avec parfois des choix pertinents comme Bruce Timm pour dessiner Harley Quinn ou Graham Nolan sur Bane. On retiendra également l’Origin de Bizarro qui est écrite de façon assez décalée par rapport au reste. De façon générale, la partie la plus intéressante de ces très courtes histoires se situe au niveau de la conclusion, avec un encadré qui rappelle les caractéristiques du vilain et fait également la liste des histoires essentielles qui lui font honneur. Un bon point du coup pour les lecteurs qui veulent en savoir plus sur le personnage et ce qu’il faut en lire.

Les autres parties de ce livre sont des histoires complètes ou des extraits d’histoires repris de différents ouvrages. On retrouve par exemple un passage du célèbre Hush de Loeb et Lee dans lequel Batman tabasse le Joker, le tout étant entrecoupé de flashbacks qui rappellent les plus grands méfaits du Clown. Ou encore, le chapitre 5 de Countdown to Infinite Crisis qui voit Maxwell Lord tuer Ted Kord aka Blue Beetle. En bref, des morceaux supposément d’anthologie. On peut par contre s’étonner du choix d’avoir pris les origines de Matt Hagen pour Clayface plutôt que celles de Basil Karlo. Si les histoires se lisent plus ou moins facilement (notamment lorsqu’elles sont issues de story arcs plus longs), un problème lié à l’organisation – à savoir, aucune séparation nette entre chaque partie – peut dérouter.

Et puisque j’aborde les points négatifs, continuons là-dessus. La première que je ferais, et elle ne vous surprendra pas, c’est la sur-représentation des bat-vilains – un phénomène déjà aperçu au cours du Villains Month. La moitié du bouquin concerne ces vilains, et ça ne m’aurait pas dérangé si le titre était « Super-Villains of Batman Universe ». Problème, ce n’est pas le cas, et du coup, de nombreux personnages que j’aurais aimé voir et découvrir sont absents. S’il y a quelques vilains de Superman, quand on s’attaque aux autres héros comme Green Lantern, Aquaman, Flash et Wonder-Woman, c’est le quasi-vide en comparaison. De plus j’ai été assez déçu du choix des histoires publiées par rapport à leur année de publication. À part « The Demon Lives Again ! » publié en 1978, toutes les autres histoires datent des années 2000 ; j’aurais largement préféré avoir un travail un peu d’archives, en découvrant par exemple les histoires où sont apparus la première fois nos super-vilains préférés, même si je pense bien que ça ne soit pas chose réalisable pour tous. Enfin, les histoires de type « Origin » ne sont pas très détaillées (normal, en deux pages) et n’apprennent pas grand chose de nouveau à ceux qui ont un peu de connaissances sur les grandes lignes des super-vilains.

Je pense que a) je ne suis pas le public visé par ce TPB. Il me semble qu’il se destine essentiellement à ceux qui ne connaissent vraiment pas les super-vilains du DCverse, et qui veulent en savoir un peu. Il ne conviendra pas du tout aux experts sur le sujet, et ceux à mi-chemin (un peu comme moi) resteront sur leur faim. Peut-être que cet effet serait moindre si j’avais vu le documentaire avant. En b), peut-être attendais-je trop de cet ouvrage, ou bien n’ai-je tout pas simplement compris quel est sa portée. J’aurais voulu quelque chose de plus grand : plus de vilains traités (et surtout plus variés), avec des histoires de type « archives », et une meilleure organisation (c’est pas bien compliqué de faire des sections ou des chapitres, si ?). Clairement pas quelque chose qui tienne en 192 pages, c’est sûr, on se retrouverait plus avec un bouquin type omnibus mais qu’importe ! J’aurais été d’autant plus preneur.

Déçu parce que j’en attendais trop. Voilà qui devrait bien résumer la situation par rapport à ce bouquin qui, à mon humble avis, ne se doit pas forcément d’être dans votre bibliothèque (ou alors en bundle avec le blu-ray). L’ouvrage n’est pas mauvais, loin de là, et vous aurez votre compte si vous êtes un vrai débutant dans l’univers DC. Pour ma part, et je dis ça sans complaisance et sans vouloir faire de l’auto-promotion, j’ai eu l’impression d’en apprendre plus en lisant les dossiers réalisés par mes camarades qu’en lisant cet ouvrage. À vous de voir, donc.