[Review VO] Forever Evil #1

Les points positifs : Une introduction dynamique Là les vilains semblent être de VRAIS vilains C’est très beau par moment… Les points négatifs : …mais pas top à d’autres

« Aeternus Malum » – Ultraman

• Scénario : Geoff Johns – Dessins : David Finch
  

• DC Comics – Forever Evil #1 « Nightfall » – 04 Septembre 2013 – 38 pages

Trinity War était annoncé comme LE crossover de DC Comics, le premier des New 52 qui devait avoir une incidence sur l’ensemble du DCU. Au lieu de cela il n’a servi que de prélude à un autre évènement, Forever Evil. Finalement moins vendu que le premier, on n’en connait finalement que le principe mais l’on ne sait encore pas grand-chose de celui-ci si ce n’est que lui, devrait normalement, changer l’ordre établi dans le DC Universe. Maintenant que Trinity War a bien terminé sa mission, voici que le tout premier numéro de Forever Evil est enfin entre nos mains. Il va être cependant assez compliqué de faire cette review sans spoiler mais je vais essayer de m’y tenir. Toutefois, si vous êtes uniquement lecteur VF et que vous ne suivez pas l’actu VO je pense qu’il est sage de ne pas continuer plus loin.

La fin de Trinity War avait réellement réussi à nous mettre en condition pour le début de Forever Evil. Cependant, Forever Evil #1 ne reprend pas directement après la fin de Trinity War mais use de l’ellipse narrative pour garder quelques secrets comme, où est la Justice League. Très intelligent de la part du scénariste de nous avoir épargné un autre potentiel combat car nous avions carrément eu notre dose avec Trinity War qui nous l’a fait à contre-pied. C’est une des techniques que Geoff Johns utilise assez souvent ces derniers temps, sans doute parce qu’il préfère livrer une histoire plus directe, plus brute, comme s’annonce cet event. Car oui, il faut le dire tout de suite, ce premier numéro fait déjà preuve d’une grande noirceur et de violence. Il s’agit indubitablement d’un chapitre d’introduction mais Johns ne tombe pour une fois pas dans ses travers d’étalage et d’étirage d’une faible intrigue. Il met l’ensemble des pions en places, dressant le décor, l’atmosphère et les principaux acteurs de ses prochaines scènes.

De ce point vu là on peut que féliciter l’auteur pour le rythme parfait de cette entrée en matière. Les nouveaux personnages principaux ne s’embêtent pas avec les problèmes puisque tout ce qui ne marche pas dans leur sens est tout simplement détruit. C’est aussi l’occasion d’en connaitre un peu plus sur le caractère de certains d’entre eux, à commencer par le chef qui semble avoir une addiction des plus intrigantes et qui aura forcément une utilité dans le futur. C’est là l’autre force de Johns, de pouvoir planter des graines par-ci par-là, comme si de rien n’était et de s’en servir plus tard en tant qu’éléments clés. La puissance des membres de cette nouvelle équipe est considérable et démontrée à chaque instant en image et surtout en cadavre ou cruauté. Si cette nouvelle équipe est dépeinte avec un talent certain, il ne faut pas non plus oublier que Forever Evil fait appel à toute la galerie de vilains de l’univers DC. Il est connu que la grande majorité de ces derniers ne peuvent travailler ensemble, car dans tous les cas ça finit toujours mal. Geoff Johns parvient à intégrer cette composante dans les relations que ces personnages ont. Ils se connaissent les uns les autres, savent de quoi ils sont capables mais au fond il s’agit encore d’un chacun pour soi.

Cet event est pour moi une sorte de retour à ce qu’était le Dark Age avec cette tendance à la violence, la brutalité, le sexe, qui est plus ou moins ce que DC fait depuis l’avènement des New 52. Il s’agit là de l’accomplissement de ce que sont les New 52, un monde plus sombre, moins coloré, plus sérieux et qui s’adresse surement à une cible plus âgée qu’elle pouvait être avant. Si cela peut être regrettable, il faut aussi l’accepter et le voir comme un tout puisque c’est cette personnalité que DC essaye de construire sur l’ensemble de ses supports, aussi bien papier que cinéma ou à la télévision.

Passons à la partie attribuée à David Finch, le côté artistique. Il n’est guère étonnant que ce soit lui qui se soit retrouvé responsable des dessins de Forever Evil puisque chez DC quand on pense à un artiste qui a un style noir, on pense généralement à lui en premier, surtout en ce moment. De ce fait, il est à son avantage normalement. Je dis bien normalement parce que pour moi, visuellement ce n’est pas à la hauteur des enjeux de la série. On a bien droit, une nouvelle fois, à une triple page qui est franchement réussie tout comme le sont certaines autres pages. Mais il faut aussi regarder le reste. Par exemple, l’ouverture du numéro se fait par une discussion avec Luthor et un autre personnage. Et bien franchement, voir Luthor avec ce genre de visage c’est choquant car ça ne lui correspondant pas du tout. C’est un détail c’est vrai et c’est sans doute aussi très personnel. A d’autres moments c’est l’encrage qui est trop prononcé et mal utilisé. La multitude de visages et de personnages différents n’est pas complètement maitrisée mais cela devrait venir petit à petit. Alors que les grandes cases semblent avoir le bénéfice d’un certain sens du détail, les plus petites, elles, n’ont visiblement pas eu cette chance car la différence est assez flagrante. Encore une fois ce que je dis-là ne signifie pas ce que c’est moche mais bien ce que ce n’est pas à la hauteur d’une telle série. C’est un peu le même cas de figure que pour Superman Unchained finalement. Toutefois, si Finch détonne sur quelque chose ce sont les expressions faciles qui sont juste extrêmement justes et réussies. On arrive à sentir toutes la cruauté et le sadisme des personnages rien qu’a leur regard! Ce que j’espère vraiment c’est que Finch ait pris un peu d’avance sur la réalisation des prochains numéros pour qu’il puisse vraiment s’appliquer tout au long de l’histoire et que la qualité ne descende pas en dessous de ce qu’il nous délivre ici.

Forever Evil #1 est exactement ce que j’attendais de la part de DC. Une introduction qui ne fait pas les choses à moitié et qui ne s’étale pas inutilement. Les tenants et les aboutissants à plus ou moins long terme sont fixés, les personnages suffisamment dressés pour que l’on comprenne qui ils sont et le sentiment que l’ordre est bouleversé est bien présent. Il manque encore la tension et la gravité mais je pense que l’on y aura droit dès le prochain numéro.

UN SECOND AVIS C’EST BIEN AUSSI !

Ça commence fort, c’est prenant, c’est flippant… Cette Secret Society est juste terrifiante ! Et voilà qu’elle commence à foutre le bazar, à libérer tous les super-vilains, à causer du tord à Nightwing, et franchement, même si on a été spoilé sur l’action, le voir en live, ça pique. Vraiment. Bref, c’est vraiment un numéro prenant, passionnant, flippant, inquiétant. Sans doute l’univers des New 52 n’a jamais été autant menacé, même quand Darkseid était dans le coin, c’était peanuts à côté. Seulement voilà, je ne peux m’empêcher de me sentir frustré par certains aspects… C’est quoi cette saloperie d’ellipse entre la fin de Trinity War et le début de Forever Evil ? La réponse à « Où est passé la Justice League ? » reste donc à déterminer. Mais l’autre question qui me taraude et que je ne comprends vraiment pas, c’est… comment Lex Luthor en est-il arrivé à ce statu quo ? Comment est-il sorti de sa PRISON après avoir été quelque peu embringué dans la Trinity War, pour ensuite se retrouver, comme si de rien n’était (et c’est vraiment ça qui me gêne) dans un rendez-vous d’affaire, dans un hélicoptère qui survole Metropolis, tout en  étant visiblement LIBRE ? Cela m’agace, tout simplement… Johnserie ?

Ha sinon, à mon grand plaisir, je trouve que Finch fait un travail exemplaire sur ce numéro, vraiment impressionnant. Ca laisse songeur. Son Luthor fait flipper, son Ultraman nous glace le sang… et j’en passe. Vraiment un chouette numéro visuellement, avec une noirceur caractéristique au dessinateur qui prend tout son sens dans ce contexte.

– Freytaw