[Review VO] Legion of Super-Heroes #23

Les points positifs: L’espoir, même faible, de retrouver la Légion un jour Une vrai surprise scénaristique… Les points négatifs: … mais pourquoi exactement ? Trop défaitiste Et ça semble vraiment terminé cette fois

« There are other universes […] Maybe even Steppenwolf didn’t send Superman to his doom… » – Bouncing Boy

• Scénario : Paul Levitz – Dessins : Kevin McGuire – Couleurs : Javier Mena

• DC Comics YOUNG JUSTICE – Legion of Super-Heroes #23: « Aftermath » – 21 Août 2013 – 32 pages – 2,99$

Les Fatal Five sont vaincus une nouvelle fois. Mais à quel prix ? Il est l’heure de compter les morts et les disparus, dans l’effroi le plus total. Enterrements et reconstruction, dans une tonalité triste et solennelle, jusqu’à ce que le couperet du Conseil des Planètes-Unies tombe sur la Légion. Au grand désespoir de ses membres encore actifs et de Brainiac Five – qui a du mal à accepter ses erreurs et cherche encore à tout prix à les réparer, mais en vain. Aucune clarté n’est apparente. C’est vraiment la fin, et elle est sombre, sombre comme la nuit… Si ce n’est peut-être l’optimisme un peu désuet de quelques membres fondateurs, trois précisément pour ne pas les citer. Ceux qui ont marché avec Superman dans la lumière…

La tristesse de ce numéro est atroce ! Je ne sais pas trop si Levitz cherche à faire passer un dernier message douloureux à ses patrons, en leur montrant les dégats causés par leur décision éditoriale, mais arrêter un pilier aussi imposant que la Legion des Super-Héros, cela coûte cher. Cela coute cher à l’écrivain, dont le désespoir se ressent quasiment sur chaque page de l’artiste qui dessine avec une mélancolie dégoulinante chacun de ses traits, aux lecteurs complètement abasourdis de constater que cette fois-ci, merde (pardonnez moi le terme), c’est vraiment fini… Je me considère encore comme un novice dans cet univers fascinant de cette Légion, mais je n’ose imaginer ce qu’ont ressenti les plus vieux lecteurs qui suivent cette série depuis genre… toujours… qui n’a quasiment jamais connu aucune forme d’interruption pendant ces 30 dernières années. Même quand elle n’avait pas sa propre série, la Légion squattait toujours ailleurs, dans un autre titre plus généraliste. Mais cette fois-ci, aucun plan n’est prévu, rien… C’est la fin des haricots. Et ça fait très mal.

Et pourtant, Levitz rajoute un élément qui m’a littéralement scotché dans le numéro, comme un genre de pied de nez immense à, toujours, sa maison d’édition – à moins que cela soit leur idée, allez savoir… Je ne saurais dire encore si c’est du lard ou du cochon, si je ne l’ai pas rêvé… Mais via une phrase toute anodine d’un personnage (que j’ai mis en citation plus haut, et vous comprendrez par vous-même je pense, ce que cela signifie) et un peu plus tard un pamphlet tout ce qu’il y a de plus naturel pour une fille comme Saturn Girl, on est obligé d’admettre que si l’histoire de cette Légion est bel et bien terminée ici, il en existe une autre, dans un autre univers ou n’importe où ailleurs, pour qui les aventures continuent encore, pour qui le destin ne s’est pas arrêté abruptement de la sorte.

Que dire de plus. Oui, cette Légion serait-elle donc celle de Earth-2 ? Ce dont découlerait par là même l’explication du Flashpoint Effect qui les a empêchés de voyager dans le temps ? Car pris entre deux univers ? L’indice est bien trop énorme pour être occulté. Mais n’est-ce pas là le risque d’une plus grande frustration encore pour le lecteur ? De savoir que finalement, ces 23 derniers numéros n’étaient pas cette histoire principale que nous attendions ? Et que dire donc de Mon-El et de son existence dans cet univers ? Comment interpréter tout ça ? Aussi fort que cette idée me plaise, elle me contrarie tout autant, tant les questions qu’elles soulèvent sont nombreuses et qu’elles n’obtiendront probablement jamais de réponses…

Je voulais un dernier numéro triste, marquant la fin d’une époque. Mais je ne voulais pas que cela soit si réaliste, si difficile, si définitif. Et je ne pensais pas que l’auteur oserait une pirouette scénaristique comme celle-ci, si il s’agit bien d’une pirouette (et si ça se passe sur Earth-2 juste pour coller la Justice League 3000 sur la terre principale, je vais criser très fort je pense !!)… Pourtant, je suis obligé de constater que tout ce qui a fait la Légion ces dernières années est respecté, dans le sens où l’on retrouve certains fossés entre les personnages, les différents politiques et moraux éculés à travers les dernières intrigues ; tant de membres oblige forcément à des concessions. Concessions qui ne peuvent que disparaître quand la dite Légion touche à son terme. Un numéro donc clairement pas mauvais, qui marque effectivement la fin d’une époque, mais qui tire un trait trop abrupt et trop douloureux par rapport à certains personnages… Je n’ai même pas osé évoquer le destin de Phantom Girl par exemple… Difficilement compréhensible à ce stade. Mais soit, les jeux sont faits… Longue vie à la Légion ! Il paraît…