Review VF – American Vampire Tome 1 : Sang Neuf

Les points positifs: Scott Snyder et Stephen King au scénario Skinner Sweet Une histoire de VRAIS vampires Les points négatifs: Peut heurter les âmes sensibles

« Un peu, mon neveu. N’aie pas peur, viens me le dire à l’oreille. »

• Scénario : Scott Snyder, Stephen King – Dessin : Rafael Albuquerque – Couleur : Dave McCaig
  

• VERTIGO CLASSIQUES – American Vampire Tome 1 : Sang Neuf – 21 Juin 2013 – 192 pages – 10€

Et me voilà, devant mon écran à devoir écrire une review d’un titre quasiment sans défaut à mon sens, écrit par deux maîtres et illustré par un artiste merveilleux. Je ne sais pas vraiment par où commencer, mais bon il faut bien se lancer.

Tout d’abord, faites attention, pour ceux qui n’auraient pas bien suivi. American Vampire est la série mère de la série American Vampire Legacy publiée précédemment par Urban Comics . Les événements se déroulent donc avant. Je tiens à préciser au cas où… On ne sait jamais. C’était un pari osé, une histoire que  l’on peut même qualifier de nécessaire dans tout ce bourbier de vampires de toutes sortes. Stephen King, maître de l’horreur et scénariste de ces cinq premier numéros ici réunis, le signifie dans la préface, on trouve de tout comme vampires mais un vampire digne de ce nom se doit d’être « un tueur à sang froid assoiffé de sang chaud ». Et c’est ce type d’individu que vous croiserez dans ce premier tome d’American Vampire. Joli préface soigneusement présentée par Urban Comics qui nous présente également une postface par Scott Snyder cette fois. En bonus, nous retrouvons la galerie des couvertures habituelles, mais également la galerie de recherche pour les designs.

Côté histoire, comme dit plus haut, les âmes sensibles risquent d’être heurtées par le visuel sanglant mais également par un certain manque de valeurs morales de certains personnages, pour le plus grand bonheur des autres lecteurs, il en va de soi. Nous suivons dans ce premier tome, la présentation de plusieurs personnages emblématiques de la série. La transformation du bandit Skinner Sweet, celle de l’actrice ratée Pearl Jones, et également l’histoire de James Book (dont le nom ne sera pas inconnu aux lecteurs d’American Vampire Legacy). Ces histoires sont traitées dans des chapitres différents, tout en étant toutes intimement liées.

Nous avançons à travers ces histoires grâce à des chapitres donc différents, mais également des sauts dans le temps. Ainsi tout se déroule entre 1880 et 1925. Nous voyageons également du Farwest, à Los Angeles, entre autres. C’est donc toute une aventure pour les personnages mais également pour le lecteur qui doit rester attentif aux événements et tout remettre en place. Mais au fond, c’est là que réside le génie entre Scott Snyder et Stephen King, ils mêlent toutes ces histoires à merveille, et pour peu d’être attiré par ce monde là, on s’y perd à corps perdu. C’est un réel enchantement. On se laisse porter, on se fait retourner le cerveau, et puis Skinner Sweet… Skinner Sweet quoi. On peut dire merci à Mr. King d’avoir su exploiter les simples idées de Snyder pour livrer un personnage comme celui ci. Il est la pierre angulaire du titre, immoral, violent, vicieux, le premier Vampire Américain. Car American Vampire, c’est toute une mythologie de vampires, pas seulement les américains.

Un point important à signaler ici est la force des personnages. On s’attache à beaucoup de personnages, pas seulement un des gentils, ou tous les gentils, mais les méchants aussi. Tout ceci grâce au très très bon travail de l’artiste du titre : Rafael Albuquerque (qui deviendra par la suite co-scénariste du titre). Il fait un travail tout en détails sur les expressions des personnages, on peut facilement distinguer à travers un simple coup d’oeil, un regard lubrique d’un regard plein de tristesse ou douleur. Car oui, il y a du sang, de la violence, mais aussi de l’amour, de la tristesse, de la colère. Comme dit plus haut, chaque personnage vit sa propre histoire, même si elles sont toutes liées à celle de Skinner Sweet, mais du coup, nous avons droit à beaucoup d’émotions différentes. Albuquerque livre des planches de toute beauté. C’est vraiment l’artiste qu’il fallait sur le titre.

La colorisation de Dave McCaig est typique au genre. Il évolue à travers les différentes époques en donnant le ton juste. On oscille entre un univers far-west ocre/rouge, et un univers 20’s plus sombre, en teintes grises et noires. Son travail permet de bien se situer dans l’histoire d’un simple regard. Et c’est très agréable. King, Snyder, Albuquerque et McCaig ensemble, et tout est réuni pour nous projeter brusquement dans un univers spécial, un univers qui me plaît. Les vampires tout beaux, tout propres, tout romantiques, c’est pas vraiment pour moi.

En bref, American Vampire est une série à ne manquer sous aucun prétexte, je dis bien aucun prétexte. Ce premier tome est une excellente introduction à la série Vertigo, aussi belle qu’efficace. Et puis pour 10euros, se priver de la réunion de maître du comics et d’un maître de l’horreur, c’est vraiment dommage. 

Attention, cette série rend à crocs ! 

Un avis en plus c’est bien aussi!

American Vampire ou comment dépoussiérer le mythe des Vampires et leur rendre leurs lettres de noblesse après cette période nunuche de Twilight ou autres navets du genre ! Bon commençons par les points faibles… Enfin, le point faible… Je n’en ai trouvé qu’un et le pire c’est que ce n’en est même pas vraiment un… J’ai trouvé le début un peu difficile d’accès pour rentrer dans l’histoire. Beaucoup de personnages, de sauts dans le temps, on passe du Western à Los Angeles : on s’y perd un peu. Mais après on passe la cinquième et c’est le rythme de croisière ! QUE DU BON ! Ces bonds dans le temps, d’abord gênants, deviennent un vrai plus à la narration ; Snyder prend le lecteur à la gorge. Pas une seconde de répit, toujours de l’action, toujours une révélation et tout ça sous l’impulsion d’un personnage : Skinner Sweet ! Il est la cause et l’effet selon les époques. Et quel charisme se dégage de lui. On sent la patte Stephen King. On a envie de suivre ses aventures, on en redemande. Gros point positif : les époques, c’est une pure idée de Snyder, qui se permet ainsi certaines scènes impossibles à notre époque, ce qui n’en rend l’histoire que meilleure. Énorme travail de Rafael Albuquerque aux dessins qui arrive à rendre tous ces personnages follement intéressants et passionnants. Quelles expressions terrifiantes il arrive à dégager de ses vampires, on en a froid dans le dos plus d’une fois. American Vampire n’est clairement pas un comics à mettre entre toutes les mains, mais toutes les mains susceptibles de l’avoir ont l’obligation de le lire et de l’apprécier.