[Review VO] Batman & Robin #18

Batman and Robin #18
[Review VO] Batman & Robin #18 18
Les points positifs:
  • C’est sublime
  • C’est fort
  • Une expérience sans texte réussie
Les points négatifs:
  • C’est fini …

« … »


  • Scénario : Peter J. Tomasi – Dessin : Patrick Gleason , Mick Gray  – Couleur :  John Kalisz

Attention si vous n’êtes absolument pas au courant de la situation à laquelle se confronte l’univers de Batman depuis Batman, Incorporated #8, ne continuez pas votre lecture. Cette review contient inévitablement des spoilers.

Ce Batman & Robin #18 promettait de grandes choses et de belles émotions, et au final on se retrouve avec un numéro sans aucun texte. Juste un enchainement de planches et de cases sans dialogues, sans précision de lieu ou de temps. Une pièce exceptionnelle, dirigée d’une main de maître par Peter J. Tomasi, Patrick Gleason et Mick Gray.

Batman-and-Robin_18_1

Parfois on dit que les actes valent mieux que des mots, autant dire qu’ici ce sont les images qui valent mieux que du texte. On connaissait l’excellence du travail de Patrick Gleason et Mick Gray sur les détails, sur les expressions des personnages, et je pense que sans eux, et sans ce travail de précision, le numéro ne serait pas le même. La couverture donne clairement le ton de ce numéro hommage. Et si parfois la couverture peut être trompeuse, dans ce numéro ce n’est pas le cas. La toute première case dévoile le regard de Bruce Wayne, le regard perdu, sombre. Et si cette première case s’avère forte, la tension ne cesse de grimper au fil de la lecture.

Si Bruce Wayne est touché par les évènements, il n’est pas le seul, Alfred aussi est touché. Il est touché par Bruce, mais aussi car lui aussi a vécu des moments difficiles. Il laisse un projet inachevé. Jusque là, on sait pourquoi ils sont à ce point tristes, on sait ce qu’il s’est passé. Mais lorsque le rideau tombe sur la toile inachevée, c’est comme si d’un coup la vérité frappait en pleine figure. D’un coup la tension et la tristesse se transforme en un poids réel chez le lecteur. Ce qui nous frappe par la suite c’est ce travail qui dénonce cruellement cette absence. Tantôt ils sont deux, tantôt tout seul. Et ce vide n’arrange pas cette sensation de lourdeur qu’on ressent au fond de nous. Cette tension et cette colère commencent à se faire sévèrement violentes, elle ne demande qu’à exploser, encore faut-il un élément déclencheur pour faire sortir tout ça.

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C’est alors que Bruce rentre au manoir, on sent toujours ce mal chez lui, ça en devient une sorte de torture de le voir ainsi. On a qu’une envie, celle de lui dire « Mais vas-y ! Pleure, crie, frappe ! Fais quelque chose! ». Puis lorsqu’est arrivé le temps pour Bruce de se changer après une virée nocturne il tombe sur un élément qui va être ce fameux déclencheur. Et quel déclencheur ? C’est un élément d’une puissance folle. Et la colère de Bruce éclate. Toute cette violence enfouie, toute cette tristesse, c’est magnifique, et les lecteurs les plus sensibles pourront peut-être même verser quelques petites larmes.

A ce moment là, on sent la fin du numéro. Et puis la page finale. La page finale qui brise le coeur. La page finale qui nous rappelle que ça y est, c’est bien réel et fini. On le savait, mais je crois que ce numéro nous le rappelle d’une façon tragique. Même si on pouvait un minimum espérer un sursaut, c’est fini. Dernière planche qui n’est pas sans rappeler une scène entre Bruce Wayne et Jason Todd. Si parfois sur les numéros précédents la tendresse entre Batman et Robin (Damian) nous touchait, si les émotions entre les deux pouvaient passer à travers les images, ici, cette dernière planche représente encore plus que ça.

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Ce numéro est clairement un chef d’oeuvre. Peter J. Tomasi , Patrick Gleason et Mick Gray sont vraiment très talentueux. Un numéro de planches folles qui fait ressentir tout ce que l’on peut ressentir lorsqu’on traverse ce genre d’épreuve difficile. Je ne dirai qu’une seule chose pour conclure cette review  : Au revoir pitchoune, j’espère te revoir vite grâce à la magie des comics, tu vas me manquer.


UN AVIS DE PLUS C’EST BIEN AUSSI!

Peu de mots adéquats me viennent à l’esprit pour qualifier cette « lecture ». Et de mots, ici, il n’en est pas question. Les maux suffisent.

Comment une histoire sans parole peut-elle être une réussite ? Réponse simple: comprendre ses personnages, comprendre le propos et le poser sur le papier avec calme et majesté. Faire réagir parfaitement les personnages en fonction de l’émotion générée par le deuil est un exercice délicat qui je pense, implique de l’avoir vécu ou de le comprendre fortement. Je ne sais pas où Tomasi et Gleason ont puisé cette tristesse, mais elle est orchestrée de manière magistrale par les deux compères. Ils ont trouvé l’idée adéquate pour exprimer toute cette peine et toute cette colère: le silence. Un silence qui résonne encore dans mes oreilles comme un fracas déchirant mes tympans et m’empêchant de détourner mes pensées de la tragédie qui incombe ce petit monde.

Les scènes choisies, les visages, les souvenirs évoqués, tout participe calmement et tragiquement à cette tension croissante qui symbolise le refus de laisser partir l’autre. Puis c’est l’arrivée des mots, des vrais. Ceux qui percutent. Ceux qui sont simple, attendus, mais qui font mal. Jusqu’à l’explosion finale, passée de colère et de tristesse profonde. Et il ne nous reste plus que cette dernière image, sublime, d’un père qui a définitivement perdu son fils. Tomasi a bien choisi ses maux. Gleason a bien choisi ses traits. Et moi, je n’ai pas eu d’autres choix que de subir mes larmes.

Une parenthèse qui se ferme. Un hommage terrifiant au personnage de Damian ainsi qu’à son créateur. Une oeuvre unique qui prouve une fois de plus que Tomasi et Gleason comprennent et embrassent totalement les histoires de leurs collègues. Peut-être même encore plus qu’eux-mêmes en sont capables.

– Freytaw

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Nul ne saurait décrire le monstre, aucun langage ne saurait peindre cette vision de folie, ce chaos de cris inarticulés, cette hideuse contradiction de toutes les lois de la matière et de l'ordre cosmique.
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9 Commentaires
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tomtomp
tomtomp
11 années il y a

J’ai trouvé ce numéro magnifique !!! C’est vraiment cool un comics sans texte aussi (surtout un aussi fort et aussi bien réalisé)
En tout cas j’ai bien aimé le petit clin d’oeil C.K.. Ça a un avant gout (ou chronologiquement un arrière gout) de Batman/Superman !

Julien
Administrateur
11 années il y a

Une grosse claque, je crois que ça faisait longtemps que je n’avais pas autant apprécié un comics. J’ai également adoré le clin d’oeil C.K !

liam
11 années il y a

humm, pensez-vous que ce sera en vf un jour ?? Selon vous en presse ou librairie ??

liam
11 années il y a
Répondre à  Harley

Cool :). Malheureusement je n’ai pas suivi Batman Saga, en attendant une éventuelle sortie librairie de certains titres… J’ai fait le choix TPB déjà pour Batman, et je ne voulais pas avoir de doublons… Mais maintenant je me dis que j’ai peut-être fait une erreur.

Vik-Ink
11 années il y a

Un test sans équivoque. Je pense qu’on nous laisse pas le choix. On se doit de le lire.

crazy-el
crazy-el
11 années il y a

Très touchante ta réflexion, reflète vraiment le sentiment et l’émotion ressentie de cette histoire, cette tragédie, oui encore une fois, du monde de Batman.

Le titre choisit est magnifique  »Requiem ». Ça donne le goût d’écouter celui de Mozart.

MFW
MFW
11 années il y a

Numéro absolument parfait.
Tout est dit !

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