Bonjour et bienvenue pour vos nouvelles Brèves & the Bold, où nous revenons sur les sorties marquantes de la semaine chez Urban et DC. L’éditeur français nous sort enfin Batman : CIty of Madness, parfait pour un Halloween lovecraftien (ou cthuluesque comme dirait l’autre, les gens du discord DC Planet se reconnaîtront). La VO n’est pas en reste avec Batman : Full Moon, qui a l’air tout aussi sublimement horrifique, mais aussi la fin du long run de Tom Taylor et Bruno Redondo sur Nightwing.
Et il faut qu’on parle de l’épisode de The Penguin de cette semaine.
The Penguin S01E04 : Cent’Anni
Nous sommes à la moitié de cette mini-série dérivée de The Batman et il est temps de faire un point. Sans surprise, la série est jusque là excellente à tous les points de vue, mais ce quatrième épisode pousse les choses plus loin.
Trahie par Oswald, Sofia Falcone se retrouve seule et forcée de se souvenir de son passé et de ses 10 ans passés à Arkham. Cela amène de la complexité à un personnage qui était déjà très intéressant, tout en amenant un twist par rapport aux comics. Mark Strong remplace John Turturro (indisponible à cause de conflits d’emploi du temps au moment du tournage) dans le rôle de Carmine Falcone et il est tout aussi excellent que ce dernier dans le rôle du leader de la pègre de Gotham.
Mais celle qui brille le plus est sans aucun doute Cristin Milioti. Elle arrive à nous faire ressentir tout ce que son personnage a traversé, lui donnant une sympathie légitime même lorsqu’elle commet un meurtre violent juste après. La réalisation et la photographie servent aussi parfaitement la série, qui démontre le savoir faire de HBO dans la matière. Bref, à mi saison, The Penguin est l’intervalle parfait avant The Batman 2.
-Midnighter
Les Brèves VF
Batman : City of Madness
Scénario : Christian Ward
Dessins : Christian Ward
Deux sentiments se dégagent de ce Batman qui fait une plongée vertigineuse vers son côté lovecraftien. On a la lassitude des titres Black Label sur le Chevalier Noir questionnant son code d’honneur, toujours opposé à un ersatz de lui-même plus violent, quand ce n’est pas juste lui qui est vu comme un justicier expéditif. D’un autre côté, cet aspect miroir inversé va bien au-delà de sa personne et Ward en profite pour nous offrir des concepts dantesques.
Ce n’est sûrement pas la plume la plus subtile de l’éditeur, mais les moments d’horreur lovecraftienne fonctionnent et c’est encore une fois très beau. Inventif dans son découpage et dans l’illustration de ses concepts, Ward s’en donne à cœur joie et nous en met plein la vue, la lecture parfaite pour une spooky season réussie.
-Sledgy7
Les Brèves VO
Batman : Full Moon #1
Scénario : Rodney Barnes
Dessins : Stevan Subic
Une belle équipe créative se réunit pour la première fois pour un nouveau Black Label autour du Chevalier Noir, encore et toujours, mais on a au moins de la qualité. À vrai dire, ça pourrait être mieux. Il est difficile de complètement remanier le récit de loup-garou, même si celui-ci a une foi et un réel désir de rédemption envers Dieu. Par contre, on comprend l’intérêt de mettre Zatanna pour confronter le pragmatisme de Batman, mais il n’y a aucune plus-value dans cette relation.
Même au niveau des dessins, les pages de dialogues les plus simples, vers la fin du numéro ne sont tout simplement pas jolies. Le contraste est encore pire quand on a les scènes du loup-garou beaucoup plus travaillées, avec un style sombre et violent très efficace. Ça vaut le coup d’œil pour ceux qui aiment voir Batman plongé dans l’horreur.
-Sledgy7
Batman and Robin : Year One #1
Scénario : Mark Waid
Dessins : Chris Samnee
Mark Waid continue d’explorer le passé de nos héros, histoire d’être tranquille avec la continuité peut-être, et toujours avec une écriture plus joviale que ses collègues quand il s’agit de Batman. Ce dernier a l’air de mieux assumer de mettre un enfant en danger, contrairement aux nombreux comics du Dynamic Duo ou Bruce ne fait que de le surprotéger et regretter ses choix, il est ici amusé par l’énergie de Robin, impressionné par les qualités qui font d’eux un duo fonctionnel, mais tout en restant un protecteur un peu dépassé par l’insouciance de son sidekick. Il prend le temps de lui apprendre de ses erreurs plutôt que de l’incendier et de l’enfermer dans un manoir avec Alfred.
Bref, si le récit est pas un grand chamboulement dans l’histoire de Batman et Robin, c’est de l’action avec de la bonne éducation parentale et des dessins qui se prête bien au type du récit. Maintenant, le deuxième numéro risque de rajouter de l’enjeu avec cette nouvelle menace qui a l’air de s’être préparé au Batman pendant longtemps, mais pas à notre Boy Wonder.
-Sledgy7
Nightwing #118
Scénario : Tom Taylor
Dessins : Bruno Redondo
Tom Taylor et Bruno Redondo finissent leur run acclamé de Nightwing avec ce dernier numéro. Dick affronte enfin Heartless pour le coeur de Bludhaven. Lequel gagnera ?
Tom Taylor fait le choix de résoudre un des problèmes de Dick de manière anticlimatique, ce qui amène un léger humour bienvenu. Une fois de plus, comme le run mettait en avant les relations que Dick a avec tout l’univers DC, on aperçoit quelques alliés qui l’aident au second plan. En revanche, on peut trouver dommage le combat final contre Heartless manque d’épique. De plus, la conclusion de ce combat est très rapide et trop facile, et était prévisible dès le début du numéro.
Au bilan, malgré une conclusion un peu en dessous, le run de Tom Taylor, secondé par les excellentes planches de Bruno Redondo, a su donner à Nightwing un run très « feel good » rempli d’émotions, dont la lecture en tomes reliés est très plaisante. On souhaite bonne chance à Dan Watters à partir du mois prochain et on sera là pour découvrir avec curiosité ce nouveau run.
Catwoman #69
Scénario : Torunn Grønbekk
Dessins : Fabiana Mascolo
Fini le désastre Tini Howard, Catwoman a enfin une équipe créative qui la respecte ! Pour l’instant, il n’y a pas grand chose à dire sur le scénario, mais la nouvelle scénariste semble déjà avoir compris le personnage, son rapport à la classe ultra-populaire de Gotham et sa délinquance, et à son statut de voleuse. Territoriale, débrouillarde, c’est une Catwoman qu’on a envie de suivre, enfin. Les dessins de Mascolo sont vraiment plaisants, avec un découpage épuré et une colorisation pastel de Patricio Delpeche (enfin un nouveau nom, on avait l’impression qu’il y avait que deux coloristes chez DC) qui fonctionne très bien.
Tout ça pour dire que ça y est, vous pouvez à nouveau tenter du Catwoman, le nouveau run démarre sous de bons auspices.
-Sledgy7
Batman/Superman : World’s Finest #32
Scénario : Mark Waid
Dessins : Adrian Gutierrez
Alors que chez DC les choses changent avec le grand début des nouvelles initiatives éditoriales All-In et Absolute, il y a une série qui continue discrètement son petit bonhomme de chemin, imperturbable : World’s Finest. Absolument pas impactée par le reste de la continuité, Mark Waid nous narre encore les aventures de Batman, Superman, Robin et le reste des héros DC dans un passé non défini. Malgré le départ de Mora, la qualité graphique perdure – Adrián Gutiérrez a pris la relève et s’en sort très bien. Suite à l’attaque d’Eclipso, Batman et Superman sont possédés et c’est à Robin de se débrouiller avec la JSA pour tout arranger. Un pitch simple et efficace, qui est bien exploité comme d’habitude. 32 numéros et toujours pas de signe d’essoufflement, World’s Finest est décidément une grande valeur sûre du moment.
-EtiennePatate
Nothing Butt Nightwing #1
Scénario : Patrick R. Young
Dessins : Moy R. Marco
Petit mot sur l’un des nouveaux webtoons lancés sur DC Universe Infinite, toujours pas disponible en France. Pour l’instant, vous ne manquez rien.
Entre Harley Quinn qui va faire une téléréalité et un redécoupage de Batman : Hush en webtoon (et il ne faut pas faire ça s’il vous plaît), il y a ce titre Nightwing, qui fait son marketing autour de son fessier, réputé pour être le meilleur sur le marché. À vrai dire, je pense que c’est le seul aspect de Dick Grayson que connait le scénariste de ce webtoon. Il en fait un gars impulsif et bête, en plus d’un red flag ambulant. Il détruit son couple avec Barbara, sous prétexte que Dick n’a pas de vie à côté de Nightwing, ce dernier s’en remet d’ailleurs assez rapidement car après s’être énervé comme un ado à qui on a refusé l’achat d’un scooter, décide de se lancer dans la mode. Et quitte à baser un récit sur le popotin de Dick, il aurait fallu trouver un meilleur dessinateur. Vraiment le pire comics que vous lirez cette année, il n’y a rien à sauver.
-Sledgy7