Bonjour et bienvenue pour le retour des Brèves & the Bold après quelques semaines de repos bien méritées ! Quelques nouveautés du côté de la VO et surtout l’event Absolute Power qui continue son cours, mais pour la VF, nous sommes obligés de piocher dans les sorties de fin août puisque le mois de septembre est complètement désert du côté super-héroïque chez Urban (sauf rééditions). Batman doit faire un peu de place à quelques indés, dont l’Energon Universe qui comprend pas mal de sorties. Pas de quoi hurler à la fin de DC en France, donc.
Les Brèves VF
Danger Street
Scénario : Tom King
Dessins : Jorge Fornés
Tom King et Jorge Fornés n’ont plus à prouver leur talent, leurs collaborations dans Batman ou Rorschach ont été acclamées comme mérité. La sortie de cette nouvelle création commune qu’est Danger Street s’est faite très discrètement en comparaison de leur précédente maxi-série. C’est là un récit fort différent sur plusieurs aspects de ce que ces créateurs pondent d’ordinaire.
Au moins pour le concept initial, lire Danger Street vaut le coup. Au lieu d’une histoire sur un détective ayant un ou deux personnages principaux, voici une saga en ayant 10 fois plus ; des protagonistes non seulement nombreux mais aussi fort hétéroclites. L’idée vient de la série anthologique oubliée de 1975, « 1st Issue Special ». Chaque numéro présentant un personnage ou une équipe différente, certains célèbres – comme les New Gods ou Dr Fate – et d’autres oubliés comme Lady Cop ou la Green Team. Des succès, ambiances et des décors différents, pourtant tous partagent un même univers. En les réunissant dans une saga unique, c’est l’univers DC dans sa diversité presque absurde qui est célébrée. Jorge Fornés parvient à faire honneur à tous les personnages en restant dans son même style graphique, qui fonctionne aussi bien quel que soit le décor et l’ambiance.
L’histoire en elle même est difficile à ranger dans une case précise. C’est une fresque complète avec différents fils d’intrigues tous liés, se croisant et convergeant par moments. Des enjeux cosmiques colossaux à de la simple vengeance urbaine, des motivations variées allant de la quête de rédemption à du fanatisme. On en voit de toutes les couleurs. Dans l’exécution, tout cela fait beaucoup, peut-être un peu trop. Cela fait émerger quelques défauts, le récit ne parvient pas à éliminer toute la confusion provoquée par l’énorme taille du casting, et il manque quelque chose pour avoir un comics véritablement mémorable.
L’édition française est excellente. Urban Comics nous propose sa haute qualité habituelle, avec une traduction par le talentueux Jérémy Manesse. Alors ne boudez pas Danger Street, c’est une lecture unique qui vous passionnera peut-être, qui sait, pour des personnages obscurs de l’éditeur à deux lettres que vous ne retrouverez (presque) jamais dans des comics modernes.
-EtiennePatate
Bat-Man : First Knight
Scénario : Dan Jurgens
Dessins : Mike Perkins
Jurgens et Perkins mènent Batman dans une proposition qui vous sera familière maintenant, puisqu’il est plongé dans les années qui ont vu sa création. Retour au récit noir et pulp, à des gadgets limités et même à son design d’antan. Le dessinateur fait un superbe travail d’ambiance, mais le scénario n’est pas assez à la hauteur pour faire de ce one-shot un incontournable. Il y a quelques parallèles avec notre société, en rapport avec le fascisme et l’antisémitisme, qui n’ont rien de très subtil et l’intrigue ne décolle jamais, mais on peut saluer l’effort de rajouter un aspect social au héros. Dans la même intention de faire revivre les premières aventures du Chevalier Noir, on préférera le travail de Matt Wagner.
-Sledgy7
Les Brèves VO
Absolute Power (récap)
Pendant l’été, l’event Absolute Power a continué. Alors est-ce que cet event estival tient ses promesses, alors que le troisième numéro (toujours écrit par Mark Waid et illustré par Dan Mora) vient de sortir ? La réponse est un grand oui. L’event décrit excellemment bien les héros restants tentant de se battre contre une Waller plus maléfique que jamais, qui a déjà gagné la partie. Chaque numéro est empli de combats et de fuites, où chaque personnage se montre bien caractérisé. On peut notamment penser à l’échange entre Big Barda et Nightwing. Sans surprise, la qualité des dessins de l’event est excellente, Dan Mora signe sans doute l’un de ses meilleurs travaux avec des éléments grouillants de détails, notamment la Brainiac Queen. Il est aussi bon de souligner que l’event s’intègre parfaitement dans toutes les publications de l’éditeur. On a vraiment le sentiment que tout ce qui a lieu en ce moment a été préparé et discuté longuement à l’avance et qu’il ne s’agit pas d’un event histoire de remplir l’été.
Les différentes séries tie-ins restent aussi bonnes. Dans Batman, notre héros et Catwoman font équipe pour dérober la boîte mère de Amanda Waller tandis que dans Superman, Clark et Zatanna font équipe pour trouver de mystérieux chemins. On a aussi la série Task Force VII, où les différents Amazos traquent les héros restants. Bref, toutes les séries se connectent bien entre elles. On peut aussi citer la série Green Lantern où un numéro se cale pile après celui de Task Force VII. Un exemple de la synchronisation des équipes créatives qui reste à saluer. Alors est-ce que tout est parfait ? Presque. Le tie-in le moins intéressant est définitivement celui de Wonder Woman, où un Tom King qui semble peu inspiré écrit un duo Wonder Woman/Damian.
Il reste bien sûr à voir comment Urban Comics compte publier la série, car l’essentiel des tie-ins restent, à défaut d’être excellents, tout à fait appréciables et surtout, s’intègrent très bien dans cette intrigue globale. On espère aussi que l’event ne se terminera pas n’importe comment, surtout qu’il ne reste plus qu’un seul numéro pour conclure.
-Midnighter
Plastic Man No More! #1
Scénario : Christopher Cantwell
Dessins : Alex Lins, Jacob Edgar
Plastic Man revient sur le devant de la scène avec un titre Black Label qui promet du body horror et un récit noir, et ce premier chapitre se dirige gentiment vers cette direction. Lins arrive à mettre en avant l’étrangeté du corps de Plastic Man à la manière d’un Riley Rossmo en plus sobre, tandis qu’Edgar s’occupe des pages liées à une Justice League très Silver Age, même dans le ton enfantin. Il dénote tout de suite avec la gravité de la situation qu’Eel O’Brian n’arrive plus à désamorcer avec l’humour qu’on lui connaît. L’humour lui colle à la peau et crée un manque de considération et un vrai malêtre, se rajoutant à une situation familiale compliquée et à une manie de ne jamais faire les bons choix.
C’est donc un premier numéro qui repose le personnage, conçu pour le rire, d’un point de vue dramatique. Une innovation commune mais bienvenue autour de Plastic Man, qui galère à retrouver le chemin des publications régulières.
-Sledgy7
The Nice House by the Sea #2
Scénario : James Tynion IV
Dessins : Alvaro Martinez
C’est le grand retour de ce duo formidable pour la suite de The Nice House on the Lake. Après un premier numéro très intrigant autour d’un nouveau groupe bien différent et plus impersonnel que la petite bande de Walter. On les retrouve pour ce deuxième numéro, mais il faut avouer que se remettre les visages et les noms de tout le monde n’est pas chose facile, à moins de s’être replongé dans la première série avant de commencer celle-ci.
On reste sur quelque chose de très qualitatif, les dessins sont évidemment très réussis et Tynion amène déjà quelques nouveautés alors que le groupe tente encore de comprendre les tenants et les aboutissants de leur vie après les événements de Nice House. On garde donc cet aspect puzzle les obligeant à prendre des risques pour tenter de découvrir les limites de cet espace. La tension monte d’autant plus avec les informations que nous avons désormais. Bref, c’est toujours aussi passionnant, mais on vous conseille encore une fois de lire le format relié pour un récit dense comme celui-ci.
-Sledgy7
Justice Society of America #11
Scénario : Geoff Johns
Dessins : Marco Santucci
Onzième et avant-dernier numéro pour cette série JSA par Geoff Johns, qui aura une fois de plus pris son temps pour écrire et envoyer le script. Il aura tellement pris le temps que DC Comics a décidé de récupérer le très talentueux Mikel Janin pour travailler sur le prochain run de Detective Comics (à partir de octobre).
Pour résumer, la JSA et la Légion des Super-héros se battent avec Mordru au milieu. Apprenant tout le mal et la destruction qu’il allait causer, il a décidé de remonter le temps et de tenter d’empêcher son destin d’arriver. Johns conclut différentes intrigues dans ce numéro. Tout va beaucoup trop vite, comme s’il rushait sa conclusion. La Légion se retrouve relégué en simple caméos qui servent juste d’adversaires à l’ensemble de la JSA, y compris certains membres qui arrivent soudainement uniquement pour une immense scène de combat.
Pour finir, Johns prend aussi quelques pages pour justifier le départ de Huntress/Helena Wayne, limitant ainsi son impact sur le futur titre écrit par Lemire et sur la continuité en général, sans oublier de laisser une potentielle piste si un.e futur.e scénariste souhaite s’en servir à nouveau. Aux dessins, Santucci fait un très bon travail, malgré un style très classique. Aucun doute que des fans assidus de la JSA ou de la Légion parviendront à identifier tous les différents personnages.
-Midnighter
Green Arrow #15
Scénario : Joshua Williamson
Dessins : Amancay Nahuelpan
Vue l’importance de l’Archer dans Absolute Power, le titre Green Arrow est un tie-in particulièrement essentiel. On y suit toute la clique d’Oliver, essayant comme nous de comprendre le revirement de leur mentor, et les premiers éléments de réponse sont ici. Ce dernier numéro est tourné vers l’action, tout en reconsidérant les choix moraux de certains, mais il ramène aussi un événement qui s’est déroulé il y a déjà 5 ans et que la plupart auront oublié, et qui pourra enfin être résolu. On vous fera un ordre de lecture à l’occasion, parce que ça commence à faire beaucoup de pré-requis. Il en reste un numéro très agréable qui s’incorpore parfaitement à un event déjà très bon.
-Sledgy7