Comme beaucoup de héros de premier plan, tous n’ont pas la renommée ou le succès d’un Batman, Superman, Wonder Woman ou Flash si le nom du scénariste n’est pas une tête d’affiche. Et si après plusieurs années nous avons pu avoir une nouvelle série Green Arrow grâce à Joshua Williamson (chef d’orchestre de l’ère Dawn of DC), c’est également le cas pour Green Lantern, désormais sous la tutelle de Jeremy Adams (Cf Flash Infinite). Le premier volume installe un nouveau statut quo, un nouveau fil rouge narratif et… c’est tout. Pas de nouveautés au niveau des personnages. Alors, est-ce que ce Dawn of Green Lantern reste néanmoins un titre suffisamment accrocheur pour ne se reposer que sur ses bases?
Interdiction de sortir car sous quarantaine
Pour ceux qui, comme moi, se contentent du catalogue VF, il est probable que beaucoup se soient arrêtés après le run de Grant Morrison (cf. Hal Jordan : Green Lantern), voire celui de Robert Venditti (cf. Green Lantern Rebirth). En lisant ces titres, on peut les considérer comme presque indépendants car ils n’ont pas de lien avec ce volume Dawn of Green Lantern. Cependant, ce n’est pas un véritable point de départ, car pour comprendre les personnages et leurs relations, il est essentiel de se renseigner sur les Gardiens de l’univers, Korugar, et des personnages comme Carol Ferris ou Kilowog, sinon vous risquez de vous sentir vraiment perdus.
Trois éléments à retenir : le Corps des Green Lanterns est désormais une force militaire réglementée opérant pour un groupe de planètes. Après leur implication dans la dernière apocalypse cosmique (cf. Dark Crisis on Infinite Earths), tout le secteur 2814 est en quarantaine et étroitement surveillé. Enfin, pour s’y être opposé, Hal Jordan a été mis à l’écart et assigné à résidence sur Terre. À partir de là, les bases sont posées pour suivre le héros qui tente de trouver un équilibre entre son devoir de Green Lantern et son emploi chez Ferris Air.
Y-a-t-il un pilote dans l’avion?
Nous suivons Hal Jordan, premier Green Lantern terrien, dans sa réinsertion sociale et professionnelle. Habitué aux voyages et aux rencontres variées, il doit maintenant trouver un emploi terrien, le rôle de héros étant bénévole. Séparé de Carol qui ne peut le recruter car elle développe des systèmes autonomes n’ayant plus besoin de pilotes humains, Hal ne peut compter que sur un poste de transport de passager. C’est ainsi qu’on le voit concilier entre son nouveau travail et ses responsabilités de héros.
Le scénariste Jeremy Adams s’approprie le personnage en lui retirant ses atouts : son équipe, son anneau habituel, et sa zone d’action. Relégué à Coast City, le héros vit presque en ermite dans une caravane. Quand sa routine est interrompue, il adopte un comportement légèrement immature, révélant un possible besoin d’attention et de compagnie. Méconnaissable et presque pathétique, ce changement semble faire partie du plan d’Adams pour le reconstruire et le rendre plus grand par la suite.
Sinestro, le MacGyver de la peur
Un autre personnage ayant subi un changement majeur est Sinestro. Ayant perdu son Corps des Yellow Lanterns, il est coincé sur Terre sans anneau pour partir. Il tente alors d’obtenir un nouvel anneau en utilisant ses relations et sa réputation. Sinestro est tout aussi intéressant à suivre que Jordan. Cependant, son plan manque d’introduction : soit il est extrêmement débrouillard, soit les mesures de sécurité des centres de technologie de pointe sont à revoir.
Ce volume est surtout une redécouverte du personnage, avec quelques scènes d’action sympathiques. Le petit twist final est intrigant et donne envie de lire la suite. Le travail de Xermanico est très agréable visuellement. Sa caractérisation de Hal Jordan correspond parfaitement à son état d’esprit : un pilote presque has been au sourire triste, mais totalement transformé lorsqu’il a l’anneau au doigt. Enfin, les chapitres tie-ins consacrés à Knight Terrors ne servent à rien, comme toujours.
Dawn of Green Lantern marque le dernier relaunch d’un titre absent des librairies VF depuis des années. Ce premier récit sert surtout d’introduction avec une exposition en cours. Le scénariste Jeremy Adams prend peu de risques en termes de nouveautés, s’appuyant principalement sur les personnages majeurs et leurs relations. Le rendu visuel de Xermanico est de très bonne qualité. En fin de compte, ce volume est suffisamment satisfaisant pour donner envie de suivre l’évolution de Hal Jordan après ses premières péripéties. A suivre.