Review VF – Dawn of Titans Tome 2 : Beast World

Beast World est un crossover de DC, orchestré par Tom Taylor, qui englobe les séries Titans: Beast World, Titans, Nightwing, avec quelques tie-ins. Cette première crise mondiale majeure des Titans implique une invasion extraterrestre similaire à celle de Starro le conquérant, transformant les humains en animaux humanoïdes incontrôlables. Urban Comics propose cette histoire de 432 pages en un seul volume, évitant ainsi une publication fragmentée. Les Titans pourront-ils prouver leur valeur en tant que principale équipe de super-héros ? Quelles seront les répercussions sur l’ordre mondial des grandes puissances ? La réponse se trouve dans ces quelques lignes que votre serviteur a rédigé pour vous.

L’horreur brille sous les étoiles

Sous l’influence croissante de la secte de l’Éternité (Cf Dawn of Titans Tome 1), ses membres ont lancé une expédition sur la lune Titan. Après l’atterrissage, ils libèrent intentionnellement la nécro-étoile, une créature lovecraftienne, qui se dirige vers la Terre pour la conquérir. Les forces super-héroïques se rassemblent pour réagir rapidement. Gar, alias Changelin, propose un plan audacieux : se transformer en Starro, une créature de calibre similaire. Les deux titans s’affrontent dans l’espace et opposent leurs spores de contrôle. Changelin parvient à contenir la nécro-étoile et à la renvoyer dans une région glaciale de l’univers. Cependant, il perd soudainement le contrôle de son corps et de son esprit, entraînant des conséquences sans précédent sur Terre.

La combinaison de l’ADN de Changelin et la production excessive de spores provoquent chez les personnes infectées une transformation hybride humain/animal, les rendant agressifs et sans conscience. Les méta-humains, magiciens et extraterrestres conservent leurs pouvoirs, devenant ainsi les individus les plus dangereux au monde. Cela déclenche une apocalypse mondiale. En réponse, le gouvernement américain, sous l’impulsion d’Amanda Waller, prend des mesures défensives et offensives pour contrer cette menace.

Ce que le monde est bête

Les spores de Garros (Gar + Starro) continuent d’infester les terriens, et les Titans doivent gérer les sauvetages, maîtriser les méta-humains contaminés, déjouer les plans de Waller, tout en évitant d’être eux-mêmes contrôlés. Tom Taylor met en avant les Titans, offrant à chacun des moments de gloire. Les antagonistes bénéficient également d’une attention particulière, soulignant la complexité des enjeux.

Ne supportant pas qu’un petit groupe de personnes puissantes prenne des décisions pour le bien commun, Amanda Waller sabote l’opération des Titans pour prendre le contrôle. À la fin du premier chapitre, on découvre son implication. Manipulation, mensonges, intimidation et hypocrisie caractérisent son comportement. Waller incarne l’archétype du gardien de l’autorité américaine, agissant de manière détestable pour asseoir son pouvoir. Il est conseillé (mais pas préférable) de lire avant Beast World le premier volume de Wonder Woman Hors-la-loi. Cela vous mettra plus en contexte vis à vis du personnage et de la facilité dans laquelle le gouvernement cède à la peur.

Les Titans sur tous les fronts

Comme tout bon crossover, cette série inclut des numéros additionnels de qualité variable. Les épisodes de Titans et Nightwing comblent certains trous narratifs, mais les tie-ins sont généralement dispensables. Certains, comme celui de Green Arrow, peuvent être vus comme un mini-épilogue du premier tome Dawn of Green Arrow & Black Canary. Celui sur Robin est maladroit et trop manichéen. Le numéro concernant les personnages de Terre 2 est oubliable, avec une narration médiocre qui n’apporte rien de significatif aux personnages.

Heureusement, la série principale de cet événement est divertissante, offrant des actions à travers le monde. Un aspect intéressant est de voir les Titans coordonner et sélectionner les équipes en fonction des situations. Nightwing, infatigable, plonge toujours au cœur de l’action. De plus, les dessins d’Ivan Reis, en grande forme, offrent des scènes d’action magnifiques.

En conclusion, Beast World est la première situation majeure à laquelle sont confrontés Nightwing et les Titans : une infestation incontrôlable d’ordre mondial, des hybrides humains/animaux, des moments de bravoure ou de politique et d’instrumentalisation. L’événement a tous les ingrédients d’un blockbuster popcorn, si on écarte les tie-ins qui cassent le rythme du récit. Les Titans n’ont plus rien à envier à la Justice League ou à la JSA. C’était et c’est toujours la volonté de Tom Taylor de nous faire découvrir d’autres personnalités, plus accessible par leur âge et expérience.