Pour ce début d’année 2024, Urban Comics a pris de nouvelles résolutions que nous pouvons constater avec le titre Justice League : Knight Terrors. Même si cela est un peu bricolé, l’éditeur remet le nom Justice League en avant ET nous sort ce produit dans un volume unique. Avec Joshua Williamson au scénario, on pouvait craindre la déception, mais il n’en est rien. Au contraire d’ailleurs. Justice League : Knight Terrors s’avère être un titre plus digeste qu’il n’y parait, plus terre-à-terre et assez sympathique au final. Mais à quoi peut être due cette impression positive ? Réponse ci-dessous.
Bonne nuit les petits héros
Justice League, en VO comme en VF, est devenu le titre qui a perdu de sa superbe après le passage de Scott Snyder et de son Dark Multiverse (Multivers Noir en français). En France, si on exclut les deux dernières crises (Death Metal et Dark Crisis on the Infinite Earths) ainsi que l’event Planet Lazarus, cela fait depuis 2020 qu’Urban Comics n’a pas publié un titre estampillé Justice League. Déjà que l’éditeur français n’a laissé aucune chance d’espérer une série Justice League Infinite (run de Brian M. Bendis), voilà qu’apparait la désignation Justice League : Knight Terrors. Alors oui, Knight Terrors est vendu aux Etats-Unis comme un event, mais Urban Comics le présente ici comme un récit Justice League car cela nous dispense de la foultitude de tie-ins (inutiles) pour ne garder que le cœur de l’histoire. Enfin, pour comprendre pourquoi la Justice League n’a plus autant d’aura sur les gens, il est conseillé de s’informer sur les retombées de Dark Crisis on Infinite Earths (soit en l’achetant, soit en lisant l’édito).
Justice League : Knight Terrors pourrait être décrit comme un récit complet qui va impliquer plusieurs protagonistes devant lutter contre une menace commune, un nouveau vilain du nom d’Insomnia. Ce dernier souffre (roulement de tambour) d’insomnie pour une raison que vous découvrirez au fur et à mesure de votre lecture. Rempli de ressentiment et de haine envers les héros et plus particulièrement la Justice League, il se manifestera en premier chez Damian Wayne puis sur toute la population mondiale, les plongeant ainsi dans un coma cauchemardesque sans fin. Tous les espoirs reposent sur Deadman et Sandman (de la JSA) qui partent en quête d’un artefact mystique capable de vaincre Insomnia. Et mine de rien, cela fonctionne plutôt bien. On ne suit que quatre figures dont la plupart sont habituellement peu exploités, ce qui nous fait profiter au mieux de leur caractérisation.
Le paradoxe du scénariste Joshua Williamson
Comme je l’avais déjà énoncé lors de la review du récit Batman Shadow War, Joshua Williamson s’en sort bien mieux sur des récits concentrés dans leur narration. Je m’explique, il perd moins de vue son sujet dans des histoires courtes, donc cela est plus facile à suivre. Ce fut également le cas, épisodiquement, pour deux/trois arcs de son Flash Rebirth (Flash Année Un, l’apparition des autres Forces, et le trio Flash/Reverse Flash/Godspeed) malgré un run assez médiocre au final. De plus, Justice League : Knight Terrors est un arc court qui fait le lien entre Dark Crisis on Infinite Earths et Dawn of Titans, mais ce n’est pas l’élément central cette histoire. Une autre de ses qualités, c’est qu’il chamboule un peu le statut quo de la Justice League (symbolisée par la scène de la petite fille à la fin) et montre l’importance grandissante des Titans dans l’ordre mondial.
Pour ce qui est des dessins, ils sont assurés par deux artistes principaux au style différent. D’un côté, il y a Howard Porter (JLA, Flash Rebirth, Batman – Shadow War) qui s’occupe de dessiner le début et la fin de l’histoire, et d’un autre on a Giuseppe Camuncoli qui dessine le milieu. Si ce dernier fournit un travail assez classique sans prise de risque, je préfère de loin le rendu d’Howard Porter car son style très « crayonné » se marie très bien avec les évènements que traversent les héros lors de séquences de cauchemar ou scène de combat. Cela un donne un style graphique visuellement tourmenté et dynamique avec des déformations du corps à la limite du body-horror.
Justice League : Knight Terrors est une bonne petite surprise, ce qui est positif après les qualités discutables de Dark Crisis on Infinite Earths et Lazarus Planet (dont ce dernier est complètement dispensable en fin de compte, preuve qu’il n’apporte rien à la continuité). L’intrigue est originale car elle change des énièmes menaces cosmiques multiverselles. Le casting de protagonistes est bien plus réduit, ce qui allège la lecture et la rend plus qualitative. Au final, Knight Terrors peut très bien se lire comme un récit complet (bien que vous risquez de passer à côté d’une référence à Dark Crisis on Infinite Earths si vous ne l’avez pas lu), surtout que cela traite de l’état actuel de la Justice League après les récentes épreuves. En conclusion, ce récit nous rappelle qu’il peut toujours exister des récits corrects sur la Justice League sans forcément impliquer le thème redondant du Multivers.
- Scénario: Joshua Williamson
- Dessins: Howard Porter
- Collection: DC Infinite
- Contenu: Dawn of DC Knight Terrors FCBD Special Edition + Knight Terrors First Blood + Knight Terrors #1-4 + Knight Terrors: Night’s End
- Pagination: 208 pages
- Prix: 20€
- Date de sortie: 12 janvier 2024
- Voir sur le site d’Urban Comics
Lorsque Batman, Superman et Wonder Woman découvrent le corps de l’un de leurs plus anciens ennemis dans le Hall de Justice, leur enquête les mène au-delà de la réalité vers un nouveau méchant appelé Insomnia… qui utilise ses pouvoirs pour engloutir chaque héros et méchant dans leurs propres cauchemars sombres et tordus. Le seul moyen de sauver le monde du sommeil éternel est d’appeler à l’aide un héros improbable : Deadman !
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