Bonjour et bienvenue pour vos nouvelles Brèves & the Bold, où l’on revient sur les sorties DC Comics de la semaine, en VO comme en VF. Certains seront très heureux des sorties Urban puisque nous avons enfin droit à une nouvelle vague d’Urban Nomad. Comme d’habitude, on va revenir sur cette vague globalement, des avis plus complets existent ailleurs sur le site, s’agissant de republications.
Les Brèves VF
Urban Nomad Vague 5
Urban garde un schéma très similaire à ses anciennes vagues avec des classiques de Batman et du Vertigo, mais aussi quelques comics DC qui sortent du lot. Par exemple, outre le 4e tome de Justice League de Geoff Johns, on retrouve Mister Miracle, un énorme coup de cœur par Tom King et Mitch Gerads sur le personnage éponyme luttant contre sa dépression. Ce sera l’occasion de découvrir ce héros lié à Darkseid dans un récit très introspectif et d’une grande efficacité.
Autre récit DC sans chauve-souris (ou presque), Super Sons par Peter Tomasi et Jorge Jiménez est une aventure pleine d’action du duo formé par les fils de Batman et Superman, Damian Wayne et Jon Kent. C’est joli et bien mené, les Super Sons vont très vite marquer les esprits.
Du côté de Vertigo, Fables et Y continuent leur cours, et nous pourrons découvrir Basketful of Heads. Ecrit par Joe Hill (le fils de Stephen King) et dessiné par Leomacs, une femme qui doit retrouver son petit ami, enlevé par des évadés de prison. Pour cela, elle peut compter sur une hache viking avec une particularité, les têtes qu’elle décapite restent vivantes. Un récit horrifique original qui vaut le coup d’œil.
Ce n’est pas du Vertigo et pas vraiment DC (techniquement, ça l’est depuis les New 52 donc après la sortie du comics), Planetary est la première Wildstorm des Nomad. Ecrit par Warren Ellis et dessiné par John Cassaday, vous suivez des sortes d’archéologues de l’étrange dont les explorations des secrets de l’univers permettent beaucoup de références à des œuvres de pop culture, des récits meta avant que ça soit cool.
Du côté de Batman, l’immanquable est bien entendu The Dark Knight Returns, le récit culte de Frank Miller avec un Bruce Wayne vieux et dépassé qui reprend du service dans une Gotham pourrie jusqu’à la moelle. Vous aurez également Batman : Sombre Reflet, premier récit de Scott Snyder sur le Dark Knight, quand Dick Grayson était dans le costume. Avec Jock aux dessins, ils proposent un thriller très réussi avec une exploration de la vie de famille du commissaire Gordon, et notamment les problèmes liés à son fils. Enfin, vous aurez la suite de Batman/Les Tortues Ninja avec des fusions de personnages des deux univers, très fun et bien dessiné.
Les Brèves VO
John Constantine, Hellblazer : Dead in America #1
Scénario : Simon Spurrier
Dessins : Aaron Campbell
Le grand retour inespéré d’un run fantastique annulé faute de ventes suffisantes il y a plus de 3 ans déjà. L’équipe créative aux manettes est non seulement d’un très haut niveau, mais Hellblazer semble fait pour elle. Ce numéro se doit d’accrocher un lectorat qui a pu oublier ou ne jamais lire le début du run, mais y arrive plutôt bien en jouant sur la page titre et la première scène – qui est une excellente manière de réintroduire John. L’emmerdeur sarcastique à la vie très chaotique est parfaitement écrit, et ce n’est pas le seul personnage difficile à bien écrire qui est réussi.
L’apparition de Rêve – en plus de nous rappeler que c’est là une série Sandman Universe – est parfaitement maîtrisée. La narration sait jongler entre flashbacks et présent alors que visuellement toute la scène se démarque de manière flamboyante. Aaron Campbell et Jordie Bellaire produisent des planches très poignantes tout du long, même les scènes les plus banales savent instaurer une ambiance crasseuse collant au récit sans lire un seul mot. Même si (comme moi) vous faites partie de l’école qui considère que Hellblazer ne marche jamais mieux qu’en histoires one-shots, cette série saura vous ravir.
-EtiennePatate
Titans #7
Scénario : Tom Taylor
Dessins : Travis Moore
La tour des Titans est attaquée par Brother Eternity qui contrôle Aqualad avec un parasite de la Necrostar. De plus, ce mystérieux personnage, instigateur de l’attaque déclenchant Beast World est un Tamaraneen ayant trahi la famille de Starfire. Si ce numéro pourrait apparaître comme un simple filler de l’event actuel, il est très bon et avance bien l’histoire des Titans. Starfire et Raven sont au centre de ce numéro et sont très bien écrites, surtout dans la représentation de leur puissance (ou avec le moyen simple de se débarrasser d’un parasite de Garro). Aux dessins, Travis Moore est très bon. Que l’artiste remplace Dan Mora ou Nicola Scott, il fournit toujours des planches de qualité. Il est d’ailleurs dommage que DC ne lui donne pas sa propre série à dessiner au lieu de le faire vagabonder selon les besoins.
-Midnighter
Superman #10
Scénario : Joshua Williamson
Dessins : Bruno Redondo
Superman oui, mais dans un Western ! Ce pitch s’intègre pourtant parfaitement à l’intrigue globale. Le même ton léger, coloré et amusant est conservé malgré le changement de décor, quoique l’humour soit un peu plus accentué. Le gros point fort est certainement son dessinateur, Bruno Redondo, guest star le temps de 2 numéros. L’histoire nous permet de retrouver Terra-man, personnage pas vu depuis longtemps et remplissant très bien son rôle d’antagoniste mineur liant Superman et Far West. Outre les péripéties le mettant en scène, ce numéro sert principalement à développer un autre personnage : la mystérieuse Marilyn Moonlight. Toujours aussi stylée dans son design, elle se révèle fort intéressante dans son concept et son origine. Elle lie très bien Metropolis du Far West et celle moderne. Cela donne envie d’en voir plus par la suite, elle a beaucoup de potentiel.
-EtiennePatate
Nightwing #110
Scénario : Tom Taylor
Dessins : Sami Basri
Ce numéro de Nightwing peut presque se lire comme un simple one-shot, racontant une histoire se passant durant Beast World. Il introduit aussi une nouvelle vilaine nommée Apex Ava, que l’on pourrait facilement comparer à un mélange féminin de Kraven le Chasseur et de Beast Boy, une combinaison qui fonctionne correctement dans ce numéro. De plus, ce numéro marque une alliance entre Jon et Dick pour retrouver Damian. Les deux personnages ont été centraux dans la construction du fils de Bruce. Tom Taylor arrive à bien écrire Damian.
S’il y a un seul reproche à faire, c’est que ce numéro, contrairement à celui de Titans, n’apporte rien de plus à l’intrigue de Beast World. Aux dessins, Sami Basri fournit un travail correct et très mainstream sans coup d’éclat particulier mais très propre.
-Midnighter
Green Lantern : War Journal #5
Scénario : Phillip Kennedy Johnson
Dessins : Montos
Si Green Lantern ça peut être fun et plein d’aventures amusantes avec des aliens, ça peut aussi partir dans des intrigues plus profondément choquantes. Ici, on ne prends pas de gants. L’intrigue principale met en scène un protagoniste à bout, abandonné par le Corps, acceptant d’affronter une menace cosmique effroyable. Pas de répit dans une quelconque intrigue secondaire, au contraire : la mère de John souffre de la maladie d’Alzheimer. Un Green Lantern peut tout faire avec son anneau, pourtant John reste impuissant face à la maladie qui la ronge. Il lui offre le mieux qu’il peut avec ses pouvoirs, faisant un choix aussi doux que dérangeant pour l’aider. Le ton est posé et plutôt bien maîtrisé, c’est bien écrit. Le seul problème est qu’en comparaison des souffrances humaines bien réelles apportées par Alzheimer, les menaces d’antagonistes de superhéros peinent à avoir autant d’impact.
-EtiennePatate