Brèves & the Bold #44, le tour des sorties DC de la semaine

Bonjour et bienvenue pour vos nouvelles Brèves & the Bold, où l’on donne un avis bref sur les sorties DC qui nous ont marqué en VO comme en VF. Urban reprend un rythme de publication normale et commence l’année 2024 sur les chapeaux de roue avec Flash, Nightwing et l’event Knight Terrors. En VO, on retrouve surtout les débuts de Jason Aaron sur Action Comics, pendant que Beast World et les autres séries continuent leur cours.

Les Brèves VF

Justice League : Knight Terrors

Scénario : Joshua Williamson

Dessins : Collectif

Parti défaitiste, cet event a finalement quelques cordes à son arc. Souvent jolis avec des designs intéressants, cette histoire qui plonge nos héros dans leur cauchemar propose de suivre un trio qui fonctionne plutôt bien dans une ambiance assez prenante. L’idée semble hyper classique, mais ça se lit finalement sans déplaisir, d’autant plus qu’on ne perd pas de temps avec les nombreux tie-ins inutiles qu’on nous a servis en VO. Ce n’est pas un grand event, mais pour une grosse aventure un peu glauque, vous êtes au bon endroit.

-Sledgy7

Flash Infinite tome 4

Scénario : Jeremy Adams

Dessins : Roger Cruz, Fernando Pasarin

Ce tome contient les derniers numéros de l’auteur sur le bolide, qui termine son histoire d’une bien belle manière. Avec un concept intéressant et unique aux speedsters, il plonge Flash et ses nombreux alliés dans une « Guerre d’une Minute », ce qui est bien plus long pour des héros avec leurs pouvoirs. Tous les personnages ont leur petit moment de gloire, Adams met autant en avant Wally que ses enfants ou même Jay Garrick dans un combat d’un grand divertissement. C’est vraiment la fin d’un blockbuster avec de l’action et un bon esprit, le tout bien dessiné et bien rythmé.

S’en suit quelques numéros plus posés pour arriver jusqu’au palier du #800 et ainsi boucler tout ce qu’Adams voulait pour Wally. On a droit à une conclusion bien méritée et touchante, même si Flash a déjà repris en VO (en recommençant du #1, ne soyez pas surpris). On a même droit à un petit numéro sur Wallace, le Kid Flash des New 52, entouré de jeunes héros pour souffler un peu. Ce fut en tout cas un excellent run de Flash.

-Sledgy7

Nightwing Infinite tome 5

Scénario : Tom Taylor

Dessins : Travis Moore, Bruno Redondo

Taylor continue son bonhomme de chemin avec Nightwing, et il aborde dans ce cinquième tome sa relation avec les Titans. Les dialogues sont toujours agréables, le scénariste est à son max quand il s’agit de faire transparaître une amitié profonde comme celles que partagent les Titans. Leur aventure est plutôt divertissante également, nous emmenant toujours où on ne les attend pas forcément, et Travis Moore fait du super travail.

Un dernier numéro voit le retour de Bruno Redondo aux dessins avec un nouveau concept narratif, la POV. C’est toujours avec un grand plaisir qu’on retrouve ses dessins, surtout quand il propose de raconter cette petite histoire depuis le regard de notre héros. On sera moins enthousiaste quant aux numéros tie-in de Knight Terrors, qui ont peu de choses à faire ici et sont anecdotiques, même s’ils ne sont pas moches du tout.

-Sledgy7

Les Brèves VO

Action Comics #1061

Scénario : Jason Aaron

Dessins : John Timms

Maintenant que nous avons fait une croix sur le superbe run de Phillip Kennedy Johnson, peut-on espérer rester au top avec un auteur comme Jason Aaron ? Il est encore trop tôt pour le dire. Pour cette ouverture, il nous sert un affrontement avec Bizarro tout à fait correct, mais sans vraiment marquer le coup. C’est un personnage que peu de scénaristes arrivent à écrire comme il faut tout du long, avec les dialogues en antonymes, mais il tient le coup et arrive même à utiliser le principe intelligemment. Pourtant, le cliffhanger n’augure pas grand chose de neuf, et puis le style de John Timms n’a jamais été flamboyant à mes yeux. On attend sagement la suite.

-Sledgy7

Titans : Beast World #4

Scénario : Tom Taylor

Dessins : Lucas Meyer

La Terre est de plus en plus menacée par l’invasion des parasites de Garro (Beast Boy transformé en Starro pour rappel) ! Les héros ont de plus en plus de soucis de contenir la menace pendant que Amanda Waller bouge dans l’ombre. L’intrigue entre dans sa seconde moitié et cela reste toujours très rythmé et bourrin. Le point de vue de Jon dans l’intrigue est intéressant, lui qui perçoit la panique et la peur quasiment partout, en se sachant incapable de sauver tout le monde.

Il est aussi intéressant de voir Sarge Steel presque agir main dans la main avec Amanda Waller pour détruire l’opinion des Titans. De plus, Lucas Meyer est excellent aux dessins, continuant avec brio le travail de Ivan Reis (on le retrouvera dans le dernier numéro). Alors est-ce que ce numéro est parfait ? Hélas non, il souffre de deux défauts majeurs, qui sont deux tics classiques de Tom Taylor : la narration est faite par un seul personnage qui semble quasi-omniscient et Tom Taylor ramène un personnage secondaire qu’on n’a pas vu depuis des années uniquement pour le tuer dans le même numéro. Autant cette approche dans un elseworld est facile à accepter, autant dans la continuité, cela fait passer des personnages secondaires comme de la chair à canon.

-Midnighter

Green Lantern #7

Scénario : Jeremy Adams, Peter Tomasi

Dessins : Amancay Nahuelpan, David Lafuente

L’espace vous avait manqué ? Ce numéro s’y déroule quasiment intégralement. Une bonne partie des mystérieux événements ayant mené au nouveau statu quo pour Hal sont révélés, et le reste viendra par la suite. Le scénariste sait toujours bien écrire son protagoniste principal : loin d’être incompétent, un bon Lantern, mais qui se comporte comme un bon crétin parfois. C’est toutefois Kilowog et Sinestro qui brillent le plus ici parmi les personnages. Grâce à ce chapitre, la série s’inscrit dans la continuité du (pas très bon) run précédent, mais aussi dans la cosmologie DC récente. Justement, les aspects cosmiques chez DC semblent toujours sous-exploités, notamment en ce qui concerne les Planètes Unies. Cette alliance cosmique introduite récemment n’a jamais été assez développée, elle semble toujours effleurée au mieux. C’est donc une bonne chose de la voir utilisée ici, même s’il manquerait toujours un comics dont l’intrigue lui serait véritablement dédiée.

La rupture avec le premier arc est nette, la localisation et la temporalité de ce qui est raconté changent complètement. Mais la liaison se fait très bien par les scènes montrant la narration, avec Hal et Razer qui discutent. Il y a donc de quoi ravir les fans de ce run et les fans de Green Lantern qui n’arrivaient pas à accrocher aux premiers chapitres, tout le monde s’y retrouve.

-EtiennePatate

Outsiders #3

Scénario : Jackson Lanzing, Collin Kelly

Dessins : Robert Carey

Voilà une série bien étrange comme il faut pour des explorateurs multiversels. Oui, encore du Multivers, mais pour le coup on se rapproche un peu de Planetary dans l’intention, en plus d’avoir Drummer présente. C’est joli, c’est assez malin et on a droit à un petit discours meta sur la place de Batman au centre de l’univers DC, avec les héros qui doivent se faire une place comme ils peuvent à côté. Il faut s’accrocher, mais ce duo de scénaristes a un certain potentiel et ce titre pourrait devenir très conceptuel et on est là pour ça.

-Sledgy7

Wesley Dodds : The Sandman #4

Scénario : Robert Venditti

Dessins : Riley Rossmo

En essayant d’arrêter la personne ayant dérobée son gaz, Wesley se retrouve lui même soumis pour la première fois à celui-ci avant de devoir confronter son suspect principal. On reste dans un scénario de film noir à la sauce superhéros bien mené, avec les rouages classiques de ce type de récit. C’est tout à fait agréable à lire et de se laisser porter par ce héros qui va sans doute être confronté au paradoxe d’être pacifiste et de développer des armes chimiques en même temps.

Aux dessins, Riley Rossmo est un artiste que nombreux peuvent trouver clivants. Cependant, il excelle vraiment dans cette série. Ce numéro en est la preuve avec trois double pages très bien mises en scène. Ses dessins savent retransmettre une ambiance de film noir.

-Midnighter